Journal d'un rôdeur.

Journal d'un rôdeur.

Post by Nathan Herlaer, AD - August 14, 2010 at 10:42 PM

Le jeune rôdeur était, désormais, dans la cité depuis un peu plus d'une semaine. Les choses allaient bon train, pour lui ! Déjà arrivé, il commençait à faire quelques connaissances. Rien qui n'allait bien loin, au début, seulement les simples formalités : les salutations, les noms, une brève discussion suivit des au revoirs. Néanmoins, il ne s'en plaignait pas; au moins, à Systéria, il avait des semblants de discussions avec les gens, tout le contraire du voyage seul à travers les landes ! Plus les jours passaient, plus les discussions s'alimentaient et les liens se tissaient avec les différents individus qu'il rencontrait. C'était la joie, pour lui ! Une nouvelle ville, une nouvelle routine, des nouveaux amis.. Une nouvelle vie !

Ce jour là, le jeune homme décida d'aller faire une balade dans les bois, armé de son bâton de marche, son plus fidèle compagnon ces temps-ci. Il se déplaçait aisément à travers les branchages, du moins, c'est ce qu'il laissait paraître. Il se faisait égratigner quelques fois, mais, ce n'était pas grave, il s'y plaisait tout de même. Il adorait la forêt; tout ce qu'elle renfermait était, pour lui, une source de bien être inestimable. Les chants des oiseaux, le souffle du vent à travers les branchages, l'odeur des plantes. Il l'adorait. Il adorait s'y trouver et il désirait y être le plus souvent possible. Pour lui, la forêt était devenu son nouveau chez soi. Les animaux, quant à eux, semblait l'apprécier un peu plus. Grincheux au début, les ours semblaient accepter sa présence peu à peu. Les plus petits animaux, eux, s'approchaient souvent du rôdeur en devenir, venant même sur poser sur son épaule ou renifler à ses pieds. Pour lui, c'était la belle vie !

Par contre, bien qu'il se plaisait à Systéria et ses environs, rien n'annulait le fait que le jeune homme était dépourvut de Guilde et d'endroits où il pouvait passer ses nuitées. Il adorait dormir à la belle étoile, mais, le tout était devenu un peu inconfortable après les séries de nuits. Il n'avait pas le choix, il se devait de trouver une Guilde dans laquelle il pourrait se fondre. Une Guilde qui partageait les mêmes intérêts et les mêmes valeurs que lui possédait. Le choix ne fût pas trop compliqué, l'Assemblée Druidique remplissait, et de loin, tout les critères du rôdeur. Mais, même s'il avait trouvé la Guilde qui s'apparentait le plus à sa personne, il ne l'avait pas encore jointe ! Il devait, et ce sans aucun doute, trouver un membre de l'Assemblée pour lui prouver qu'il était motivé et qu'Elle était l'endroit faites pour lui. Qu'il était prêt à se donner corps et âme pour celle-ci !

Alors qu'il se rendait au fabricant d'arcs, il fît une rencontre assez inopinée. À première vue, il ne savait pas trop à qui il avait affaire, mais, au fil de la discussion, le jeune rôdeur se rendit enfin compte de la personne à qui il adressait la parole : Samael Sengir. C'était l'individu qu'on lui avait référé pour son adhésion au sein de l'Assemblée Druidique.

« Quelle chance ! », se dit le jeune rôdeur, intérieurement.

Après une longue discussion, principalement au sujet du jeune homme, de ses talents, de son lieu de naissance, des raisons qui le poussèrent à venir, ici, jusqu'à Systéria, le Druide invita l'adolescent à se rendre aux Quartiers de l'Assemblée. Les questions au sujet de son adhésion au sein de la Guilde se posèrent, suivit de la visite de l'endroit et, fort heureusement pour lui, du moment le plus précieux depuis qu'il avait mit les pieds dans l'énorme cité : la remise de la cape, preuve de son adhésion au sein de l'Assemblée. Une joie indescriptible naissait dans le jeune garçon, traduite de nulle autre façon que par son sourire amical, voir même contagieux.

Désormais, l'on pouvait voir le jeune rôdeur se balader en ville, fièrement, l'immense cape de poils qui pesait sur ses épaules. Malgré le poids du vêtement, il se déplaçait le dos bien droit, démontrant une fierté hors du commun, accompagné de son petit furet sur son épaule. Une nouvelle vie commençait pour le jeune homme, une vie qu'il allait grandement apprécier ! Maintenant, il ne lui restait plus qu'à apprendre tout ce qu'il avait à apprendre ! Il en savait déjà beaucoup, mais, comparé aux autres membres de la Guilde, son savoir n'équivalait qu'à une infime goute d'eau dans le plus grand des océans...


Post by Nathan Herlaer, AD - September 3, 2010 at 7:14 AM

Une silhouette semblait suivre le rôdeur, partout où il allait. Du haut du ciel, l'énorme rapace gardait un oeil sur son compagnon. Depuis le début de ses aventures, l'animal avait grandit à ses côtés, il passa de petit aiglon jusqu'à devenir ce grand oiseau aux ailes sur-dimensionnées, au plumage magnifique et au bec acéré. Chacune de ses aventures, chacune de ses joies, chacun de ses problèmes, le jeune forestier les avaient vécu avec son ami à ses côtés. Comment aurait-il pu survivre sans la compagnie du grand chasseur, celui qui s'élevait dans les airs avec autant de grâce?


« La terre est en vue! » hurla la vigie du navire. Le voyage, malgré les dires, fût long et pénible pour le jeune homme. La traversée de la Mer de Pierres était supposé se faire relativement facilement et ce, sur une courte durée. Mais, lui, il n'avait probablement pas la même définition que les autres au sujet du terme « court ». Il avait réussit à embarquer sur le premier navire qui partait de Briganne, lors de son départ. Un navire qui s'occupait d'acheminer de la marchandise de l'autre côté de la Mer, jusqu'à Systéria. Ah.. Systéria.. Il avait entendu tant d'histoires à propos de cet endroit. Personne ne pouvait passer à côté de Systéria, s'il avait la chance d'y aller...

L'énorme rapace avait suivit le navire tout au long du voyage. La fatigue le gagnait. À l'occasion, il venait se poser sur l'un des poteaux qui retenait les énormes voiles du bateau, question de regagner un peu de force pour la suite du voyage. L'ombre du rapace se faisait voir en quasi-permanence, il survolait, il gardait un oeil bienfaiteur sur son compagnon de toujours...


Le jeune rôdeur était assis sur l'énorme branche de l'arbre, son regard se portait sur la voûte céleste qui était, ce soir là, complètement dépourvue du moindre nuage. Les étoiles brillaient sur la totalité du ciel, il devait y en avoir des milliers, peut-être même plus. La lune, quant à elle, jetait son éclat sur le rôdeur, qui était à l'aise, du haut de son perchoir. Il semblait réfléchir, son regard était perdu à travers les étoiles qui décoraient cet espace infini. Dans ses mains, il semblait tenir quelque chose. Une plume. Une vulgaire plume, aurait répondu n'importe lequel des habitants de Systéria. Mais, pour lui, cette plume représentait bien plus. Le vent commençait à se lever, le feuillage de l'arbre commençait à bruisser. Il vint, lentement, clore les yeux pour se perdre dans ses pensées.

Il se souvenait de la première journée, tout jeune. Le rapace était blessé; l'une de ses ailes semblait brisée. Le jeune aiglon ne s'en serait probablement jamais sortis sans l'aide du forestier. Sans lui, il aurait été à la merci de la faim et des nombreux prédateurs qui habitaient la forêt. Un oiseau de sa taille n'aurait effrayé aucuns loups ou quelconque carnivore affamés. Nathan s'était occupé de l'animal, il lui avait fabriqué une sorte d'attelle pour son aile, question qu'elle soit capable de se réparer petit à petit. Il ne s'était pas séparé de lui depuis qu'il l'avait retrouvé. Il était devenu un vrai compagnon, pour lui. Un compagnon qui le suivait partout, dans n'importe laquelle de ses folles aventures. Le temps passa, puis passa toujours; l'animal grandissait. De jeune aiglon jusqu'à devenir un aigle majestueux, ils avaient veillés l'un sur l'autre mutuellement. Pour le rôdeur, l'aigle était devenu un outil.. Une arme.. Mais, bien plus que tout, un ami.

Il rouvrit les yeux, calmement. Son regard se baissa lentement en direction de la plume qu'il tenait. Il l'avait gardée depuis qu'il avait recueillit Bec. La plume avait, depuis tout ce temps, été accrochée à l'extrémité de son arc; probablement l'endroit le plus sécuritaire qu'elle pouvait avoir au cours de ses expéditions. Là, il l'aurait toujours en vue. Mais, au contraire de la plume, Bec avait disparu. Depuis plusieurs jours, voir même semaines, l'énorme oiseau n'avait plus fait aucune apparition. La silhouette bienveillante du rapace ne se dessinait plus dans le ciel; son ombre s'était effacée du sol. Le bruit si réconfortant de son battement d'ailes ne résonnait plus aux oreilles du forestier. Quelque chose d'horrible était survenu, probablement. Il s'imaginait le pire; il se devait de le retrouver. Même s,il ne s'agissait plus que d'une carcasse, il devait le faire..

«Comme un archer sans son arc; le rôdeur sans son compagnon n'était rien... »


Post by Nathan Herlaer, AD - September 8, 2010 at 7:43 PM

Le jeune rôdeur était assis au Coin Chaud, complètement en retrait. Sa mine, habituellement joyeuse, était mise de côté, remplacée par une beaucoup plus fatiguée et morne. Des cernes décoraient d'une façon grotesque le visage du jeune homme qui, habituellement, rayonnait de joie et de gaieté. Il était assis dans son coin, le visage camouflé par son capuchon et ses cheveux qui descendaient grossièrement jusque sous ses yeux; la mine basse mais, malgré tout, il ne semblait pas se laisser abattre par ces vulgaires décorations. Il pianotait sur le rebord de la table, machinalement, les yeux clos. Il semblait perdu dans ses pensées. Des pensées complètement emmêlées, un véritable labyrinthe. Il ne savait plus quoi penser, vers quoi s'orienter; c'était tout comme s'il tombait dans un gouffre sans fin, là où des pensées encore plus sombres risquaient de l'attendre à bras ouverts. Image même de ses nuits sans sommeil.

Le livre à la couverture macabre, le recueil nécromantique... Le jeune rôdeur le voyait toujours dans ses rêves; le crâne qui décorait sa couverture le fixait toujours. Il le regardait comme s'il se moquait de lui, la mâchoire ouverte, laissant voir ses dents parfaitement alignées. Même s'il ne s'agissait que d'une illustration, le jeune rôdeur se sentait mal à chaque fois qu'il croisait les orbites vides qui le fixait. Il était le fruit d'une expédition à lui et Dame Mystique, expédition qui faillit leur couter la vie à tout deux. Le livre avait été jugé trop dangereux pour être laissé dans la nature, après tout, n'importe qui aurait pu tomber sur celui-ci. Heureusement, ce fut le rôdeur qui se l'appropria. La protection de la Nature et de tout ce qui l'environnait était une assez bonne raison pour qu'il garde le livre en sa possession, jusqu'à ce qu'il trouve un Haut-Membre de la Confrérie à qui le remettre. Eux, il sauraient comment s'en charger, de ce satané livre.

« Le jeune rôdeur entrouvrit le coffre, légèrement, dans un grincement qui le fit frissonner. Le livre y était toujours, il sentait sa présence... Il devrait s'en débarrasser le plus tôt possible. Il n'en pouvait plus de voir le crâne grotesque, décharné, se moquer de lui; il le hantait, autant en rêve qu'en réalité. C'était toujours pareil, aucuns moyens de se reposer, aucuns moyens de fermer l'oeil; le même rêve, ou cauchemar, revenait de manière incessante. La fatigue le gagnait, les cernes se dessinaient; les signes de l'insomnie s'affichaient. »

Dans un soupire de lassitude, le jeune rôdeur entama une longue marche vers son lit si douillet. Lit dans lequel il n'avait pas encore passé une nuit complète depuis un bon moment déjà. Saurait-il, enfin, trouver un sommeil réparateur ou retomberait-il encore dans les méandres de cet affreux cauchemars qui ne cessait de se montrer..?

Le jeune rôdeur se laissa lourdement tomber dans son lit, en route pour un autre sommeil incomplet...