Meurtre de Kerwin Sûrion

Meurtre de Kerwin Sûrion

Post by Valir Menrul - August 16, 2010 at 8:07 AM

La cachette qui accueillait en ce jour la carcasse du renégat n'avait rien d'exceptionnelle. Valir changeait d'abri quotidiennement, possédant un grimoire runique débordant de lieux en tous genre ; L'ouvrage offrait des accès aux points clés de Systéria, à des repaires étalés sur les landes, à de maintes cachettes souterraines et à toutes les îles que l'explorateur-nécromant avait pu découvrir. Autrement dit, il était en constant mouvement, et avait le nécessaire pour le demeurer encore longtemps.

Les parois de la énième caverne qu'il visitait n'étaient guère plus humides ou plus sèches que les précédentes. L'individu, détendu, en possession de tous ses moyens, prit place contre un rocher plat. Ses haillons sombres ne faisaient qu'un avec l'air obscur de la grotte. Seul son visage blême et osseux contrastait, tel un astre, avec cette ombre qui l'avalait progressivement. Le vieillard courba son dos et s'étendit paresseusement contre la paume de roc qui l'accueillait. Ses mires orangées furent bientôt voilées sous leurs chaires respectives, et le rêve visionnaire débuta.


"Tiens, cette destination est intéressante", prononça Kerwin Sûrion, apprenti-téléporteur.

Le jeune hybride et philosophe se baladait, très mal équipé, dans les grands sables du Sud. Les explorateurs Pourpres, en particulier ceux qui découvraient la téléportation runique, passaient toujours leurs premières journées à fouler les landes. Valir Menrul, de son passé, n'avait pas échappé à la règle. La marche du demi-elfe continua sans le moindre pépin, laissant celui-ci nager dans d'heureuses réflexions, les dernières qu'il aurait.

L'après-midi finit par s'écouler, et Kerwin s'arrêta à proximité de l'unique source d'ombrage ; la Grande Pyramide. L'observateur astral, du fond de son terrier, saisit l'occasion, en or, avouons le...

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L'amas de chaire enrobé d'une grande robe noire fit son apparition à une centaine de mètres de Kerwin. Situé de l'autre coté de la pyramide, il aurait peut-être même l'effet de surprise. La proie elfique était désormais seule, presque en tête à tête, avec son prédateur qui s'approchait en titubant, canne au poing.

Une fois l'antique monument contourné, les visions du nécromancien prirent vie. Kerwin Surion était bien là, assis à l'ombre d'un palmier, consultant l'état de ses réactifs. Le vieil homme traîna sa dépouille encore plus près, désormais à portée de regard.

"Mes salutations, Initié Sûrion.", envoya poliment le visiteur, dégainant déjà l'arme du crime...

Maegor lui avait échappé, mais un autre allait payer pour sa lâcheté. Kerwin tourna la tête, puis aperçu l'ancien Pourpre, méconnaissable.

"Qui êtes vous... ?"*, rétorqua le sylvestre, ressautant sur ses pieds. Ses yeux vifs et aiguisés, semi-elfiques, auraient au moins servis à apercevoir le fer, nu et rouillé, qui mettrait fin à ses jours plus tôt que prévu. *

"Tu aurais été plus confortable en Arnad'Idhren, demi-humain."

Les secondes qui suivirent furent fatales, et Kerwin sombra dans un sommeil qui, évidemment, venait de lui être télépathiquement imposé...


Valir s'agenouilla au dessus de sa victime paisiblement endormie, puis, sans se presser, il décapita celle-ci grâce à sa dague. La besogne était longue et fastidieuse, car l'outil utilisé n'était pas des plus efficaces. Une demi-heure passa, et il poursuivait son travail.
Une fois les mains bien sales et le sable bien rouge, il s'empara des membres nouvellement séparés. Il ne fallait surtout pas gaspiller un cadavre presque parfait. Les demi-elfes, lorsque bien utilisés, étaient capables d'autant de prouesses que leurs homologues épurés.

Comme dernier trophée, il saisit l'écusson d'Initié de Kerwin, tout en le trempant avec soin dans le sang encore chaud. Puis, sa vengeance accomplie, le meurtrier s'effaça arcaniquement.


Post by Kerwin Sûrion, RIP - August 16, 2010 at 8:08 AM

Ambiance Sonore

Il y avait de cela un moment que le jeune philosophe n'avait pas pratiqué ses pouvoirs arcaniques. Indépendant, il décida donc qu'au lieu de se consacrer à la philosophie comme il le faisait toujours. Il sortit ses runes de son sac, celles-ci bien rangés dans un petit coffre qu'il n'avait pas ouvert depuis des lustres. Il souffla sur les runes afin de les dépoussiérés, puis les étudia un bon moment. Le jeune mage en choisit finalement une qui lui semblait intéressante, et dont il se permit même de le dire à voix haute.

Des étincelles bleutés se formèrent autour de lui avant de totalement l'entourer de façon si esthétique, et de le laisser disparaitre par les voies magiques. Puis, de la même façon qu'il était disparu de face à l'académie, il apparut dans le désert. Il se permit donc une marche, calme et serein. Son esprit de philosophe se permettait toute sorte de réaction, tandis qu'il pouvait tester sa magie sur les créatures qui s'approchaient de lui. Aucun réel pépins à noter. Puis le soleil commença à se coucher, alors que celui-ci était au crépuscule, il revint finalement vers la pyramide, pour se mettre à l'ombrage de celui-ci, et simplement penser. Ce qu'il faisait si souvent d'ailleurs, puisque c'était son activité favorite, et c'était tellement mieux de juste réfléchir, loin de la civilisation habituelle, cela permettait de prendre du recul et de profiter de ce que l'on n'a pas chaque jour.

Quelque chose le sortit néanmoins de ses songes, alors qu'il regardait distraitement ses réactifs, il leva la tête vers la silhouette en approche. Un homme dont ses yeux ne lui disaient absolument rien. Kerwin avait appris à ne pas se fier à ses sens, que les sens, ce que l'on voit, ce que l'on touche, ce que l'on sent, n'est pas nécessairement la vérité.

"Qui êtes vous?"

Furent les premiers mots qui daignèrent sortir de sa bouche. Le jeune mage se rappela ensuite des enseignements du grand sage lui-même, même si celles-ci ne durèrent pas longtemps. Il analysa les flux magiques de la personne face à lui, puis ses sourcils se froncèrent d'une certaine incompréhension, avant de lentement comprendre.

"V..."

Malheureusement c'était trop tard pour lui, il avait succombé aux pouvoirs télépathique de Valir Menrul. L'homme qui l'avait pourtant guidé dans ses débuts de la Confrérie. En ce jour, le monde perdait un penseur, un ami, un frère, un homme bien, au profit des désirs d'un tueur sans pitié. Mais il avait compris, alors qu'il succombait dans le sommeil doucement, que son heure était arrivé. Et aussi étrange que cela puisse paraître, il n'en était nullement affecté. Il avait accepté le fait de mourir depuis l'âge de ses 14 ans, et c'est à 24 ans qu'il mourut.

Dire qu'il croyait si fort que les gens bien auraient pu changer Valir, le convaincre de retourner dans le droit chemin. Ça mort lui aura au moins prouver que sa théorie de base était vrai. Ce n'est pas la force d'une croyance qui en dicte la vérité.


Post by Valir Menrul - August 16, 2010 at 8:41 AM

Quelques jours après, un enfant de la Basse-Ville, sale et drôlement vêtu, alla remettre une petite boîte au premier Pourpre qu'il aperçu. Dans celle-ci, une note toute simple, ainsi qu'un badge d'Initié ensanglanté, orné des lettres K et S.

Kerwin Sûrion est mort.

Sa disparition et son badge seront suffisants pour souligner la véracité de mes dires.

Pour les plus audacieux, le reste de son uniforme repose près de la Grande Pyramide, au Sud. Ceci est vrai, dans la mesure où les Dracos n'en n'ont pas encore fait un meilleur usage que lui.

Valir Menrul
Noctis Saedre


Post by Koenzell Pandora, Cp - August 16, 2010 at 8:50 AM

C'est l'érudit Pandora qui eu la malchance de tomber face à face avec le jeune Pourpre qui courrait dans les couloirs de l'Académie avec un air terrifié. « Hey toi! » Laça Koenzell avant que le jeune Pourpre lui donne la dite note laissé par Menrul. Les regard de l'érudit dans son plus grand sérieux devint noir de colère. La Confrérie n'accèptera jamais la perte d'un de ses membres. L'érudit déposa la note au dossier de la Légion et quitta pour ce rendre dans le désert.


Post by Maegor Recaedre - August 17, 2010 at 3:27 AM

Évidement, le Navarque fut rapidement mit au courant par un des Légionnaires qui l'assistaient dans l'affaire. Kerwin et Maegor étaient de proches amis, mais le sorcier aux yeux d'émeraudes eut exactement la réaction qu'on attendait de lui: aucune émotion, aucune faiblesse, une réaction qu'on aurait pu décrire d'inhumaine si on ignorait pourquoi elle était nécessaire. Imperturbable malgré la mort de son vieil ami, il remercia le Légionnaire et lui donna permission puis se téléporta...

Dans la bibliothèque du Manoir Recaedre. Il resta immobile une minute... puis deux. Ses yeux rougirent, s'humidifièrent, alors qu'il pinçait les lèvres en serrant les poings. Les émotions prirent finalement le dessus et les traits habituellement si confiants et avenants du sorcier se crispèrent en une expression de rage. Il fit basculer une bibliothèque contre le sol de marbre, puis frappa violemment de son poing fermé contre une deuxième, accompagnant le geste d'un cri incontrôlé !

Il tomba à genoux et y resta de longues minutes, à pleurer la mort de son ami. Il semblait si faible, si vulnérable... Mais ça, personne ne le saurait jamais.


Post by Megumi - August 19, 2010 at 9:04 PM

Ce n'était rien de concret, mais ce sentiment l'enveloppa, à ce moment précis. À l'heure juste de la mort de Kerwin Sûrion.
L'inconnue au sourire tendre s'était éveillée en sursaut, des sueurs chaudes brûlant son corps.
Et c'était en titubant vers l'extérieur que la demi elfe s'écroula, dans des sanglots incontrôlés. Bien vite réconforté par Saute Buisson, qui glissait sa tête au creux de son cou, dans un couinement plaintif.

À l'heure juste où Kasian perdit son amour d'enfance... Sans réellement le savoir. C'était une impression, un arrière goût. Un quelque chose qu'on ne sait pas.
Mais qui était là.

Un plis ne parvint pas au philosophe, le lendemain... Et l'on sait tous pourquoi.

Très cher Kerwin,
Si vous pouvez toujours vous libérez, j'aimerais vous revoir prochainement.

Kasian*

(Un chiffre de 1 à 9) ; "Sans le dernier "s" du premier mot, là où le soleil se lève."

Celle-ci est un peu plus difficile que les précédentes, cher ami Mais vous êtes tout qualifié pour la trouver.


Post by Valir Menrul - August 21, 2010 at 5:39 AM

Le cadavre de Kerwin, en voie de décomposition, avait été relâché. Il semblerait que le coupable n'ai guère cru bon d'en faire usage...

Au petit matin, des vigies de la muraille Nord parlaient d'un objet non-identifié, au sommet de l'une des tours de la Bibliothèque Impériale. Kerwin allait pourrir au Soleil, vraisemblablement.


Post by Maegor Recaedre - August 22, 2010 at 11:29 PM

L'aube se levait encore sur Systéria lorsque cinq aigles quittèrent le constamment actif Quartier Général de la Légion Arcanique. Les cinq volatiles, dirigés par un aigle au plumage doré, se postèrent finalement sur la corniche où avait été laissé aux charognards le corps de feu le philosophe Kerwin Surion. Les métamorphes redevinrent humains et observèrent le sinistre spectacle de la méconnaissable carcasse du défunt Initié pendant quelques minutes.

« Envoyez-moi cela à l'Académie... que son corps soit analysé. Pensez ensuite à contacter l'Ordre du Soleil pour un enterrement digne des services qu'a offert Kerwin Surion à la Confrèrie Pourpre, de son vivant. » dit le Navarque Recaedre en se retournant vers la Cité sur laquelle le Soleil étendait peu à peu son influence, en une douillette vague de rayons dorés qui contrastait si drastiquement avec la funèbre scène qui se déroulait dans le dos du légionnaire...

« Navarque, nous avons trouvé ceci.. cela vous est adressé. »

Maegor se retourna et posa ses yeux d'émeraudes sur ce que lui tendait son subordonné: un petit carnet noir sur lequel avait été noté « À Maegor Recaedre - De Valir Menrul ». Il le prit et le consulta sommairement pendant que ses hommes achevaient le téléportation des morceaux de Kerwin Surion. La lecture terminée, il souria et se retourna à nouveau vers le vide, dans lequel, de toutes ses forces, il lança le carnet sous les yeux étonnés du Légionnaire qui était resté à ses côtés.

« In Por Ylem » *la flèche de feu, précise et efficace, fit du carnet cendres et poussières avant même qu'il n'ait rencontré le sol. *

« Ce carnet n'a jamais existé. Ai-je bien été comprit? »

« Oui monsieur. »

Puis les aigles survolèrent à nouveau la glorieuse capitale du petit empire Systérien, regagnant les quartiers de leur institution..