Nuit, douce nuit.
Post by Maegor Recaedre - September 7, 2010 at 2:55 AM
Les rues de Systéria étaient comme ceux qui y habitent, parfois illuminées et réconfortantes, parfois froides et lugubres. Maegor y marchait, lentement, la tête basse. Jamais il n'avait douté. Instinctif de nature, c'est ce même instinct qui lui avait permit d'être ce qu'il est aujourd'hui. Et pourtant, les idées de chambardaient en l'esprit du jeune sorcier. Son regard d'émeraude se traçait un chemin dans le labyrinthe formé par l'agencement des dalles d'une des ruelles de basse-ville, les torches faisant danser son ombre sous la lune de minuit. Un chien jappa, action suffisante pour provoquer au mage une réaction qui témoignait de sa constante nervosité, le début d'une incantation. La notion du temps n'était plus, il marchait, sombrant en un monde de sombres scénarios... et de funestes dénouements. Il ne savait plus qui croire, ni à qui faire confiance. Il voyait le mal partout.
Maegor, que t'arrives-t-il? Et la marche continua.
[Ouvert à ceux qui en ont envie, sinon ça s'arrête là ^^]
Post by Adalard Dranem A.K, OdS - September 7, 2010 at 3:07 AM
Ils étaient deux
*Solitude partagée. *
Autre part dans la ville, un autre homme marchait, avec d'autres songes. Néanmoins leur marche était semblable, la confiance ne faisais plus parti de l'âme d'aucun des deux individus. L'on a déjà dit, qu'il y avait tellement de gens dans la solitude, que ce serait égoïste de ne pas partager sa solitude avec quelqu'un. Sur les dalles de la moyenne-ville, silencieuse ville en cette heure tardive. Ses pas résonnaient dans les échos du vaste silence. Quelques bruits ici et là, rien de plus, tout était si calme, trop calme pour être vrai. Le calme avant la tempête ? Peut-être.
Il y avait de cela quelques jours déjà qu'il était revenu en Systéria, peut-être que l'on avait pu l'apercevoir, mais il n'était allez à l'encontre de personne. Il regardait tous et chacun comme des êtres potentiellement maléfique, et c'est le même regard qu'il se portait lorsque ses yeux croisaient le reflet de lui-même dans le miroir. Car après tout, tous sont potentiellement maléfiques, tous peuvent le devenir, tous peuvent l'avoir été. Dans ce vaste monde, rien n'est décidé à l'avance, si ce n'est que tout a une fin.
Ses pas le menèrent jusque dans l'encore plus sombre basse-ville, rien avait changé depuis son court voyage. l'aboiement d'un chien le sortit de ses profondes songes, il releva le regard vers le bruit. En son champ de vision il put apercevoir un homme qu'il connaissait bien. Ses yeux d'émeraude le fixèrent durant un moment. Étrangement me direz-vous ? Mais il ne lui porta pas le même regard qu'aux autres. Il voyait l'espoir en ce mage, en cette personne. Pouvait-il vraiment lui faire confiance ? Il l'ignorait. Puis, il continua sa marche, alors que ses songes changèrent. Les mains dans les poches, il décida qu'il n'irait pas parler de lui-même à cette homme, non, pas encore.. pas tout de suite.
Post by Aube Minh Yu, AdM - September 10, 2010 at 10:03 AM
** « Pas à pas, dans la nuit noire, je réduis à néant la distance qui nous sépare. » **
Elle semblait être tout droit sortie d’une peinture t’sennoise, comme souvent. Un portrait peint sur de la soie avec une précision de maître. Dans toute sa blondeur, Aube Minh Yu approchait de cette ruelle, jusqu’à apparaître aux yeux du navarque Maegor Recaedre. Un sourire à peine dessiné marquait ses lèvres, ce qui était déjà beaucoup pour lui qui la connaissait. Ces sourires qui, bien que légers, trahissent une certaine complicité, une familiarité réconfortante.
Lorsque la petite créature constata que ses pensées l’absorbaient trop, elle haussa à peine la voix pour laisser entendre un poème fredonné, typique à l’Archipel t’sen. Bien que la langue ne permettait pas d’en tirer le moindre sens, la douceur qu’elle y mettait et la prononciation sifflante chargeaient les quelques secondes de cette scène d’émotion. Car malgré les langues et les cultures différentes, le navarque pouvait sentir que ce chant faisait écho à ses propres émotions. Peut-être n’était-ce que l’accent de la demi-elfe, qui accentuait le côté poétique? Si seulement il avait pu savoir ce que la dernière des Yu fredonnait, il aurait pu se surprendre à croire que cette poésie avait peut-être été écrite spécifiquement pour lui. Peut-être par elle.
«La nuit
Le silence de la nuit
M’entoure
Comme de grands courants sous-marins.
Je repose au fond de l’eau muette et glauque.
J’entends mon cœur
Qui s’illumine et s’éteint
Comme un phare.
Rythme sourd
Code Secret
Je ne déchiffre aucun mystère.
À chaque éclat de lumière
Je ferme les yeux
Pour la continuité de la nuit
La perpétuité du silence
Où je sombre.»
Ses cheveux presque argentés retombaient librement à son dos, mais également sur ses épaules et sa poitrine, dessinant des serpentins étincelants sur son vêtement. Son obbi lui enserrait étroitement la taille, écarlate, tranchant avec le jaune pâle et doré de son kimono. Le tissu luxueux attirait les regards, un affront de porter cela dans ce quartier, un appât à coupe-bourse, un vêtement arrogant, plus coûteux que le salaire annuel de bien des citoyens de la Basse-Ville. Mais elle le portait bien. Lorsque le silence retomba sur eux, elle réaffirma ce même sourire, le lui offrant comme une denrée rare, comme un gage de paix, après les larmes qu’elle lui avait offertes. Un paquet enveloppé entre les mains, elle reprit parole :
-\tJ’ai pensé que mon cher ami aurait peut-être faim, au milieu de la nuit.
Puis, pas à pas, dans la nuit noire, elle réduisit à néant la distance les séparant, l’enveloppant une fois de plus de son parfum floral.
Post by Maegor Recaedre - September 15, 2010 at 3:30 AM
Il n'avait pas compté les heures. Marchant au rythme de ses tracas, sous un cruel ciel dénué d'étoiles. Il avait croisé Adalard, ce Caporal avec qui il partageait à la fois tant et si peu. Ce Mercenaire aurait certainement son rôle à jouer dans l'histoire de Systéria, le temps ne tarderait pas à lui donner raison. Puis il la vit...
Il cru d'abord à l'effet d'un dangereux contraste de fatigue et d'imagination, mais au fur et à mesure que de lui s'approchait la demi-elfe, il ne pu que ralentir sa propre marche devant la réalité qui s'exposait à lui; malgré tout, elle était bien là. Il resta un long moment, long dans son monde, là et immobile, à la fixer. Puis elle brisa le silence d'un chant dont il aurait tant aimé comprendre le sens, mais dont il avait l'impression d'avoir comprit l'essence.
Il la laissa s'approcher dans un silence religieux, suivant des yeux la fine silhouette de son amie jusqu'à ce qu'elle soit tout juste devant lui. Et à sa question, bien qu'il soit trop tourmenté pour avoir faim, il répondit, un peu à la manière d'un enfant...
« Aube... savez-vous garder un secret? »
Et la suite de cette scène nocturne ne sera pas exposée ici..