Tendre Elvanshalee
Post by Les rumeurs - October 9, 2010 at 4:53 AM
Au petit matin, un fermier fit une morbide découverte au beau milieu de sa riche récolte. Bien dissimulé dans les longues tiges de blé se trouvait la tête décapitée d'un enfant, visiblement de race humaine. Il s'agissait d'une petite fille, les cheveux blonds bien bouclés et bien coiffés. Quant à son pauvre visage, il était figé dans la peur.
Une note, très brève, avait grossièrement été clouée dans le crâne de la fillette.
Au Légionnaire Pourpre Elvanshalee Danael,
J'aimerais vous remercier de votre reconnaissance en vous dédiant ce meurtre infantile et littéralement gratuit. Vous qui me connaissez si bien, êtes évidemment consciente que je ne tue que des enfants.
Que la paix d'esprit accompagne vos songes, cette nuit.
Post by Elvanshalee Danaël, CP - October 12, 2010 at 5:24 AM
Si tendre,
Et mielleuse.
Tout semblait s’être massé, dernièrement. Les événements s’acharnaient à rendre folle la « Légionnaire Pourpre Elvanshalee Danael ». Sa vie privée si privée venait à accaparer ses pensées, tandis que son pas léger foulait les sentiers. Car on la savait friande de promenades, ou la raison première ne servait qu’à savourer ce qui se dressait devant soi. Un horizon parfois esquinté d’une pluie battante.
Il y avait d’abord eu cette expédition, cet événement qui avait glissé à l’elfe noire un chapelet thaarien. Roulant à son poignet, la croix retombant au revers de sa main, dévorée par l’ombre d’une manche. C’est à sa suite que cette discussion avait pris forme. Où la Légionnaire avait laissé l’empreinte de son pas léger infecter la pureté du Nord, à la recherche vaine d’une carcasse qui n’était plus. L’étoffe pourpre battu par le vent glacial, retirant toute grâce qui ornait ses gestes pour les embaumer d’une difficulté de mouvement.
La voix était si claire.
**« Si vous tenez réellement à moi, vous ne vous soucierez du temps donc je serai au loin. Si vous tenez réellement à moi, vous n’irez voir ailleurs, par cette réelle distance qui se créera. Si vous tenez réellement à moi, vous saurez me retrouver. » **
Pensive, les traits n’admettant rien de ce qui s’y filait, quelque chose vint se buter à elle, dans des piaillements qui ne l’atteignaient pas. Son regard se baissait, calmement, à la recherche d’une rougeur, celle d’une pomme fraîchement tombée.
Un sourcillement vint plutôt orner son visage, qui se redressait alors.
« Vous la reconnaissez ? »
Une voix colérique, qui menait a accrocher une seconde fois cette image particulière. Celle d’une tête, visiblement humaine. Une tête d'une petite fille, les cheveux blonds bien bouclés et autrefois si bien coiffés, avant cette roulade improvisée. Quant à son pauvre visage, il était figé dans la peur.
« Vous l’avez tuée. »
C’est d’un geste allant de pair avec la gravité de la situation que la Légionnaire se découvrait. Un geste de recule s’accompagnait du tout, au vu de ces sombres traits. Tout semblait s’éclaircir, alors.
« Regardez-la! Noire comme le malheur, comme la nuit ! Suppôt d’E… »
Un froncement de sourcils avait accompagné cette folie générale, avant que la tête ne s’anime d’elle-même, pour rouler aux pieds de ses parents.
La voix, autrefois si mielleuse de la drow s’élevait, stricte et incisive. Un regard sévère venait bercer la petite troupe.
« Veillez à ce que Thaar accueille cette jeune âme dans la dignité. »
« Ils vous brûleront, bien après vous avoir fait souhaiter que cette mort approche, vous avez tué mon bébé! »
« Je vous conseille également la confession pour de si viles pensées. »
Des sanglots, si lointain alors qu’il lui aurait suffit de quelques foulées pour atteindre leur source. Un regard malsain s’offrait à sa droite, alors que ses mains devenaient poings. C’est de ce malaise que l’un des braves osa lire ce message, si funeste fut-il. Non pas sans trémollo, qui modulaient douloureusement sa voix.
« Au Légionnaire Pourpre Elvanshalee Danael,
J'aimerais vous remercier de votre reconnaissance en vous dédiant ce meurtre infantile et littéralement gratuit. Vous qui me connaissez si bien, êtes évidemment consciente que je ne tue que des enfants.
Que la paix d'esprit accompagne vos songes, cette nuit.
Ne jouez pas la bonne tête avec nous, s’est à vous de vous confessez, meurtrière! »
Les lèvres se pinçaient en une moue passagère, battant des cils si lentement, le temps que les mots percent ses tympans.
« Même si cette pensée vous serait plus agréable, je ne suis pas la meurtrière de cette enfant. Vous savez qui engendre cette peur, et nous faisons tout en notre pouvoir pour l’arrêter et… »
« Et nous protégez ? Menteuse! »
Renfrognée, ce sont les foulées nécessaires que son pas prenait pour la mener vers le couple, et cette tête qui patientait à leur pied.
« Qui est le parent indigne qui à laisser filer sa fille seule ? Vous ne réalisez pas. Vous me dégoûtez profondément, vous qui vous endeuillez dans cette faiblesse que vous croyez avoir. Vous auriez pu intervenir au même titre que moi. »
Un silence avait bordé les orageuses paroles de la Pourpre, qui contemplait le ciel le temps d’une seconde.
« Pour ma part, j’ai à faire. Je dois venger ce crime atroce. Je suis… Sincèrement désolée. »
Un regard dédiés aux concernés, alors qu’elle prononçait les mots caractéristiques, qui laissait le vent dévorer sa silhouette pour la matérialiser bien plus loin.