Rite de la mort

Rite de la mort

Post by Gardtalang, ind - October 15, 2010 at 9:07 PM

À l'interne de l'Assemblée Druidique, le demi-orque savait faire comprendre qu'il était un monstre ayant ses idées pour les mettre en application par la suite. Les rumeurs laissaient sous entendre que l'Assemblée Druidique et particulièrement le demi-monstre travaillait à faire renaître la horde sanglante. Mais comme toutes les rumeurs, elles ne semblaient pas fondées sauf pour un événement en particulier. Le genre d'événement qui change la perception d'une personne. Celui par lequel on plonge là ou on n'avait pas encore puisé ses songes, ses énergies ou encore sa force.

En se promenant de son pas lourd et lent habituel, sa hache démesurée d'orque contre son épaule en ballant, l'orque reniflait l'air. Sa compagne, la Mademoiselle T, le suivait d'un pas plutôt prudente, jugeant elle même pas assez expérimentée pour se promener dans les contrés encore très sauvage de la jeune Petite Soeur toute seule.

Un faible grondement provenant du fond de la gorge du demi-monstre était en quelque sorte un avertissement. Une odeur qu'il lui était familière mais pas amicale à en juger ses traits qui semblaient s'aggraver et s'intensifier. Son air mauvais habituel passait maintenant d'une expression menaçante.

D'un mouvement d'épaule, il laissa tomber son énorme hache dans ses deux mains avant de remplir à bloque ses poumons. Puis, un assourdissant et puissant cri de guerre bestiale résonnait dans les plaines alors que le demi-monstre criait comme s'il était à la guerre. Deux ogres et leur seigneur répondirent aussitôt de la même manières empoignant l'un un tronc d'arbre, l'autre une grosse pierre et le seigneur son gourdin géant. Sans hésitation, brandissant son arme bien haute, Gardtalang fonçait sur les adversaires en laissant Mademoiselle T derrière. Vaerdon jugera s'ils sont assez forts pour survivre à ce rite de la mort. Rite dans lequel on donne la mort ou on la reçoit, laissant la vie au plus fort. Telle était la philosophie de l'orque honorant le Dieu de la destruction!

Bien vite, une ombre planait au dessus du demi-orque alors que la pierre avait été lancée en guise de bombardement du deuxième montre. Le lancé bien imprécis, elle tombait non loin de T dans un vacarme sourd et une nuage de poussière. Temporairement, un rideau de sable séparait le de mi-orque de l'humaine.

Derrière lui, elle pouvait entendre déjà le bruit de la hache fracasser et déchirer la chair à deux reprises en plus d'un autre assourdissant cri de guerre et de douleur. Tout se mêlait rendant les distinctions difficile et les choses confuses. Lorsque le rideau fini par tombé, la hache démesuré tournoyait autour de Géant vert pour affliger un coup au second ogre alors que le premier agonisait sur le sol avec un bras en moins et la poitrine défoncée. Tout semblait se déroulé en un éclair. Alors qu'il fracassait le crâne du second avec un coup puissant, l'assaut était violent et sans merci. Beaucoup d'air était placé à en juger le grondement des allés et venue des armes dans le combat. Le seigneur-ogre allait maintenant prendre par à la bataille alors qu'il avait laissé ses deux laquais le commencer.

Comme il l'avait fait, Ténèbre pu apercevoir Gardtalang foncer sur le plus géant des quatre en faisant tournoyer sa hache puissamment. Le coup atteint son but et la hache arrêta net contre le torse du monstre. Contrairement aux autres, celui-ci restait bien droit et grognait de douleur. Il leva son arme pour venir donner un terrible et puissant coup de son gourdin contre la tête de Gardtalang. L'impact fut si violant que le demi-monstre était projeté à plus de 4 mètres sur le côté. Gardtalang ne se relevait pas. Tué sur le coup? C'est ce que pouvait craindre l'humaine maintenant seul devant le véritable géant qui courait maintenant en sa direction pour la charger...


Post by Ténèbre Chanteflame - October 15, 2010 at 9:58 PM

Les loups hurlent à la lune ce qu'un Vert grogne au combat.

Des sons. Tout au tour de moi. De la poussière, mon regard est brouillé. Les gargouillis s'emmèlent à des bruits plus visqueux, spongieux, des craquements. Il y a aussi des halètements, et des grondements excités. Ça sent l'homme. Je n'ai pas ma place ici. Je n'ai jamais combattu quoi que ce soit.

Devant moi, le sable retombe comme le rideau d'un théâtre qui annonce la fin de la représentation. Et comme si cette métaphore était un vestige du futur, elle annonce la tombée de ce qui deviendra, peut-être un jour, un ami. Le corps de Gardtalang s'élance dans les airs avec toute la grâce d'une elfe qui aurait trois cent kilos en trop. C'est à dire, aucune. Une traînée de terre dans l'herbe verte. Brun. Vert. Rouge. Il est mal en point. Moi qui m'attendais à le voir se relever pour continuer. Il ne bouge plus. Une boule me prend dans les trippes. Je réalise assez rapidement ce qui arrive. Ou bien il meurt, et je fuis. Ou bien il meurt, et je meurt, et on finit en dîner pour les ogres. Ou bien... Et si... Serais-ce possible...

La chose, immense. Le palais de Systéria m'apparait comme un petit pois lorsque ça se tourne vers moi. Dieux du ciel! Il doit faire au moins deux fois la taille de mon ami d'orque-qui-ne-bouge-plus. J'ai des crampes au ventre. En une enjambée, il parcourt la distance de ce que je ferais en quatre pas. J'ai envie de faire dans mon froc. Mais je ne me dégonflerai pas. Non. Une vie dépend de moi. Je prend mes jambes à mon cou, je vais l'éloigner, le garder à distance.

L'herbe glisse sous mes pas. Il pleut. Encore. Je me tourne sommairement, instrument à la main. Et comme. Comme si. Je l'empoigne fermement, et joue des notes. Horribles, j'en ai le tournis. Mais je suis concentrée. Distortions dans l'air. Le Seigneur Ogre accélère. Je ne sais pas si ça a eu un quelconque effet. Mais chose sûre, il est vraiment vraiment énervé. Cours, petite loutre, cours! Je reprends, plus de notes, plus longtemps. Il arrive vite, mais joue, Joue Ténèbre!

Une note de trop. Ses mains se posent sur moi, comme un voyou empoigne une poupée. Il serre très fort, et j'hurle à en réveiller les morts. Ceux me connaissant savent très bien comme j'ai de la voix. (Ils sont probablement heureux d'avoir manqué cette aventure exactement pour cette raison!) Je n'avais jamais poussé de son si aigüe. En transe. Puis, au moment où j'ai cru que mon corps allait s'écraser sur lui-même, je tombe. Mollement. Sur l'herbe, le géant titube vers l'arrière. Ma vision est altérée. Tout est brouillé, des cascades de couleurs. Mais la masse semble s'éloigner. Je ne comprends pas vraiment ce qui est arrivé. Alors je me relève, je ne sais pas vraiment comment, mais je le fais. Et je voie. Illuminée soudainement. Le seigneur Ogre saigne. Il saigne des oreilles, des yeux, de la bouche. Il se tient la tête. J'ai l'impression qu'il ne voit ni n'entends plus. Du moment où je suis assez proche pour réaliser pleinement ce qui est arrivé, il pousse un grondement qui fait vibrer les montagnes. Mais je n'ai plus peur.

J'ai compris.

Shaëlim est avec moi. Gardtalang dira plus tard que c'était Vaerdon. Les dieux s'obstineront entre eux pour savoir qui aura le mérite de cette victoire. J'emplis mes poumons d'air, et j'entame le chant de la mort. Les anciens l'appellaient "Sonicus". Un dégradé étrange de sons. Toute petite, de ma petite taille de Berguenoise miniature. Lui, immense. Devant moi, qui s'est relevé. Les bras montés dans les airs, prêt à m'écraser comme on le ferait avec une punaise. Ses yeux éclatent, on dirait que l'air ondule autour de moi. Des gerbes de sang explosent hors de toutes les cavités apparente sur sa tête, j'en suis directement couverte. Un bain de sang, en honneur de mon camarade, étendu seulement un peu plus loin. L'ogre tombe sur ses genoux, et le haut de son corps suit. Mais je ne bouge pas. Un tremblement de terre, dont je suis la responsable. sa tête est à ma gauche, son bras à ma droite. Je suis au creux de son épaule, debout.

Lentement, seulement. Lentement, je vais prendre la hache que le Seigneur Ogre gardait à sa ceinture, et entreprend de détacher sa tête de son corps. Il me faut au moins vingt... que dis-je, trente! Coups. J'empoigne la tête à deux mains, et je marche jusqu'à mon gros vert qui lentement se réanime. Je lance la tête. Bon, d'accord, disons plutôt qu'elle fait une longue roulade jusqu'aux pieds de Gardtalang. Comme une Valkyrie triomphante, je suis fièrement debout devant lui, avec le trophé de ce qui allait mettre fin à ses jours.

La petite asperge, contre le demi-orque. Qui aurait cru que c'était la demoiselle... qui aurait sauvé le monstre.