Sur la mer

Sur la mer

Post by Adalard Dranem A.K, OdS - November 1, 2010 at 12:22 AM

Ambiance musical à écouter durant la lecture !

Tôt dans la journée, Dranem avait pu faire la lecture d'une lettre qui avait su attirer toute son attention. Si la lettre du Surintendant avait eu un effet, c'était bien celle d'accélérer le processus de réflexion de l'ancien mercenaire. Il sortit alors de chez lui, l'esprit ouvert. Il passa d'abord devant la caserne des mercenaires, puis ses pas le menèrent jusqu'au temple de Thaar, où il inclina la tête solennellement. Par la suite, son regard croisa le grand manoir de l'association qu'on pouvait voir de si loin. Les choses firent ensuite qu'il se retrouva au quartier de l'assemblée druidique, en passant par le quartier résidentiel du conservatoire. Lorsqu'il retourna en moyenne-ville, il passa inévitablement par le quartier de la Confrérie. Il était divisé.

Durant cette journée un peu particulière, il avait accepté de se prêter au jeu des autres citoyens, et il s'était déguisé. Le hasard avait fait en sorte que son déguisement soit celui d'un pirate. Après un évènement particulier, notre guerrier eut une illumination.

Le seul signe qu'il avait pu percevoir dans cette journée, c'était son déguisement de pirate. Il se rendit alors au port où son bateau l'attendait sagement depuis si longtemps; il partirait à la recherche d'une réponse. Il savait qu'il la trouverait, il fallait qu'il prenne du recul de la ville, qu'il soit seul avec lui-même.


Une carte en main, le chapeau digne de son voyage sur la tête, l'autre main sur la garde de son arme; son regard fixait l'horizon. Le vent frappait le voile avec force et douceur, tandis que les vagues se heurtaient au bateau avec puissance et violence. Le temps n'était pas des plus favorable, mais rien ne l'arrêterait. Chaque vague poussait le navire dans un sens ou dans l'autre, Dranem avait quelque difficulté à garder son équilibre. Les nuages recouvraient le ciel et la pluie tombait progressivement. Il avait une destination, et il y arriverait. Il faisait naviguer seul son bateau, sans crainte de ce qui l'attendait au bout du voyage. Les éclairs commencèrent à déchirer le ciel rapidement, la tempête durerait mais il ne s'en faisait pas.

Son navire; Le Foudroyant, en avait vu des pires que ça et il avait braver plus difficile qu'une tempête au cours de son existence. Les vagues devenaient de plus en plus grosse et il ne pouvait plus se permettre de laisser son bateau les affronter. Bientôt, il dût effectuer les manœuvres nécessaire pour traverser des vagues habituellement trop difficile pour le bateau. Il était complètement tremper, mais il courrait d'un bout à l'autre du Foudroyant, dans sa simplicité, pour le manœuvrer. Il ne s'en sortirait peut-être pas vivant, mais si c'est là la réponse qu'il devait trouver, il l'accepterait.

Une violente poussée d'eau le propulsa presque jusqu'en dehors de son navire, il eut à peine le temps de s'accrocher à la paroi. Il était toujours à l'intérieur, fort heureusement. Cependant, la deuxième violente poussée d'eau, alors qu'il était toujours au sol, le propulsa en dehors du bateau. D'un réflexe presque surhumain, il vint s'accrocher au bord du navire. Le bois trempé était glissant et sa poigne était incertaine. Il ignorait s'il resterait dans le bateau, où s'il était préférable de le quitter. Son regard émeraude baissa pour regarder l'océan qui se dressait dans toute sa férocité à ses pieds. Une vague passa par dessus lui, il relâcha une de ses mains.

Rien ne l'arrêterait; il repris la poigne de la main qui avait cédée, puis se donna une poussée avec ses pieds afin de passer un côté de son corps dans le bateau, puis roula pour y retourner complètement. Lorsqu'il se releva, il ne put voir qu'une seule chose, la vague qui arrivait. Une énorme vague, beaucoup trop haute pour que son navire puisse la surmonter, mais il ne baissa pas les bras. L'ancien militaire avait alors deux solution, prendre la vague en diagonale et risquer de chavirer, ou foncer dans la vague et risquer de ne pas en sortir.

Il ne changea pas la direction de son navire, ses sourcils se froncèrent et ses yeux se plissèrent. Il serra les poings et les dents, tandis que ses traits se crispaient.

**Jamais ! Jamais je ne cèderai ! **

Il fonça dans l'eau, la haute marrée. Toute sa volonté comme équipage, et son espoir comme bouée de sauvetage. Plusieurs secondes s'écoulèrent, c'en était presque rendu des minutes. On aurait dit que l'éternité se déroulait à chaque seconde qui passait..

[...]

Tout était noir, c'était le vide, il n'y avait rien à comprendre, aucun choix à faire. Rien n'existait, il était dans un autre monde. Plus rien n'avait d'importance, ni de sens même. Puis, une sensation étrange vint s'emparer de lui; la chaleur, s'en suivit de la perception de quelque chose de trempe, de mouillé. Il aperçu au loin une lumière, d'un bleuté particulier. Puis celle-ci se rapprocha avant de se heurter à son visage. Il ouvrit les yeux, sortant sa tête de la petite vague qui venait de le réveiller. Ses cheveux trempés étaient parsemés de sable. Il ne faisait pas encore tout à fait clair. Lorsqu'il leva la tête, la première chose qu'il vit fut le levée de soleil, la toute pointe de cette boule de lumière qui venait montrer le bout de son nez.

Il passa une main dans son visage, épuisé, puis son regard ne manqua pas de regarder partout autour de lui. Il était sur une île, assez grande. À l'autre bout de la plage, il y avait son bateau, en piteux état mais encore réparable et éventuellement utilisable. S'il mettait tout les efforts dont il était capable, il pourrait être à Systéria en après midi; c'était une belle journée, et il avait trouvé sa réponse.