De l'amour dans l'air.

De l'amour dans l'air.

Post by Adalard Dranem A.K, OdS - November 15, 2010 at 7:30 AM

Ambiance musical: Thème

Cette fois, Adalard n'était pas seul chez lui, comme il avait si souvent l'habitude de l'être. Il avait discuté toute la soirée avec une femme, les cheveux d'ébène, toujours en bataille. L'ambiance à l'extérieur était douce tandis que la soirée commençait à se faire sentir. Dans le ciel l'on ne voyait plus que la lueur du soleil dont on ne pouvait désormais plus apercevoir ne serais-ce que la pointe. Quelques nuages parsemait la toile céleste qui commençait à s'assombrir. On pouvait commencer à discerner quelques étoiles. La ville, elle, était calme, rien n'agitait le quotidien habituel de ses habitants. En effet, pour de rares fois en Systéria, on pouvait prendre le temps de se concentrer sur soit-même et il y en a un parmi eux qui n'y manquaient pas; Adalard.

" Des sentiments dîtes-vous.. ?"

....

"..."

- Je vois, donc je suppose qu'il en est de même pour vous.

"..."

- ... Je ne veux impliquer personne dans les problèmes que je dois régler. J'ai des procès à réglé et une réputation à reconstruire. Expliqua-t-il posément à son interlocutrice, les mains jointes et son regard perçant dans celui à qui il s'adressait.

La femme en question semblait désemparée, en désaccord total avec la teneur des propos de Dranem. Celui conservait un visage calme et serein, soutenant le regard de la jeune femme. Elle lui rétorqua alors.

"Depuis le temps que nous nous connaissons, vous savez aussi bien que moi que je sais me défendre seule."

- Et que moi, je préfère affronter ce que j'ai causé; seul. Sachez que cette décision est aussi difficile à prendre qu'à vivre. Mais je veux pouvoir mieux vivre le bonheur que vous me procurerez.

La jeune femme eut alors une certaine moue, vaincue. L'expression de Dranem ne changea pas, il restait calme et serein, non pas stoïque mais plutôt réservé. La conversation dura encore quelques temps, puis, tout les deux se levèrent calmement.

Tandis qu'elle se dirigea vers la porte pour sortir, Adalard lui prit doucement le bras. Un long mais agréable silence régna alors pendant quelques temps dans la sobre pièce. Dranem approcha doucement son visage de celui de la jeune femme, qui leva son regard vers lui, figé par on ne sait quoi. Il souffla ces mots;

- M'accorderez vous un seul baisé.. pour garder le courage face à l'adversité ?

Un nouveau silence s'installa, tandis que l'un l'autre se regardaient tout deux dans les yeux. La jeune demoiselle prit alors une inspiration, elle ferma les yeux lentement. Elle laissait le temps couler, tandis que l'ancien militaire ne bougeait pas, les yeux très légèrement plissé. En un autre souffle, elle prononça des doux mots.

"*Seulement si ce n'est pas le dernier.. *"

Et ils n'échangèrent qu'un tendre baisé, éphémère mais agréable. Le soldat sans appartenance se retira doucement, puis il vint prendre la main de la douce calmement.

- Gardez en vous ce sentiment dans votre cœur que nous avons en commun, et jamais ce ne sera le dernier.

Suite de quoi, il la laissa partir tranquillement. Son regard la suivit durant un moment, c'est ainsi qu'un nouveau silence s'installa dans sa demeure.

Qui était donc cette femme, alors, à qui Adalard donnait tout son amour, à qui il se réservait pour l'éternité. Il fallait la voir sortir de la maison de l'homme, pour pouvoir en témoigner. Néanmoins, il est sur que c'est quelque chose qui serait su, un jour ou l'autre.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - November 16, 2010 at 5:40 AM

Cheveux aux teintes d’ébène, en bataille comme son esprit; sortir en pleine nuit de la maison du plus instable de Systéra : c’était du Saeril tout craché.

La soirée avait été longue et bien lourde en discussion. Plusieurs sujets tous aussi mystérieux les uns que les autres; dont un plus particulièrement sensible pour la toute belle. Un sujet épineux après toutes ces années et après tous ces déboires. Un passé habilement ramené par ce guerrier aux idées, avouons-le, un peu changeantes!

Malgré toute la fougue que son petit corps pouvait contenir et son comportement drôlement farouche, c’était bien là l’un des rares sujets qui la rendaient un peu moins assurée; l’amour. Comme quoi elle donnait dans les clichés, elle aussi. De plus, l’ancienne histoire des deux frivoles n’était pas inconnue à Systéria. Après tout, quand on passe plusieurs années de notre vie avec quelqu’un, il faut bien s’y attendre!

C’est donc avec un certain vertige qu’elle entendit ces quelques mots, auxquels elle ne croyait pas, ni même encore..

« … j’ai encore des sentiments pour vous.. »

Eux qui avaient papoté quelques heures avant de finalement s’écrouler sur ce sujet fastidieux furent réduits quelques instants au silence des plus troublants. Les prunelles pervenche de la templière occupées à sonder l’ancien militaire comme on scruterait le pire des criminels témoignaient de tout son doute et de toute sa méfiance. Une telle réaction de sa part n’était que fenêtre bien translucide sur ses sentiments douloureux refoulés et il le devina bien vite. Après tout, elle n’était pas si difficile à cerner, quand on s’y appliquait un peu.

La conclusion fut, certes, tendre, mais parfaitement paradoxale. C’est un baiser qu’ils échangèrent après tant d’années, mais c’est aussi une toute nouvelle fissure qu’elle avait reçu dans le cœur, dans les trippes. Une proximité qui vint la réduire à sa plus piteuse confiance, mais à sa plus brute ouverture.

Un mal pour un bien? C’était encore à voir, car malgré toute cette discussion et ce rapprochement suave, il n’y avait rien de réellement clair dans les pauvres pensées de la petite Al’Kazar. Pire, rien n’avait jamais été aussi bien bousculé dans ses réflexions existentielles. Ce n’était pas que de la simplicité, c’était une féroce lutte contre son orgueil légendaire : vile adversaire. Même, c’était un réel effort que de chercher comment faire confiance.

C’est sur son lit qu’elle termina la soirée, lâchement allongée sur le dos. Son minois hâlé pointé vers le plafond alors que ses mires chatoyantes toisaient ses quelques décorations douteuses.

Forcée de prendre un air moins accablé à l’arrivée de son nouveau fils et de son chat obèse, la jeune farouche trouva un sommeil étrangement paisible ainsi entourée.

Ses doigts graciles, eux.. trouvèrent leur nid sur ses lèvres. Son inconscient la trahissait, encore et toujours..