"Quand un pilier s'écroule, d'autres se dressent"

"Quand un pilier s'écroule, d'autres se dressent"

Post by Brehan de Nogar, OdS - December 3, 2010 at 5:45 AM

Avec l'arrivée d'une mystérieuse lettre, on l'avait vu disparaître dans ses appartements. Pour ensuite qu'il passe la nuit entière en méditation devant le Saint-Autel, un genou posé contre le sol. Dans ses traits faciaux, se voyait une haute préoccupation. C'est aux premières lueurs de l'Aube, qu'il sembla prendre une décision, selon des légendes de paladins, c'est ainsi que se prenaient les décisions les plus éclairées.


En quittant la salle de prière, il croisa Shandri Eäm'Arÿlth, sa mine faciale n'exprimait rien de bienveillant. Bien qu'elle le questionna, il lui demanda d'un ton très calme, mais à la mine toujours aussi grave:

-Pouvez-vous rassembler Lucius Flavius Minor, Saeril Al'Kazar et Emilien Heildemar pour moi? Je dois les voir le plus tôt possible.

Avec toutes ces années à se côtoyer, elle l'avait vu très rarement de la sorte. Ses traits faciaux concentrés, et un soupçon de mélancolie dans le regard, que se passait-il?


Au moment que Shandri Eäm'Arÿlth revint, de Nogar lui tendit une lettre, en lui faisant cette demande:

**-J'ai un dernier service, à vous demander, vous êtes la personne de confiance que j'ai choisi. Elle n'est pas scellée, je vous autorise à trouver les explications à travers ces lignes, scellez-là avant de le remettre à son destinataire. **

Il lui offrit un de ses rares et pâles sourires, en la toisant d'un regard sérieux, pour la remercier, avant d'incliner envers elle la tête avec respect. Il se tourna vers les trois Templiers qui venaient d'arriver, et les invita à le suivre dans ses quartiers.


Surintendant Bolton,

J'aurais préféré vous aviser en personne, mais le temps presse. Je vous fait part que je ne suis en mesure de tenir le serment que j'ai fais à la Bonne Impératrice, à travers sa descendante.
J'ai reçu des nouvelles alarmantes provenant de ma ville natale, alors qu'il semblerait qu'une menace terrifiante se lève, et devient plus forte de jour en jour, dans l'ouest de l'Égador.
Je servirai la Sainte Lumière là où on la demande, ma lame servira cette cause juste, plutôt que de me démener contre un peuple qui ne cherche qu'à se s'entre-déchirer.

Toutefois, je vous annonce qu'une solide relève est digne de reprendre en main les Protecteurs du Saint-Ordre, là où j'aurai échoué.
Quand un pilier s'écroule, d'autres se dressent, dit-on par chez nous.

Que Thaar veille sur vous, l'ami.
Avec respect,

Brehan de Nogar


Post by Brehan de Nogar, OdS - December 6, 2010 at 9:16 PM

Quelques jours avaient passés.
Un cœur sous ces traits de marbre?

Les préparatifs au départ avaient été avancés efficacement. Les paladins étaient habitués de voyager avec peu de possessions pour les croisades. Ce qui fut le plus long, fut de préparer ceux qui étaient devenu sa famille à travers ces années. On l'avait vu se retirer dans une grande salle de réunion avec des protecteurs afin de donner quelques directives. Visiblement c'était assez difficile pour le Haut-Inquisiteur de laisser Systéria derrière lui, pour d'autres horizons.


L'atmosphère était lourde lors de son dernier passage au Saint-Temple. Plusieurs avaient remarqués qu'il ne portait plus la Sainte-Lame légendaires à son fourreau, semblait-il qu'elle devait rester en Systéria, car son destin était lié, ébruitait quelques protecteurs. De Nogar avait fait ses dernières salutations, aux membres de l'Ordre qui avaient pu croiser sa route pendant ce court moment. Il était désormais le moment d'emprunter une autre voie. C'est ainsi que de Nogar fit usage d'un passage divin, par la prière, afin de se rendre au port, là où l'embarcation allait partir sous peu...


L'équipage commençait à s'agiter, alors que les préparatifs pour le départ vers l'Égador étaient en cours. Il fut ainsi temps de lever l'encre, afin de débuter, ou poursuivre, cette quête de Lumière. Les traits de Brehan se crispèrent un moment, lorsqu'il lança un regard à ses arrières, afin de toiser le quartier portuaire de Systéria, puis vers les murs menant à la Moyenne... Il sorti une courte (http://www.au-crepuscule.com/forum/viewtopic.php?f=62&t=36552) de sa poche, et prit une profonde inspiration, mais son regard brilla d'une manière remplit de conviction. Il brûla cette courte note, la laissant s'emporter en fumées et en cendres par le vent.

C'est ainsi que le bateau s'éloignait vers l'horizon.
Une silhouette était demeuré sur les quais, en le toisant s'éloigner. Celle-ci murmura de la sorte pour elle-même:

-Même si je déteste le mentionner, tu as raison, encore une fois. Ma quête en Systéria est loin d'être terminée...

Sa main agrippa une rune, lorsque la silhouette du paladin sur les quais se retourna, au même moment qu'une bourrasque de vent souleva avec fougue sa cape ainsi que ses mèches rebelles. Avec conviction, ces mots s'échappèrent de ses lèvres:

-Sanctum Vitae!

Dans un éclat lumineux, de Nogar fut aspiré, pour se retrouver les deux pieds, d'une posture si droite et ferme, devant le Saint Temple. Par la détermination qui armait ses traits, et la conviction de son regard, ceux qui se tenaient devant lui purent comprendre que de Nogar était de retour- déjà.


Post by Thomas Bolton, Emp - December 7, 2010 at 11:19 AM

Tout avait commencé avec deux lettres. La première provenait de la marquise Taur’Amandil, qui retournait à Arnad’Idhren pour les funérailles de sa sœur. La seconde émanait du Grand Inquisiteur de Nogar qui souhaitait repartir à Egador régler un problème qui concernait sa terre d’origine. La réponse du duc au baron avait été brève et immédiate :

Baron de Nogar,

Un peuple qui cherche à s'entre-déchirer ne constitue pas en soi une menace terrifiante qui se lève, devient plus forte de jour en jour ? C'est un obstacle que vous ne souhaitez pas affronter. C'est une attitude qui m'étonne, venant de vous.

T.H.B.

Puis les jours s’étaient écoulés. Durant ce laps de temps, plusieurs événements s’étaient produits à Systeria. Les modifications du codex, dont d’autres étaient à venir, des hérétiques à l’origine de multiples affiches diffamatoires, etc. Une atmosphère tendue, que ce soit pour les différentes institutions de la capitale comme pour les citoyens. Le philosophe affirme que les individus ont peur du changement. Thomas abondait dans son sens. Mais l’instabilité ne serait que passagère, il en était convaincu. Bientôt, chacun reprendrait ses marques, retrouverait ses repères. Tout ceci auprès de menus sacrifices. Thaar ne prônait-il pas cette vertu ?

Et finalement, quelques jours plus tard…

« Monseigneur, le baron de Nogar a embarqué sur un navire à destination d’Egador. Il semble qu’il n’ait pas souhaité accorder d’importance à votre lettre. », affirma son secrétaire particulier.

Le premier ministre leva le regard vers Cressen et haussa négligemment les épaules, comme s’il se moquait bien ce qu’il pouvait advenir. Vraiment ?

« Patience, Cressen, patience. Je ne suis pas le seul facteur à prendre en compte. », lâcha-t-il alors, avant de retourner à ses dossiers.

Et une heure plus tard, à peine, la conversation reprit son cours quand le fonctionnaire entra dans la pièce avec de nouvelles fraîches.

« Monseigneur, le bateau pour Egador a levé l’ancre, mais des témoins affirment avoir vu le Grand Inquisiteur près du Temple il y a à peine quelques minutes. »

Un sourire froid se forma alors sur les fines lèvres pâles du seigneur Bolton, qui s’abstint de répondre.

« Il est finalement revenu sur sa décision, monseigneur. »

Notre austère zanthérien esquissa un petit geste de la main droite, comme s’il chassait une mouche un peu trop gênant, avant de lâcher :

« Il aurait été fort étonnant que monsieur de Nogar décide de tourner le dos à ses serments et à ses devoirs. »

« Vous avez raison, monseigneur. »

« Je vous remercie de le reconnaître, Cressen. », lança Thomas, une lueur amusée dans le regard.

Le petit homme ne lui répondit pas, se contentant de lui dédier un sourire de connivence.