Une nouvelle tète pour l'Armée

Une nouvelle tète pour l'Armée

Post by Conan - December 3, 2010 at 11:29 PM

Le Commandant Vemeros était installé confortablement dans son grand fauteuil et fumait un de ces gros cigares qu’il adorait, les pieds négligemment posés sur son bureau. Son regard fixait le verre qui contenait un onéreux whisky du Bastion Berguenois. Il le sirotait de temps à autres par de petites gorgées qui lui permettaient de savourer pleinement le goût particulièrement tourbé du précieux liquide. Après avoir avalé une nouvelle bouffée de la fumée de son cigare, qu’il expulsa en crachant ses poumons, il bascula en avant pour quitter son siège et se mettre debout dans un grand bruit sonore : un militaire musculeux qui se réceptionne de tout son poids sur ses pieds, ça a de quoi réveiller son homme !

D’un geste brusque, il écrasa le mégot de son cigare dans une chope dans laquelle restait un fond de bière tiède – et donc imbuvable. Pendant quelques minutes, il fouilla en pestant dans la paperasse qui s’étalait sur sa table de travail et finit par en sortir une lettre où trônait des sceaux officiels zanthériens. Il la lut une nouvelle fois, car il l’avait déjà lu un nombre incalculable de fois. Le guerrier se retourna et commença à faire les cent pas, marmonnant des mots incompréhensibles, comme s’il réfléchissait à voix basse. Il agitait les bras, renversant des gouttes de whisky par-ci, puis par-là. Si les connaisseurs le voyaient, ils hurleraient au meurtre !

Ah, il en avait fait du chemin, Saturus Vemeros ! Il avait début sa vie en tant que paysan dans la campagne de Zanther, pour finir esclave et finalement réussir à s’en sortir et à atteindre les sommets à Systeria. Il devait beaucoup à la Petite Sœur, comme il l’appelait familièrement. Mais ce qu’on lui proposait, c’était tout aussi tentant. C’était un retour aux sources avec quelques bénéfices particulièrement intéressants. Comment refuser ? Et c’est ainsi qu’il se tourmentait, gigotant dans son grand bureau. Soudain, il s’arrêta, se planta au milieu de la pièce et regarda tout autour de lui. Il grommela une nouvelle fois.

« Mouais, enfin c’est pas comme si je partais en les laissant dans la mouise après tout. »

D’un geste vif, il finit ce qui restait dans son verre, poussa un grand soupir de soulagement et reposa le verre sur son bureau.

« Allez, c’est dit. Zanther, me revoilà ! »

Et dans la journée, il envoya une lettre à l’Impératrice. C’était bref et carré, à son image.

Majesté,

Le Grand-Duché d’Exophon me propose une position dans l’Etat-Major. Je dois dire que j’ai beaucoup réfléchi avant de prendre une décision. Je prends finalement le parti de l’accepter. Aussi, je vous présente ma démission.

J’ai néanmoins la conviction que mon départ ne perturbera pas la guilde. Je vous propose de nommer le baron Mel’Viir à ma place. Il a fait ses preuves, la guerre contre les orcs l’a prouvé. Un chef comme l’Armée a besoin.

S. Vemeros

Et dans les jours qui suivirent un décret officiel fut publié. Thalkher Mel’Viir accédait ainsi à la direction suprême de l’Armée des Mercenaires en tant que Commandant…


Post by Thalkehr Stornaar, AdM - December 4, 2010 at 5:30 AM

Les jours passaient et celui qui avait été nommé à la tête de l'institution martiale s'était fait absent pendant ces jours. Il n'était même pas disponible à la caserne, mais tous étaient avisés qu'il serait de retour après quelques jours. Il avait pris beaucoup de temps pour planifier, réfléchir et songer à comment il voulait entreprendre le poste qui l'attendait. Peu la savaient, à Systéria, mais ce n'était pas sa première ascension au titre suprême d'une organisation martiale.

Des circonstances particulières avaient fait de sorte que Thalkehr avait porté le titre de Général en sa terre natale d'Udossta. Ceux qui le savaient connaissaient aussi l'histoire de la mauvaise tournure de cette promotion. Trahi dans un piège orchestré par son frère et son épouse, il avait tout perdu ce qu'il avait travaillé à acquérir. Quoi qu'il en soit, la réalité n'était pas la même à Systéria et il le savait.

Tout était prêt. L'elfe noir allait accéder à la plus haute marche de l'Armée des Mercenaires. Déjà, il avait su montrer sa valeur et se rendre indispensable au Blason Vert. La guerre contre les héritiers de la Horde avait été une preuve absolu de ses compétences à diriger une organe militaire. Il était prêt.

- Lieutenant Maeda. Rassemblez les hommes près des remparts. Il est temps pour moi de faire mon premier discours de Commandant.

Le nouveau Commandant avait tempêté dans le bureau du Lieutenant, puis s'était retiré sitôt les ordres prononcés. Il se rendit sur les remparts qui séparaient la moyenne-ville du quartier portuaire. Derrière lui se trouvaient quelques Majors et Capitaines, tous accompagnés par des gardes du corps armés. Les mercenaires étaient silencieux, tous au garde-à-vous et en rangs. Un son de clairon se fit entendre et au même moment, Thalkehr Mel'Viir faisait quelques pas vers l'avant, se rendant ainsi visible à la mer verte dessinée devant lui. Il n'en fallait pas plus pour que chaque individu dresse son arme au ciel et acclame à l'unisson leur nouveau dirigeant, certains malgré eux, certains pas.

Le Commandant Mel'Viir leva sa main et avec ce seul geste, le silence se fit entendre de nouveau jusqu'à ce que la voix de l'elfe noir, d'une intensité rappelant celle de son discours sur l'île des orcs, se mit à faire écho.

« Mercenaires ! Je serai bref, vous le savez.

Aujourd'hui, j'accepte un rôle clé au sein de notre Empire. Je suis fier d'occuper à présent le poste suprême au sein de la guilde suprême !

Quelques murmures se fient entendre, des hurlements sourds et des cris répartis ici et là au sein de la foule.

Tantôt, je combattais à vos côtés dans la plus glorieuse guerre de l'histoire de Systéria et maintenant, je sais qu'ensemble nous arriverons à retrouver la vigueur que nous avions avant notre grande guerre. J'ai toujours été fier de ce que nous avons fait ensemble et espère que le plus beau est à venir.

Mercenaires ! Je vous annonce également un changement mineur à notre organisation structurelle. En effet, je ne serai pas Commandant. Ce titre a toujours jeté un sens péjoratif sur la guilde. J'ai décidé d'adopter quelques chose de plus... approprié. Aujourd'hui, appelez-moi Général Mel'Viir.

Et le tout nouveau... Général, fit une courte pause, pendant laquelle il esquissa un rare sourire, l'espace d'un court moment.

Je n'ai plus qu'une chose à dire, mercenaires. Trois mots que je veux vous entendre prononcer le plus souvent possible...

GLOIRE À L'ARMÉE ! »

Alors que le Général elfe noir faisait demi-tour, les mercenaires répétaient tous en choeur après lui. S'en suivit une soirée des festivités comme on en voyait pas souvent. La taverne du quartier portuaire était bondée, ainsi que les ruelles l'entourant, puis la taverne de la Caserne et... surtout, la taverne de la Salle des Supérieurs. Gageons que la dernière avaient les secrets les plus savoureux ce soir là.


Post by Solodar Varlaethus, Ind - December 4, 2010 at 6:57 AM

Le Soldat Elanor écouta d'une oreille attentive et passionné le discours du Général. Il sentait dans l'air plusieurs émotions parmi ses confrères dont ceux-ci virent mourir bon nombre de leur camarades durant la fameuse guerre. Pour sa part, il exprimait une grande joie et un tout nouveau respect pour le Baron Mel'viir. Il l'a vu combattre et dirigé d'une main de fer l'armée lors de la guerre et il croyait en ces capacités de commandant.

C'est donc avec un sourire au lèvre qu'il brandit son arme au ciel alors qu'il faisait son entré. Alors que celui-ci termina son discours, Elanor ne se gêna pas de crié son bonheur en même temps que les autres. Cependant, il ne prit pas part aux festivés. Il se dirigea plutôt à la basse-ville affin d'y patrouillé affin que les habitants n'abuse pas du manque d'effectif lors de cette nuit mouvementé pour le blason vert.