La Rousse Berguenoise

La Rousse Berguenoise

Post by Axel Aerigson, AdC - January 10, 2011 at 6:27 AM

Hier
Une missive, un départ en catastrophe

Étincelant, éblouissant, léger, aveuglant, pure, à perte de vue, le blanc dominait le paysage. Même les chaumières étaient pratiquement invisible sous toute cette étendue de neige. On apercevait ici le tronc d'un noyer, et là une porte de fer brillant sous le rayons d'un soleil échappé de l'étendu blanche de nuage.

Et à quelques pas du hameau, des spectres blancs se muaient lentement en une procession funèbre. Un cercueil blanc, de la fourrure d'ours. Ici, les gens ne s'habillent pas en noir, mais en blanc, en l'honneur de la grande déesse. Blanc. Couleur de la naissance, couleur de la vie. Couleur du deuil, couleur de la mort. C'était un cycle, il ne fallait pas le brisé.

**L**es gants blancs, le manteaux de fourrure blanc, les bottes toutes aussi blanches, seul une mèche rousse se libérait de sa coiffe, éclat de couleur dans tout se blanc. Elle avançait sans difficulté dans la neige, par habitude. Elle avançait en tenant le bras d'un homme au visage fermé et aux multiples sillons. Trop jeune pour être son père, trop vieux pour être un amant sans doute. La cinquantaine dépassé, on l'aurait dit sans âge avant la tragédie qui venait de le submergé, à présent, il faisait le double.

**L**es yeux rouges de la jeune femme était on ne peut plus visible parmi tous ses visages fermés. Elle avait toujours été Berguenoise, sans jamais vraiment l'être. Trop sensible, trop candide. Une fois de plus, l'histoire démontrait à quel point elle était différente de se peuple à laquelle elle avait jadis appartenu.

**E**t puis, parmi tout se blanc, du rouge. De la chaleur, du bleu, des flammes s'élevaient, caressant amoureusement le bois du cercueil, le réduisant peu à peu au même blanc que tous ce qui l'entourait. Les larmes redoublèrent, la main ganté se resserrant sur le bras de l'homme. Lui-même s'occupant les mains à consoler celle qui avait jadis été la meilleure amie de sa femme.

Et puis, plus rien. La vie d'une femme venait de s'éteindre aussi rapidement qu'elle était venu. La déesse choisissait toujours correctement, sans erreur. Émeline avait eu une bonne vie, et 8 enfants. Le monde continuait de tourner malgré tout.

-**M**erci Soïc de m'avoir attendu. Merci pour tout.

-C'est ce qu'elle aurait voulu. Elle t'a toujours aimé...malgré tout.

-**A**dieu

Et c'est ainsi qu'Axel fît ses derniers adieux à son pays natale. Celui qui l'avait vu rire, qui l'avait vu pleurer. Qu'il l'avait fait rêver, puis déchanter. Elle ne reverrait plus jamais ce blanc éternel, plus jamais ses humains qu'elle avait tant aimé et qui en vieillissant était devenu des étrangers, à milles lieux de l'enfant qu'elle était toujours.
Elle ne pouvait que maudire son état, condamnée à jamais à enterré des humains.
Mais il fallait se consoler, il y avait toujours pire que soit.