Joyaux du Désert
Post by Omniscient, GdO - March 3, 2011 at 1:37 AM
Un soupire lourdement rythmé annihilait le silence de l'étrange bibliothèque. Au centre de cette pièce, une monstrueuse créature, suintante de décrépitude, s'instruisait au cœur d'un grand atlas. L'être horrible s'arrêta enfin sur la page qu'il cherchait.
Il y avait là une carte ancienne, mais claire et bien définie. Une multitude de traits serpentaient le papier jaunis par les âges. Ces lignes représentaient des routes commerciales, ou plus précisément, les territoires commerciaux de la Citée Indépendante d'Allabram, au Sud du continent.
La chose déchira la page de l'imposant manuscrit, puis s'en alla vers d'autres endroits.
Pendant ce temps, à Allabram..
"Le crépuscule tire à sa fin.. Nous devons partir maintenant pour arriver à l'oasis avant le lever du Soleil.", conseilla un marchand d'âge mûr.
"Je suis prête à partir, père.", vint répondre une jeune femme.
Tous les deux montèrent sur leurs montures et s'engagèrent sur la route, apportant avec eu une charrette bondées de babioles exotiques diverses.
Le voyage n'était pas nouveau pour le paternel et sa progéniture. Ils avaient accomplis ce périple à maintes reprises et puis, comme la majorité des nomades, ils avaient une excellente connaissance de la survie en désert. Les chameaux se laissaient guidés par la route qui se distinguait du reste de la surface sablonneuse.
Ils continuèrent jusqu'au premier oasis. Un sourire vint étinceler leurs deux visages, car tous les deux savaient qu'un repos bien mérité les attendaient.
Une fois la soif des bêtes rassasiée et le campement convenablement organisée, ils étaient prêts pour une courte nuit ; pour profiter de la fraicheur matinale, il était nécessaire de repartir à l'aube.
"Je prend le premier tour de garde.", offrit aussitôt la femme au teint brun.
"Non, repose toi. C'est à mon tour de commencer, cette fois."
Ainsi, le père de famille prit place sur une vieille souche, devant son loyal feu de subsistance. Quant à l'autre, elle s'exila sous la tente.
À une cinquantaine de mètres, une silhouette se tenait plus ou moins droitement. Elle épiait sans fatigue le modeste campement, à l'affut de tous les détails. Puis, lorsque le silence nocturne était à son comble, l'ombre se déplaça vers sa proie.
L'homme au coin du feu accordait jusqu'alors plus d'importance à ses pensées qu'aux alentours.
Soudainement, un bruissement suspect loin d'être discret l'expédia de ses rêveries.
Il se releva en dégainant une vieille lame. Prêt pour une hyène ou un chat sauvage, il se dirigea vers l'endroit qu'il évaluait être la source de ses perturbations auditives.
Lorsqu'il aperçut l'être horrible dont il était question, son corps se figea.
Ensuite, il succomba à un sommeil inattendu sans se douter qu'un grotesque couteau reposerait bientôt dans son cœur encore pure.
L'infâme visiteur poursuivit sa chasse en direction de la tente. Sans perdre de temps, il s'agenouilla puis, avec une aiguille, piqua la femme en pleine poitrine. Il traîna la chaire molle hors de la tente et murmura une incantation. Une halo de lumière gonfla dans l'air et le meurtrier y entra, en compagnie du jeune corps paralysé et toujours endormi.