Le Sacrifice

Le Sacrifice

Post by Akilah - March 27, 2011 at 12:31 AM

Le sacrifice

L'aube... C'est d'un regard impuissant et résigné à cette seule idée de mourir qu'elle observait pour la dernière fois les premiers rayons du soleil percer l'horizon montagneuse. Un magnifique spectacle au décor des plus magistral auquel elle avait l'habitude d'assister depuis sa jeune enfance. Il s'agissait du premier pas à franchir vers le dénouement d'une vie qui arrivait pourtant à peine à son éclosion...

Délaissée telle une fleur meurtrie,décharnée de ses pétales, elle gisait affaiblie dans la boue, les mains liées à cette poutre dans l'attente que l'on la délivre de ses souffrances. Un cycle lunaire c'était écoulé depuis cette triste nuit sous laquelle elle avait vu mourir son père adoptif, le chaman du village, de la main de ce monstre sans pitié.

Sans la sagesse et l'appui de leur guide spirituel, les villageois de la tribut se tournèrent vers leurs anciennes traditions afin de calmer les ardeurs de leurs dieux. Akilah étant d'une origine différente de la leur, la plupart d'entre-eux étaient à présent convaincus que le fruit de ces évènements était la cause de son adoption une vingtaine d'années auparavant. En tant que seule témoin de ces atrocités commises cette nuit là et pour son impureté, elle serait donc sacrifiée pour le bien de tous.

Lorsque l'astre solaire eu atteint son point le plus élevé dans le ciel, des servants vinrent défaire les liens de la blonde demoiselle. Ils la conduisirent sans difficulté dans une hutte sous laquelle des femmes du peuple s'occupèrent de nettoyer sa peau claire et sa chevelure de blé, mettant en valeur ses traits naturels ainsi que les nombreux tatouages tribaux qui recouvraient l'ensemble de son corps. Ce n'est qu'une fois qu'ils eurent terminé de la purifier qu'ils la couvrirent d'habits cérémonials débordant de fleurs tropicales de tout genre. Ils maquillèrent finalement son fin visage à l'aide de plusieurs teintures naturelles. Une bien triste consolation alors qu'elle savait bien le sort qui l'attendait à la tombée de la nuit...

Le moment tant redouté était à présent arrivé. Akilah aurait tant souhaité pouvoir s'éveiller dans un sursaut au milieu de la nuit, mais il ne s'agissait pas d'un cauchemar mais bien de la réalité. Les mains tremblantes, ses ongles noirs s'enfoncèrent nerveusement dans ses paumes alors que celles-ci s'agrippèrent à sa jupe légère d'un tissu sombre. Avec incertitude, elle s'avança devant le peuple qui avait été pour elle sa seule famille, dissimulant mal son chagrin et sa colère qui bouillait au fond d'elle face à cette injustice. Dans la détresse, quelques larmes ruisselèrent bien malgré elle le long de ses joues alors qu'elle espérait qu'un miracle se manifeste. Elle aurait souhaité appeler à l'aide, mais elle n'en avait plus la force et savait bien qu'aucune réponse ne lui parviendrait. L'offrande vivante se contenta de dévisager profondément chaque individu qui se retrouvait sur sa route. Son regard ambré débordant de haine fit reculer plusieurs autochtones qui croyaient bien qu'une nouvelle malédiction s'abattrait sur eux.

Encerclé par un groupe de combattants, elle se fit conduire vers la montagne dans une petite clairière de cette forêt tropical où se retrouvait une pierre sacrée, couvertes de symboles païens en l'honneur d'un dieu serpent aux yeux jaunes. C'est là qu'elle fut attachée et abandonnée à son triste sort, contemplant à présent son dernier crépuscule alors que les ténèbres s'installaient petit à petit autour d'elle. La notion du temps n'était plus, tout devenait embrouillé autour d'elle et n'avait plus la moindre importance. Akilah souhaitait uniquement d'être enfin délivrée, même si cela devait être par la mort.

C'est un bruissement sec à l'orée de la clairière qui la fit soudainement resurgir de ses illusions, la nervosité et la peur regagnant tout son être alors qu'elle tenta de percer l'obscurité pour percevoir ce qui approchait...


Post by Nathan Herlaer, AD - March 27, 2011 at 3:17 AM

La forêt était d'une densité extrême, le rôdeur s'y était engouffré depuis un bon moment déjà, alors que l'archipel était baignée par les premiers rayons de l'astre solaire. Il ne savait plus depuis combien de temps il y errait, quelques heures? La réponse lui parvint assez tôt, alors que le soleil se montrait à travers l'épaisse végétation de la forêt tropicale. La journée tirait à sa fin, le soleil amorçait sa descente; il devrait penser à rentrer, il y a toujours plus d'embûches à la nuit tombée.

Ses iris se posèrent sur les alentours. L'endroit était étrangement calme, pour l'une des rares fois, ce qui n'était pas coutume. Il laissa s'échapper un simple sifflement, qui eut tôt fait d'être répondu par le trompetement d'un grand rapace; l'animal décrivait des cercles dans le ciel, juste avant de trouver une brèche à travers l'épais feuillage pour venir trouver son maître qui, le bras tendu, l'attendait. Il avait tout ce dont il avait besoin pour reprendre son chemin vers la cité.

Il marchait, marchait, marchait. Il se laissait guider par ses pas, la tête ailleurs, en se mouvant maladroitement à travers la végétation de l'endroit. Parfois une petite marre d'eau, parfois des vivaces qu'il devait tasser; il continuait malgré tout à marcher vers la sortie de cette immense barrière naturelle. L'aigle, alors qu'ils marchaient, vint picorer l'oreille du rôdeur de son bec crochu. Son attention capté, il secoua légèrement la tête pour porter son regard sur le volatile, un sourcil arqué, alors qu'il ralentissait le pas.

« Qu'est-ce qu'il y a, Serre..? » demanda-t-il à l'animal, comme s'il s'attendait à avoir une réponse du volatile.

Un brin méfiant, le rôdeur balaya l'endroit, les sens aux aguets et la main sur son arc. Il n'était jamais trop prudent, surtout au milieu de cet endroit que plusieurs pouvaient qualifier d'hostile. Puis, son regard se fronça un peu, alors qu'il discernait, à travers les branchages, un groupe de silhouettes. Le rôdeur accueilli la surprise, momentanément. C'était la première fois qu'il croisait des individus dans cet endroit éloigné. Qui étaient-ils? Pour assouvir sa soif de curiosité, le rôdeur entreprit donc de les suivre discrètement.

Il marchait, marchait et marchait toujours, en gardant une bonne distance entre lui et ceux qu'il pistait. À première vue, il n'avait rien remarquer d'anormal, parmi ces individus : ils semblaient être des sauvages, grossièrement armés. En leur centre, une femme.

« Ils sont probablement en train de l'escorter.. » *dit-il, une seconde fois, vers le rapace qui, encore, ne lui rendit aucun mot. *

Néanmoins, il continua de les suivre. Bien qu'ils soient un bon nombre, si danger il y avait, il pourrait être d'une certaine aide. C'est alors que, l'arc en main, il continua de suivre le « bataillon » armée jusqu'à une petite clairière, à laquelle il resta vautré dans les herbes. Un air interrogateur naquît sur son visage, alors qu'il détaillait l'endroit, ou plutôt, l'immense pierre qui se trouvait en son centre. Un autel sacrificiel? Une simple pierre? La réponse lui parvint aussitôt, alors qu'il vue les combattants attacher la jeune femme sur la pierre, en l'abandonnant. Le rôdeur restait caché dans son coin en observant les sauvages quitter l'endroit.

Devait-il tenter quelque chose? Devait-il l'abandonner, lui aussi?


Post by Nathan Herlaer, AD - March 27, 2011 at 10:11 AM

Il avait attendu à l'orée de la clairière depuis un bon moment, déjà. Il était seul, dans un silence totale, ses doigts se baladaient d'un mouvement machinal sur la corde de l'arc qui se tendait petitement. Le jeune rôdeur voulait être sûr et certain que l'endroit était complètement sécuritaire avant de tenter quoique ce soit. Il ne voulait, en aucun cas, tomber sur l'un de ces sauvages; bien qu'il soit entraîné, il avait toujours eu de la difficulté à retirer la vie d'un être vivant. Pas par manque d'entraînement, mais plutôt d'un ordre morale.

Serre s'était envolé depuis un bon moment, en guise d'éclaireur. Le dernier battement de ses ailes s'était fait entendre depuis un moment, déjà. Ses iris parcouraient le ciel qui s'obscurcissait de plus en plus alors que l'astre solaire se cachait à l'horizon, pour laisser la lune avoir le plein contrôle sur la voûte céleste. Alors que ses iris étaient centrées sur le ciel, un bruit capta l'attention du rôdeur. Un bruit qui le fit bondir sur ses pieds, une flèche s'encochant par pure réflex à la corde tendue de son arc. Il s'y attarda, pendant de longues minutes, jusqu'à pouvoir discerner pleinement le bruit dans la nuit : un battement d'ailes. Serre revenait, ses pattes griffues se posèrent sur l'épaule du jeune homme alors que ses grandes ailes se repliaient. L'endroit était probablement vide, c'était le monde ou jamais.

Il remonta son capuchon sur sa tête pour finalement s'avancer à pas feutrés à travers la clairière en jetant quelques coups d'oeil sur les environs à l'occasion. Son rythme respiratoire s'accélérait un brin alors qu'il se mouvait, à découvert, en direction de l'énorme pierre. Il tentait, malgré tout, de garder un calme exemplaire, dans ce genre de situation qu'il n'avait même jamais côtoyé.

Un bruit s'était élevé, dans la forêt tropicale, juste derrière lui. Au son, ses pas s'étaient accélérés, tout comme son rythme cardiaque. Il s'empressa de décrocher la petite lame d'à son ceinturon, alors qu'il s'approchait de plus en plus de la pierre et du sacrifice humain.

« Ne t'en fais pas, je vais te sortir de là.. » avait-il dit, à l'attention de l'humaine, à mi-voix.

*De sa lame, le rôdeur s'empressait de couper les cordages qui liaient les mains de la jeune femme, pour la détacher et, finalement, l'éloigner de ce qui semblait être, sa fatalité. Les bruits se faisaient un peu plus soutenu, alors qu'il coupait la dernière corde qui liait l'humaine à l'énorme pierre. Une fois sa besogne faite, il la prit dans ses bras, en jetant un dernier coup d'oeil par dessus son épaule, alors que la végétation de la jungle commençait à s'animer sous les mouvements de diverses silhouettes. *

« Je vais t'emmener loin d'ici.. Je te le promet.. » avait-il ajouté, alors que l'empressement se faisait sentir au creux de sa voix.

C'est la panique dans le regard, mais la détermination dans le corps, que le rôdeur s'était presque évaporé à pas de course de la clairière, laissant derrière lui une simple pierre sans son offrande et quelques sauvages en furie.


Post by Akilah - March 27, 2011 at 10:04 PM

Ses mires d'ambre étaient braquées sur la silhouette encapuchonnée qui se dirigeait dangereusement vers elle. Tel un rat prit au piège, elle se débattit avec les dernières forces qui lui restait. Les liens qui entouraient ses poignets rongèrent sa peau sous ses efforts en vain. Elle cru bien d'ailleurs que tout était terminé lorsque le rôdeur dégaina sa lame.

«** Ne t'en fais pas, je vais te sortir de là..** » avait-il dit, à l'attention de l'humaine, à mi-voix.

Akilah ne n'en comprit pas la moindre parole, mais le ton d'usage qu'avait fait preuve son sauveur lui avait suffit pour comprendre ses intentions et davantage lorsqu'elle pu percevoir la forme du visage humain se retrouvant sous l'étoffe. À bout de ses énergies, la jeune chaman des terres sauvages s'écroula dans les bras du rôdeur dans un état de semi-conscience lorsqu'il lui rompit ses liens. Elle ignorait ce qu'il allait lui arriver, mais cela valait sans doute mieux que de rester attacher à cette pierre dans l'attente de la mort.

« Je vais t'emmener loin d'ici.. Je te le promet.. » avait-il ajouté, alors que l'empressement se faisait sentir au creux de sa voix.

Encore une fois elle ne lui offrit aucune réponse, si ce n'est qu'un simple murmure, un gémissement, avant de plonger entièrement dans l'inconscience. De par son expérience des bois et ses multiples talents, l'homme eu tôt fait de les distancer des lieux...

Quelques temps c'étaient écoulés durant la nuit depuis la fuite de la clairière. C'est sous les crépitements des flammes qu'Akilah s'éveilla dans un sursaut instinctif. Recouverte de fourrures jusqu'au cou, elle profitait sans le savoir de la chaleur apaisante de ce petit feu de camp depuis un bon moment déjà. La jeune femme se laissa retomber telle une feuille morte sur son lit de fortune. Affaiblie et prisonière entre la réalité et le monde des rêves, seuls ses yeux se glissèrent sur l'être qui l'avait délivré de son destin. Elle semblait étudier par précaution ses moindres gestes, ses habits étrangers non pas moins amusants, mais particulièrement son visage. Il était évident que tout ceci ne lui était pas familier, c'était après tout la toute première fois qu'elle rencontrait un individu au teint de peau aussi clair que le sien. Bien que son regard semblait être reconnaissant, la blonde demoiselle préservait son silence, méditant sur les évènements qui c'étaient déroulés cette journée là.


Post by le Démon - March 28, 2011 at 11:52 PM

Rien n’est plus confus que l’esprit d’un démon, rien n’est plus chaotique et incohérent. Depuis combien de temps errait-il ainsi, à l’extérieur de Systéria ? Depuis quelques temps cependant, la lucidité lui revenait peu à peu. Retrouverait-il le contrôle ? Son humanité lui reviendrait-elle sous peu ?

\tSon esprit torturé de voix, ses muscles crispés d’énergie, le Démon errait à la recherche d’un passe-temps autre que la chasse. Le gout du lièvre et du cerf n’était plus aussi appétissant qu’au début et la chasse à l’orque ne lui procurait plus le même plaisir et il avait besoin d'être occuper jusqu'à ce qu'il soit suffisamment en contrôle de lui-même.

\tAttiré par le bruit du déplacement d’un groupe d’individus nombreux et l’odeur de l’humanité, le Démon parcourut la forêt jusqu’à l’orée d’une clairière. Ses longues mains au doigts griffus et puissants le hissèrent dans un arbre feuillu de taille modeste et accroupie sur une branche, une main sur le tronc de l’arbre et l’autre lui servant de troisième appui, il plissa ses yeux bicolores pour scruter la scène qui s’offrait à lui.

\tDans le ciel, un aigle survolait la clairière, formant des cercles irréguliers. Lorsque la femme fut laissée à elle-même sur le piédestal naturel, la tribu se retira, l’abandonnant dans son piteux état. Visiblement il s'agissait d'une sorte de sacrifice et l'idée d'offrir à ces indigènes le sang qu'ils réclamaient était loin de déplaire au demi-démon. Ses yeux se plissèrent, sa bouche s’ouvrit légèrement : il avait soif, il avait faim. Patient, le Démon laissa la tribu s'éloigner de la clairière.

\tAlors qu’il s’apprêtait à passer à l’action, la présence de l’aigle persistante le fit hésiter. Soudainement, l’aigle plongea en direction opposée de la clairière. S’attendant à le voir remonter avec une proie entre les serres, le Démon demeura immobile, le regard fixé vers l’autre extrémité de la zone dégagé.

Quelques instants plus tard, une minute tout au plus, un individu encapuchonné sortit d’un bosquet, arc en main. Il traversa la clairière d’un pas rapide et agile et trancha les liens de la jeune femme. Déployant les muscles de ses jambes, le prédateur bondit dans les airs et atterrit quelques mètres plus loin, sur le sol de la jungle provoquant le bris de quelques branches. Jetant un dernier coup d’œil vers le rodeur, il décida, afin d’éviter une éventuelle attaque à l’arc, de contourner la clairière afin de s’approcher le plus possible des deux individus avant d’être aperçu. Dans sa course, le demi-démon à la peau rouge causait un certain bruit, agitant sur son passage la broussaille.

Contourner la clairière lui prit plus de temps qu’il ne l’aurait cru et arrivé à l’autre extrémité, le rodeur, bien qu’encombré par le corps qu’il devait transporter, s’était déjà évaporé. Loin d’être dépourvu des attributs d’un traqueur, le Démon n’avait néanmoins pas les talents d’un rodeur, encore moins si celui-ci connaissait la forêt mieux qu’il ne l’eut. Néanmoins, l’idée qu’avait en tête le prédateur ne s’évaporait pas, elle demeurait et la soif qui l’habitait ne se dissiperait pas avant d’avoir été étanchée.

Après quelques heures de recherche, ce fut la fumer d’un feu dans la nuit qui l’attira vers ses proies. Son odorat, particulièrement développé lorsqu’il était dans cet état, le guida à travers la brousse jusqu’aux limites d’un endroit qui ressemblait fortement à un campement de fortune pour la nuit. Prudent, le bipède s’approcha doucement du campement et observa le rodeur qui entretenait un petit feu tout près de la jeune femme évanouie. L’eau à la bouche, il s’imposa la patience, le bon moment viendrait.


Post by Akilah - March 29, 2011 at 5:51 AM

Après avoir récupéré suffisamment d'énergie, la frêle demoiselle se redressa langoureusement pour venir s'agenouiller en face du jeune homme roux qui était assis au côté du feu. Sans préavis ou même une trace d'hésitation, Akilah intriguée, vint glisser ses mains froides de chaque côté du visage du rôdeur afin d'examiner les moindres subtilité qu'il renfermait. Le rouquin pris par surprise recula la tête en un mouvement éclair, ce qui provoqua chez l'indigène un léger ricanement. Son amusement se reflétait à travers son regard pétillant et dans sa voix claire, bien que le rôdeur témoigna son incompréhension de la langue d'usage employé.

« Akilah naat grom sul. »

Du bout de son index fourchu, elle désigna négativement sa bouche entre-ouverte pour finalement le pointer lui. Incertain, ce dernier lui offrit alors tout doucement un bout de sa miche de pain. La petite blonde s'empara de la nourriture, s'empressant de la renifler non sans grimacer. Perplexe elle tenta d'y goûter, la bouchée roulant quelques secondes dans sa bouche avant d'être ingurgitée. Suite à un bref instant de réflexion, elle planta à nouveau ses mires intensives dans le regard du roux, se désignant elle-même de ses deux mains.

« Akilah » Dit-elle simplement.

D'un mouvement sec, elle vint ensuite décrocher de son cou un petit collier qui portait une seule pierre polie en ambre. Elle vint lui déposer dans ses mains, répétant alors le même nom accompagné cette fois d'un rare sourire. Le jeune homme hocha de la tête en signe de compréhension puis il se désigna du bout de son pouce.

« Je me nomme Nathan. »

Akilah inclina la tête sur sa droite, fixant la chevelure écarlate de son sauver. Elle se permit une nouvelle fois, bien que plus lentement afin qu'il soit averti, de glisser sa main aux ongles acérés sur sa joue. Les yeux clos, elle prit une profonde inspiration avant de souffler le nom dans un doux murmure. Lorsqu'elle les ouvrit, elle se redressa d'un petit bon, svelte, puis se dirigea inconsciemment vers les arbustes fruitiers pas très loin. Avant même qu'il ne pu l'avertir, Ambre avait brusquement cessé sa course, les sourcils froncés et le visage crispé, elle dévisagea un point nébuleux dans l'obscurité. Quelque chose ne semblait pas aller, elle incita d'ailleurs nerveusement le mutisme à son compagnon d'un geste de main...


Post by Gardtalang, ind - March 29, 2011 at 6:45 AM

"Ce n'est pas dans la quiétude que l'on conserve ses meilleurs guerrier" avait déjà dit l'Orque à sa Surintendance. L'Orque courrait peut-être bien à sa perte en voyageant seul dans les marais sans en avertir quiconque. Mais telle était la volonté des fervents de Vaerdon. Le danger et l'aventure était l'une des voix pour remettre en question sa force et son sens de la survie. À ce stade de sa conviction religieuse, ce stade était familier. Dans son ancienne tribu d'orque, on l'avait déjà envoyé à bas age afin de faire de lui un guerrier et un élu de Vaerdon selon leur croyance.

Gardtalang n'avait plus à ce prouver de cette manière, il combattait lorsqu'il se déplaçait et méditait lorsqu'il se reposait. Sans ce soucier du demi-démon qui rôdait ou encore de l'aigle qui tournoyait, Gardtalang poursuivait son propre chemin. Parfois, les coïncidence son heureuse ou pas. Tout comme l'être démoniaque, cette fumé avait attiré son attention. Sa son chemin qui était lui était le sien prenait une tournure différentes.

Il empoigna sa gigantesque hache de guerre pour venir la déposer contre son épaule qu'il tenait d'une main afin de marcher en cette direction. Alors qu'il s'approchait, il reniflait de ses grosses narines d'Orque. Il y avait dans l'air une odeur familière. Une odeur de rôdeur...

L'humaine et l'humain purent distinctement entendre le pas lourd et lent du demi-monstre s'approcher d'eux, Gardtalang n'était pas particulièrement furtif. Il s'affichait sans subtilité et même pas du tout. Je marche ici et maintenant!

Alors que la dense végétation masquait encore sa silhouette d'un vert foncé, on pouvait facilement confondre son pas à celui d'un demi-géant des marais. Il échappait une branche qui vint fouetter son visage. Il émit très clairement un grognement de colère avant de la casser. De quoi à ne pas rassurer les deux individus de son approche. Quoi que l'humain pourrait, lui aussi, trouver ces bruits bien familier...


Post by le Démon - March 30, 2011 at 12:01 AM

Alors que son regard était plissé de concentration, fixant ses deux éventuelles proies, un éclair de lucidité vint frapper le cerveau du bipède à la peau rouge. Les puissants muscles de ses pieds difforment se raidirent, brisant une branche sur laquelle il avait prit appui et ses puissantes mains griffues se refermèrent au moment ou son visage se crispait de douleur.

-\tQue suis-je en train de faire..? Je…je ne devrais pas être ici, pas pour ce motif, pas pour cette pulsion malsaine qui me fait régresser, perdre la tête…

Confus et soudainement beaucoup moins discret, le demi-démon put au moins profiter du bruit qui se faisait entendre à des centaines de mètres à la ronde, un colosse se dirigeait vers eux, un orc possiblement ou encore un cyclope avec moins de chance… Secouant la tête, il pivota et déploya toute la force dont étaient capables ses longues jambes inhumaines pour se propulser dans la direction d’où il venait. Sa chasse venait de prendre fin, son humanité avait eu le dessus et avait évité une violente confrontation.

Heureusement pour lui, le bruit causé par le demi-orc en approche lui avait permis de s’évanouir brusquement. Il ne savait pas si on l’avait entre aperçus, mais peu lui importait, il courait maintenant avec toute la force dont il était capable, avec toute l’énergie et la panique qui l’habitaient. Il avait passé si près de passer à l’acte.

Maintenant plus lucide, sentant les muscles de son corps se vider de leur énergie alors que sa course effrénée l’emmenait vers Systéria, il avait confiance de pouvoir bientôt reprendre le contrôle, ne serait-ce que l’espace de quelques jours ou de quelques mois. Il avait besoin d’humanité, il en avait besoin, sans quoi il courait à sa perdition.


Post by Akilah - March 30, 2011 at 6:52 AM

Le grognement de la créature hybride avait eu tôt fait de distraire l'attention de la jeune humaine. Ses mires claires se détachèrent instinctivement de l'endroit où se terrait la créature démoniaque pour venir se braquer nerveusement sur le rôdeur. Sans se laisser attendre, elle bondit se précipiter vers ce dernier qui avait déjà encoché une flèche à son arc. La sueur parlant sur leur front, tous les deux fixaient les broussailles intensivement, patientant que la chose se manifeste... Étais-ce la fin après cette lueur d'espoir?


Post by Nathan Herlaer, AD - March 31, 2011 at 1:14 AM

Le rôdeur gardait son regard braqué en direction des broussailles. Par pure précaution, le rouquin avait encoché une flèche à la corde de son arc qui s'était doucement tendue, la main légèrement tremblante, il avait levé sa fidèle arme dans la direction d'où provenait les bruits. Le rapace, posté tel une vigie sur la branche d'un arbre guettait l'endroit, pour venir en aide au rôdeur, s'il en avait le temps, bien entendu.

Les pas se rapprochaient, les bruits se faisaient plus distincts. Une goutte de sueur perlait sur le front du rôdeur, alors qu'il tendait toujours la corde, plus nerveusement.

« Mmmgrrrrrrr... »

Un grognement.. Rien qui ne rassurait le rôdeur, dans l'obscurité de l'endroit. Puis, alors qu'il vint pour relâcher la tension sur la corde, la silhouette s'était dessinée à travers l'épaisse végétation : un demi-orque. Du moins, c'est ce à quoi la dîtes silhouette ressemblait. Un demi-orque; pas n'importe lequel.

Incertain, le rôdeur avait abaissé son arme, momentanément. Bonne initiative ou étais-ce le geste le plus crétin qu'il avait pu faire..?


Post by Gardtalang, ind - March 31, 2011 at 9:01 PM

C'est après de nombreuse seconde d'angoisse pour les deux protagonistes que le géant-vert se montrait finalement. Il portait dans ses mains sa gigantesque hache de guerre alors que son expression ne disait rien qui vaille. Ses traits bourrus montrait celui d'un orque particulièrement hostile et son faible rictus ajoutait à cette expression pas du tout amicale. Son pas lent et lourd s'était arrêter, le temps de vous observer tout les deux avec une attention toute particulière. Il vous jugeait de toute évidence comme s'il cherchait votre valeur de ses yeux rouges d'orque.

Était-il sage de la part du rôdeur de baisser son arme? En effet, Gardtalang n'était présentement pas entre les murs de Systéria. On ne savait pas comment il allait réagir. Rien ne laissait croire que l'Orque était "ami". Néanmoins, c'était une pointe de questionnement qui paraissait lorsqu'il le voyait avec cette femme visiblement faible à ses yeux. Cependant, celui ne lui empêchait pas de le pointé durement et de s'exclamer haut et fort.

Toi, Nathan! Toi qui veut te montrer fort devant le Dieu de la Destruction, tu devras le prouver maintenant. Vaerdon te regarde et te juge!

C'est alors que l'Orque empoigna sa hache et de toute évidence il allait se préparer au combat. Était-ce réellement le bon moment? Gardtalang était plutôt à chevaux sur ces principes et voilà qu'il rencontrait Nathan presque seul dans la nature. Il était temps de savoir sa valeur.

Combat maintenant!

La tournure des événements n'était peut-être pas celle que voulait le rouxdeur et encore moins la jeune femme. À la première impression, l'Orque ne se montrait pas du tout "ami".