Kimono, baguettes et yeux bridés.

Kimono, baguettes et yeux bridés.

Post by Domilixia Segal, AdC - July 5, 2011 at 10:31 PM

Ou l'art d'adopter la culture T'sen

Domilixia était une demi-elfe noire purement systérienne; elle était née en Systéria et n'avait voyagé qu'une seule fois dans sa vie en dehors de sa terre natale. Certes, il faut dire que Systéria est une ville portuaire et une ville d'accueil pour de nombreux immigrants qui viennent de loin par les mers. De ce fait, une systérienne pure laine peut bien passer pour n'importe quel autre individu venant d'ailleurs, d'autant plus que les différences physiques sont parfois bien minimes.

Domilixia, comme la plupart des systériens, avait l'habitude de manger avec des ustensiles en utilisant le pouce de préhension. Cette technique requiert le développement de la motricité fine, mais à partir de l'âge de 3 ou 4 ans, la majorité des enfants sont capables de la maîtriser. Au niveau du mode vestimentaire, il n'y a aucune limite, ou bien peu. Si trop de peau est dévoilée, une étiquette est apposée sur le front de la personne. Si il n'y a pas assez de peau de révélée, une étiquette différente est apposée. Bref, la mode vestimentaire des systériens est changeante et aux risques et périls de la personne qui fait son choix d'habits. En ce qui à trait à la physionomie, vous n'avez qu'à lire le paragraphe un peu plus haut.

Comment se peut-il qu'une systérienne qui vit à Systéria depuis sa naissance se mette à porter des kimonos ornés de décorations T'sen et ce, du jour au lendemain? La demi-elfe noire déambulait dans des kimonos qui arboraient toujours des couleurs différentes. Les habits qu'elle portait masquaient les poignets et les chevilles comme le voulait la culture T'sen. La peau des poignets et des chevilles était perçue comme source d'excitation chez les hommes, selon la coutume étrangère. Les cheveux de la belle étaient retenus en un chignon discipliné retenu par une pince alors que dans son habitude, elle les laissait voler au vent. Par ailleurs, lorsqu'elle allait au coin chaud, elle mangeait à l'aide de baguettes. Comme les ustensiles systériens, les baguettes ont la même utilité, soit de manger de façon propre et sans les doigts. Les enfants de 3 à 4 ans à T'sen maîtrisent l'art des baguettes. Il faut un temps d'adaptation avant de parfaire la technique de préhension étant donné que les doigts demandent une position tout autre qu'avec la fourchette.

Que manquait-il à notre systérienne pure laine pour que l'illusion qu'elle appartenait à la culture t'sen soit parfaite? Les yeux bridés et sans doute d'autres ajustements au niveau comportemental. Quoiqu'il en soit, déjà, les proches de Domilixia commençaient à se poser des questions. À quoi étaient dus tous ces changements?


Post by Domilixia Segal, AdC - July 13, 2011 at 10:20 PM

Un pincement

Une douleur aiguë, juste là, dans la poitrine. Elle ne pleurait pas, elle ne bronchait pas. La demi-elfe noire se contentait de souffrir en silence. L'attachement était une chose si facile à bâtir, mais si difficile à déconstruire. Domilixia se mordait la lèvre, parchemins en main. Elle relisait toutes ses lettres, se remémorant ses propres réponses. Il ne fallait plus y penser. Le regard vitreux, elle regarda les bouts de papier brûler une fois jetés au feu. La tête de son loup reposait sagement sur ses genoux. Il ressentait son inconfort.

La femme s'étendit sur une fourrure posée dans l'herbe. Le crépitement des flammes était rassurant à ses oreilles. Le regard perdu, elle se remémorait des jours plus heureux. La nostalgie était pour elle la pire torture.

Les émotions instables, la tête pleine de tourments, la demi-elfe noire réussit tout de même à trouver le repos. Le temps arrangeait tout, le temps faisait tout oublier.


Post by Domilixia Segal, AdC - July 19, 2011 at 5:22 AM

L'ambivalence, difficile de faire des choix

Le temps avait passé. Le temps n'avait pas tout effacé. La demi-elfe noire n'avait pas été patiente. Elle voulait une chose; faire ses adieux, clore le tout de façon bouleversante et définitive. Cependant, il n'en fut pas ainsi.

Domilixia travaillait comme une forcenée. Les dossiers se multipliaient et la fatigue se faisait ressentir. Lors d'un moment d'apaisement, elle ne cessait de penser à lui. Elle se sentait incomprise et mélangée. La dernière réponse annonçait le retour d'une rivale qui, sans difficulté, la terrasserait. La belle n'était pas de taille contre cette adversaire. Elle déclara donc forfait dans un ultime message qui lui permettrait de lui dire au revoir sans se sentir trop bouleversée. La missive était rédigée de façon différente. Elle avait sorti sa langue seconde pour la rédaction, c'est-à-dire l'elfique sombre. La calligraphie était soignée, les lettres plus allongées. Celui qui réceptionnerait la lettre ne comprendrait peut-être pas, mais la demi avait la certitude qu'il ferait le nécessaire pour la décoder.

Quelques jours plus tard, le Sergent était assis à son bureau. Elle complétait la tâche que le Lieutenant lui avait donné; soit de noter les endroits particuliers sur une carte, lesquels auraient un potentiel d'exploitation. Quelqu'un vint cogner à sa porte. Lentement, elle se dégagea de sa surface de travail pour se diriger vers la porte. Le messager était là, tenant une enveloppe, la lui tendant. Domilixia salua son collègue, le remercia, puis scruta longuement la note encore emballée. Méticuleusement, elle déchiqueta celle-ci. La lettre qui s'y trouvait était rédigée dans la langue elfe noire. La femme eut un moment de surprise avant de commencer la lecture, surprise qui se transforma en larmes. Personne n'aurait pu dire s'il s'agissait des larmes de joie ou de tristesse. Quoiqu'il en soit, ces derniers jours, la toute forte Domilixia semblait plutôt vulnérable et émotive.