Un petit bout de moi
Post by Norah Aubryel, CP - August 26, 2011 at 7:53 PM
- Hmphh... aïe.. ça brûle .. ! ronchonna-t-elle en frottant le bas de son dos sans aucune délicatesse.
Depuis quelques temps, elle n'arrivait même pas à s'asseoir correctement sur une chaise coussinée, tâchant de ne pas le laisser parraître.
Plutôt, elle allait s'installer sur un tabouret au comptoir, prennant place avec lenteur ou bien elle s'appuyait le long d'un mur, l'air détaché. Toutefois, cela la tracassait intérieurement : elle savait qu'elle changeait, qu'elle se transformait.
En soirée, elle passa à la bibliothèque de la Grande. La jeune femme avait prit soin d'attendre qu'il ne reste que très peu de clients et avait repéré l'étagère depuis plusieures heures. Fin prette, elle passa dans la rangée avec insouciance et cueillit un livre à la couverture émeraude qu'elle glissa dans son sac hâtivement.
Elle sortie en saluant d'un petit signe de tête le bibliothécaire, lui offrant un sourire courtois. Norah jetta une oeillade par dessus son épaule, se glissant à travers les multiples ruelles de la ville jusqu'à trouver un petit coin sombre, s'y installant. Dans un souffle, elle susura quelques mots et sa paume s'illumina avec douceur, ce qui lui permit de débuter sa lecture.
''Introduits initialement en tant qu'êtres humains ayant une ascendance démoniaque. Un Tiefling est un être dont la lignée remonte, à un certain degré ou un autre, à celle d'un démon ou d'une créature maléfique.''
**- Maman.. **fit-elle pour elle-même avant de continuer sa lecture, ses deux yeux dorés rivés sur les minces pages du bouquin.
''Ont un certain nombre de caractéristiques qui font référence (directement ou indirectement) à leur lignée diabolique. Il s'agit notamment, mais ne sont pas limités à : des cornes situées sur la tête, des dents pointues, des doigts supplémentaires, des sabots fendus à la place de pieds, une queue et/ou les yeux anormalement colorés. Ils dégagent un sentiment de «mal», même si leur race est devenue presque civile. La plupart des gens se méfient des Tieflings.''
- Une queue.. ?! Elle écarquilla les yeux, ce qui fit vaciller la petite lueur au creux de sa main. Tout en se ressaisissant, elle poursuivie son instruction.
''La plupart des caractéristiques du Tiefling apparaissent à la naissance, cependant, dans certains cas, l'utilisation de la magie (arcanes, sorcelerie ou autre) peut aider à développer l'énergie corporelle du Tiefling. En ce cas, une manifestation de nouveaux symptômes ou aspect peuvent s'opérer.''
**- Oh .. il est vrai que je suis allé, de manière plus régulière, chasser les Harpies des fermes avec Asphodèl. Hmm..**déclara-t-elle en passant sa main libre dans ses longs cheveux d'ébène.
Suffisament ébranlée, elle ferma l'épais livre pour le déposer dans le fond de sa besace, dans un interminable soupire. La nuit bien installé, elle parcourrut la ville lentement, se questionnant intérieurement sur la raison de tous ces changement et sur son avenir prochain. Ses mires dorées se posèrent quelques secondes sur un couple de nouveaux mariés qui se cajolaient tout près de la fontaine. Elle sourit tristement, sachant très bien qu'elle ne pourrait jamais vivre les passages heureux d'une vie ordinaire.
Elle arriva à destination finalement, le trajet avait semblé plus court qu'à l'habitude, probablement parce que son esprit était préoccupé à se faire milles et unes histoire. Arrivé sur le plateau, elle examina le petit bassin d'eau entouré de montagnes arrondies, bien caché. Un étang peu profond épousait les courbes des monts et au sommet coulait une large chutte bien droite qui mourrait sur des rochers plats. Derrière celle-ci se trouvait une petite grotte humide et tiède. La jeune femme enleva lentement ses habits, dévoilant un dos maigre et orné de petits os saillants sur sa colonne, pour progresser dans la lagune. Sous les rayons pâles du croissant de lune, elle exposa la naissance d'une petite queue au bas de son dos...
Post by Norah Aubryel, CP - September 2, 2011 at 3:03 PM
Elle survolait la pièce avec réserve, arrêtant son lumineux regard, de temps à autre, sur un objet quelconque ou une personne. Ses mires se vissèrent sur un octogénaire en partie couché sur la table. La première moitiée observait le vieillard avec compassion.
Il semblait presque toucher du bout des doigts la fin de ses jours.
Tandis qu'il respirait avec paresse, son corps se soulevait faiblement, le regard embrumé par les lointains souvenirs qui s'offraient à lui pour les derniers jours restants. De son côté, l'autre moitié expertisait avec persistance l'ancien. La barbe partiellement poussé, ses habits sales qui sentaient la rouille. Un corps affaiblit qui puait la mort à pleine narine, des milles à la ronde. Norah tourna la tête, saturée de cette odeur infecte.
Elle se rendit à la banque, sa coiffe protégeait son regard des rayons du soleil. Saluant Geogia d'un signe de tête délicat, celle-ci lui apporta son petit coffre avec calme. Alors qu'elle s'affairait à ranger quelques pierres précieuses dans sa caisse, elle redressa la tête vers Geogia qui venait de glisser un petit sac de cuir entre les couches de son par-dessus. La préposa lança une oeillade tourmenté vers ses collègues, puis elle ajusta sa
veste avant de revenir vers Norah.
- Je range votre coffre, Demoiselle Aubryel ? déclara Geogia avec compétence.
- Oui merci. Oh.. Geogia. entrouvrant la bouche, elle fit un petit sourire vers la rouquine. Ils font brûler des gens pour moins que ça.
Geogia resserra son emprise sur le coffre, les yeux ronds d'horreur. Norah put même sentir ses genoux s'affaiblir. La bancaire pivota sur elle-même brutalement puis tendit le coffre de Norah à Than avant de glisser en sanglot vers le foutoir des employés.
- Hmn ? bredouilla Than, haussant un sourcil.
- Elle est plutôt irritable aujourd'hui, n'est-ce pas ? dans un sourire indéchiffrable.
Puis la jeune femme tourna les talons pour passer les larges portes de métal, ajustant son feutre pour bien cacher ses yeux. Elle se rendit au petit marché tout près du quartier d'Albâtre, se dirigeant vers le kiosque de viande fraîche.
Elle prit place à côté d'une femme aux cheveux châtains. Sa voisine était peu vêtue, possiblement par pauvreté ou pour mieux dévoiler sa marchandise à ses fidèles habitués.
- Un bon morceau de côte de boeuf, s'il vous plait. fit Norah en étirant le nez pour regarder le boucher couper sa viande.
- T'as l'air de ça, une côte de boeuf, avec une pareille balafre dans ta face. Le genre de cicatrice qu'on obtient quand on n'est pas trop prudente avec ses clients, hein ! baragouinna la châtaigne vers Norah.
Elle fût prise d'un douloureux pincement à la tête, sentant son corps se raidir avec violence. Ses tempes étaient martellées des battement de son coeur tandis que ses mains se crispaient sur le tissus de sa robe. Elle risqua un sourire qui parrut assurément déformé. Elle tendit le bras vers le boucher pour attrapper sa viande, alors qu'elle remit les pièces à l'homme.
- Demoiselle, venez, je vais vous raconter mon histoire afin que vous soyez avertie et que cela ne vous arrive jamais..
Tandis que la courtisanne la suivait, elle mordillait ses lèvres avec fermeté jusqu'à ce qu'elle ne les sentent plus, engourdient par la douleur. Elle se rendit derrière l'énorme arbre tout près du quartier de marbre, laissant le temps à la femme de la rejoindre. Une fois près d'elle, Norah débuta doucement.
- C'est l'histoire d'une femme...
Puis elle coupa net son récit, posant rudement son index sur la poitrine de la châtaigne, au niveau du sternum. De sa main libre, elle posa une main sur la bouche de l'amante puis elle continua d'exercer une pression de plus en plus soutenue. Norah bouillait d'une envie de l'étouffer jusqu'à ce qu'elle tombe au sol.
Elle sentait son corps fondre sous l'élan de férocité qu'elle vivait. Plus elle pesait sur le sternum, plus la femme se tortillait sous la force démesurrée de Norah.
- Une femme qui parlait beaucoup trop..
Après avoir entendu un faible craquement, elle inspecta le visage de la courtisanne qui avait passé du rosé au blanc livide, les yeux tournés le ciel. La créature lâcha la pression de son doigts et la laissa reprendre son air, l'examinant toujours de ses mires flamboyantes.
- Maintenant fous le camps, tu m'exaspère ! siffla-t-elle vers la femme recroquevillée au sol.
Une fois son souffle bien reprit, elle se redressa, chancelante, pour déambuler le plus rapidement possible vers la sortie de la ville.
Quant à elle, Norah ajusta ses habits, examinant les environs d'une oeillade rapide et foula les dalles de pierre de la Grande, jusqu'à la sortie de la ville, elle aussi. Elle se rendit à son petit étang, se délestant du poid de sa besace en la déposant près d'un tronc d'arbre cassé.
Elle jetta une oeillade au couché de soleil avant de lentement rompre la quiétude de l'eau de ses pieds. La satisfaction fût immédiate, comme si on trempait un fer chauffé à blanc dans un bac d'eau tiède. Aussi venimeuse fût-elle quelques moments auparavant, une fois immergée, on la retrouvait aussi paisible qu'une gracieuse rivière.
Post by Norah Aubryel, CP - September 8, 2011 at 12:54 AM
La jeune femme suivait silencieusement Myloran, inspectant avec une attention particulière le paysage qui s'offrait à elle. Un semblant de ville, un endroit où la verdure était probablement trop verte pour être réelle. Plus elle progressait à travers les sentiers d'ardoise, plus elle saisissait la complexité des lieux. Le décor n'était qu'éther. Une lueur par ci, un scintillement par là. Myloran se tourna à moitié, examinant la future Aspirante de ses yeux saphir.
Elle lui adressa un sourire courtois, sans plus. Ils arrivèrent donc dans un bâtiment qui lui fût présenté comme étant l'Académie elle-même. Ses iris dorées prirent un moment à examiner les lieux, encrant les pièces dans le fond de sa mémoire, observant chaque petits détails, chaque odeurs respectives.
Après quelques heures de visites, elle remercia le blondinet et traça vers sa chambre, tenant un paquet d'habits qui allait lui servir d'uniforme pour les prochaines années à venir. Elle déposa le tout sur la couche, investiguant les tissus avec calme. Un chapeau poupre criard, des pantalons larges aubergines, des sandales framboise tordues, une longue cape sybarite, un petit débardeur lilac, une coquette robe prune, un foulard épais ainsi qu'une ceinture à section d'un rouge sang.
La jeune femme passa une main à sa nuque, prennant la pose pendant un court moment, incommodée par la tenue. Elle prit une goulée d'air, expirant avec lenteur avant de s'asseoir avec vigilance sur la couette. Sa main gauche se rendit à son dos pour peu à peu descendre vers ses fesses, palpant sa queue avec prudence.
- On oublit la robe.. fit-elle en tassant le tissus de sa main droite. Et le petit débardeur... ?!
Elle redressa les manches de son chandail, sondant ses avant-bras. Ceux-ci étaient, encore et toujours, recouverts de leurs cicatrices longilignes habituelles. La tête penchée, une large bande de cheveux noir tomba sur ses yeux. Du bout des doigts, elle la replaça pour tâter les scarifications qui ornaient son bras droit.
- Non, pas le débardeur.. De toute manière, la dernière fois que j'ai parlé de la raison de leur existence, on s'est payé ma gueule.
Finalement, elle lança la robe vers un coin de la pièce. Elle enleva ses vêtements personnels, puis, s'assurant que la porte de la chambre était bien vérouillée, Norah étudia minutieusement son corps. Son regard d'or parcourait lentement ses frêles épaules, ses bras minces blanchient par ses cicatrices puis elle se retourna, passant une oeillade par dessus son épaule, considérant la mince queue qui s'était graduellement développée pour arriver jusqu'à la mi-cuisse.
La jeune femme cligna des yeux à quelques reprise, s'oscultant avec rigueur. Au bout d'un moment, elle plissa le nez, dégoûtée par l'image qu'elle refletait. Irritée jusqu'à la moelle, elle tourna la tête pour examiner les habits Pourpres. Face à son énervement, sa queue se mit à balancer de gauche à droite, nerveusement. Norah tourna la tête avec raideur, plissant les yeux en voyant celle-ci répondre inopinément à ses émotions ressenties. Elle serra la mâchoire, prit un cordon de cuir pour aller fixer ''la chose'' sur sa cuisse, l'interdisant ainsi de bouger en la nouant fermement contre sa peau blanche..
- Tu fais plus la maligne, hein.. ! dans un souffle étranglé.
La rousselée enfila certains habits de la Pourpre, s'assurant de bien cacher ses cicatrices et de dissimuler parfaitement son bassin sous les larges pantalons. Elle sortie de la chambre en ajustant ses cheveux, passant une mèche derrière son oreille comme si rien était. Elle parcouru la pièce d'un regard calme, hûmant l'air avec prudence.
Post by Norah Aubryel, CP - September 23, 2011 at 7:30 PM
La jeune démone prit une grande inspiration une fois sortie de la taverne, précédée par la toute noire.
- Suis moi, fit-elle, impassible, je t'amene quelque part. La route sera longue.
Elles se mirent en route, progressant à travers les ruelles de la ville pour aboutir à l'entrée de la Grande. Tandis qu'elle suivait Adjakyee, Norah secouait ses mains avec vigueur, redonnant énergie à ses membres. Elles passèrent à travers la forêt, écartant les branches de leur visage, pendant que la faune se questionnait de leur venue.
Enfin, elle respirait.
Elle se contentait de suivre la toute noire, lui offrant un sourire lorsqu'elle vérifiait, d'une oeillade par dessus son épaule, si la rousselée la suivait toujours. La forêt passé, la sombre humaine prit le temps de sangler ses brassards et elle s'arma silencieusement, aux aguets, disposée à combattre s'il le fallait.
- Je me sens bien avec toi, Adjakyee, sache le. Je n'éprouve aucune peur face à ce qui pourrait arriver. déclara Norah, lentement, sereine.
C'était un peu comme le pacte d'une profonde amitié qui prennait forme, progressivement, une alliance basée sur le respect mutuel et la concordance des valeurs. Étrangement, elle ne la connaissait pas depuis plusieurs années mais ce qui les unissaient était indubitable.
- Prudence ici, Norah. Reste derrière. siffla Adjakyee, pour son amie.
Norah vint palper rapidement le petit sac de cuir qui se trouvait à sa ceinture puis elle passa au second, vérifiant ainsi qu'elle avait asser d'éléments si elle devait venir en aide à l'humaine. Les premiers coups d'épée furent donnés et elle tendit la main vers la large bête, demi-volatile, demi-femme. De sa paume, durant qu'elle récitait quelques mots incompréhensibles, sorti une gerbe d'étincelles verdâtres qui vinrent s'écraser contre le poitrail de l'Harpie. La bête émit un feulement aigü, galvanisée par le poison qui parcourait maintenant ses veines. Le combat fût court, Adjakyee maîtrisait pleinement ses capacités et savait quoi faire, et ce, au bon moment.
[...]
Après quelques heures de route, les deux jeunes femmes aboutissèrent sur une prairie qui semblait n'avoir de fin. Norah suivait aveuglément la noire silhouette qui marchait avec rythme. Ses yeux dorés balayaient les environs tandis que ses mains survoltées, de par et d'autre d'elle, captaient l'éther en permanence. Une ombre se dressait au fond de la prairie, signifiant l'orée des bois. S'avançant vers la sylve, Norah remarqua que les arbres et la végétation était plus pâle, plus délicate. Adkajyee marcha plus lentement, une fois complètement pénétrées dans la sylve. Norah comprit alors qu'elles étaient rendu, ou du moins, presque. La noirâtre regardait droit devant elle, silencieuse. Quant à Norah, elle étudiait le paysage surhumain qui s'offrait à elle, avançant avec précaution à travers les herbes vierges de civilisation.
Elle la suivait dans cet univers qui était le sien.
Même que, parmis les troncs carmélites qui ornaient les terre fertile, elle se fondait aisément.
- Regarde ces ruines.. La nature à reprit ses droits, vois comme la vie à prospérée en ces lieux. souffla Adjakyee, calme et impénétrable.
Véritablement, les lieux semblaient provenir d'un autre temps. Des restes de bâtiments et de maçonnerie témoignaient d'une ancienne vie, un ancien village, un peuple flétri. La végétation etouffait les pierres à moitié grugées par le temps et les dalles au sol s'avéraient avoir été explosées par les pousses de fleurs. Elle restèrent dans les environs jusqu'à ce que le soleil tire sa révérence...