Premiers symptômes d'une orgueilleuse
Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 1, 2011 at 5:34 PM
Au beau milieu de l’imposant quartier Pourpre se trouvait une tout autant imposante maison, sûrement trop grande pour ses deux simples propriétaires. Pire, elle semblait encore plus grande lorsqu’on y trouvait que l’une des deux propriétaires, assise devant l’un des deux foyers, avec cette petite carrure féminine, étrangement plus frêle depuis quelques semaines.
Les flammes puissantes doraient presque sa peau déjà ambrée avec une chaleur qui ne la faisait pas broncher. La température qui montait laissait presque voir une fine couche de sueur sur son derme laissé à nu, quelque part dans cette maison presque vide. Seules ses longues boucles d’ébène couvraient son corps d’une part et d’autres.. sans masquer ce long tatouage qui grimpait sur sa colonne osseuse. Un spectacle osé réservé aux meubles de la demeure, mais surtout troublant à qui pourrait potentiellement le découvrir.
Tout autour de cette farouche créature se faisait calme et sans bruit, laissant pour seule ambiance le crépitement accéléré de ce feu peut-être trop grand pour ce fameux foyer. Un crépitement qui se mêlait au battement du cœur de la Gardienne, si librement assise chez elle. Le tout résonnait douloureusement dans son crâne, jusqu’à avoir l’impression que ses tempes allaient exploser à tout moment. Toute cette agitation ne faisait ravage que dans son intérieur étrangement éreinté, aigri et presque dépressif. La grande maison, elle, demeurait tout aussi paisible et calme.. sans personne pour se soucier de ces larmes qui couvraient son minois depuis de mystérieuses heures.
Entre ses mains résidait un parchemin qui semblait avoir été froissé à maintes reprises, puis restauré, dont l’écriture était encore visible, mais menaçait d’être incompréhensible au prochain attentat rageur.
Adalard,
Cette douleur qui me rongeait il y a quelques semaines au désert ne semble pas s’être terminée. Mon corps ne répond plus à mes ordres comme il l’a toujours fait.. et je ne me suis jamais sentie si pitoyable.
Je ne souhaite pas vous accabler d’une présence faible et peu invitante alors que vous traversez de rudes épreuves. Vous avez certainement besoin d’un foyer calme et reposant, vous qui travaillez si dur ces derniers temps.
J’ai peur de ne pas saisir ce qui m’arrive.. et je ne tiens pas à rester à Systéria pour le découvrir. Je compte rentrer chez moi dans la journée et je ne saurais pas vous dire pour combien de temps. Ne m’en voulez pas, je vous en prie.. Je reviendrai lorsque j’aurai la certitude de ne pas être boulet à vos pieds. Poursuivez votre merveilleux travail, j’ai confiance en vous.
Ne vous en faites pas.. surtout ne vous en faites pas pour moi.
Saeril
Lettre passablement louche et trop vague. Vérité, ou mensonge malhabile?
Tout indiquait qu’il se tramait quelque chose, dans ce petit corps d’orgueilleuse. Il ne restait qu’à voir si ladite lettre trouverait les flammes, ou son destinataire.
Post by Adalard Dranem A.K, OdS - September 3, 2011 at 10:14 AM
Quelle étrange, mais agréable, surprise que de retrouver sa femme nue en entrant chez soit. Ouvrant la porte alors que les lourds parties de son armure cliquetais à mesure de ses pas, ses yeux tombèrent directement sur sa femme en face du foyer. Il ouvrit un peu la bouche puis esquissa un fin sourire devant toute la beauté de celle qu'il aimait face à lui.
Il referma doucement la porte derrière lui ensuite. Il n'eut rien dit encore, car le paladin avait pour son dire que tout avait une raison. Il y avait forcément une raison à ce que Saeril soit ainsi, une lettre complètement froissée entre les doigts. C'est de quelques pas qu'il s'avança ensuite, déposant ses gants sur la table d'entrée de pierre. Ses pas continuèrent leur route ensuite vers Saeril, calmement, tandis qu'il décrochait sa cape de sur ses épaules. Et il vint la lui tendre en s'approchant doucement; si elle désirait se couvrir.
Je m'avoue surpris de ce que je vois, ma douce. Vous allez bien ?
Bien sur il se doutait qu'il y avait quelque chose qui se passait dans la vie de celle qu'il aimait. Il ignorait cependant qu'est-ce que c'était. Des nouvelles de sa famille, la pression du démon ou encore la peur de perdre son mari ? Sa voix se faisait calme, il se voulait réconfortant, et ce malgré tout ce qu'il traversait en effet avec le démon qui rôdait. Sa main glissa le long du bras de la femme du désert alors pour se rendre jusqu'au parchemin qu'elle tenait.
Je peux voir ?
Allait-elle être prise au dépourvu face aux propos d'une lettre qui n'était même pas encore envoyé ?
Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 3, 2011 at 3:55 PM
Tandis que ses pas lourds progressaient jusqu’à son repère, la jeune troublée eu pour seul vrai réflexe de porter quelques doigts au niveau de ses yeux, où elle tenta de sécher quelques larmes parmi tant d’autres. Laissant dangereusement le papier chuter contre le parquet, vulnérable. La cape immaculée du templier glissa silencieusement sur sa peau lisse, cachant ainsi une partie de sa nudité tout en la soulageant de cette imposante chaleur qui émanait du foyer. Dur de savoir si c’était une forte fièvre qui l’avait rendue à ce point brûlante et reluisante d’un voile de sueur peu rassurant ou si c’était la proximité qu’elle avait entretenue avec les flammes pendant de mystérieuses heures.
Ses petits doigts vinrent ensuite s’accrocher aux siens, peut-être pour barrer le chemin vers cette lettre de malheur, ou par pur réflexe. Ce n’est qu’à cet instant qu’elle osa hocher faiblement à sa première question.. chose qui ne lui fut probablement pas convaincante, vu son état un brin douteux.
Puis, au second questionnement.. un silence perdura pendant quelques instants. La pression qu’exerçait sa main délicate contre la sienne s’intensifia progressivement. Nul doute qu’elle avait été prise au dépourvu dès sa simple entrée chez eux, bien qu’elle pouvait sembler prévisible. Peut-être venait-il de désamorcer un mécanisme quelconque, en ayant ainsi mis le pied chez eux..
Elle souffla tout de même une réponse peu assurée.. à mi-voix. Il aurait tout de même été déloyal de mentir une fois de plus à son nouvel époux.. autrement que sur du papier froissé.
-\tÇa disais juste que.. je voulais partir…
Son emprise se desserra, ouvrant ainsi le chemin vers cette lettre de malheur.
Bien que.. cette fois-ci le mensonge aurait peut-être évité une série de questions houleuses.. qui sait.
Post by Adalard Dranem A.K, OdS - September 5, 2011 at 10:18 PM
Adalard n'insista pas son mouvement lorsque celle-ci exerça une pression sur sa main. Il laissa néanmoins sa main là, près de cette lettre, jusqu'à ce que celle-ci la libère en lui donnant réponse à sa question. Il fronça très légèrement les sourcils à la réponse de sa femme, ce qui ne montrait habituellement pas nécessairement un mécontentement, mais bien souvent de la curiosité.
Le paladin vint ensuite se saisir de la lettre, mais il ne la lut pas, du moins pas tout de suite. D'un geste de main calme et doux, il vint glisser ses doigts entre les cheveux sauvages de Saeril, puis il glissa son index le long de sa nuque pour revenir vers sa joue, très calmement. Son regard perçant et d'un vert si clair se posa dans celui de la femme du désert, la sienne qui plus est. Il regarda longuement ses yeux azurés dans un silence amoureux.
- Pourquoi voulez-vous partir, alors ? Vint-il lui demander sans avoir lu la lettre encore, surement comprendrait-elle qu'il préférait l'entendre de sa voix que de lire de futiles mots sur un futile parchemin.
Suite à cela il vint poser ses lèvres sur le front de sa femme, et ramena son regard vers elle. L'armure qu'il portait arborait plusieurs marque de combat, mais pas nécessairement de récentes marques. Il y avait plusieurs fentes faites d'armes tranchantes, des traces de brûlures diverses. Alors qu'il était entré, son visage présentait des traces de fatigue, mais la vue de sa femme l'avait revigoré, si l'on puis dire cela ainsi.
Il demeurait donc près d'elle en patientant sa réponse, lui laissant le temps qu'elle voulait pour répondre. En effet, il ne semblait pas pressé, surement était-il toujours aussi bien auprès de celle qu'il aimait. Enfin, il tenait encore la lettre entre ses doigts, mais n'y avait pas encore jeté un seul regard.
Son regard ne quitta pas une seule seconde celui de Saeril, prenant le soin, à l'aide de son index, de relever le visage de l'archère vers le sien si elle voulait regarder ailleurs pour fuir le regard du Templier.
Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 6, 2011 at 6:56 AM
Il est si aisé de coucher quelques mots sur une vulgaire feuille de papier pour s’éviter de longues et futiles explications.
Il y a de ces nombreuses choses que l’on ne serait même pas en mesure de s’expliquer à soi-même et qui mènent à l’épuisement, juste en y songeant.. alors à quoi bon en parler?
Pourquoi avait-elle voulu fuir une nouvelle fois? Une millionième fois? C’était une situation devenue habituelle chez la petite basanée au sang chaud. Néanmoins, cela ne voulait pas pour autant dire - encore - qu’elle savait l’expliquer. Après tout, la peur est une chose qui se présente sans prévenir et qui est difficilement explicable par la victime. Tout indiquait donc qu’il s’agissait bien d’une toute nouvelle frousse impromptue.. causée par ces drôles de symptômes mystérieux dont le Templier n’avait pas encore entendu parler, le pauvre.
C’est donc en heurtant son regard impossible à déstabiliser que la fougueuse eut un petit instant de perdition. Un petit instant de questionnement et de réflexion, afin de se remettre en tête la raison de ce charabia qu’elle avait rédigé sur ce bout de parchemin. Pendant quelques secondes, elle aurait souhaité effacer les dernières minutes qui venaient de s’écouler, y compris cette maudite lettre insensée. Peut-être simplement pour avoir le droit de profiter librement de sa présence et de son attention. Après tout, elle aussi appréciait d’être considérée et cajolée, même avec son caractère aiguisé et surtout incompréhensible. Néanmoins, la lettre n’avait toujours pas disparu. Pire… elle se trouvait entre les doigts du Templier au regard enjoliveur.
- J’aurais souhaité avoir pris la fuite avant d’avoir à vous confronter.. vous savez que c’est ainsi que je procède d’ordinaire.. c’est à croire que vous commencez à développer votre flair pour me devancer. Je n’aime pas spécialement parler de mes problèmes.. mais j’ai.. en quelque sorte des troubles.. physiques étranges dernièrement. Ou plutôt, tout juste après notre mariage.. avec l’attaque de ce démon de malheur..[/list:u:1vgeasoe]
Sa voix avait quelque chose d’angoissé.. et de vague. Le ton à peine audible, mais perceptible grâce à l’index du Templier qui soutenait son menton vers lui, doucement. Les quelques larmes qui s’étaient écoulées ici et là s’étaient progressivement évaporées, comme si sa proximité avait quelque chose de rassurant.. ou peut-être par simple fierté.
- Je crains plusieurs choses.. et par-dessus tout je ne me suis jamais sentie si faible qu’aujourd’hui. Je pourrais sans faute m’écraser de sommeil à n’importe quel endroit, même avec une fanfare à mes trousses.. Je saisis mal ce qui m’arrive. Je me sens comme un boulet à vos pieds.. Je ne voulais pas être une maladive enfermée chez nous.. déprimante et plus maigre chaque jour. Je me fais peur..[/list:u:1vgeasoe]
Ses mires d'azur continuèrent de dévisager les siennes pendant quelques secondes, s’y perdant sans mal avant de s’obliger à se redresser sans trop lui laisser de chance pour filer jusqu’à l’étage et se couvrir, tentant d’oublier ce moment de déprime douteux. Nul doute qu’elle espérait qu’il la suive comme il avait l’habitude de le faire, lorsqu’elle tentait de le fuir un brin.. après tout, elle était sa femme et appréciait sa présence.. et ses réponses rassurantes et tellement plus calmes que les siennes.
Il ne restait qu’à savoir si le pauvre Dranem allait encaisser ses sauts d’humeur en plus de tout le reste car les attaques démoniaques et le mariage peuvent tous deux engendrer des symptômes bien particuliers… Lesquels allait-il devoir endurer?