L'Empreinte Rouge.

L'Empreinte Rouge.

Post by Asphodèl du Typhon - September 9, 2011 at 12:35 AM

Beaucoup avaient alors perdu foi en Thaar. Certains s'étaient embarqués sur des navires par-delà les Océans, d'autres avaient franchi les dangereux Col de hautes montagnes, quelques-uns avaient préféré bravé l'ardeur infinie du désert. Tous à la recherche de la Nuit, fuyant le Soleil thaarien qui brûlait leur peau, asséchait leur terre et épuisait leur source. Des hommes et des femmes s'adonnaient au culte de la Lune, créant l'exacte opposé de Thaar. Ils la priaient avec autant de ferveur espérant qu'un jour elle chasse l'Astre châtieur que le dieu de Droiture avait suspendu dans les cieux.

Asphodèl connaissait la Légende par cœur. En compagnie de son cousin, elle s'en énonçait silencieusement le récit. Ils ne parlaient pas beaucoup, l'Aube rouge le faisait à leur place. Le Soleil sanglant portait au ciel une plaie rougeâtre qui semblait indélébile. Des cieux, il ne restait plus de bleu.

*Avec quelle lame pouvait-on transpercer le centre du Soleil? s'était demandé le Héros du Conte. Il avait interrogé les dragons, sages d'Enrya, qui n'avaient pas de réponse. Se tournant vers les puissants Seigneurs du Feu, il constatait également leur ignorance à ce propos. *

La Basse-Ville s'éveillait sous les yeux pourpres de la sorcière. Les rares manants, chassés de leur logis précaire par la faim ou la soif du gain, avaient pu observer la silhouette gracieuse de la dame perchée aux créneaux. Celle d'Abellion demeurait dans l'ombre de la pierre froide. Elle bénissait leur pauvreté qui conduisait à l'insouciance. Ils se souciaient de leur ventre bien avant de penser à leur sécurité. La vie comptait moins que la survie ici, voilà pourquoi la Mort travaillait autant dans ce lieu de presque désolation. Elle s'était parfumée à l'aide d'un mélange de rose et d'huile d'amande, dans l'espoir vain d'occulter les émanations puantes du sol battu de la Basse. Quelques cris s'étaient déjà élevés; et la toute blonde s'adressa alors à son cousin :

"** Ils ne craignent pas la Mort, car ils sont nés avec. La Chapelle de la Basse est désertée, la Caserne pleine à craquer...**"

Son doux visage était tournée vers l'immensité de la Plèbe; l'amas de bâtiments en bois, souvent fragiles et sans fondation. Elle voyait les premiers enfants courir en écrasant de leurs pieds nus la chair putride des envahisseurs de la veille. Parfois, un orphelin sortait de l'Ombre, tenant dans ses bras un nourrisson peut-être déjà mort, sans doute agonisant. On remarquait peu d'elfes ou de demi-elfes. Beaucoup d'humains, d'orques, ou moitié l'un, moitié l'autre. Certes également un nombre remarquable de petites personnes.
Un mercenaire effectuait une ronde, traçant d'un pas lourd son chemin derrière eux.

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Post by Le pénitent - September 9, 2011 at 12:52 AM

*Abellion s’avança aux créneaux d'ou était déja penchée sa cousine, le vent prenait dans sa toge qui claquait au vent, apportant avec lui les miasmes de la basse ville. Son regard se posa un instant sur les maisons de bois, la boue, les restes putrides qui amèneraient leur lot de rongeurs et de maladie au sein des... hommes ? Ses mains se crispèrent sur la muraille, ses gants de cuir apportant un léger crissement qui disparu dans la plainte du vent. *

*« N'ont t'il pas peur de la mort parce qu'elle serait un soulagement à leur vie de misère ou arrivent t'il à faire abstraction de celle ci parce qu'ils l'ont dominé ? » *
*La question effleura les lèvres de l'homme, le souffle de ces paroles fut apporté aux oreilles de sa cousine. *

*« Toutes ces vies gâchées pour rien. Toute cette vie et cette santé que l'empire pourrait prendre en esclavage au sein de ses mines pour fournir une main d’œuvre à bas salaire qui permettrait à l'île d'être plus riche, plus opulente et surtout moins désagréable à traverser. » *
Il s'accouda à la muraille, détaillant la tenue richement brodée de sa cousine, ses apparats digne d'une impératrice et sourit à la pensée qu'en bas on l'eusse tué pour un centième de ce qu'elle portait. Il s'approcha d'elle doucement et sourit en murmurant quelques mots.

« Et vous partiriez dans le nord jouer votre vie pour ca ? »
*D'un geste large de la main, il passa toute la basse ville en revue, de ses sentiers boueux à ses voies pavées de manière inégales, de sa chapelle vide aux geôles mercenaires remplies, de ses maisons de passe à la rose cendrée, rien n'échappa à son mouvement. *

« N'est t'il pas plus sage de fermer les portes de la cité et d'y bouter le feu pour y apporter un regain d'humanité ? Un nettoyage par le vide ne pourrait t'il pas être une solution ? Un nettoyage régulier toutes les dix années ? »
*Certe l'idée pouvait choquer mais assurément cela aurait diminué étonnement rapidement la criminalité de la basse ville puisqu'un mort ne tue ni ne vole... enfin, peu d'entre eux. *