Au Monastère...
Post by Axel Aerigson, AdC - September 15, 2011 at 5:59 PM
Journée ordinaire, une parmi tant d'autre. Le paquet est bien ficelé sur la table, à l'intérieur, bure pour les moines, et voiles pour les femmes. Tout juste à coter, une boite, emplie de diverses fioles. C'était la journée du Monastère. Une fois par mois, la jeune rousse allait porter vêtements, baumes et onguents pour le monastère. Si éloignée de la ville, et si délaissé par le Saint Ordre, le Monastère n'était plus qu'un lieu de refuge pour Thaarien ou autre.
À l'entrée, les moines muets l'accueille d'un sourire et d'un hochement de tête. Tandis qu'elle s'installe au centre de l'abée avec son instrument de musique, quelqu'un s'occupe d'aller chercher quelqu'un qui n'a pas fait voeux de silence. Luth en main elle entame des mélodies racontant maintes aventures, des chansons d'amours, des légendes berguenoises. Et plus souvent qu'autre chose en langue étrangère. Les gens s'entassait sur le balcon supérieur pour écouter la mélodie, souvent bien plus importante que les mots. Surtout lorsqu'on a les même capacités que notre toute rousse.
Mais cette fois-ci à quelque chose de différent. Elle vient pour parler... parler affaire. En arrivant, elle a tendu la missive reçue, et maintenant, elle ne fait qu'attendre l'émissaire de cette missive.
Post by Hydre - September 15, 2011 at 7:06 PM
La nuit avait été éprouvante. Deux coups furent frappés à sa porte. Un murmure suivi les coups. La momie ouvrit ses yeux. Retour à la réalité. Elle avait dormi seulement deux heures. La Novice n'avait toutefois pas bronché pour sortir de son lit. Dans des gestes lestes et calmes, elle fit son lit. Installant les draps sur le matelas de fortune, s'assurant qu'aucun pli n'y réside. Elle posa sa main tatouée sur l'anneau de sa porte, y arrachant un cliquetis sonore qui annonça au moine juste derrière son arrivée. Il se poussa de quelques pas. Tous deux se saluèrent en inclinant la tête de peu. S'échangèrent quelques politesses.
"Une femme est là pour votre missive, Novice. Dois-je lui dire de revenir ultérieurement?"
Les mires noires profondes de l'infirmière observaient son collègue, sans sortir de cet aura serein.
"Non, mon ami. J'irai à sa rencontre. C'est par ma faute qu'elle s'est déplacée, je me dois donc de la recevoir selon les convenances. Je te remercie."
La créature referma la porte de sa chambre, bien qu'aucun verrou n'y était apposé, elle y avait un sentiment d'appartenance. En quelques pas, elle s'assura que la porte de la chambre voisine était bien restée fermée. La main sur le grain du bois, elle tourna son visage masqué vers son collègue.
"Un blessé que j'ai trouvé en forêt séjourne dans cette chambre. J'aimerais qu'il ne soit pas dérangé, il a besoin de beaucoup de repos. Vous voulez bien emmener une toge propre, une bassine d'eau claire ainsi qu'un voile afin qu'il puisse faire sa toilette lorsqu'il aura reprit des forces?"
Il acquiesça avec son visage rondelet et jovial, puis d'un pas tranquille, il continua son chemin vers les cuisines, où il irait préparer la soupe du jour. Sa vue arracha un sourire honnête à la femme voilée. Si seulement tous pouvaient vivre aussi simplement, sans tracas, sans craintes. Elle se défit de ces visions, puis tourna ses pas vers l'escalier qui la mènerait vers l'émissaire de l'Assemblée druidique. D'un pas tranquille, de petits pas qui lui donnaient l'effet de voler plutôt que marcher, elle descendit, la main sur la rampe de noyer. Le bois était rugueux et tiède.
Sur son chemin, elle salua en silence les quelques moines qui s'affairaient à préparer le petit déjeuner. Un regard à la cours intérieure, les quelques rayons perçaient par delà l'épais feuillage des arbres qui sillonaient le monastère et déjà, les pinsons se faisaient la cours, alors que les éperviers se baignaient dans la petite fontaine. La porte fut poussée, et là, au devant, la charmante berguenoise observait dans ce qu'on pourrait appeler un air timide, les nombreux vitraux. Les couleurs qui passaient dans le verre coloré formaient des arabesques intéressantes sur son agréable faciès. La novice prit son temps pour se rendre jusqu'à elle. Elle l'avait certes déjà aperçue, la rouquine élevait sa voix d'ange dans la voûte de la chapelle de façon régulière. Cependant, la momie de coton préférait s'effacer, comme nombreux de ses collègues, et rester invisible.
L'émissaire était à demi tournée lorsque la Novice arriva à sa hauteur. Notre particulière moniale leva alors une main pour toucher l'épaule de la toute rousse, afin de lui signifier sa présence, en même temps d'annoncer ses salutations.
"Demoiselle, je suis ravie et surprise de voir que vous avez pu vous libérer si tôt. Je peux vous offrir un thé boisé, avant de nous promener sur le site du monastère?"
Post by Axel Aerigson, AdC - September 16, 2011 at 3:08 AM
Rouge carmin. Jaune moutarde. Terre de sienne. Les couleurs illuminent le marbre gris, donnant cet allure irréel aux couloirs encore sombre de rayon lumineux. Elle adore cet endroit. Elle vient peut-être trop souvent pour une non-Thaarienne. Mais dans cet endroit de peu de mot, on prend rarement le temps de poser des questions futiles. Axel l'avait bien remarqué, les moines respectaient le desir des visiteurs de s'isoler, qu'importe leurs religions.
C'est seulement après quelques jours sporadiques passés à les aider dans leurs tâches quotidiennes qu'elle s'est remise à chanter spontanément. Même elle était étonnée. La guérison commençait a opérer. La semaine d'après elle apporta plusieurs toge neuve afin de renouveller quelques peu la garde-robe. Puis des voiles pour les soeurs. Puis encore des beaumes et des onguents. Puis plusieurs semaines passêrent avant qu'un moine lui demande de chanter pour eux. Ils aimaient sa voix.
Puis peu à peu, une routine s'installa. Une fois par semaine elle venait chanter, puis aider à la cuisine. Elle apportait régulièrement fruits et légumes frais. Une fois par lune elle rapportait des toges reprisés et d'autres neuves. Mais jamais elle ne parlait réellement. Tous respectaient son désir de rester silencieuse.
Bleu roy. Vert melon. Les couleurs sont magnifiques à cette heure du jour. Trop occupée à les regarder pour se rendre compte de la présence de la novice.
Pardonnez-moi Madame d'être si tôt. Mais l'avenir appartiennent aux lève-tôt dit-on. Et c'est l'heure à laquelle je viens habituellement apporter les choses.
Qui se lève tôt ou qui ne dorme pas? L'insomnie avait gagné la berguenoise depuis déjà trop longtemps. Tout en parlant, ses yeux pers se posèrent sur le paquet et la boite. Puis une dernière fois sur les vitraux, sur les chambres du haut, puis finalement, de nouveau sur le novice. Ses fins sourcils se haussèrent légèrement un cours moment, juste avant qu'elle passe une main aux longs doigts dans ses cheveux courts. Tique trop souvent utilisé quand elle ressentait quelque chose qui ne lui appartenait pas. Mais mine de rien, elle annonça quand même poliement mais simplement la.raison de sa visite.
Je prendrai ce thé avec plaisir.
*Pour une oreille aguerrie, peut-êre un soupson d'apréhension suintait de son ton. Peur de se voir refuser la.porte de l'Abée maintenant qu'ils savaeint qu'elle n'était pas Thaarienne. *
Post by Hydre - September 16, 2011 at 4:28 AM
Le ton de la jeune femme était empreint d'incertitude. Mais cela ne fit pas sourciller la Novice. Aux replis du voile opaque recouvrant son visage, Axel pu deviner un sourire. C'est dans un élan serein que la momie de tissus guida l'émissaire entre les murs de l'enceinte du monastère. Son séjour débutait.
Elles traversèrent en silence la cours intérieure. Les oiseaux piaillaient toujours gaiement, et sur la toiture, deux écureuils se pourchassaient sans se préoccuper de la présence humaine environnante. Ils étaient dans leur élément. Les rayons retombaient dans un effet de kaléidoscope sur l'herbe verte. Quelques moines saluèrent respectueusement les deux femmes sur leur chemin. Chaque personne arborait un sourire serein. Un sourire rempli de paix et de bonté.
Au bout du parc, la Novice ouvrit la porte, invitant Axel à se rendre non pas dans la cafétéria, mais dans la bibliothèque, qui était déserte à cette heure précise de la journée. Plusieurs tables étaient placées dans la pièce, et la religieuse invita la rouquine d'un geste de la main à s'asseoir.
"Je me doutais que vous accepteriez de prendre mon thé matinal avec moi. Il nous sera apporté sous peu."
De ses mystérieux yeux noirs couronnés de longs cils courbés, la moniale détailla la jeune émissaire du regard. Elle Émit un court temps de silence, notant le vert pétillant du regard de la musicienne. Ses observations lui arrachèrent un nouveau sourire: elle était charmée.
"À vrai dire, je suis ravie que vous ayez accepté de le faire. Je trouve que c'est une très belle façon de commencer une entrevue. Vous ne trouvez pas?"
Post by Le pénitent - September 17, 2011 at 1:31 AM
Le frôlement d'une étoffe se fit entendre, les marches craquaient à peine sous les pas de celui qui passait en arrière plan. Ombre découpée dans l'endroit, toge parmi tant d'autres, services rendus pour services donnés, tout était ici une ode au calme et à la relaxation. Aucun mot trop hardi ne venait troubler l'endroit, même les pas de l'homme lorsqu'il passa derrière les dames réunies pour le thé semblait se faire discret.
La porte couina doucement à son ouverture et le passant parti comme il était arrivé, dans un monde de silence et de douceur. Seul le bruit de cantiques murmurés et des litanies se firent un peu plus présent du à l’entrebâillement de la porte. Le monastère était assurément un endroit ou il faisait bon vivre une retraite méritée loin de l'agitation de toute la cité.
Post by Axel Aerigson, AdC - September 17, 2011 at 6:17 PM
ROUGE. NOIR. Rouge. Noir. Rouge Noir. Du Sang. De la neige. La noirceur totale. Rouge. Noir. Blanc. De la viande. De la souffrance. De la douleur.
La jeune rousse s'était complètement arrêter. Sont regard voilé. Elle ne regardait rien devant elle. Ses yeux s'emplirent de larmes. Face à la momie, elle n'arrivait plus à bouger. Elle ressentait tout. Et elle voyait parfois des choses. Ses jambes décidèrent de ne plus la soutenir. En moins d'une seconde, elle s'était effondrée au sol. Le spectacle est détoutant, effrayant. L'expérience la laisse épuisée, ses yeux ruisselants de larmes sans qu'elle ne sache exactement pourquoi. Et sans s'inquiéter de son hôtesse, elle regarde partout autour d'elle malgré la tête qui lui tourne et lui fait atrocement mal. Elle cherche quelque chose. Une porte qui se ferme. Elle la fixe, une éternité semble-t-il, avant de finalement se rapeller ou elle se trouve. Et c'est le rouge aux joues qu'elle reporta finalement son regard sur la novice. En bafouillant quelques excuses.
-Je...je..je suis vraiment dé..désoler.. je..
*Et tout en palant, son regard semble aimanté à la porte, passant de celle-ci à son interlocutrice. *
Post by Hydre - September 17, 2011 at 10:21 PM
La momie de tissus avait observé la chute de la grande mais délicate émissaire. Sans bouger. Elle l'avait détaillée alors que ses iris vrillaient par son don d'empathie. Sans même essayer de l'attraper dans sa chute. Fallait-il croire que la Novice aimait mieux guérir que prévenir. Pour mieux comprendre ce qui venait de se passer, l'infirmière s'accroupit près de la rouquine.
"Êtes-vous malade? Peut-être devrais-je vous faire étendre sur un lit de l'infirmerie?."
Son ton était calme, doucereux. Mais il y avait également un certain agacement bien caché derrière tant d'attention. Sans offrir sa main, elle se releva. Possiblement que la soeur de l'Assemblée druidique se sentirait idiote à ce moment.
"Ne vous en faites pas, la porte n'ira pas plus loin que là où ses charnières lui permettent... Voulez-vous vous asseoir maintenant ?"
Post by Axel Aerigson, AdC - September 18, 2011 at 4:17 PM
*Idiote n'est pas le mot. Sont visage vira un peu plus au cramoisi après la mention de la porte. Elle se força comme elle pu de détourner son regard de celle-ci. Bien sûr qu'elle resterait en place, aucune raison qu'elle ne bouge. Vide d'énergie, elle tacha quand même de se relever dans un semblant de dignité, s'accrochant à la chaise la plus proche. Puis une fois debout sur ses trop grandes jambes, elle reporta à nouveau le regard sur la momie. *
-Je... non, non je crois que ça va aller. Je suis désoler, avec le thé ce sera parfait. Je.. vraiment désoler.
Elle n'avait jamais été aussi embarrassée. Les images tournaient encore dans sa tête. Jamais cela n'avait été aussi... fort. Jamais elle n'avait vu d'image aussi précise. Des sentiments, des impressions...mais jamais d'images non. Elle puisa au fond d'elle afin de diminuer ses battements de coeur, réussir à se calmer intérieurement afin d'avoir une conversation normal avec cette femme.
Elle n'avait plus envie d'être là. Partir à la recherche de ses images? C'était trop effrayant, elle avait peur de ce qu'elle pourrait trouver. Retourner chez elle? Elle n'avait pas plus envie de se retrouver dans cette grande maison vide qui n'est pas la sienne.
Le thé venait d'être déposé fumant sur la table. C'était sûrement qu'un rêve. Son manque de sommeil lui faisait faire des choses étranges parfois, alors pourquoi pas s'endormir debout? Oui juste un rêve... le thé lui ferait du bien. Assisse sur la chaise enfin, elle repris peu à peu ses couleurs, laissant le rouge honteux derrière elle. Maîtrise de la voix, maîtrise du coeur, elle était tout autre il y a quelque temps, avant que Systéria fasse sont oeuvre sur elle.
Vous désirez donc vous-adonnez à l'apiculture? J'aimerais connaître vos motivations d'abords, et qui il faudra former ensuite?