Que tremble ciel et terre
Post by Brehan de Nogar, OdS - September 16, 2011 at 4:12 AM
Le temps était très sombre, et la pluie martelait le sol de pierre de la citée, tandis que les vents déferlaient tout autant. C'est sous les grondements du tonnerre, et sous les éclats lumineux qui déchiraient les cieux pour les éclairer sporadiquement, que foulaient d'un pas de guerre un regroupement de paladin et de chevaliers, portant les couleurs de l'Ordre du Soleil. Tous lourdement armé, quelque chose se préparait, alors que certains les avaient aperçu quitter la citée, pour se diriger vers les forêts du nord-ouest.
Des rumeurs rapportaient que le Haut-Inquisiteur de Nogar se trouvait à leur avants. Son expression faciale était de glace, et on racontait que son regard aurait suffit à exorciser un seigneur liche, tellement il semblait courroucé et déterminé. Dans son dos, il portait une longue lame à deux mains qui semblait vibrer de l'essence de Thaar lui-même. C'est d'une poigne de fer qu'il mènerait une attaque qui serait des plus dévastatrices envers une menace qui avait eu la malchance de s'attirer un puissant courroux. La Sainte Justice serait encore plus tranchante que la température, en cette nuit qui s'approchait.
[À suivre...]
Post by Brehan de Nogar, OdS - September 25, 2011 at 6:34 AM
Sur le front,
Que déferle le Courroux de la Justice.
Les guerriers de la Justice étaient afin arrivés. Ils progressèrent au sein des forêts, qui portaient de plus en plus la marque de la corruption. La pluie se faisait violente, et les serpentins lumineux qui déchiraient les cieux leur permettait d'entrevoir au loin d'étranges silhouettes qui se démarquaient des ombres. De Nogar fit un geste de tête sec en direction des autres en ajoutant d'entre ses dents:
-Nous ne connaîtrons nul repos tant qu'une de ces infamnies souillera encore ce sol de sa présence! Que Thaar nous apporte la fougue nécessaire pour disperser leurs cendres à jamais!
D'un geste uniforme, ils se signèrent de la croix, et dégainèrent leur armes d'un trait, dans un bruissement métallique vif et strident. C'est ainsi qu'une première troupe de non-morts fondèrent sur eux sous les bruits précédents, ou avaient-ils simplement ressenti l'odeur de la vie.
Trois des paladins, donc le Templier Okum, le Gardien Flavius Minor ainsi que le Grand Inquisiteur de Nogar lui-même ne tardèrent pas à effectuer une percée à travers les mangeurs de chairs. Autant étaient leur nombre, rien ne semblait ralentir leur ardeur sur le champs de bataille. Et plus leurs lames venaient à démembrer les marcheurs de la nuit, plus ils venaient à sentir l’oppression du cœur de ma malédiction. Recouverts de chairs, d'ectoplasme ainsi que de poussière d'os, les fervents de la Lumière persévérèrent jusqu'à enfin se trouver aux abords de la clairière où ils purent avoir un moment de répit afin de récupérer.
De Nogar riva un regard en direction du gardien et du templier, afin de s'assurer de leur état. Tout deux lui rendirent un geste de tête ferme afin de lui signifier qu'ils étaient indemnes. Ils avaient du se séparer des autres durant l'affrontement, afin de contrer des vagues ennemis qui s'étaient déversées sur eux, avec une telle brutalité.
Au centre de la clairière se trouvait des ruines, qui semblaient enveloppées d'une énergie perfide, aussi sombre que la nuit, qui dansait telles des algues immergées. Les trois s’exécutèrent et c'est avec une haute vigilance qu'ils s'approchèrent de ces ruines, d'un pas lourd. Leurs statures aussi droites que fières portaient les morsures de l'épuisement de leurs derniers affrontements. C'était un silence de mort, qui planait sur l'endroit. Un silence non-naturel.
Un vent glacial vint parcourir leur échine, lorsqu'une forme sombre se dévoila finalement à eux, à travers ces ruines. Aussitôt de Nogar empoigna son chapelet afin d'entonner une prière de protection sur eux, à la vue de la puissante créature. Une toge sombre, déchirée à maints endroits, cette forme n'avait rien d'un être vivant. Elle expirait la mort, douleur, mais surtout la puissance. C'est une voix qui semblait même jaillir de la clairière entière qui parvinrent à leur ouïe, d'une manière irréelle, et d'outre-tombe.
-Tout ce mal, que vous vous êtes donnés, pour vous offrir à moi. Je récolterai vos vies, afin de renforcer mon œuvre, et je relèverai vos corps, afin que vous me rameniez ceux de vos semblables...
Serrant le garde de sa lame avec une telle force, le chapelet de l'autre main, de Nogar lança l'assaut lorsque ces mots se déployèrent de sa gorge:
-ASSEZ! Que Thaar soit témoin une fois de plus de la valeur de ses fervents! Que sa Lumière perce ces ténèbres une fois pour de bon!
La charge se lança, afin de tenter de séparer cette distance. Mais la liche ancienne semblait presque apprécier le moment, ce n'était pas à tous les jours que des vivants de cette valeur venaient mourir de la sorte. La puissante créature invoqua un sortilège et une faille s'ouvrir, pour en faire surgir une créature démoniaque. C'est ainsi que d'un ordre donné, les paladins se séparèrent, tandis que de Nogar et Okum fondirent sur la créature ancienne, Lucius s'occupa du démon.
Cieux et enfers s'affrontaient dans cette lutte infernale, où à travers les ruines, les éclats de pierre volaient sous de puissantes déflagrations. Alors qu'à l'extérieur, le gardien luttait toujours contre l'imposante créature des enfers. Okum avait été mis hors combat, et gisait au sol dans l’inconscience, durant que le Haut-Inquisiteur perdait de plus en plus de terrain contre la puissance infinie de la liche ancienne. La lame de Brehan fendit l'air, en manquant sa cible de peu, et l'homme fut victime d'une puissante contre-attaque. Il fut balayé du sol, sous une masse sombre qui vint l'atteindre au torse de plein fouet. Alors qu'il peinait à se relever, de Nogar implora Thaar de lui venir en aide, mais c'est une douleur si vive qui s'empara de tout son corps, qu'un hurlement affreux s’échappa de sa gorge. Son corps tendit d'un coup, sous l'emprise du puissant sortilège qui semblait le prendre en étau. De peine et de misère, il saisit son chapelet, en sentant la vie l'abandonner. Lorsque ses plaies semblaient s'ouvrir, et s'infecter, déversant quelques coulisses de sang à travers les plaques de son armure. La sombre silhouette s'approcha de lui en savourant le moment. Une dague spectrale se forma à sa main et s'abattit en direction de la gorge du paladin, après ces mots:
-Yhagshul se délectera de ton âme que je lui offrirai dans cette nuit, Brehan de Nogar!
Impuissant, et cloué ainsi par une douleur insoutenable, une certaine frayeur traversa les iris du paladin, alors qu'il était à un souffle d'embrasser l'assaut fatal, la silhouette sombre fut renversée sur le coté par le nain qui venait de le plaquer au sol avec fougue. L'affliction du puissant sortilège cessant, le corps de Brehan fut libéré, mais la douleur avait été si vive, que plus aucun muscle ne voulait lui répondre. C'est ainsi qu'il s'écroula au sol, chapelet à la main. De sa vision brouillée, il assista à la fin de la liche ancienne, sous les assauts du nain, et de la lame légendaire que lui-même avait légué au Gardien Minor, des mois plus tôt. L'épée de Lumière vint porter l'assaut fatal au non-mort de grande puissance.
Étendu au sol, de Nogar esquissa un sourire ivre de douleur, avant de sombrer dans l’inconscience, lorsque l'issue fut déterminée: la victoire.
Post by Brehan de Nogar, OdS - September 25, 2011 at 7:29 AM
Quelques heures plus tard...
L'orage après la tempête, quartier de l'Ordre du Soleil.
(http://www.youtube.com/watch?v=MZZH-4Ot_HY)
C'est d'un pas difficile que le Grand Inquisiteur se rendit vers sa demeure sous les premières lueurs du jour. Il avait refusé soin et support une fois arrivé au temple, et personne n'avait eu l'audace d'insister à lui offrir appuie pour son retour. C'est sous un regard inquiet que Lucius l'avait laissé aller, sûrement parce qu'il n'avait lui-même plus la force de lutter. Le blessé s'enfonça de plus en plus dans le saint quartier et finalement se dressait le Fort Majère à ses avants, cela lui avait semblé prendre une éternité. Sous le bruit lourd de ses pas contre le sol de pierre, Brehan rentra chez lui. Si droit, malgré toute la douleur qui l’affligeait, l'adrénaline pompée à travers tout son corps s'estompa vite fait, une fois à l'intérieur de cet endroit qui avait tant changé depuis sa nouvelle vie avec son épouse. Depuis laquelle sa vie avait prit une étrange tangente.
L'endroit semblait vide, en ce moment, Asphodèl fidèle et acharnée comme toujours, devait déjà être l'académie à cette heure. C'est du moins ce qu'il se dit, sous la solitude qu'il sembla embrasser. Il commença à défaire les sangles de son armure sous une main tremblante par la douleur, mains souillées par son propre sang. Il prit une pause en levant ses iris claires et perçantes sur le berceau qui se trouvait déjà et encore dans le coin de la pièce principale, prêt à la venue de son fils. Son fils qui lui avait été volé. Assassiné par Bélial lui-même, sous l'assaut qui fut presque fatal envers sa propre épouse. Et malgré cette victoire dans les bois des chants éteints, et des lourdes pertes qu'ils avaient effectués dans les rangs impies, cela n'avait en rien éteint ce brasier qui était nés en lui par la mort de son héritier.
Un malaise le frappa, accélérant les battements de son cœur à tout rompre. Sa tempe tiquait à vive allure, sous les pulsions sanguines le traversant. Sa vision se brouilla de nouveau, et sa respiration était de plus en plus difficile à trouver. Le brasier de sa colère se libérant totalement de lui, sur le point de le consumer, il perdit le fil de la réalité. C'est d'un geste sec qu'il empoigna le berceau pour le fracasser contre le mur avec une telle violence, que sa propre chair fut victime de plusieurs copeaux de bois.
Traversé par l'impuissance, tiraillé par une douleur autant physique que spirituelle, Brehan de Nogar se tomba sur ses genoux sous cette lucidité qui lui était revenue. Toisant les débris qui se trouvaient à ses avants, il réalisa que rien qu'il ferait ne pourrait lui ramener son propre fils, à qui on avait enlevé la vie avant même qu'il pousse son premier souffle. Lui-même, le Haut-Inquisiteur, n'ayant pas réussi à défendre sa propre femme porteuse de son enfant. C'est ainsi qu'il fut traversé par une vague de sanglots, sa main ensanglantée vint effleurer les vestiges du lit de son héritier qui ne serait jamais. De ses lèvres s'échappa de sa gorge nouée:
-Asphodèl, pardonne-moi de ne pas avoir été à la hauteur...