La Nouvelle Cour de Systéria
Post by Thomas Bolton, Emp - January 14, 2012 at 1:26 AM
Les résultats de l’enquête du Surintendant venait tout juste d’être publiés quand du vacarme se fit à l’extérieur de la grande salle. Les courtisans et autres nobles, symboles de la noblesse traditionnelle de l’Archipel, furent surpris par ces sons étranges qui semblaient provenir du dehors. Des cris de joie, de surprise, de colère ou de haine provenaient des abords du palais. Ils s’interrogèrent tous du regard, cherchant chez leurs voisins un quelconque indice pour dénouer ce mystère. Soudain, les lourdes portes de chêne s’ouvrirent pour laisser entrer un page qui agitait dans sa main un décret tout ce qu’il y avait de plus officiels. Apparemment, c’est de cette manière qu’ils apprendraient tous leur déchéance.
Le petit se trouva assailli de nobles poudrés qui bataillaient pour récupérer le précieux document. Car évidemment, il n’y avait qu’un seul exemplaire. Fort heureusement pour lui, assez malin, le gamin lâcha la feuille et en profita pour s’éclipser avant que les choses ne dégénèrent encore plus. Du côté de « l’élite », on continuait se tirer par les cheveux, de déchirer les pourpoints ou d’enfoncer son éventail dans quelques parties du corps particulièrement sensibles.
« Laissez-moi voir, pouilleux ! », hurla une duchesse à un baron.
« Dégagez, vieille chouette ! Vous n’êtes déjà plus rien, j’ai vu votre nom ! », répliqua ce dernier.
« Ah, mais vous m’avez déchiré ma robe, goujat ! », cracha de colère une marquise.
« Pour ce qu’elle vous va, vous êtes vilaine comme un pou ! », lui dit-on en lui donnant un grand coup de coude dans les côtes.
Non, quand on parlait de titre de noblesse avec ces gens-là, il n’y avait plus de dignité qui tienne. Soudain, une troupe de gardes du palais les entourèrent et les séparèrent sans faire preuve de délicatesse. Quand un semblant de calme fut rétabli, le Surintendant pénétra dans la pièce, sa canne claquant sur le parquet, d’un pas toujours aussi boitillant. Il posa son regard d’acier sur chacun d’eux, comme s’il les jugeait sévèrement. Il devait d’ailleurs être en train de le faire. Finalement, il prononça simplement :
« Vous êtes toutes et tous déchus de vos titres. Vos appartements du palais sont réquisitionnés. Vos biens personnels ont déjà été déchargés à l’entrée du palais, dans la Grande Avenue. »
C’était donc ça les cris de joie… Le peuple qui pestait contre les nobles déchus, qui se réjouissait de leur sort mais également de leurs biens. Thomas Bolton avait usé de mesures particulièrement drastiques. Un duc énorme, le cou empourpré, les veines saillantes, se dégagea d’un garde qui le maintenait fermement et avança vers le premier ministre, fulminant. Il enfonça à trois reprises son gros index dans la maigre poitrine de son adversaire, qui ne cilla pourtant pas et resta tout aussi inflexible.
« Duc Bolton, c’est un scandale ! Je vais en appeler à la Couronne ! », hurla-t-il.
« Je n’ai plus aucun titre de noblesse. Quant à la Couronne, elle a tout approuvé. », répondit-il d’un ton glacial.
« Ah ! Vous aussi on vous a déchu ! », s’exclama-t-il, d’un ton à moitié revanchard et surpris.
« Non, j’ai renoncé à mon titre. Sur ce, escortez-les dehors, messieurs. », ordonna-t-il aux gardes.
Des cris d’indignation se firent entendre dans la salle. Mais ils n’eurent pas le choix. Ils arrivèrent tous devant les grandes grilles du palais. La foule pouvait les apercevoir et les entendre tous distinctement.
« Quoi ?! Dehors ? Mais ces roturier vont nous réduire en charpie ! »
« Je veux récupérer mes biens, moi ! »
« Mais que vais-je faire désormais ? M’engager dans une… guilde ? », lança un marquis d’un ton dégouté.
Thomas donna trois coups secs de sa canne sur le dallage de pierre, ce qui rétablit le silence.
« Ces messieurs vont vous accompagner en lieu sûr à l’hospice près du centre-ville, pour ceux qui ne possèdent aucune autre demeure dans la capitale. Pour le reste, je vous invite à faire une chose que vous n’avez jamais faite : vous débrouiller. », leur annonça-t-il, terrible sentence.
Les grilles furent ouvertes et cette troupe dépareillée fut escortée vers l’hospice. Quelques-uns virent leurs vêtements agrippés et déchirés, d'autres reçurent un ou deux légumes pourris, mais aucun désastre particulier ne fut à déplorer. Pour ce qui était des biens, il n’en subsistait déjà plus aucune trace…
Un noble hurla alors suffisamment proche du palais pour que Thomas puisse l’entendre :
« Mais c’est une Révolution ! »
Un sourire amusé se forma sur les fines lèvres pâles du Surintendant.
« Nous n’y sommes pas encore. Pas encore. »
Ainsi, la nouvelle Cour de Systéria put reprendre sur des bases saines. Déjà, de nouveaux venus faisaient timidement leur entrée au palais. Des artistes, des érudits versés dans toutes les sciences existantes entrèrent dans la Grande Salle…
« Mesdames, messieurs, bienvenue. »
Le Surintendant Bolton avait mis un soin tout particulièrement à forger une nouvelle élite. Ces penseurs n'auront plus qu'à être à la hauteur de ses attentes.
Post by Anar Al Kazar, AdM - January 14, 2012 at 2:26 AM
Des têtes avaient tombées, des gens qui jadis avaient été l'élite de Systeria virent leur titre déchu, leur appartement vidée et leur vie réduite à néant d'un seul coup de canne au sol. Le retour de Thomas avait, comme jadis, eu un impacte sur l'avenir de bien des hommes. L'état de simple non-citoyen de plusieurs d'entre eux, les moins débrouillard, allait sans doute être la pire expérience de leur vie. Ils allaient connaître la pauvreté, la faim, la basse-ville. Pour les autres, plus sages, plus avisé, ils aurons mis de côté un peu d'or pour s'acheter une maison en moyenne. C'est ces gens là qui sans aucun doute réussirons le mieux à se relever.
Anar qui regardait la scène de haut, c'est-à-dire d'une des tours du palais semblait rigoler. Elle était amusé de voir combien la haute noblesse était ridicule et pathétique. Elle, contrairement à tout ces moins que rien d'ancien noble, avait gagnée durement ses éloges. Elle veillaient surtout sur Thomas de peur qu'un des révoltant ne veuille lui faire du mal. Elle se redressa et quitta son poste pour se rapprocher de l'enceinte du château et juste au moment ou la tension allait exploser, elle visa un carreau juste devant les émeutiers en devenir. Le carreau se planta fort dans le sol devant les yeux horrifier des nobles. De sa voix forte elle s'adressa à eux.
-Le Surintendant Bolton vous à dit de prendre vos affaires et de partir! Dois-je en conclure que vous refuser ses ordres?
-Grand dieu! Qui est cette folle!?
-Je suis la Sergente Anar Al Kazar de l'Armée des Mercenaires, Chevalière de l'empire et protectrice du Surintendant Bolton! Celui ou celle qui ose encore faire le con je lui tire dessus à un endroit qu'il risque fort de regretté! Ceci est un avertissement à tout ceux qui oseront encore se plaindre de la couronne! Vous avez 10 minutes pour foutre le camp ou j'ouvre les carreaux!
L'exclamation des anciens nobles furent spontanée et personne osa s'imposer une fois de plus. Du moins Anar l'espérait. Pas que Thomas lui avait demander, non, c'était sa propre initiative. Elle était toujours là pour Thomas et pas seulement parce qu'elle gardait son titre mais par amitié pour lui. Soucieuse de son bien être elle n'aurait pas hésiter une seconde a tuer un des nobles s'il aurait dépasser la limite d'Anar. Après plusieurs insultes et raz-de-marée, ils finirent tous par quitter, avec plus ou moins 1 heure de retard. Aucun incident n'était survenue. Après tout, noble ou non, personne veux recevoir une fléché dans le crane ou se faire casser les dents par un Saevan Al Kazar en colère. Il valait mieux pour eux de partir sans rien dire, gageons que ce Saevan n'était pas loin lui non plus et qu'il veillait sur Thomas lui aussi. Les Al Kazar ne sont jamais bien loin l'un de l'autre quand il s’agissait de Thomas. Allez savoir pourquoi!
Post by Coordinateur Apoc - January 14, 2012 at 3:36 AM
Le tout nouvellement dégradé Comte de Gremory observait la scène du haut d'un balcon, assied comfortablement sur la rambarde, luthe en main et un pied battant dans le vide. Il semblait pourtant étrangement de bonne humeur, souriant même. Il n'y aurait probablement que Cybelle qui aurait pu expliquer et comprendre le comportement de son viel ami.
Chose certaine, les choses allait changer au Palais et un bon ménage du printemps venait d'être fait. Espèront maintenant que les nouveaux arrivant seront à la hauteur de l'Empire Systérien!
Post by Okum AkFrur EkUndil, Ods - January 14, 2012 at 3:54 AM
Un matin comme les autres, le nain se leva de son pied gauche. Son regard de marbre se posa sur son grimoire blanc. Il débuta par une courte prière en sa langue natale pour ensuite se lever et faire ses échauffement habituel. Le Paladin avait beaucoup à faire, on lui avait demandé de faire un entrainement important pour l'ordre du soleil, deplus l'Archevêque lui-même allait y assister. Il devait faire bonne figure.
Arrivant au coin chaud, Okum prit un journal et un petit plat pour déjeuner. La nourriture trouvait le chemin de son estomac tout en lisant son journal. Les nouvelles habituelle, les mêmes qui recherche les mêmes choses. Puis il tomba sur le communiqué. La surprise qu'il eu quand il vit le Surintendant s'enlever son titre. Mais le choc fut plus gros quand il arriva au bas de la page. Lui? Et bien il ne s'attendait pas à une telle récompense. C'était un honneur pour lui de protéger les citoyens et l'impératrice et maintenant il aurait le titre. Une belle journée s'annonsait.
Le templier alla faire sa ronde tout de même, mais gageons que le paladin enverrait une missive à Monsieur Bolton.
Post by Saevan Al Kazar, AdM - January 14, 2012 at 5:31 AM
Loin de tout le vacarme, assis sur le rebord de la fontaine des jardins impériaux, Saevan était d'un silence allarmant. Les nouvelles lui étaient venu au oreilles sans qu'il eu a se battre pour, il conservait son titre.
- Pourquoi m'épargner alors que vous ne vous épargnez pas Thomas, je ne vous comprendrai jamais.
Après avoir laissé échaper ce murmure, le Chevalier se leva, bien décider a mettre en oeuvre ce dont il avait discuter avec le Surintendant deux jours plus tot.
Post by Adalard Dranem A.K, OdS - January 14, 2012 at 6:24 AM
Le Gardien de l'Ordre mit plus de temps que les nouveaux nobles, ou les anciens, avant d'être au courant de ce décret tout particulier. En effet, c'est un jeune acolyte qui vint le voir à la course avec le papier en main. Celui-ci était très curieux de ce genre de nouvelles, et Dranem aussi, ne le cachons pas. Ce dernier, néanmoins, n'avait pas trouver le temps de s'informer et cela lui était sortie de la tête. Le paladin était entrain de nettoyer son armure et d'aiguiser ses nombreuses armes, au Temple, quand le jeune homme est arrivé vers lui à la hâte en brandissant bien haut la copie du décret qu'il détenait.
- Gardien! Gardien! Vous allez être content, regardez!
Dranem releva donc la tête vers le jeune en ne cachant pas son amusement face à autant d'excitation, il n'eut pas besoin de lui demander que l'acolyte lui expliquait déjà ce pourquoi il l'interpellait.
- Lisez, vous allez voir. Le templier Ekundil est maintenant chevalier ! Vous devez être fier de lui ! Avait dit le jeune en tendant le papier à Adalard.
- Voilà une excellente nouvelle, oui, je le suis depuis longtemps, fier de lui.
Il posa ses yeux d'un vert clair sur le papier et le lut attentivement, son sourire naturel se dissipa quelque peu, bien qu'à la ligne où Okum était nommé Chevalier, son sourire lui revint l'espace d'un instant, visiblement il était heureux pour son confrère.
- Quelque chose ne va pas, Gardien?
- Lisez mieux, Gregory. Shandri est défait de son titre, et c'est elle qui le mérite le plus dans cette liste.
Il remit le papier au jeune homme qui porta un nouveau regard à celui-ci de façon plus sérieuse. En effet, il avait passé la section où les nobles sont déchus de leurs acquis.
- Mais.. elle va le ravoir, elle a plein de projets !
- Oui, très certainement, mais il s'agit malgré tout de manipulation et d'humiliation. J'ai de la difficulté à supporter que l'on fasse cela à mes confrères, et consoeurs.
- Le Surintendant s'est enlevé tout ses titres à lui aussi, n'est-ce pas une preuve de bonne foi?
- Vous avez raison, néanmoins comment aurait-il pu retirer les titres de noblesses de ceux qui ont été absent pendant son absence, sans perdre une certaine crédibilité? Il juge visiblement son rôle de Surintendant plus important que son titre de Duc, avec raison. Il n'avait pas le choix d'ainsi faire, d'une certaine manière.
Le jeune homme ne sembla pas tout de suite comprendre, après tout il y avait des rouages dans la politique qui demeurait un peu plus complexes que d'autres. Un silence dura un petit moment avant que Dranem n'enchaîne.
- Je vais me retirer, réfléchir à tout cela. Je suis curieux de l'effet que ça aura sur Systéria.
Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - January 14, 2012 at 6:45 AM
*Au manoir d'Orbrillant, une demoiselle était enthousiaste, une autre, plus qu'incertaine. Devinez laquelle est laquelle. *
-Mademoiselle Selaquii!
-Quoi?
-Avez-vous vu, vous serez faite Baronne.
-Nous verrons, Mademoiselle Maxine.
-Mais... est-ce tout ce que cela vous fait? Certains donneraient jusqu'à leurs enfants et tous leurs avoirs pour un tel titre.
-Je ne sais que trop bien. Je n'ai pas envie de susciter de vaines jalousies, je préfère me consacrer à des projets, créer, plutôt que de me jeter dans la gueule du loup, pour une récompense méritoire dont beaucoup diront que je ne mérite pas une parcelle. Mieux vaudrait sans doute que je laisse ces postes à ceux qui les convoitent.
-Vous voulez dire?
-Que je dois encore réfléchir, quant à connaitre les motivations de la Surintendance et de la Couronne, en tentant de m'attribuer ce titre. Et que je dois consulter quelques personnes. Ensuite, nous verrons si j'accepte ou décline le titre en question.
-Déclinerez-vous ce titre, cet honneur, on vous le reprochera toute votre vie.
-On sera aussi acerbe envers moi si je l'acceptais.
Post by Mavolio Bolton, cp - January 14, 2012 at 12:18 PM
Ils s'agitaient comme des petits puceaux, le jeune Bolton pratiquait ce que faisait son père, l'observation.
Finalement, ses avis ne lui semblaient pas foncièrement mauvais, ceux qui avaient été déchus, s'en étonnent, bougent à présent. Ceux qui avaient été nommé, suscitaient de la jalousie de la part des dégoûtés, qui délient enfin leur langues.
Mavolio ne ferait pas partis de la cour, il observait des hauteurs du manoir, à la manière de Thomas depuis sa tour. Il n'aurait pas l'obligation de côtoyer ces femmes immondes aux rouges à lèvres glacés. Il n'aurait plus à se soucier des lettres à répétition au manoir, de celles qui, effarouchées auraient pensé avoir un titre en le courtisant. En parlant de courtiser... Une certaine personne reçu une missive, les mots discrets sur le papier, une invitation officielle pour dans deux jours au temple.
Mais au final, le cour des choses reprendraient, ceux avides de pouvoirs iraient encore s'égosiller comme des petits oiseaux perdus sans leur mère. Et les courageux dans tout ça, continueraient leurs routes malgré un titre, malgré un jugement.
Rien ne changeait en Systéria, toujours les même querelles, les même personnes dont émane cette aura puissante de mécontentement, alors que de l'autre côté les bonnes personnes se voyaient s'entourer petit à petit de plus en plus de fruits gâtés.
Père,
Je trouve cela courageux que vous ayez renoncé. Je ne crois pas que beaucoup se rendent compte du sacrifice dont vous faites preuve. Père, s'il y a bien des mots que je n'ai osé dire jusque maintenant dans mes missives, c'est bien que je vous aime. J'ai des projets importants à vous soumettre, j'apprécierai vous rencontrer au manoir, dans la plus grande discrétion.
Mavolio.
Etait-ce une simple déclaration d'affection ou y avait il autre chose de caché derrière cette preuve, dont peu de personnes ce seraient permis de faire? A Thomas de juger ceci.
Post by Thomas Bolton, Emp - January 14, 2012 at 4:03 PM
Les réactions face aux résultats de l’enquête du Surintendant furent nombreuses. Certains étaient satisfaits, d’autres mécontents. Il y en avait même qui éprouvaient une singulière frustration. Peut-être était-elle justifiée. Quoiqu’il en soit, les changements n’étaient pas prêts de s’arrêter. Aussi, dès qu’une nouvelle élite fut intégrée au palais, le premier ministre commença à réassocier les guildes à l’ensemble des décisions qu’il allait prendre ou sur lesquelles il fallait statuer. Une série de missives, documents furent envoyés peu après que la ville se soit endormie. Les réactions arriveraient sans doute au petit matin…
« Je suis perplexe, monseigneur. Vous vous êtes retiré votre titre de duc, vous n’êtes plus maintenant qu’un simple citoyen. Et maintenant, vous vous privez d’un pouvoir unilatéral en réassociant les guildes à tous les processus décisionnels que vous auriez pu instaurer seul. », lui confia Cressen, vers minuit, après que les deux hommes eurent achevés leurs dernières tâches de la journée.
Thomas Bolton ne répondit pas tout de suite, prenant le temps de bien choisir ses mots avant de lui répondre. Enfoncé dans son fauteuil, les bras croisés, sa position était légèrement négligée et beaucoup moins protocolaire qu’à l’ordinaire.
« Je ne pouvais me contenter de demi-mesures, Cressen. Qui plus est, je vous rappelle que je n’ai jamais eu pour habitude de gouverner seul. Il y eu d’abord le Conseil des Ministres, puis le Collège des Guildes. Je ne vois pas l’intérêt d’imposer seul mes vues à l’Archipel. », expliqua le zanthérien.
Le subalterne fronça les sourcils, mais ne battit pas en retraite.
« Mais pourquoi ? Le pouvoir absolu serait bien plus facile pour gouverner. Regardez l’Impératrice, regardez le Saint-Empire. Une volonté, une décision. Les choses sont beaucoup plus simples. »
Un sourire amusé se forma alors sur les fines lèvres pâles de son maître.
« Il y a sans doute une certaine simplicité dans le pouvoir absolu, mais il s’accompagne d’une multitude de problèmes. Et je ne vois dans ces problèmes qu’un moyen de briser la précieuse mécanique que j’ai souhaité assembler ici. »
Le choix des mots était pesé et soigneusement calculé.
« Certes, la multiplicité des décisionnaires rend toute gouvernance plus complexe, mais paradoxalement, cette complexité simplifie certains problèmes. »
C’était à n’y rien comprendre ! Le secrétaire particulier essayait de voir où son maître voulait en venir, mais avec quelques difficultés à cerner l’idée. Il prendrait sans doute du temps pour méditer ce bref échange…
« Maintenant que tout ceci est accompli, les guildes et moi-même pourront alors reprendre notre travail. Bien le bonsoir, Cressen. »
Et l’ancien duc retourna dans ses appartements. Sans doute serait-il convoqué chez le comte Gremory ou auprès de Sa Majesté pour obtenir quelques explications sur le dernier décret. Il était prêt, une fois encore, à s’exposer pour défendre certaines de ses idées…
Post by Maegor Recaedre - January 19, 2012 at 10:26 PM
En franchissant à cheval l'imposant portail du Palais, Maegor se sentit mieux, affranchit. Il ne s'était pas fait porteur des soieries et des velours qui témoignaient habituellement de sa richesse. Non, c'est à un Baron au style diamétralement opposé à celui de l'ancien Chancelier que vint un quelque palefrenier quérir la monture. Habillé en voyageur, ce qui pourrait sembler malséant quand on connaissant la nature de sa visite au Palais, il y pénétra et, après avoir su jouer de son influence pendant pas moins d'une heure, avait trouvé le moyen de se retrouver dans le couloir menant au bureau du Surintendant. Le couloir était luxueusement meublé. Des tapis Bréguniens jonchaient le sol et, dans un angle, un paravent sculpté des archipels T'sen. Aux murs étaient suspendus des tapisseries de Medelia, d'Exophon et de cette autre province dont, pour une obscure raison, le Baron n'avait cesse d'oublier le nom. Il savait, pour l'avoir visité, que ce riche décor contrastait majestueusement avec la sobriété du bureau dans lequel il s'apprêtait à entrer quand devant lui se dressa un dernier obstacle..
« Monseigneur Recaedre, on m'a avertit de votre visite fortuite. Je crains néanmoins que monsieur le Surintendant ne dispose d'assez de temps pour vous recevoir.. », s'empressa de dire, dans un souffle, le secrétaire du sombre Zanthérien.
« Les dieux vous ont exaucé, Cressen, je dispose d'aussi peu de temps que monsieur le Surintendant. »,* répliqua le Baron qui, sans stopper sa marche, contourna le secrétaire. Cressen avait toujours fait preuve de bonhomie et Maegor ne pouvait s'empêcher de croire qu'aussi secondaire était son rôle dans l'histoire de Systéria, il y était indispensable.*
Le sorcier aux yeux d'émeraudes referma derrière lui avec une force mesurée, suffisante pour laisser deviner que l'entretiens serait bref et assez feutré pour ne pas être provocant. Puis il vint se planter devant le bureau du Surintendant sans s'asseoir et annonça..
« Monsieur Bolton, je quitte pour Briganne. Le Mantel d'Or mouille à l'amont, voiles ferlées et rames en bernes dans le clapotis, n'attendant plus que moi. Je souhaitais venir régler en personne tout ce qui touche à mon expatriation, car je ne compte plus répondre de la Baronnie Recaedre. »
Et il attendit.
Post by Thomas Bolton, Emp - January 19, 2012 at 11:23 PM
Le Surintendant était en train de s’entretenir avec un notable de la cité lorsque Maegor Recaedre entra en bravant toutes les permissions. Le premier ministre fixa sur cet hôte inattendu son sempiternel regard sévère. Son interlocuteur, lui, ouvrit grand les yeux et le fusilla du regard, visiblement mécontent de se trouver dérangé dans l’explication de ses multiples doléances. Doléances qui auraient toutes été rejetées en raison de leur extravagance (déplacer la maison de son voisin, rogner sur le parc du tribunal pour agrandir la route, demander à Gardtalang de faire moins de bruit en respirant, autant de choses absurdes ou impossibles à accomplir…).
« Vous pouvez nous laisser, maintenant. », répondit le Surintendant en fixant le notable, qui fixait Maegor.
Le bourgeois, ayant mal compris, attendit que l’ancien chancelier prenne la porte. Quelques secondes étranges s’écoulèrent ainsi, jusqu’à ce que l’ancien duc ne décide de reprendre les choses en main.
« Vous, monsieur Vicard. Disposez, je vous prie. », réitéra-t-il d’un ton poli mais qui ne souffrait aucune contestation.
L’homme grommela, voulut émettre des protestations, croisa le regard du premier ministre et finalement se ravisa avant de repartir.
« Vous avez conscience que même avec un titre de noblesse vous n’êtes rien là-bas pour la simple raison que vous êtes systérien, baron Recaedre. », commença-t-il doucement.
Avant que son interlocuteur n’ait pu répondre, il leva une main impérieuse pour lui imposer le silence.
« Vous avez tant de choses à fournir à la Confrérie et à cette cité. Pourquoi vouloir refuser un avenir qui, s’il n’atteint pas les sommets de l’Etat, se révélera brillant ? »
C’est après cette question qu’il se mura dans un profond silence, laissant à l’intrus l’occasion d’y répondre…
Post by Maegor Recaedre - January 21, 2012 at 2:36 AM
La réaction du sieur Vicard soutira un sourire au baron. Il avait une fasse anguleuse, des yeux percants, une bouche mince et dépourvue de lèvres, d'autant plus propice aux grimaces rêches. Non, ces gens ne lui manqueraient pas. Maegor, maîtrisant sa véhémence, laissa soins au Surintendant de le faire dégager. Le bourgeois congédié, le sorcier aux cheveux d'or lui adressa un sourire lourd et sens alors que le notable, à défaut de mieux, eut la bonne grâce de rougir et de quitter.
Il ne s'attendait pas à ce que Thomas le retienne et s'était préparé aux avertissements du Zanthérien. Il prit de longues secondes à répondre.
« Trop longtemps je me suis affairé à faire ce qu'on attendait de moi, à ressembler à Mundus Recaedre. Et il aura fallut que je grimpe jusqu'au sommet de son perchoire pour réaliser que je ne souhaite pas cette vie. » Le masque était tombé, et cet excès de franchise, inhabituel aux échanges entre les deux pourtant membres d'une même famille, pouvait laisser deviner que la décision de Maegor était prise. « Pour y avoir vécu dix-neuf ans, je peux affirmer connaitre la mécanique du Saint-Empire. Et je sais ne pas être là-bas davantage que ce que j'étais lorsque je suis arrivé ici. Néanmoins, l'or reste l'or, et cela même un Brégunien ne saura le nier. Ainsi, je vous présente mes adieux. Si il est un quelque document qu'il me faille remplir pour officialiser mon départ, je vous serais gré de me le soumettre céans. »
Post by Thomas Bolton, Emp - January 22, 2012 at 10:06 PM
Le Surintendant attendit patiemment que le baron trouve ses mots, puis qu’il les verbalise. Il l’écouta alors respectueusement, ne l’interrompant pas, comme il avait l’habitude de faire avec la plupart de ses interlocuteurs. Lorsqu’il eut terminé, le premier ministre hocha gravement la tête.
« Je comprends vos raisons qui sont signes d’une profonde introspection, aussi ne m’y opposerais-je point. », annonca-t-il alors.
Thomas se renfonça alors dans son siège, croisant les bras et les jambes, braquant sur son beau-fils son regard toujours aussi sévère.
« Cependant, vous oubliez qu’il n’y a pas qu’une seule place pour vous à Systéria. Ce pays, contrairement au Saint-Empire, vous offre la possibilité de créer la place que vous souhaitez occuper. Là-bas, tout votre or ne vous achètera jamais l’estime de votre prochain. Jamais. »
Son ton était dur et incisif, mais il ne faisait que transmettre la vérité. Ou tout du moins la sienne. Il fixa Maegor encore quelques instants avant d’acquiescer silencieusement.
« Néanmoins, je perçois votre détermination. Vous pouvez quitter Systéria sans aucune formalité. J’annoncerai le retrait de votre titre sous peu. »
Il se leva alors en s’aidant de sa canne, boitilla jusqu’à la porte pour inviter son hôte à quitter la pièce, mettant fin à l’entrevue. Evidemment, le baron pourrait réagir une dernière fois…
Lorsqu’ils en eurent terminé Thomas lui glissa un dernier mot.
« N’oubliez pas qu’une place vous sera toujours réservée à Systéria. »
Puis il referma la lourde porte de fer…