La fureur du dragonet
Post by Hakubo, Maeda - February 9, 2012 at 6:30 PM
Que donc serait l'homme qui, errant seul sans repère, serpenterait à l'égal d'une hydre les hautes herbes de la vie citadine ? Qui espérait donc être celui des profondeurs, l'aveugle d'une société perdue ?
Non...
Non, cette créature, plus animale qu'humaine, ne saurait n'être que peine et misère. Le voilà, l'homme en contradiction avec lui-même, celui qui croirait sottement, union de deux êtres, pouvoir vivre de son propre battement. Car si tous étaient voleurs, qu'y aurait-il encore à voler ? Si tous étaient meurtriers et menteurs, qui donc pourrions-nous tuer, à qui mentir ?
Il existait bien un mal en cette portion du dessein, et celui-ci s'appelait déshonneur. Déloyauté envers sa propre âme : qui donc saurait être plus impie ?
*Le vent porte les fleurs en un doux matin de printemps. Le clocher avait sonner trois fois, appelant ses fidèles à venir se nourrir de son coeur vibrant une nouvelle fois. La cité, cage de plusieurs perspectives, était bruyante, les rues bondées. *
- Où va mon fils ? Ne termine-t-il pas la ronde aux côtés de son père ?
Le cheval d'un brun rougis s'était éloigné, percevant l'appel de la cloche comme le cri de son maître.
- Pardonnez, Père. C'est l'horaire de l'Ordre, elle y est encore habituée.
Le regard du chef, deux yeux sévères qui inspiraient la droiture, se posèrent sur l'animal qui suivit le commandement du jeune cavalier.
- Ainsi, vous désiriez me parler, Père ?
Maintenant sortis de la grande ville, en direction vers le port, les deux hommes immobilisèrent leur monture. Le vieux guerrier, maintenant Capitaine, pris un instant pour humer l'air qui s'était épicée d'un sel odorant typique de Systéria.
- Hakubo, mon fils. Je t'avais dis, quand je t'ai fais l'honneur d'être de ma famille, qu'il te faudrait un jour prouver ta valeur.
*En homme loyal, le sergent abaissa la tête pour acquiescer avec respect : il n'oubliait jamais un serment. *
- Cette heure est venue. Loin d'ici, sur la terre natale de notre clan, sur l'île même où tes ancêtres ont établis leur règne, un imposteur s'est accaparé du trône...
- Vous voulez que j'assassine votre oncle ?
Le vieux Maeda leva la main pour impérieusement exiger à son interlocuteur qu'il fasse silence. D'un oeil dur, il jugeait le jeune adulte.
- Non, tu ne reviendrais pas en vie et tu ne le tuerais sans doute pas, ça ne vaut pas la peine. Non, vois-tu, mon oncle a fait assassiné, les uns après les autres, les anciens vassaux de ma famille qui refusait son règne pour installer d'autres au pouvoir. Tous ceux qui collaborent avec mon oncle sont des traîtres. Si un jour tu veux venger l'honneur de ta famille, tu devras avant tout te débarrasser de ses amis les plus loyaux.
Il sortit un parchemin de sa poche et le déplia. C'était le croquis du visage d'un vieil homme, visiblement un noble. Sous le dessins, un nom : Yamato, Kuda