Rêve d'Ether et de conflits.

Rêve d'Ether et de conflits.

Post by Elrog Minh Yu - Mort - - February 15, 2012 at 1:55 AM

*Rêve d'Ether et de conflits. *
*Au sein même d'une bulle hors du temps. *

Le ton est donné, la terre tremble comme si un géant sorti des enfers marchait à vive allure. Un peu partout tout près des cratères causés par les éclats, des petits morceaux de terre roulent doucement avant de rejoindre le sol et de s'éparpiller sans bruit. Les portes subissent le premier impact sans broncher, un cri d'assaut se répercute contre le mur et à nouveau l'impact ébranle les murs de la cité. Derrière l'engin de guerre monté sur roues dépassant la taille de deux hommes, tous les guerriers sont enfouis dans leur armure, dans leur esprit ils découpent déjà des membres, pour l'honneur de leur clan pour l'honneur de leur nom, pour les anciens, pour leur famille.. et soudain les portes cèdent....

C'est comme une vasque d'huile qui tombe, une vague épaisse et visqueuse qui engloutit tout ce qu'elle touche, une masse d'armures de toutes les couleurs, de toutes les matières ou presque, certaines sont neuves, certaines sont abîmées mais tous se ruent à l'assaut, hurlant le nom de leur famille, un cri qui figent certains adversaires sur place. La vie et le combat font leur œuvre, la mort passe entre les groupes, traçant des arcs de cercle avec sa faux dans les rangs des combattants, passant en revue les nouveaux arrivés aux cieux, moissonnant les âmes comme on peut le faire aux mois les plus chauds de l'été. Le repos arrive plus tard, quand au centre de la ville on essuie ses lames, qu'on les glisse dans les fourreaux et qu'on détaille avec plaisir le visage de ceux à coté de qui on a combattu. Il arrive que l'on esquisse un sourire, que l'on soupire d'aise ou encore que l'on passe une main gantée sur le visage de l'autre pour lui enlever le sang qui barre sa face. Les combats sont durs mais c'est un plaisir que de sentir ses muscles se durcir à l'effort, de sentir la sueur couler le long de ses temps, parfois même un plaisir à la sentir s'infiltrer à travers les sourcils pour tomber dans mes yeux verts. Mon souffle est court mais chaud comme celui d'un animal de mythologie, si je pouvais je cracherais des flammes pour voir mes ennemis disparaître en cendres..

Je suis la, posé au milieu d'un rêve de combat, comme j'en fait toujours, plus vraiment réel mais pas vraiment mort, vacillant dans l’éther, à la limite de perdre la raison... Qu'arriverait t'il si dans l'un de mes rêves je venais à passer de vie à trépas ? Meurt t'on une seconde fois lorsque l'on n'est plus vraiment ?

Je me redresse, drapé dans mon rêve, mon regard heurte la barrière des fortifications que je fais écrouler d'un geste de la main. Dans mes rêves je puis le faire, dans mes rêves j'ai un navire au loin qui m'attends, l'ancre jetée et sur le pont des formes qui m'observent. Je reconnais ma mère dans le kimono blanc qu'elle portait à mon départ du domaine, elle tient dans ses mains un lys blanc qu'elle a entouré d'une belladone nouée. La mer est calme, le reflux de la marée presque inexistant, tout comme l'action dans ma coquille vide d'ou je suis protégé de tout.. même de moi même..

Petit singe tu m'a proposé une vie loin de celle ci, un début, une naissance à nouveau.. je te déteste pour cela et j'en viens à me poser la question de ma volonté finale. Vivre ici n'est pas vivre, mourir n'est pas une alternative mais quand je repense à brégune, je repense à ma tombe... noire comme l'était mon être, je repense à ces boucles de sanguine et à cette impératrice cybelle qui m'a mené à la mort.

La lame que je porte glisse le long de mon coté, se verrouillant doucement dans son fourreau et tout autour disparaît doucement, comme un mirage à l'approche du marcheur, je suis seul cette bulle que j'avais fait préparer pour m’accueillir et qui semble m'absorber petit à petit avec le temps. Plusieurs choses me manquent, le thé vert, le regard de ma mère, l'odeur de ma douce, la parole échangée, l'art manipulé avec plaisir, le sang et les cris, tout ce qui fait l'essence même d'un guerrier...

Mes songes me ramènent au domaine par une nuit d'orage, c'est un lieu parfait pour prendre des décisions, je m'assied devant une tasse de thé et ma tenue de combat a disparu pour laisser place à un kimono de soie. Au loin dan un autre plan une pensée vient troubler tous ceux qui la perçoivent encore...


Post by Sakamae Nakaki, CP - February 17, 2012 at 5:33 AM

Les yeux bridés de la jeune femme s'ouvrent subitement.

oooooooOOOOOUUUUUUAAAAIIIIIIIIIIIINNNNNNNNNNnnnnnn !

Et ça recommençait. Son adopté temporaire hurlait son besoin... de chaleur, de faim, de mal d'amour. Surtout, à la recherche d'une mère.

Mais voilà qu'en se levant du lit, la toute T'Sen mit les pieds sur des tatamis. La lumière tamisée, de l'encens.

oooooooOOoOOOOOOOUUUUUUUAAAAIIIIIINNNNNNNnnnnn !

Le pied d'un lit, elle tombe, accrochant un bras au passage. Le bruit d'un râlement, non, davantage un sursaut. L'homme dans le lit s'était fait réveiller de manière abrupte. Coincée dans un drap, dans sa tenue de nuit. Ah, vous espériez un détail croustillant ? Encore un pas, l'odeur du thé. Une silhouette assise en tailleur.

oooooOOOooooOOOOOOOUUUUUUAAAAAINNNNNNNnnnnnn !

Bon sang que cet enfant est bruyant ! Sakamae jurerait qu'on peut l'entendre même par delà les plans, jusque dans le plus profond des songes. Elle et ses trois rangées de cernes cherchent à s'extirper de l'appel, elle a des responsabilités à remplir.

Le bruit d'un soupir, son nom qui résonne en écho. La voix de Mavolio se mue et se transforme, comme si elle devenait celle de ce parasite. De cet Elrog.

Saka... Saka...ma...mae...mae...mae...

...mae...maaOOOUUuuuuuAAAAIINNNNN !!!!!

Un sursaut, son corps secoue doucement.

Sakamae ! Réveille-toi.

Debout, plantée devant le bébé, elle se réveille officiellement. Si elle était celle que l'esprit tentait de rejoindre, il devrait se faire plus clair la prochaine fois...


Post by Elrog Minh Yu - Mort - - February 18, 2012 at 12:02 AM

*Cris muets dans un royaume sans sujets. *
Supplications et Minh Yu ne sont pas du même plan.

http://www.youtube.com/watch?v=rPsL2WVhFCc

La lame trace un trait dans l'air, le nuage de vapeur se sépare en deux parts égales et disparaît doucement dans l'air ambiant, la gorge du combattant suit le même chemin et le liquide vermeil s'écoule sur le tatami qui se dépêche d'absorber celui ci, le soleil est haut dans le ciel et les traits lumineux tracent des arabesques dans la pièce.

Je frappe dans mes mains et le combat disparaît, le vainqueur, le vaincu, les spectateurs, mon thé, ma pièce de repos se transforme en lieu que je connais, une demeure en bordure du fleuve. Terminé ce rêve qui était censé m'apaiser et qui n'est parvenu à rien.De la main gantée de mortine je heurte l'aquarium qui contient un poisson dont l'age doit égaler le mien et celui ci se jette sur la vitre comme à son habitude. Je m'avance doucement vers le jeu d'échecs posé sur la table basse, je m'y assied et détaille les pièces.. La reine.. le fou.. les pions.. tous me semblent posé avec une minutie impossible à recréer. Mes mains se joignent devant ma bouche et je respire doucement, me concentrant. Aussitôt les contours du bâtiment s'estompe, les couleurs se fanent pour virer au gris, pour virer presque au noir, dans les nuances sombres. Je ne suis plus dans la maison, je suis dans une cave, dans un endroit glauque ou l'odeur de la nuit et de l'humidité vous prends à la gorge. Mes pieds nus marchent dans les flaques d'eau croupie mais je ne ressens pas ce froid ni cette humidité. Mes pas m'amènent au centre d'un pentagramme, il faut que je sorte d'ici, cette prison dorée n'a plus cet effet apaisant que je lui ai connu, depuis que le petit singe m'a fait cette proposition.. depuis que .. je secoue la tête pour en faire partir ces pensées. Mon corps serait perdu, mon esprit pas.. je recommencerais tout cela.. et je ..

Un petit craquement se fait entendre, les ingrédients que je porte dans ma pochette disparaissent dans un petit bruit typique d'une incantation et je disparais dans une forme éthérée, la forme que j'apprécie le plus, celle qui ne m'oblige pas à me concentrer sur mon apparence, sur cette chose qui ici ne veut rien dire... J'incante, je formule mes vœux mais je sens ma force se tarir.. peut être ne suis je plus rien, peut être me suis trop épuisé à générer mes songes pour communiquer avec les autres. Il y a de quoi perdre la raison, elle m'a semble t'il quitté à plusieurs reprises lors de mes incantations mais je souhaite tellement faire passer ce message que j'en perds presque la forme éthérée que j'ai revêtu tellement mes appels se font forts.

Dans un autre plan mes rêves, mes sentiments, mes morts, mes défis ne parviennent peut être même pas à quitter ma pensée... Si c'était le cas ? Que ressentirais celui ou celle qui les recevrait ? La pensée la plus forte serait celle de la tristesse, la lettre provenant de Systéria, ornée du blason de l'empire en guise de cachet et qui annonce la mort de son père, qui lui annonce la mort de celui dont il est le descendant, un forgeron de renom, un homme dur mais fort qui priait le dieu de la guerre autant qu'il se croyait impossible à tuer. Plusieurs sentiments viendraient s'y mêler ensuite, de l'amour, des paroles échangées, des nuits partagées à l'ombre des fleurs, un paquet d'eucalyptus porté dans une pochette pour que l'air soit moins difficile pour les poumons blessés, des incantations encore, des incantations partagées lors des sessions de l'académie invisible, lors des fêtes dans l'auberge au sud de la cité dans le quartier du port, de ces moments partagés et du soin de celle qui lui avait offert la vie, sa maison, son lit même... ensuite.. Isuki.. la guerre, le carnage, St elisa et les avancées dans la médecine que la guerre lui avait permis de faire, je hurle, j'envoie mes pensées partout autour de moi, puisant dans mes ressources jusqu'a m'en faire peur moi même.. Des mots parviennent peut être en plus des sentiments, des sentiments..

*« Petit Singe, Sakamae ! sors moi d'ici.. fais moi sortir d'ici. Maintenant. J'accepte ton marché. » *
*Je me détestais, je me haïssais de le déclarer comme cela.. Tout cela.. Si seulement cela parvenait à traverser le vide des plans... tout cela était transmis. Impossible pour moi de savoir à quelle force c'était transmis. Impossible de savoir si cela n'était qu'un murmure dans une pièce calme ou un cri de douleur dans l'oreille à chaque instant. Cela ne lui importait que peu.. je voulais quitter cette prison dorée au même sens que j'avais voulu me la créer pour être à l'abri de tout. *

*Une pensée me parvint une fois encore, la vision des mages de Brégunne, la vision d'une incantation qui me fait prendre feu, qui me réduit en cendre, mes mains sont nouées dans son dos et il ne me reste plut qu'a hurler ma douleur avant de disparaitre en cendres.. alors je hurle.. Comme si je mourrais une fois encore ... dans l'oubli total.. dans ma bulle.. dans mon royaume.. Dernière pensée, une plage, une jungle et des corps sur la plage.. De la haine en grande quantité.. mais qui sait si ce sentiment n'est pas le plus fort d'entre tous ? *


Post by Mavolio Bolton, cp - February 18, 2012 at 12:48 AM

Le feu de cheminée réchauffait la pièce dans laquelle les deux tourtereaux passaient leur première nuit. Une nuit romantique? Peut être pas à ce point là. Chacun était fébrile de partager ne serait-ce qu'un pan de couverture, de sentir leur chaleur humaine mutuelle, sans avoir à se toucher. Elle s'était glissée sous les draps et l'avait prévenu de son somnambulisme. La couverture enroulée autour d'elle la métamorphosait alors en un maki amélioré que le jeune bolton entourait de son bras: pour l'emprisonner? C'était un premier réel contact entre eux qu'ils avaient, après la nuit tombée. Leur premier moment d'intimité si mince soit il.

Lucard dormait à côté, le nourrisson avait été enveloppé dans de la fourrure polaire venant directement du grand nord. C'est que, malgré tout, ils en prenaient soin, même si parfois ils l'oubliaient un peu, comme la fois ou Mavolio l'avait laissé sur sa monture, mais ça, personne ne le savait, si ce n'est vous, qui lisez. Mais vous ne direz rien, n'est ce pas?

Le jeune homme s'endort alors sous les crépitements des flammes. Son rêve était remplit de chaleur et de couleurs, chose qui n'existait plus depuis un moment. Ponctué par les rêves étranges et bien commun aux systériens du moment. Il la sentait s'agiter, son étreinte se desserrait, peut être voulait elle changer de position. Les feuilles d'automne tombent sans fin dans son rêve, provoquant un dégradé de rouge et d'orangé.

Elle s'agite un peu, puis il l'entend tomber, faisant voler en éclat toutes les feuilles d'érables qui tombaient sans cesse. Les fabuleux rêves de Mavolio Bolton, passionnant? Il tourne son regard gris acier sur elle, emmêlée dans les draps, son stratagème avait un peu fonctionné.

"Sakamae ça va?"

Et elle entendait:

"Saka... Saka...ma...mae...mae...mae..."

Il la regarde se diriger vers l'enfant qui dormait à poings fermés, il n'avait qu'à pivoter, étant le plus proche des deux de l'orc. Auriez vous aimé un détail croustillant sur la tenue de nuit de Mavolio? Vous n'en aurez pas, dommage, vous en savez déjà trop.

"Sakamae! Réveille toi."

Sa main vient agripper le tissus léger, frôlant la peau de la T'sen au passage. Deuxième contact de la nuit. Seulement un contact et elle fut sortie de ses cauchemars. Il retrouve une T'sen un peu hébétée qu'il vient prendre dans ses bras pour la remettre au lit. Troisième contact.

Finalement le reste de la nuit se passa sans nouvelle embûche, le parasite devrait attendre la prochaine, ce qu'il n'avait pas tardé à faire. Le quatrième et dernier contact se souhaitait si protecteur, qu'il l'enveloppa lui-même. Lui-même de quoi? De qui? Seule Sakamae et lui-même le savaient. Peut être qu'Elrog finirait par se douter, qu'il y avait de nouveau une barrière à ces divers contacts dans le monde des rêves.


Post by Sakamae Nakaki, CP - February 18, 2012 at 5:32 PM

*« Petit Singe, Sakamae ! sors moi d'ici.. fais moi sortir d'ici. Maintenant. J'accepte ton marché. » *

Il voulait d'abord du temps, et désormais, il était pressé d'entreprendre le voyage. Pourtant, on ne fabrique pas un corps si facilement. Fallait tout au moins commencer par... pratiquer !

Un monde se matérialisa autour de l'esprit du défunt. Il se trouva au centre d'une austère bibliothèque. Les murs étaient tapissés de livres, comme si on les y avait peints, les uns contre les autres. Mais ils étaient là, pas physiquement, bien sûr, puisqu'Elrog entrait peu à peu dans les songes du Petit Singe.

Le monde sur lequel Elrog Minh Yu avait le contrôle s'effaçait peu à peu, et il pouvait commencer à sentir toute l'ampleur du pouvoir de celle qu'il avait hanté pendant une décennie. Elle avait bien réussi à lui cacher toute son évolution. Ou tout au moins une partie.

Au centre de la pièce se trouvait un fauteuil, bordé d'une table de lecture où une lampe à l'huile munie d'un abat-jour reposait. Une myriade de pierres précieuses retombaient en cascade au bas du cerceau du cône tronqué, envoyant dans la pièce un éclairage diffus, peuplée et sélectif. Un livre sur la table, intitulé "La Vie". S'il s'avançait pour en ouvrir le contenu, il trouverait des pages vierges, prête à recevoir une nouvelle histoire. La métaphore n'était pas bien complexe, il en comprendrait bien tout le sens. Mais encore une fois, Elle se dérobait à ses yeux.

S'installerait-il encore une fois dans ce fauteuil, où il avait déjà siégé, dans d'autres songes, à une autre époque...

Allez savoir.

C'est au bout d'un moment que la silhouette d'une femme vingtenaire sortit à même des livres bordant les murs. Les vêtements mêlaient un style elfique avec un typiquement Systérien. Les couleurs de la Pourpre mêlé à un rouge pivoine. Deux longues tresses retombant à la hauteur de ses hanches étaient impeccablement entretenues. Retenues en leur extrémités par un ruban noué, de velours pourpre. Sur le noeud, une broche d'Anar'Idhren d'où retombait la pointe d'une plume de cacatoès d'un rouge vif. La démarche de la personne était discrète et féminine, on ne sentait pas qu'elle cherchait à plaire, plutôt de l'assurance.

"Votre univers s'écroule."

Sa voix, celle du Petit Singe. Version adulte. Il avait devant lui l'avatar même du corps qu'elle portait dans le monde des vivants. Loin d'être déplaisant, moins filiforme que la famille Yu, les mêmes traits bridés, la peau basanée, les taches de rousseur, la bouche en coeur.

"Vous n'avez plus la force de maintenir, et n'avez plus la force de mourir, non plus."

Elle se tourne lentement, vers les livres, offrant son dos, bien que ce soit un euphémisme. Elle pouvait tout voir, c'était SON univers.

"La fabrication d'un corps ne doit pas être une science exacte, vous n'aurez aucun autre choix de patienter à sa réussite. En attendant, vous avez ici suffisemment de lectures pour vous préparer..."

Un autre mouvement, elle se retourne, maintenant cette partie de son esprit afin qu'il ressemble le plus possible à un réel univers, ne pas troubler davantage cet esprit tourmenté. Les mires deux tons de la jeune femme se figèrent sur celui qu'elle avait craint, haït, et désormais prenait en affection.