Les larmes du soleil

Les larmes du soleil

Post by Tourment, GdO - February 28, 2012 at 8:13 AM

Les sabots d'un cheval frappant le sable du Désert de Systéria, une monture expulsant de légères flammes à chaque foulées, son cavalier, couvert par une nuit sans lune, d'épais nuages intimidant et un vent fort, transportant avec lui, de temps en temps, une nuée de petites gouttes, frappant le casque hurlant du chevalier noir.
La chevauchée depuis les ruelles de Systéria fut longue, sans compter la puissance que put déployer une monture comme la sienne, alors qu'enfin se dressait devant lui un oasis, la traque terminait enfin...

C'est à pas lent que le destrier et son maître s'approchèrent du campement de fortune où une jeune femme avait visiblement décidé de s'établir. Les vêtements disparrates étalés au sol, une cape blanche pliée sur une branche, nul doute, la cible était la bonne. Patientant alors, appuyés sur la selle de son cheval, stoïque, une fine lueur bleutée s'échappant de la visière de son casque en nécrolithe.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - February 28, 2012 at 8:19 AM

(http://www.youtube.com/watch?v=BWAhVbayGv4)

Fidèle à ses habitudes volages, la fougueuse continuait ses allées et venues entre le désert et Systéria la pluvieuse dans ses moments les plus troubles. Chaque fois dans un repère différent, elle excellait désormais dans l’art de la vie nomade, s’instaurant dans chacune de ses évasions une tente fort précaire près d’un oasis, le temps d’y passer quelques nuits. Après tout, la vie dans le désert ne demandait pas nécessairement de grandes installations, ni d’un bagage important.

Maintes fois elle avait songé que partir sans vraiment prévenir quiconque lui coûterait de se mettre dans le pétrin... mais comment raisonner une orgueilleuse aguerrie? C’est ainsi qu’elle se retrouva, une fois de plus, seule au monde, les pieds enfouis dans ce sable brûlant; tentation qui jamais ne la quitterait, probablement. Néanmoins, elle garda en tête que son époux devinerait rapidement la raison de sa disparition de la maison.. après tout, c’était chose assez fréquente.

Le cavalier sombre n’eut sûrement pas de mal à repérer sa tente et ses babioles, le tout fort peu organisé. Pire, le tout n’avait absolument rien de sécuritaire. À croire que, réellement, la pauvre insensée n’aurait jamais imaginé ce qui était sur le point d’arriver.

La jeune bronzée n’eut qu’à peine le temps de se couvrir tandis que les sons inquiétants de la monture maléfique eurent tôt fait d’attirer son attention. Elle s’extirpa des eaux en couvrant son corps d’un tissu aux imprimés typiques tout en saisissant fermement l’arc qui traînait toujours près d’elle. Les genoux fléchis et le regard vif, elle se faufila à pas félins entre les quelques feuillages sauvages afin d’observer son visiteur.

Sitôt, un pressentiment sombre s’empara d’elle; peut-être ne retournerait-elle pas si facilement à Systéria cette fois…


Post by Tourment, GdO - February 28, 2012 at 8:20 AM

Quelques minutes étaient passées depuis l'arrivée sur les lieux du Paladin de la souffrance, fixant toujours devant lui, vigilant, en véritable sentinelle. Un craquement léger sur son coté titilla son attention, sans qu'il ne bouge toutefois, attentif aux bruits environnant les buissons et palmiers qui formaient une végétation danse dans cet oasis, pourtant paisible.
C'est au craquement de la corde d'un arc lourd qu'il pivota enfin, interpellé par une voix féminine à l'accent roulant typique des gens du désert.

- "Qui êtes-vous?"

Dit enfin la jeune femme, couverte sommairement par une serviette, la flèche dans son encoche, prête à atteindre sa cible. Sur un ton particulièrement calme, la forme sombre au reflet métallique bleutés prit la parole.

- "Ce soir l'un de nous périra, je suis l'émissaire de la Divine Tortionnaire, le bras armé de sa vile volonté, Tourment Chevalier noir d'Enyde-Mä."

Rien dans l'attitude du Guerrier de l'Ombre ne laissait pourtant présager qu'il fût prêt à combattre, ainsi posté sur sa monture.

- "Pourquoi moi?"

Rétorqua simplement Saeril, semblant étonnée et fâchée pourtant, l'arc toujours bandé en direction de son ennemi.

- "Vos choix vous auront été fatals. Thaar n'était pas votre unique option, l'Ordre du Soleil non plus. Ainsi ce n'est qu'une histoire de foi. Les autres aspects ne seront dû qu'au Chaos qu'engendrera votre fin."

Al Kazar fronça alors les sourcils, avant de rétorquer.

- "Je pourrais vous tuer maintenant, d'une seule flèche... Vous n'êtes pas tombée sur la bonne personne. Partez ou je vous tue."

Les épaules du chevalier noir s'agitèrent dans un bruit métallique dans un rire presque muet qui gagna en intensité de seconde en seconde.

-"Vous aurez bien plus qu'une flèche pour mettre fin à me vie. Je vous en donne trois, après quoi j'attaquerai. Enfilez votre armure, je ne voudrais pas que cela soit trop simple."

Le paladin noir patienta simplement qu'elle s'exécute, attentif toujours à ce quel'environnement pouvait apporter de pire...


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - February 28, 2012 at 8:22 AM

Elle figea l’espace de quelques secondes, toujours à le viser de la pointe métallique de la flèche qu’elle avait encochée avec précision. Elle résista difficilement à l’envie de l’envoyer voler directement dans sa direction, en espérant lui causer le plus grand mal possible. Néanmoins, elle se résigna, à l’idée logique qu’une seule flèche le tuerait difficilement et ne déclencherait qu’une attaque violente sur elle, presque nue, sans défense aucune contre une lame.

Elle fila l’espace de quelques minutes, le temps de couvrir son corps fin de son armure de plaques.. tâchant de contrôler les quelques tremblements dans ses doigts, alors que ses songes commençaient à devenir troubles. Les nombreuses personnes à qui elle n’avait dit au revoir avant de disparaître pour une énième fois, cette ville pluvieuse qu’elle avait finit par apprécier ne serait-ce qu’un peu… Trop de pensées et de « si » en cet instant crucial. Elle refusa de croire que cet inconnu était vraiment venu la chercher, elle, pour mettre fin à ses jours.. aucune explication ne lui venait en tête. Elle osa croire que, si elle savait se défendre un brin, peut-être mettrait-elle fin à ses ardeurs. Une goutte d’espoir qui s’effaça bien vite, une fois son regard porté à nouveau sur cet être noir, de toute part.

C’est ainsi que le doute s’empara d’elle au moment où elle s’armura et où ses pas foulèrent le sable aux devants de l’infâme.


Post by Tourment, GdO - February 28, 2012 at 8:23 AM

Une fois l'armure de la jeune femme mise, tout deux s'observèrent, alors que l'archère bandait une nouvelle fois son arc, en face, le Chevalier noir gardait les bras croisés sur son plastron, patient, immobile.
La première flèche partit à toute allure, frappant le torse de l'adversaire avec une puissance rare, ce qui le fit reculer, presque chuter, poussant un faible gémissement rapidement étouffé par une respiration coupée, il se redressa rapidement toutefois, alors qu'une seconde flèche fila vers lui.

Le choc le fit à nouveau reculer, alors qu'il n'avait que très légèrement bougé la tête pour esquiver en partie le projectile qui vint percuter son casque sans pour autant l'inquièter d'avantage, la flèche plantée sommairement dans l'armure. Et la troisième flèche partit vers lui.
Celle-ci pénétra aisément à travers une faille dans la protection de plaques de Tourment, ce qui lui vallu un soupire rauque de douleur, qui divint rapidement un soupire satisfait.

- "A moi..."

Il fonça rapidement vers l'archère, en quelques pas de courses, son bras blessé bâlant sur son flanc, sa main active dégaina rapidement un kryss d'ombyrique qu'il planta lattéralement dans le bras de l'archère qui en perdit son arc, puis il assèna un second coup dans le creux du genoux de la femme, entre les plaques de mortine protègeant la jambe, ce qui la fit tomber à genoux dans un cri de douleur aigue.

Loin d'être battue, Saeril tenta de se redresser récupèrant son arc le plus vite possible pour planter une troisième flèche dans son adversaire qui déjà se précipitait sur elle, la flèche pénétrant le flanc de l'homme qui entammait un saut, la flèche le coupant dans son élan, c'est du bout de la lame qu'il fit une entaille à la gorge de la jeune femme, qui se saisit dans un soupire douloureux. Elle tenta de décocher une autre flèche, mais dans la précipitation, elle perdit un peu de temps, dont profita son assaillant pour la planter à l'autre jambe, entre la cuisse et le bassin, laissant sa lame s'enfoncer dans la chair de la jeune femme jusqu'à transpercer le membre de part en part. Succomant sous la douleur, la jeune Al Kazar s'écroula dans une grimace lourde de chagrin, alors que son ennemi appela à lui les esprits, refermant partiellement quelques plaies grâce aux visages des damnés entourrant le Chevalier de la Vierge d'une aura verdâtre.

L'humaine se saisit de la flèche tombée au sol après le coup puissant assèné par son ennemi, et dans un geste désespéré, la planté dans le flanc du guerrier qui ne broncha pas, malgré qu'un faible filet de sang semblait couler de sa bouche suite au coup. Il rendit directement le coup, plantant plusieurs fois sa lame dans le torse de la jeune fille, prolongeant ses souffrances encore quelques minutes, les gémissements de douleur de la jeune femme couvrant les prières de son bourreau à la Vierge des douleurs, mettant fin dans l'agonie à la vie de Saeril Al Kazar.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - February 28, 2012 at 8:26 AM

Sa lutte fut acharnée contre son bourreau imprévu, venu souiller les sables de sang, les rendant aussitôt bien moins paisibles qu’ils avaient pu l’être pendant la vie de la jeune archère. Malgré tous ses efforts, ses flèches ne virent pas à bout du puissant cavalier couvert de métal sombre. Son corps, si frêle aux côtés de la forte carrure de son meurtrier, souffrit de nombreux coups, tous plus brutaux les uns que les autres, sans pitié. Pendant l’espace de quelques secondes, une lueur d’espoir traversa son regard vitreux, alors qu’elle vit une traînée de sang couler sur le menton du cavalier noir.. mais elle s’éteignit aussi vite que lui fut asséné le coup ultime.

Ses pensées volèrent d’abord vers son père, qui, probablement, ne s’en remettrait jamais. Son père qui, peut-être, lui en voudrait d’avoir toujours été à ce point désordonnée et si peu stable. Elle pria Thaar de le préserver, plus que quiconque. Puis, elle songea à son époux. Le premier à endurer ses départs fréquents vers le désert, sans même prévenir. Le pauvre ayant dû endurer ses sauts d’humeur et ses états d’âme impossibles. Lui qui, quelques jours à peine avant son départ, lui avait promis de toujours veiller sur elle.. de la protéger du mal. La douleur l’empoisonnerait assurément et, déjà, les remords la rongeaient.

Elle songea à l’état où ils la retrouveraient, tous, si tant son corps ne terminait pas dans un fossé. Elle versa maintes larmes au milieu de ses gémissements de douleur, à l’idée même de la souffrance qu’elle imposerait à ses proches. Maints visages passèrent dans ses songes, à une vitesse effarante; Saevan, Adalard, Aziz.. Brehan, Sherazade.. et maints autres. Tous ceux à qui elle n’aurait pas le temps d’adresser un dernier mot, tous ceux qu’elle abandonnait ainsi, incapable de venir à bout d’un unique adversaire. Elle ferma ses yeux, peinée et honteuse.

Malgré elle, ses forces chutèrent d’un coup, et une froideur lui fit perdre son souffle, l’envahissant de part en part et rayant d’un trait toutes ces images de ses pensées. Tandis que l’assassin se démenait à lui arracher sa vie, ses paupières se fermèrent lentement, lui évitant ainsi de garder pour dernière vision celle d’un serviteur des ombres sadique. Lentement, la douleur quitta son corps inerte et la noirceur vint à surgir, la portant vers cet inconnu mystérieux qu’est la mort.

Nul n’aurait la chance de l’entendre une dernière fois et personne, probablement, ne connaîtrait la source des atroces souffrances l’ayant conduite à sa fin. Pire, peut-être jamais elle ne serait justement vengée, si ce n’est par le justicier lui-même, s’il advenait que, vraiment, il existe et qu’il soit juste.

Une atrocité attendait Systéria; il ne restait qu’à espérer que le monde vers lequel elle venait de quitter serait plus beau que celui où son cadavre serait atrocement exposé.


Post by Tourment, GdO - February 28, 2012 at 8:27 AM

Plus tard en Basse-ville, sur la petite place de la Basse-ville, face à la chapelle de Thaar, crucifiée à un lampadaire, le corps de la jeune femme laissé à la vue de tous, mutilé de coups et de blessures diverses, ensanglanté. Sa cape souillé de sang couvrant son visage mutilé lui aussi. A son cou, un panneau retenu par une cordelette bien simple et commune portait cette inscription.

"Partez ou mourrez.
Le peuple libre de la Basse-ville."


Post by Erkha Delile, AdM - February 28, 2012 at 9:00 AM

La vue du corps attira forcément les regards et, inévitablement les mercenaires de la basse. De retour du volcan, la sergente à quatre bras s'approcha de l'attroupement, y découvrant le corps crucifié. Tout de suite les ordres furent lancés.

-Descendez le corps de là. Identifiez-là.

Les mercenaires n'eurent pas besoin d'identifier la victime, l'un des prêtres de la chapelle reconnu la dépouille. Voilà le genre de chose dont les capes vertes pourraient se passer, assurément, un membre de l'ordre trouvé morte dans leur quartier ... Le sergente ordonna à quelques soldats de transporter le corps afin que les prêtres de la chapelle s'occupent de l'embaumer. La verte s'en retourna vers la moyenne. Une certaine sergente et un certain caporal allaient avoir une très mauvaise surprise en voyant le rapport ...


Post by Shandri Eäm'Arylth, OdS - February 28, 2012 at 9:39 AM

On l'avait réveillé au petit matin... Ou plutôt vers la fin de la nuit. Le petit ewan hurlait de son berceau, non loin du lit de l'évêque, les yeux plein de chagrin. Les frappements sourds et continuels à la porte de sa demeure plongeait Demoiselle dans un second état. Son petit coeur battait la chamade; la peur l'envahissait peu à peu, si bien qu'une fois devant les doubles portes, elle hésita à l'ouvrir, tout son corps avait la chair de poule. Il y avait quelque chose de grave, quelque chose d'horrible, qui se déroulait, là, dehors, et ouvrir la porte allait forcément l'éloigner de son confort et de sa sécurité douillette. Elle ferma les yeux et inspira longuement avant d'ouvrir la porte de son manoir aux hostilités extérieurs.

Le jeune vigile haussa un sourcil en voyant la tenue de nuit de l'évêque. Nous ne la décrirons pas ici, mais nous pouvons toutefois dire qu'il eut l'air décontenancé un moment. Il bredouilla quelques mots, regardant le sol, et dit de manière plus audible :


C'est donc dans l'incompréhension la plus totale que l'évêque arriva sur la scène du crime, escortée non pas par un, ni par deux, mais bien par trois paladins de l'Ordre du Soleil. Une délégation contre l'hérésie, selon le codex de la ville, le droit le plus légitime de l'Ordre du Soleil. Elle entendit Erkah exiger de descendre le "corps" de cette femme si estimée par ses confrères... Son coeur se serra malgré elle, et la jeune humaine lutta bec et ongle pour ne pas s'écrouler en pleurs. Qu'allait-elle bien pouvoir dire à Adalard?

Sa voix tremblait. Elle se racla timidement la gorge avant de reprendre, la tête haute.

Avant que les hommes de l'Ordre du Soleil n'emporte la dépouille, l'évêque s'inclina sur le corps et le recouvrit de sa propre cape immaculée, prononçant une prière empressée, sans doute par respect.

Elle s'arrêta, la gorge nouée, et murmura pour l'un des vigiles présents : Avisez Adalard Dranem de tout ceci... Et... Et son père...


Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - February 28, 2012 at 9:56 AM

La mort de son professeur de peinture
Jamais elle ne s'améliorerait à présent...

Que la lumière perce l'obcurité voilant Systéria ... et qu'elle lui redonne son éclat.

« Grande conseillère! GRANDE CONSEILLERE! »

Le jeune servant de la chapelle n'était même pas encore dans la cour de Sarälondë que celle-ci sortait déjà avec un air ahurit et les cheveux tout emmêlés. Il avait crié si fort qu'il avait du réveiller tout le quartier de l'Ordre à cette heure très matinale... Mais que ce passait-il? Assurément quelque chose d'anormal pour que la paix soit ainsi brisé à grand coup de hurlements.

« Al Kazar, lampadaire, Saëril, basse ville, écriteau. »

« Un mot à la fois, je ne comprends pas. »

« Saëril Al Kazar a été retrouvée morte en basse-ville, devant notre chapelle. »

« Quoi!? »

« Un écriteau nous disait de partir ou de mourir, signé le peuple de la basse! »

« Foutaises! Ralgam'aziel*! »

Le juron elfique qui sortit de la bouche de l'ancienne marquise ne fut compris par absolument personne mais vu la tête qu'elle tira à ce moment... On devinait que c'était loin d'être tendre. De toute manière le juron qui venait juste avant en indiquait également long sur l'était d'esprit de la haut gradée de l'Ordre. La demi elfe s'abaissait rarement à utiliser un tel langage.... Mais certaines situations s'y prêtaient bien. Celle-ci était l'une de ces situations.

C'est seulement vêtue d'une robe de nuit et d'une cape que Sarä arriva en basse-ville devant les hommes de l'Ordre qui s'apprêtait à amener le corps à Sainte-Élisa...Où l'autopsie se ferait.

Qui avait pu commettre cet acte d'hérésie impardonnable?

* Vos yeux ne pourraient pas supporter la traduction.


Post by Adalard Dranem A.K, OdS - February 28, 2012 at 9:56 AM

Trois coups, cinq coups, le paladin ouvrit les yeux lentement, puis il entendit sa porte s'ouvrir de force, sans être brisée. Il descendit les marches de sa maison pour apercevoir un homme encapuchonné, qui portait les couleurs de l'Ordre, et qu'il connaissait trop bien. C'était un de ses agents de terrain, qui apportait certainement une mauvaise nouvelle, avec tout ce fracas. Une émotion vint alors gagner le serviteur de Thaar, une émotion qu'il n'aurait su décrire. Une terrible angoisse le submergea alors que les lèvres de l'homme bougèrent. Lui qui était si confiant, se voyait alors prit au dépourvu face à un sentiment qu'il n'aurait su décrire. Les quelques secondes silencieuses qui durèrent entre les deux hommes lui paraissaient éternelles. Et les mots fatales s’échappèrent de la bouche de l'encapuchonné qui était venu après la demande de Shandri.

Saeril a été tué, en basse-ville [...]

Tout s'écroula, mais il ne devait pas s'écrouler, pas encore. Il devait la voir, même si ça allait être la chose la plus atroce qu'il verrait de sa vie. Il devait la voir car il lui était impossible de le réaliser, de l'accepter. Un faible son s'échappa de la bouche du paladin, alors que son angoisse était tranquillement entrain de se transformer en rage.

- Va veiller sur ma fille... Qu'il ne lui arrive rien.

Le Gardien disparu dans un éclat de lumière, tout comme le Templier encapuchonné. L'un vert la basse-ville, l'autre vers le désert. Il accourut vers la chapelle alors que tout cela lui paraissait impossible, comme s'il vivait un cauchemar éveillé. Ce n'est que lorsqu'il vit les hommes de l'Ordre avec sa femme entre les mains qu'il comprit qu'il ne rêvait pas, que la réalité était aussi cruelle qu'il le disait.

- C'est... ma femme... Partez! Partez! Laissez-là moi..

Ses hommes ne purent pas s'opposer alors à ce que leur disait le Gardien, les deux hommes se regardèrent inquiets avant d'obéir. Ils avaient vus, eux, les blessures qu'elle avait subit. C'est avec une mine maussade qu'ils laissèrent le corps inerte entre les mains du Gardien, qui s'écroula à genou, en tenant sa femme dans ses bras. Dans la boue de la basse-ville, les deux genoux enfoncés dans le sol, sa respiration devenait difficile. Alors que la cape blanche recouvrait encore celle qui fut sa douce moitié, les larmes chaudes du paladin coulaient le long de ses joues, alors qu'il sentait une douleur dans tout son corps. La douleur glaciale de la mort. Les hommes de l'Ordre restèrent près et regardèrent leur supérieur, ne cachant pas leur tristesse, de voir leur ancien entraîneur, leur émissaire, dans cet état. Dans un geste lent et difficile, il souleva la cape, pour voir le visage mutilé de Saeril. Sa tristesse ne s'en vit que grandir, c'était comme s'il se faisait lui-même souffrir. Il vint déposer son front doucement sur celui de sa défunte femme, comme ils avaient l'habitude de le faire en se témoignant leur amour. Cette fois, néanmoins, ce fut dans le silence, que le sang de Saeril vint recouvrir le visage du paladin, se mélangeant à ses larmes. Des larmes qu'il ne pouvait retenir, alors que le silence régnait, alors qu'on pouvait l'entendre pleurer. Le monde autour de lui, n'existait plus à ses yeux.

Adalard resta ainsi plusieurs minutes, peut-être jusqu'à dix minutes, sans bouger. Il releva ensuite la tête, couvert de larme et du sang de sa femme, avant de se lever à son tour, sa femme entre les bras. Il la recouvra de nouveau de la cape blanche, puis sans dire un mot, commença à marcher, lentement. Il allait aller porter lui-même le corps de sa femme, jusqu'à Saint-Elisa, en marchant. Chacun de ses pas était lents, difficile, et souffrant alors que le temps passait, alors qu'il réalisait un peu plus à chaque secondes. Il ne pleurait plus, mais les larmes chaudes continuaient de couler le long de son visage...

- J'avais juré de te protéger.... Je n'en est pas été capable. Je n'ai pas été à la hauteur de mes promesses. Alors, je te jure que je te vengerai, et j'emporterai avec moi ton meurtrier dans la souffrance éternelle. Puisse-tu être heureuse, près de Thaar.

Tels étaient les mots qu'il avait dit, pendant qu'il se levait. Et le reste du trajet fut dans le silence complet. Peu importe ce que les gens lui diraient, il ne les regarderait pas, ne les écouterait pas.


Post by Aziz, AdM - February 28, 2012 at 10:32 AM

Le soleil au zenith, le pied foule le sable chaud.

Seul au milieu de nul part, de toute cette agitation, une silhouette dans le désert entame des mouvements lents et en rythme. Pourquoi lui le savait? Parce qu'il était lié avec ce tourment d'une manière ou d'une autre. La silhouette sombre aurait ressenti la peine et la haine de son démon à la limite de lui donner un malaise.

C'était la règle entre eux:

"La peine que tu m'offres je te la fait ressentir deux fois plus. Nous ne devions pas nous faire de mal."

Tourment avait oublié ce petit Aziz qu'il avait corrompu. Ce petit détail qui faisait qu'il n'était plus si libre que ça. Pas de colère, c'était la règle du jeu à Systéria. Les bras du jeune homme continuent de tournoyer au milieu de ce nul part attirant un serpent des sables. Le glissement de ce corps sur les grains avait quelque chose de sensuel: Il pense à Saeril. Aziz continue sa danse sans s'en préoccuper, l'animal passe sa route, ce n'était pas son heure: Je pense à Saeril.

Puis d'un seul coup il s'effondre et pleure. Les larmes de son soleil qui avait égayé autrefois sa petite vie insignifiante. Son corps se vide de son eau pour elle. Un phénix volant au dessus de lui n'aurait pu voir qu'une petite silhouette recroquevillée, comme une fleur qui fane par manque d'eau: Je pense à Saeril. Tout n'était que sensation. Une caresse qui n'existera plus. Des cheveux noirs emmêlés qu'il ne pourra plus coiffer. Terminé les crises de la jeune femme du désert lorsqu'il lui parlait de femmes. Un point final à cette relation qui fut bien souvent propice aux doutes: amitié, amour? Ah le spectacle était triste, son visage ruisselait de larmes, sa lèvre inférieur tremblait comme celle d'un enfant, comme lorsque son frère avait été retrouvé mort. Une bulle éclate de son nez, cet homme venait de perdre sa dignité, il s'allonge en position foetale, le moment était trop dur: je pense à Saeril.

Ce n'est qu'après un moment qu'Aziz se relève, cela faisait bien longtemps qu'il n'était plus en prison, cela faisait trop longtemps qu'on lui avait interdit de revenir en ville. Il repense à une étoile d'or, son Djinn se baladant dans l'autre monde. Peut être bien qu'il devrait l'y rejoindre à son tour. Mais pour l'heure place au deuil:

Une bouteille de rhum et le meilleur cigare de sa vie: Je n'oublierai pas Saeril.


Post by Okum AkFrur EkUndil, Ods - February 28, 2012 at 5:59 PM

« Grande conseillère! GRANDE CONSEILLERE! »

Le jeune servant de la chapelle n'était même pas encore dans la cour de Sarälondë que celle-ci sortait déjà avec un air ahurit et les cheveux tout emmêlés. Il avait crié si fort qu'il avait du réveiller tout le quartier de l'Ordre à cette heure très matinale... Mais que ce passait-il? Assurément quelque chose d'anormal pour que la paix soit ainsi brisé à grand coup de hurlements.

Le nain qui habitait la maison voisine de la Grande conseillère ouvrit les yeux également. Il sorti de sur son balcon pour mieux voir ce qui se passait. C'est a ce moment qu'il vu un groupe de paladin passé avec l'évêque. Les sourcils froncé il décida de les suivre.

Arrivé sur les lieux il n'eu pas de réaction. Son regard se posa sur l'affiche. Partez ou mourrez , le peuple libre de la basse-ville.

Voyant le Gardien Dranem arrivé et les paladins déjà présent, il ne fit qu'un étude partiel du lieu puis reparti cher lui. Cela ne servait a rien de rester là.


Post by Gardtalang, ind - February 28, 2012 at 6:20 PM

Pour une raison que l'on ignore, une tête dépassait toutes les autres alors qu'une petite foule s'était rassemblée pour observer cette macabre découverte au moment ou l'on retirait le corps sans vie du lampadaire.

Par les orifices de son casque de barbare aux multitudes insignes de Vaerdon, le mastodonte observait la scène à son passage. Derrière son heaume primitif, son expression restait la même quoi que ses sourcils se froncèrent légèrement. Intérieurement, il se parlait.

La guerre sera imminente...

Suite à ces propos dans son esprit, il quittait la scène de son pas lourd et lent qui laissait d'imposante trace derrière lui. Une certaine étoile brillait dans l'intensité de son regard rougeâtre issu de son sang orque. L'ultime jugement de Vaerdon s'approchait.


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - February 28, 2012 at 7:43 PM

La sinistre rumeur n'avait pas tardé à s'ébruiter. Après tout, un corps si célèbre suspendu en Basse-Ville avait tout lieu de semer l'émoi parmi la population.

Ce n'est qu'au matin, lors d'un moment de détente bien mérité avant de s'attaquer aux tâches importantes de sa journée, que la demoiselle apprit la nouvelle.

Assise devant la demoiselle Maxine, à la taverne intérieure du Manoir d'Orbrillant, la petite rouquine avança un pion du jeu d'échec qui les séparait. Avec une moue songeuse, la secrétaire, pour gagner du temps peut-être en décontenançant son adversaire, lança la nouvelle.

Un faible sourire parait les lèvres de Maxine, à ce moment là. La réceptionniste du Manoir avait toujours aimé les ragots, particulièrement ceux du dernier sordide, ainsi, cette passion trop forte pour la rumeur et pour être la première à la colporter l'empêchait de se composer un visage de circonstance.

-Vous ne savez pas, Mademoiselle Selaquii? La fille Al'Kazar est morte, parfaitement : retrouvée crucifiée en Basse, c'est d'un atroce, n'est-ce pas?

*La jeune rouquine arqua un sourcil. *

-La fille Al'Kazar... Laquelle? Les chevaliers Al'Kazar ont de nombreux enfants...

*La secrétaire se renfrogna, ce n'était pas prévu. *

-Eh bien... celle de l'Ordre, là. On l'a retrouvée drapée de sa cape, dont le blanc aurait viré au rouge.

-L'épouse Dranem, donc. Ah.

*Souffla la demoiselle, son visage composé était indéchiffrable. Maxine pinça les lèvres, son adversaire ne semblait éprouver ni joie, ni chagrin, comme si une banalité fut énoncée. Une réaction, en somme, digne de l'annonce du trépas d'une étrangère. Car, après tout, c'était bien ce qu'était la dame Dranem. Maxine repassa à l'attaque, espérant peut-être forcer une réaction de sa supérieure. *

-Cela ne vous fait rien?

-La mort a de drôles de manies, Maxine. Elle cueille au nom de choix que l'on fait, ou au hasard. Prenez par exemple cette quarantaine de citoyens écrasés par des chiffres géants tombés du ciel. L'absurdité de cette mort est telle qu'elle en est navrante. Toutes les morts sont absurdes à ceux qui chérissent la vie, en vérité, bien que la raison nous dicte que le trépas est inéluctable, et que, quoi qu'il en soit, notre temps est toujours compté.

-Et donc...?

*Siffla la secrétaire entre ses dents. La leçon de philosophie ne l'intéressait guère. Comme bien des membres de l'Association, elle préférait demeurer dans le concret. *

-Fruit d'un hasard, ou fruit de choix, cet attentat aura indéniablement des répercussions.

**-Oh? **

Fit Maxine, soudain plus intéressée.

La demoiselle se pencha sur l'échiquier, et cueillit un pion entre ses doigts fins.

-Systéria est un vaste échiquier, si vous me permettez cette allégorie, toute sinistre qu'elle soit. Un échiquier composé comme une figure aux facettes multiples, qui ne se contente pas de deux joueurs pour manipuler ses pions.

-Pourtant, il y a une tension manifeste, deux joueurs qui se détachent du lot, pour ainsi dire. En ce moment, l'Ordre se dresse contre l'Armée, le jeu semble se jouer à deux, avec chacun son armée de pions.

-Pensez-vous vraiment que l'Armée revendiquerait un geste d'une telle atrocité, qui lui serait plus préjudiciable qu'à l'Ordre.

-Non... en fait, de ce que j'ai su... le geste est revendiqué par le peuple de la Basse-Ville.

-Vraiment? Là aussi, je crains que la population du bas-quartier se nuirait à lui-même, en prenant la paternité de cet attentat, qui justifierait dans l'absolu la persistance de l'Ordre, voire la répression de leur mouvement. Je crois, Mademoiselle Maxine, qu'un joueur tierce, autre que l'Armée et l'Ordre, place ses pions. Il s'assure, néanmoins, que le prochain mouvement soit celui de l'Ordre. Ce pion blanc tombé renforce l'empathie pour la guilde thaarienne, et lui impose une réaction.

*Un silence plana, entre les deux femmes. Silence rompu par les petits bruits des pions déplacés. La partie se poursuivait. *

-Qu'allez-vous faire?

-Ce qu'impose les convenances, Mademoiselle Maxine. Faire parvenir un pli de condoléance à l'époux et au père de la défunte.

Répondit-elle, sans s'animer davantage. La secrétaire eut une moue dubitative, mais elle savait que sa supérieure n'en dirait pas davantage.


Post by Elazul d'Ambrefeu, OdS - February 29, 2012 at 4:34 AM

Alors qu'à présent le soleil s'était levé sur cette sombre journée et qu'il étendait fermement sa lumière sur les landes de Systéria, le jeune ecclésiaste était installé à une table de pierre au sein de l'Hôpital Ste-Élisa, affairé, la messe du matin terminée, à apprendre les effets de différents onguents médicaux qui n'avaient jamais fait parti des enseignements plus drastiques qu'on lui avait transmis dans sa campagne natale. Il fut tiré de sa concentration par le silence étouffant de la sombre procession funéraire, qui à chacun de ses pas forçaient les gens à accepter la perte que les rumeurs colportaient déjà.

Avec un respect presque solennel, l'androgyne laissa l'époux de la défunte femme des sables amener le corps inanimé jusqu'à un lit où elle pourrait profiter de l'éternel sommeil lui étant imposé. Le regard triste qu'arborait habituellement le délicat demi-elfe aux allures d'enfant était cette fois parfaitement de circonstance. Son visage restait néanmoins d'une grande douceur et d'une contenance sans reproche. Il n'offrit pas de mots aux hommes nouvellement endeuillés, car il n'en trouva pas qui aurait pu apaiser les sentiments les habitant.

Il ne leur demanda pas non plus de quitter lorsqu'il tira la bassine d'eau froide - qui aurait certes été désagréable si la patiente eut été vivante - et entreprit dans des gestes délicats et presque gracieux de nettoyer le sang à présent séché qui masquait le corps lacéré. Prenant soin de ne pas altérer les blessures, qui intéresseraient certainement les médecins pratiquant les autopsie, il nettoya doucement le sang et le sable de l'archère cruellement tirée à la vie.

D'une voix claire, mais fluette, il entreprit ensuite le récital des prières de base et des sacrements qui auraient dû précédé le décès, mais qui devraient cette fois venir après, puisque celui-ci avait été précipité par la main aride d'un tueur.

Il s'arrêta ensuite pour observer un moment la femme sous ses yeux. Ses iris, grises de la peine obscurcissant comme d'habitude leur bleu, glissèrent sur la silhouette de la fille Al'Kazar. Il n'avait pas connu cette sœur du clergé personnellement. Néanmoins, sa jeunesse, sa beauté et la violence de sa mort infligeaient à eux seuls une souffrance inéluctable. Et quiconque pouvant résisté à cette douleur n'aurait pas pu ne pas ressentir la détresse des membres de l'Ordre ainsi sauvagement heurtés en leur sein. Systéria lui avait très rapidement appris qu'elle était certes une terre promise, mais empoisonnée par des maux et des dangers dépassant l'entendement de quiconque s'y lançant.

Lorsqu'on observa le frêle demi-elfe, il afficha tout de même toute sa candeur usuelle. Il resta près du corps inerte, dans l'attente des médecins - qui connaîtraient cependant la victime et qui seraient certainement plus chamboulés - et pour poursuivre ses prières. En son cœur, la crainte qu'un mal perfide s'en soit pris à l'archère lui fit ainsi prier pour l'âme de la jeune morte toute la journée durant.

Ceux entrant par la suite pourraient donc voir la défunte à la peau basanée des habitants des dunes étendue dans un lit de draps blancs. Son corps macéré par la main du Malin était veillé - en plus des autres qui ne l'auraient pas quitté - par ce qui avait l'air d'un chérubin innocent plongé dans ses prières.


Post by Brehan de Nogar, OdS - February 29, 2012 at 8:46 AM

(http://www.youtube.com/watch?v=Nyubtf7hnG8&feature=related)
Même les larmes du Soleil brûlent...

Une sensation douce et bienveillante m'enveloppe telle une source de chaleur. Une silhouette drapée de blanc m'offre un doux sourire. Je tente de comprendre ce qui se passe, elle me tend la main. Je tente de m'approcher, mais un voile se lève pour se hisser entre-nous. Je tend la main pour tenter d'effleurer ses doigts, j'y suis presque, mais c'est quelque chose de chaud qui effleure ma main. Je tressaillis, lorsque mon centre d'attention se rive sur ces ruissellement de sang qui perlent à la surface de ma peau. Ahuri, je rive aussitôt mes iris en direction de cette silhouette qui se fait aspirer au loin, loin de moi. Mes lèvres s’entrouvrent pour pousser un cri, mais aucun son ne parvient à être déployée de ma gorge. Une sensation de vertige me frappe et encore une fois.

-Brehan !!

Je sursaute, et je me réveille en sueurs lorsqu'on frappe à nouveau à ma porte.
D'un bond je me retrouve hors du lit et je couvre ma nudité d'un drap que j'enroule d'un coup à mon corps. Alors qu'on allait cogner à nouveau, j'ouvre ma porte pour apercevoir les traits blêmes et troublés d'un confrère.

-Inquisiteur, vous devez venir immédiatement... La Gardienne Al'Kazar.... elle....

Je sens mes traits faciaux se déformer et foudroyer avec une telle intensité le confrère pour qu'il soit plus clair, alors qu'un souffle me glace l'échine sous l'évidence que j'espère éviter. Il béguaille et se reprend:

-Son corps fut retrouvé... mutilé et exposé en Basse... Je suis désolé...

Mes genoux me font défaut, mais je lutte pour demeurer droit. Ma gorge se serre et mes veines se déploient, sur le point de rompre. Un malaise tente de s'emparer de moi, mais je parviens à reprendre mes esprits. Je le fais disposer d'un geste de tête sec avant de refermer la porte afin d'aller me préparer. Un instant passe... alors que le temps semble se figer. Puis mes jointures viennent se fendre avec une telle violence contre la porte métallique en la souillant d'une tâche de sang. Mes traits se crispent de douleur que je lutte pour percer l'autre beaucoup plus vive, qui tente de s'accaparer la totalité de mon corps.

La pièce semble plus vide et froide que jamais, je me dirige vers le coffre qui contient mon attirail une fois de plus. Mais mes mains viennent s'appuyer sur celui-ci au moment où mon corps se vide spontanément de toute vivacité, pour éviter une chute. Je sens une sensation brûlante remonter à même ma gorge, et picoter mes mires qui vibrent d'intensité vers cette croix Thaarienne qui surplombe mes effets. Je viens passer la main en direction de mon poing qui me fait souffrir et qui laisse tomber quelques perles de sang à même le sol. Ma gorge se dénoue pour laisser couler le nom de cette être cher qui n'illuminera plus jamais mon être:

-Saeril... Non... C'est impossible...

Mon corps tout entier se voit engourdit par une tempête de sensations désagréables. Je ne réalise pas que la situation est réelle. Je ne le veux pas! Une vague de douleur fait immersion en tout mon être, et mon corps se tend sur lui-même. Dans une petite vague incontrôlée, je pivote pour empoigner la table et venir la fracasser contre le mur. Le bruit me ressaisit, et je relève mes mires perçantes sur la croix Thaarienne et je cite avec zèle:

-Thaar, guide-moi, fait de moi l’outil de ta Sainte Justice! Permet-moi de guider une dernière fois l'Ordre afin de faire trembler ce Mal qui a consumé un innocent de trop!



Post by Elvanshalee Danaël, CP - March 1, 2012 at 6:56 AM

Sarya - la pauvre Légionnaire qui devrait oeuvrer à la sécurité de la demeure Danaël - et la dites propriétaire du domicile foulaient la Basse à ce moment fatidique.
Les Légionnaires restaient en retrait de l'agitation et du drame.
La sporadique magistère anglait la tête, dans une moue incrédule, déclarant par la suite à sa compagne :

Bifurquant son attention du cadavre pour constater le malaise qui planait désormais sur le duo, la paume de la magistère épaulait doucement la pourpre.

Opinant aux dires de sa supérieure -qui reprenait sa route-, la jeune Sarya talonnait celle-ci.


Post by Adalard Dranem A.K, OdS - March 2, 2012 at 7:53 PM

Quelques jours plus tard, après le tragique évènement, Adalard n'avait été que très peu aperçu dans la ville. Il n'avait pas répondu à aucune missive, en effet, la plupart des lettres de condoléances qu'il avait reçu avaient trouvés les flammes de son foyer. Sur le toit du temple, il observait le reste de la ville alors que son visage ne présentait qu'un masque de marbre, ses traits sévères jugeant la cité qui lui servait de patrie, jugeant la corruption qui y régnait si facilement, comme si les citoyens s'y plaisaient. Le vent battait fort, alors que le ciel était gris, et le paladin ne bougeait pas d'un centimètre, malgré sa cape et ses cheveux qui vire-voltaient selon la force de la brise. Son regard ne bougeait pas non plus, comme absorbé par le vide alors que ses pensées n'étaient dirigés que vers une seule chose, sa défunte femme.

Il y passa environ une heure, sans bouger, ni rien dire, avant qu'un Croisé de l'Ordre se manifeste, dans un jet de lumière immaculée. L'apparition de son supérieur ne fit pas réagir le Gardien, qui demeura immobile, le regard fixé au loin. Les deux paladins trouvèrent rapidement le même regard, lointain. Tout les deux étaient affligés par la mort de la même personne, qui allait toucher le clergé en entier, même si l'un des deux l'était fort probablement plus que l'autre. C'est le Croisé qui prit la parole le premier.

- Adalard, je.. Puis la parole lui fut coupé par une voix faible, la gorge encore noué de colère.

- C'est l'Armée. La note m'apparait claire, le coupable est au sein des mercenaires corrompus.

- Nous nous en doutons tous, Gardien. Ce n'est pas le temps de faire la guerre entre nos deux institutions, vous le savez. Vous avez vous-même approuvé une bien meilleure solution durant notre réunion.

- Même si je sais qu'il visait l'Ordre, ce n'est plus une guerre d'institution à mes yeux. Je trouverai le coupable, et je le ferai souffrir. Le jugement de Thaar s'abattra sur lui, aussi longtemps que le soleil brillera, par ma force, et ma lame.

Un court silence s'en suivit. Les deux religions savaient autant l'un que l'autre, la gravité de ce qui venait d'être commit. Le Gardien vint prendre son chapelet entre ses mains.

- Adalard... Thaar est un Dieu qui..

Le paladin ne laissa, une nouvelle fois, pas le temps à son supérieur de terminer.

- Aime ses enfants, mais pas celui-là, pas cette fois.

Tout les deux se turent de nouveau, et murmurèrent chacun une prière dans un souffle couvert par le vent, qui se faisait de plus en plus violent. Au dessus de leur tête, un corbeau et une colombe volèrent à contre-sens, une dans le vent, et l'autre contre celui-ci. Ce serait peut-être le dernier combat du Gardien, mais il le livrerait jusqu'à sa fin. Ce serait soit lui, soit le meurtrier, qui serait debout, à la fin de ce combat. Le Croisé ferma les yeux, il comprenait l'enjeu et il n'était pas celui qui aurait agit différemment, il n'était pas celui qui arriverait à convaincre Adalard de ne pas chercher la Justice vengeresse.

- Je serai derrière toi, quoi qu'il advienne. Puis le croisé disparu comme il était apparu, dans un jet de lumière aveuglante. Et dans un dernier murmure avant de se replonger dans le silence, le paladin n'eut pour mot que:

- Il s'agit de ma Croisade, cette fois, pas celle de l'Ordre. C'est entre lui, moi, et Thaar.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - March 2, 2012 at 8:21 PM

On raconte qu'une âme tuée injustement reste parmi les vivants jusqu'à ce qu'elle soit vengée. Comme si dans son trépas, elle avait lutté pour rester parmi les siens, pour éviter une mort qui n'avait pas lieu d'être. Personne ne sait s'il s'agit d'une chose qui soit réellement possible. Ni même, si ce pouvait s'avérer vrai, s'il s'agissait d'une présence qui soit vraiment intelligible, qui représente réellement cet être maintenant envolé. Après tout, la mort demeure quelque chose d'entièrement mystérieux et d'inconnu que nul ne sait déchiffrer.

Certains doués parviennent à ressentir ces allées et venues de ceux qui airent en quête de leur paix. D'autres ne pourront probablement jamais le réaliser. Néanmoins, cette journée là, tandis que le paladin se tenait durement sur le toit de la caserne, il pu sentir le vent tomber le temps de quelques secondes.

Elle était là, quelque part dans le néant. Si tant il lui avait été possible de le toucher, elle l'aurait fait. Mais il y a de ces choses que les pauvres âmes perdues ne peuvent pas faire, si ce n'est que de hanter le monde qu'elles ont quitté de force, dans l'attente de leur jugement dernier. Les vivants, eux, n'ont qu'un choix à faire; celui d'y croire, ou non.

Par miracle, peut-être avait-il pu sentir cette chaleur au creux de son poitrail, une chaleur comme on ne retrouve qu'en plein milieu du désert, une chaleur trop particulière pour lui être méconnue..

Elle s'y était greffée alors que la vie lui souriait et elle y resterait, au-delà de cette mort injuste.