Dernier acte, nouvel acte ?

Dernier acte, nouvel acte ?

Post by Thomas Bolton, Emp - March 13, 2012 at 10:56 PM

A Systéria, on murmurait que le Surintendant était emprisonné, agonisant ou même déjà mort. Les télépathes les plus aguerris avaient même tenté de détecter et de communiquer avec cet austère zanthérien. Sans succès. Tout simplement parce que le premier ministre ne se trouvait plus sur l’Archipel, mais participait à une mission diplomatique à Medelia. Et oui, les raisons les plus simples sont forcément celles qu’on omet en premier lieu. Après tout, elles sont moins vendeuses qu’un ancien duc qui trahit sa patrie ou qui rend l’âme après des années de bons et loyaux services.

Sa Seigneurie se trouvait donc dans une immense salle de bal, moderne, illuminée par de somptueux brasiers. Des tentures noires, violettes, bleu sombres décoraient élégamment la pièce, accompagnant les superbes tableaux de maîtres qui trônaient sur les larges murs de pierres taillées. Toute l’élite de Medelia s’y trouvait : les membres du conseil, les plus riches ploutocrates de la cité, des érudits de tous bords et, joyau au milieu de la foule, la Patricienne Augusta Margolota. En bonne compagnie, celle qui régnait sur cette région de la Ligue dansait en souriant avec un fringant courtisan.

Thomas Bolton, lui, discutait avec un vieil homme qu’il connaissait depuis de nombreuses années. Monsieur Cressen se trouvait non loin de là, son oreille trainant de part et d’autre pour dénicher quelques bribes d’informations qui pourraient servir à son maître. Le vieil homme, donc, ce Méricet avait appris plus d’un tour à l’ancien duc et fait toute l’éducation du jeune Mavolio. Quelques années plus tôt, il avait également accompli un acte majeur pour Zanther, mais ça, peu de monde le savait et il valait mieux que ce soit ainsi.

« Quelle est la situation avec Brégunia ? », demanda Thomas à son interlocuteur, alors que la musique redoublait d’ardeur.

« Elle fut mouvementée pendant quelques mois après votre départ, mais depuis plusieurs semaines, elle est étrangement calme. Trop, si vous voulez mon avis. »

Une expression contrariée prit naissance sur le visage du vieil homme.

« Effectivement, le prince Miran cherchera toujours à avoir le dernier mot. Quelque chose se prépare. Qu’en pensent les services secrets d’Augusta ? »

Méricet haussa les épaules, silencieux. Et ils ne croyaient pas si bien dire : quelque chose se préparait.

Et pendant ce temps-là, une ombre rôdait…

La musique s’interrompit quelques secondes, quand une armée de domestique entra dans la grande salle pour garnir à nouveaux les grandes tables de petits fours savoureux, de coupes du plus fin champagne de la région, du vin le plus exquis d’Arnad’Idhren. Certaines conversations s’interrompirent : les pique-assiettes sont partout ! Mettez un humain en face d’une table remplie de victuailles et vous le verrez y rester des heures, jouant des coudes pour vous empêcher de passer pour grignoter tout ce qui s’y trouve.

Néanmoins, la musique reprit rapidement et de nouveaux couples se formèrent pour occuper le devant de la scène. La Patricienne ne fit pas exception, changeant de partenaire. Les discussions reprirent aussi sec, certains tentant de s’attirer les faveurs d’un potentiel client, d’autres essayant de récupérer des voix supplémentaires pour la prochaine session du conseil. Bref, les intrigues du quotidien reprenaient leurs droits.

Quand soudain… !


Post by Thomas Bolton, Emp - March 15, 2012 at 11:41 PM

Quand soudain Augusta Margolotta s’effondra sur le sol, raide morte. Son visage éternellement figé dans une expression de surprise. Son cavalier poussa un cri de surprise, fit un bond en arrière et agita les mains, comme pour montrer qu’il n’était pas coupable. Car non, il ne l’était pas.

Et pendant ce temps-là, une ombre quitta le palais…

L’assassin avait fait son office, il n’avait donc plus rien à accomplir ici, même si d’autres coups bien placés auraient pu faire de lui un homme immensément riche, vu le gratin qui s’était rassemblé !

Méricet laissa échapper un cri de rage tandis que Thomas se précipita vers le corps inanimé de celle qui dirigeait Medelia. D’un geste sec, il retira des froufrous de la robe violette une petite fléchette à la pointe sombre. Il se redressa, leva le bras et l’exhiba pour que tout le monde puisse la voir. L’assemblée était choquée. Personne ne s’y attendait, pas même Thomas.

Ce qui se passa ensuite est difficile à décrire. Le corps fut transporté dans l’hôpital le plus proche, les invités se dispersèrent sauf les membres du Conseil qui restèrent pour aviser de la situation. N’oubliez pas qu’à Zanther, on garde la tête froide en toute circonstance. Le premier ministre systérien s’occupa d’organiser tous les préparatifs avant d’aller non pas chez lui mais pratiquer une autopsie sur le corps de la Patricienne. Cela faisait des années qu’il n’en avait pas faites et il n’aurait jamais cru en faire de nouveau. Surtout pas sur elle.

Non, pas sur elle.

Méticuleux, rigoureux, il prépara le corps, examina consciencieusement tous les signes, même s’il n’y avait pas besoin d’être un expert pour deviner la cause de la mort. Du poison, comme on en trouve dans la plus innocente des plantes. Un rapport fut rédigé, des funérailles nationales furent décrétées pour le lendemain.

Zanther, déjà sombre et austère, était encore plus triste qu’à l’ordinaire, pour un observateur extérieur. Une averse inondait la région, comme si tout Medelia pleurait cette femme exceptionnelle. La procession suivit le cercueil, du palais jusqu’au cimetière où une cérémonie en grande pompes eut lieu. Le Conseil figurait au premier rang, tout comme Thomas.

Thomas, qui resta quelques minutes devant le caveau, après que la foule se soit finalement dispersée. Monsieur Cressen se tenait prêt de lui, le parapluie dans sa main, les abritant tous deux. L’ancien duc était suffisamment maigre pour qu’ils y tiennent ! Augusta Margolotta, celle avait qui il avait tissé des liens forts. Son adversaire le plus féroce dans ces parties d’échecs qu’ils se livraient à distance depuis de longues années.

Ils ne finiraient jamais la dernière. Son cavalier resterait en D-5 et sa reine resterait ainsi vulnérable. Curieux présage…

Soudain, on toussa. Monsieur Cressen sortit un papier frappé du sceau de Medelia, qu’il remit à son maître.

« Ils ne souhaitaient pas que je vous le remette avant la cérémonie, monseigneur. », expliqua-t-il devant le regard dubitatif du premier ministre.

Les prunelles d’acier du Surintendant examinèrent attentivement le document. Son subalterne commençait à s’impatienter. Que pouvait bien vouloir le Conseil à Thomas Bolton ? D’un geste soigné, il plia la lettre et la glissa dans une des nombreuses poches de sa toge. Alors que Cressen s’attendait à une réaction, il n’en fût rien, son maître restait parfaitement silencieux. Un silence s’établit entre les deux hommes, uniquement troublé par l’averse qui frappait durement les caveaux et tombeaux de pierres du cimetière…

Les deux hommes finirent par remonter dans le carrosse. Toutefois, au lieu de se diriger tout droit vers le port pour rentrer à Systéria, ils se dirigèrent vers l’Hôtel de Ville de Medelia. A l’intérieur les attendait des hôtes prestigieux : les Secrétaires des Finances, Madame Winvoe et Monsieur Erole, chargés respectivement du commerce intérieur et du commerce extérieur, le Commissaire Solomon qui gérait les forces de police, le Colonel Posthume – oui, c’est un prénom à Zanther ! – et enfin, Madame Selaquii, Secrétaire d’Etat aux Affaires Occultes.

« Bienvenue, Votre Seigneurie. Nous sommes ravis de vous avoir parmi nous. », lança Madame Winvoe.

« J’aurai préféré que cela se fasse dans d’autres circonstances. »

Personne ne répondit, jusqu’à ce que le Colonel Posthume ne lui fasse un signe sec pour l’inviter à le suivre. Ils grimpèrent un immense escalier, que Thomas ne connaissait que trop bien. Ils arrivèrent en haut d’une des vastes tours de l’Hôtel, dans un immense bureau austère, froid. Bref, un bureau comme il les aimait ! Notre zanthérien favori se dirigea vers la cheminée, dans laquelle il jeta la missive qui lui avait été adressée à la fin de la cérémonie. Elle s’embrasa rapidement, grignotant le papier jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un mot : « nomination », qui disparut tout aussi sec.

« Avant que je ne sois seul, je pense que nous devons faire un point sur la situation. », lâcha-t-il d’un ton qui ne souffrait aucune contradiction.

De toute façon, personne n’avait envie de le contredire, c’était la chose la plus pragmatique à faire. Cette petite troupe s’engagea donc dans un grand couloir pour rejoindre la salle de réunion. Une grande table rectangulaire y trônait, en bois d’acajou. Tout le monde alla prendre place, y compris le premier ministre systérien qui s’installa…

… dans le fauteuil d’Augusta, présidant ainsi la séance.

« Nous vous écoutons, Patricien. », l’invita Madame Selaquii.

« Nous avons du travail, je compte sur votre expertise pour que nous puissions l’accomplir avec le maximum d’efficacité », déclara le nouveau dirigeant de Medelia.

Plus tard, après la séance, des lettres furent envoyées à travers tout Enrya pour annoncer la nouvelle aux ambassades de chaque pays. Et parmi ces lettres, quelques-unes sortaient du lot.

A son ancienne lige, tout d’abord :

Isaleïa,

Vous avez visiblement conçu un projet d’envergure pour gérer efficacement la situation que Systéria est en train de vivre. Je suis persuadé que vous saurez le mener de manière adéquate.

Mon éloignement ne représentera pas une entrave à mes conseils, même si je reste persuadé que vous ne m’en demanderez plus aucun. Medelia et Systeria pourront beaucoup profiter l’une de l’autre.

Nous nous reverrons en de maintes occasions.

T.H.B.

A sa famille :

Armika, Mavolio, Evadne,

Augusta Margolotta a été assassinée. Le véritable coupable n’est pas encore démasqué. Le Conseil a décidé de me faire Patricien.

Mon épouse, je t’invite à me rejoindre. Le séjour à Systéria te sera finalement de courte durée. Je suis persuadé que tu trouveras de nouveaux amusements à mes côtés. La culture de Medelia n’a cessé d’accroître sous la gestion d’Augusta.

Mavolio, tu as de nombreux projets ici. Poursuis-les comme tu sais si bien le faire. Je continuerai à suivre tes progès.

Evadne, tu es libre de tes choix. Je t’invite à définir un objectif pour que tu puisses t’y tenir.

T.H.B.

A une amie de longue date :

Sarälondë,

Ne soyez pas triste, Zanther n’est pas si loin.

T.H.B.

A une femme enfin libre :

Cybelle,

Vous qui vouliez voir le monde, laissez-moi vous présenter Medelia.

T.H.B.

A sa cousine :

Chère cousine,

Vous prospérez et vous avez, j’en suis persuadé, de nombreux projets.

Roberta en doutait, j’en étais persuadé.

Il me tarde de les voir se concrétiser.

T.H.B.

A un jeune prince inventif :

Feredir,

Vous aurez toujours une place ici pour créer et inventer.

Je ne devrais pas être le seul à bénéficier de vos compétences.

T.H.B.

Et à son ennemi de toujours :

Prince,

Je me rapproche. Ca ne fait pas pour autant de moi une cible plus facile.

T.H.B.

Oui, Sa Seigneurie avait finalement atteint l’échelon suprême. Après avoir gouverné des années cet archipel lointain, il revenait sur les terres de la Ligue pour en diriger une des régions les plus prospères. A Systéria, il avait accédé au pouvoir par la petite porte, gravissement discrètement les échelons. Pour son départ, il n’y aurait pas d’affiches, pas de discours, il faisait de même qu’à son arrivée.

Bien entendu, les rumeurs persiflaient. Certains le voyaient comme un habile gestionnaire, qui continuerait à faire de Medelia la puissance qu’elle était. D’autres supposaient que ce meurtre bien opportun pour Thomas Bolton n’était peut-être pas l’œuvre d’une puissance étrangère...

Ce fut le dernier acte systérien du Surintendant Thomas Halvadius Bolton. Et le nouvel acte du Patricien Thomas Halvadius Bolton, figure toujours aussi austère et sévère, mais dorénavant bien éloignée des préoccupations de l’Archipel.


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - March 15, 2012 at 11:50 PM

Quelques temps plus tard, un courrier à l'encre violette atteint la demeure Selaquii. Celle de Systéria. La Conseillère aux affaires occultes aurait daigné, pour une fois, informer sa fille exilée des événements de Medelia. Événements dont la trame en ferait assurément sourciller plus d'un à Systéria.

La demoiselle posa la lettre parée d'encre violette sur la table de granite. Elle l'examina une nouvelle fois, comme le ferait quelque pythie examinant les entrailles d'une bête morte : comme si les circonvolutions violettes pourraient répondre aux nombreuses questions laissées en suspens.

Il faudrait composer avec les nouveaux événements et... évidemment, tâcher d'y prendre son parti.


Post by Evadne Bolton - March 16, 2012 at 12:30 AM

La jeune politicienne de Zanther avait regardé d'un oeil intrigué les derniers mouvements politiques qui la touchaient de si près. Sans inquiétude aucune - du moins apparente -, elle s'était contentée de suivre placidement la vague de surprise qu'avait créé la mort soudaine d'Augusta Margolotta.

C'est avec un sourire réservé et plein de mystère que la toute belle réceptionna la lettre de son père, l'illustre Bolton. Pour ses proches, l'origine de ce sourire était évident : elle se languissait de le revoir dans sa patrie!


Post by Adalard Dranem A.K, OdS - March 16, 2012 at 7:27 AM

Devant les flammes douces de son foyer, le paladin veuf avait une lettre en main, une coupe de vin dans l'autre. Les informations étaient rapides à circuler, quand elles étaient de cette envergure. Adalard était quelqu'un qui avait toujours apprécier en savoir le plus possible, alors qu'il s'impliquait dans la politique de l'Archipel, et les petits réseaux qu'il avait établi lui était amplement suffisant, pour être tenu au courant, particulièrement de ce genre de nouvelles. Le visage stoïque, son regard était figé dans la braise des flammes, alors que celles-ci se reflétaient sur son regard émeraude. Dans sa maison trop grande pour sa toute nouvelle solitude, il réfléchissait aux impactes des derniers évènements. La patricienne de Zanther avait été assassiné, Thomas avait été nommé Patricien. Une révolution s'organisait à Systéria, et dans d'autres nations, quelles seraient la prochaine victime, si l'assassin n'avait pas été capturé? L'impératrice de Systéria, même, pouvait être la prochaine cible d'un assassinat, et les tensions entre les nations ne feraient qu'augmenter. Le paladin en était-il dérangé, ou affecté? Absolument pas, même s'il le devrait. Il n'était que peu touché par ce changement, ou peut-être plus qu'il ne le croyait, mais si c'était le cas, il le saurait bientôt.

- J'ai été un pion, Thomas, comme tout les autres. Je serais curieux, cependant, de savoir si cette partie d'échec est réellement terminée.

Et ce fut les seules paroles que le justicier avait dit à ce propos, dans sa grande maison, devant un foyer presque éteint, avant de terminer sa coupe de vin, et de jeter la lettre qu'il avait reçu dans les flammes. Bien qu'on ne le voyait plus vraiment dans les lieux publiques de Systéria, le chemin que Thaar avait dessiné pour lui, lui semblait clair, et c'était un chemin précis, mais très court. Seul Thaar savait cependant, toute la vérité.


Post by Saevan Al Kazar, AdM - March 16, 2012 at 8:05 AM

Saevan était étrangement avare de commentaire a ce sujet, il répondais souvent avec une phrase étrange pour la majorité.

''Vous saviez qu'il ne suffit d'une tour et d'une Reine pour gagner une partie d'échec?''


Post by Armika Recaedre, CP - March 16, 2012 at 5:02 PM

Oui, la Brégunienne d’origine avait bien remis les pieds en Systéria. Elle suivait son mari. N’était-ce pas ce que devais faire une bonne épouse après tout? Mais un mariage n’est-il pas basé sur l’amour?

Malgré la perte de son titre, en tant que femme du Surintendant, Armika avait toujours papillonné dans les groupes de la noblesse, bien sûr, pas cette noblesse factice institué à Systéria, mais le vraie sang bleue, cette gamme de gens qui sait se tenir et qui connait l’étiquette. Mais elle n’était plus vraiment des leurs, et de ce fait, chaque fois qu’elle n’était pas en leur compagnie, les commères déliaient leurs langues afin de médire sur cette Armika vieillissante.

-Vous savez, il parait qu’on l’a mis en prison pour haute trahison

-Oh non, on m’a dit qu’il avait quitté le pays

-De toute manière, qu’est-ce que ça change? Plus elle le voit mieux elle se porte sans doute. Je ne supporterais pas de vivre avec quelqu’un d’aussi taciturne!

-Oh mais vous savez, il ne sait marier avec elle que pour son titre. Aussitôt qu’elle a complété son contrat, hop, il lui a retiré son titre. Quel goujat.

-Vous croyez Angèle? Oh, je n’y avais jamais pensée. Mais maintenant que tu le dis. Et vous savez ses rumeurs avec l’autre marquise…

-Oh oui! C’est que le Surintendant cours les titres de Noblesse maintenant qu’il a déchue sa femme des siens. Le frère de l’ami de mon mari, qui est garde royale, m’a dit que la bâtarde allait régulièrement dans les appartements du Bolton, il me semble que c’est clair dans son jeu. Pourquoi donc Armika n’a-t-elle jamais demandé le divorce?

-Mais voyons Angèle, ce que tu peux être sotte des fois. Si elle n’est plus la femme du Surintendant, elle n’est rien.

Et les conversations pouvaient tourner ainsi en rond durant des heures et des heures. Discutant de tel ou tel femme, ou encore des prostitués que fréquentaient tel ou tel homme politique. Vérité ou mensonge? Qui le sait vraiment? L’ancienne Duchesse se faisait rare, ça c’est certain.

C’est assisse dans ses appartements au palais qu’Armika reçue sa missive. Bien entendue, elle, elle savait que son mari n’était pas emprisonné, et elle attendait depuis un moment déjà de ses nouvelles. Impatiemment serait le mot. Mariage d’apparat? D’intérêt? Peut-être, peut-être pas. Mais ses sentiments à elle avait toujours été clair, quoi qu’elle eut toujours du mal à les montrer. Thomas savait à quoi s’en tenir.

Ce n’est pas sans un soupir de soulagement qu’elle reçue la missive, et non sans une surprise qu’elle apprit que l’homme s’était fait faire Patricien. Et c’est bien sûr sans attendre qu’elle se leva pour donner ses ordres. Un bateau devait être affréter dans l’heure et prêt à partir. L’équipage devait être simple mais surtout pas de matelots de la basse. Une domestique avait été délégué pour faire ses malles, elle devait choisir que ce qui était important. Il fallait laisser les vêtements défraichis, amené ses robes neuves, chapeau et autre.

Non, Armika ne regretterais pas Systéria. Elle ne l’avait jamais aimé, ce n’était pas un secret pour personne. Quand elle rejoignit enfin sa cabine à bord du navire, c’est comme si on avait retiré un poids de sa poitrine. Elle se sentait un peu plus libre. Peut-être arriverait-elle à être quelqu’un d’autre dans cet ailleurs. Mine de rien, elle avait hâte de rejoindre son mari. Sans doute seulement pour son titre, mais qui sait?

On pouvait lire dans une partie de son journal personnel :

J’en suis heureuse. Enfin je quitte cette terre d’hypocrite et de faux croyants. Je vais rejoindre mon mari en Médélia. Cela me remplit de bonheur. Enfin, nous pourrons recommencer à zéro. Enfin, elle ne lui tournera plus autour, je pourrai l’avoir pour moi….


Post by Mavolio Bolton, cp - March 16, 2012 at 5:42 PM

Le jeune homme réceptionna la lettre. Il vint à lire les quelques lignes. Sans doute était il le seul à être un minimum surpris que le surintendant, à peine revenu, ne veuille déjà repartir pour se faire nommer patricien ailleurs.

"Sans doute susceptible de ne pas avoir pu réussir à soulever le peuple de systéria, il n'a ni gagné ni perdu une partie. Il a simplement égaré le plateau de son jeu, il ne peut plus jouer, il est trop vieux... hors jeu... les techniques et les méthodes utilisées ont été trop précaires... Ils n'ont pas suivit la révolte comme il le souhaitait, alors il s'en va."

Ses yeux d'aciers parcouraient une nouvelle fois les lignes et il reposa le papier dans un soupir. Encore une fois, la famille Bolton abandonnait Mavolio à son sort, dans cette ville, avec comme vivres un manoir à l'abandon qui n'avait jamais été rénové.

"Je me demande si cela est normal d'avoir eu une telle éducation, et de voir qu'au final, ils ne sont que des morceaux de papiers remplis d'informations, que l'on a jeté au feu. Ils se consument tout doucement. Ils aspirent à cette façade strictes mais lorsque l'on gratte, l'on y perçoit la dent cariée qui n'a pas été soigné depuis longtemps."

Il parlait à qui? A personne. Réflexions personnelles sans nul doute. Pas un au revoir ni rien. Ils étaient partis sans rien laisser. Ils se comportaient en outre, comme de parfaits systériens. Le papier finit au feu, le jeune homme s'installant sur les coussins en face pour voir le tout brûler. Ils n'avaient pas attendu l'invitation de Sakamae et de Mavolio pour partir. Sans nul doute que l'enfant de Thomas lui en voudrait, au moins pour toute une vie, de l'avoir traité avec autant de négligence.

Sakamae,

Nous aurons un manoir en haute avec un bain gigantesque. Toute la famille s'en retourne à Medelia. Père a été nommé patricien et mère retourne le voir. quand à Evadne, je crois qu'elle est toujours restée là-bas. Nous avons donc champs libre.

Mavolio.