L’ignorance, la sottise et la lâcheté...
Post by Drassak de Vael, HS - June 8, 2006 at 12:05 AM
Après une soirée qui aurait pu se passer bien mieux, Drassak était parti loin dans la nature avec son fidèle cheval Zotreth. Il avait besoin de paix, de temps pour réfléchir, mais il avait aussi besoin de autre chose…S’arrêtant proche de l’océan, il s’assisa sur le rebord de la rive, tout en donnant quelques carottes à son cheval. Il fixa longuement la vaste étendue d’eau sans parler ni bouger. Il réfléchissait, à la vie, à son sens, à la raison qui le poussait à continuer de croquer dans ce fruit qu’est la vie. Pourtant, depuis un certain temps, il remettait en questions de nombreuses choses, plus particulièrement sa raison d’exister en ces terres. Sans trouver de réponses à ses nombreuses recherches, il prit le fourreau contenant son katana de mortine, et l’observa longuement. Peu après, une voix sortant de nulle part semblait s’adresser à Drassak.
-Je me suis toujours demander ce qu’était la vie, ce qui la constituait… Son chemin est long, pénible, et souvent sans aucun espoir.
Tournant la tête rapidement vers la voix qu’il venait d’entendre, Drassak n’apperçut que son cheval, qui était là, immobile à coté de lui. Haussant les épaules, le regard de Drassak retourna se poser sur l’infini bleutée, alors que la voix se fit entendre à nouveau.
-Pourquoi fuis-tu alors que tout pourrait être si simple et différent?
Tournant à nouveau la tête vers son cheval, Drassak resta un moment à l’observer. Et à sa grande surprise, le cheval ouvrait la bouche, et des paroles en sortaient.
-Être ici à ne rien faire, à part penser, ne t’aidera pas. Pour une fois, tu pourrais poser des actions concrètes.
Restant assez perplexe et surpris devant la déclaration de Zotreth, il tourna à nouveau la tête vers l’océan, parlant d’une voix lente, calme mais désespérée.
-Qu’est-ce que je peux faire alors? Je ne comprends même pas le sens de ma propre vie… En ne comprenant rien, je ne peux rien faire. Pourquoi rien n’est si simple, si facile…
-Tu sais Drassak, en ce moment, tu as en toi les 3 plus grands ennemis des humains: l’ignorance, la sottise et la lacheté. C’est malheureux car tu aurais pu te retrouver dans une situation bien plus favorable si tu avais su bien réagir.
Se levant, frustré, Drassak se tourna vers son cheval.
-Qu’est-ce que tu as à m’apprendre? Tu n’es qu’un simple cheval, je vois pas pourquoi tu comprendrais ce que les humains peuvent avoir en eux.
Zotreth se redressa un peu, faisant secouer sa crinière un moment, puis fixa son maitre avec un regard assez étrange, mais confiant.
-J’en sais beaucoup plus que toi. Toi tu es lache et ignorant…Tu vas surement me demander pourquoi.
Dégainant son arme tout en laissant tomber le fourreau, Drassak répliqua vivement.
-J’aimerais bien savoir oui, pourquoi tu penses cela de moi.
-Que vas-tu faire avec ce katana? Me tuer? Voyons donc, après tout, tu l’as dit toi-même, je ne suis qu’un pauvre cheval ignorant.
Drassak ramassa son fourreau, rangea son arme, et retournant s’asseoir sur la rive. Le cheval se coucha sur le sol, mais continua à parler.
-Tu es ignorant face à peu près tout, tu l’es encore plus envers ceux qui te sont proches, plus précisément, ta sœur… Tu ne comprends pas que c’est un être vivant à part entière, comme toi. Elle sait se débrouiller et se défendre après tout. Tu es toujours sur son dos, voilà le problème. Le fait positif parcontre, est que tu veux l’aider, que tu es toujours la pour elle. C’est déjà pas mal, mais avant de pouvoir l’aider et la comprendre elle, tu devrais le faire envers toi-même avant.
-Ça ne m’explique toujours pas pourquoi je finis par me faire repousser à chaque fois que je tente d’aider quelqu’un…
-Je viens de le dire pourquoi mais j’y reviendrai vu que tu sembles à moitié sourd…Ensuite, tu fais la sottise de croire que le monde pourrait être plus simple et plus facile à tous les niveaux. Ton espoir est un peu naif et perdu. Le monde est un obstacle, la vie elle-même en est un vers ceux qui cherchent une paix éternelle, la mort, comme toi en fait, c’est ce que tu voudrais. Sauf que tu ne l’admettras jamais, du moins, pas encore.
Drassak avait le regard profondément plongé dans ses émotions, il semblait pleinement écouter Zotreth.
-Dernière chose, tu es lache de croire que tu n’a aucuns sens, que ta vie n’importe à personne. Que ça soit vrai ou pas, tu dois accepter la réalité et la vivre, pas la fuir. Le jour où tu comprendras la vérité elle-même, tu viendras me le dire, je serai le premier surpris.
Le cheval se releva lentement, et se tourna vers le chemin qui allait vers la ville.
-Fait ce que tu veux, je m’en moque. Ce que je t’ai montré et dit, c’est la réalité. Ce que tu te rappeleras, ça ne sera qu’une illusion.
Le cheval se mit à galoper très rapidement, disparaissant dans les brumes sombres de la nuit. Drassak resta immobile, devant les rives aquatiques nocturnes. Lentement, il reprit le katana en main et d’un geste sec, il se l’enfonça dans le ventre. Au même moment, tout devena flou, la forêt changea de décor, pour devenir celui de la maison. Alors, Drassak, brusquement, se réveilla. Il réalisa qu’il avait rêver…Mais pourquoi avoir rêver à un cheval qui lui parlait et qui en savait plus sur Drassak que lui-même? Il s’avança un peu, sortant du lit, et tourna la tête pour fixer Sharas, qui dormait un peu plus loin dans son lit, paisiblement. Il alla vers elle, s’assisant dans son lit, juste à coté. Il passa lentement sa main dans ses cheveux, puis sur son visage, tout en allant poser un léger baiser sur son front. Il sorta de la chambre sans faire de bruits, et ferma la porte doucement. De l’armoire, il prit une plume, une flasque d’encre et un parchemin vierge, tout en allant par la suite s’asseoir à la table de la cuisine. Drassak déroula le parchemin et commença à écrire quelque chose…
Au moment où tu liras ces lignes Sharas, je serai déjà parti. Ou? Je ne sais pas trop. Surement loin, très loin. Vais-je revenir? Je ne sais pas, de toute façon, je vais manquer à personne je crois…C’est dommage tout ce qui arrive, je serais resté si ça aurait été différent. Si un jour, tu me revois, tu vas surement me traiter de lache. Tu aurais raison oui, mais de toute façon, ça m’importe peu à présent. J’aurai été le seul qui t’aimait autant et qui te supportait toujours, qui t’aurait aider dans n’importe quelle situation. Pourtant, je n’ai pas eu de reconaissance. Que j’en fasses trop ou non, j’en faisais quand même. J’étais la pour t’aider, tu me repoussais parce que je voulais trop bien faire. À présent, tu n’a plus besoin de moi, tu as d’autres personnes qui peuvent t’aider…Tu étais la seule personne qui comptait pour moi, mais se faire dire par la personne qu’on aime le plus que on veut trop bien faire, c’est pas très plaisant. Peu importe… Sache une chose Sharas, que je t’aimais vraiment, et que je ne voulais que t’aider, je voulais juste ton bien… Si j’aurais eu un simple merci, qui sait…Je finis cette lettre en disant que jamais je t’oublierai, malgré ce qui s’est passé…Un jour, je reviendrai peut-être te voir…Tu sauras peut-être où me trouver si tu le veux…
Ton frère qui t’aime énormément et t’aidait toujours, Drassak.
Drassak laisse la lettre sur la table, s’habilla avec son grand manteau, puis sortit dehors en refermant la porte d’entrée, en se dirigeant vers l’écurie de la horde. Il récupéra Zotreth, puis monta sur lui lentement, trainant avec lui un sac remplis de choses. Murmurrant quelque chose à son cheval, Drassak parti, avec son fidèle compagnon loin, très loin, s’échappant dans l’horizon, en ne sachant si il reviendrait…