Doctrine: Lois de Guerre

Doctrine: Lois de Guerre

Post by Amathya Silwinaïré, Juge - January 19, 2007 at 11:23 PM

Doctrine de Guerre - Présentation

De tous les fléaux qui peuvent s'abattre sur un peuple ou sur un État, la guerre civile a toujours été considérée comme l'un des pires. Guerre du fils contre le père, du frère contre le frère et du voisin contre le voisin, la guerre civile débouche sur une lutte sans merci, qui ne se limite pas au choc des armes. Délations, vengeances et règlements de comptes, la guerre civile libère les tensions et les haines accumulées dans une société qui n'a pas su évoluer et dont le tissu social, soudain, se déchire.

La guerre est certes, parfois inévitable, mais certains principes moraux innés à notre peuple doivent être respectés et l’on doit établir des lois rudimentaires qui régissent l’état de guerre et la façon d’agir des parties en conflit. J’essayerai, dans la thèse suivante d’établir deux concepts qui se rattachant à l’idée de « guerre juste » et qui définissent les principes éthiques qui devraient régir les conflits violents d’ordre politique.

Certains diront qu’il n’existe aucune moralité quand il s’agit de guerre, et ces gens s’opposeraient à une éventuelle doctrine de “guerre juste”. En guerre, la fin compte plus que les moyens par lesquels l’ont atteint ce but, et donc tous les moyens seraient justifiables pour atteindre ses fins. Cependant, la théorie suivante rejette l’idée que tous les crimes sont justifiés par leurs fins politiques en guerre, et tente d’établir une base morale à ces conflits. Il est accepté que les armées belligérantes fassent tout leur possible pour gagner, mais dans ces limites morales, qui respectent la vie humaine.

La raison qui me pousse à vouloir définir une doctrine de guerre juste, est les nombreux récits que j’ai pu entendre de l’époque de la révolte à Systéria. Souvent, m’a-t-on dit, les parties en conflit se sont comportées immoralement, versant le sang des innocents. Je crois, que si entant que société nous nous mettons d’accord sur les droits constitutionnels de chaque individu, nous pouvons également nous accorder sur une façon d’agir, en cas de conflit violent, car comme nous le savons tous, ces malheurs peuvent arriver à tout moment, bien que nous souhaitons tous la paix et la prospérité entant que société.

La suivante théorie de la guerre juste peut être divisée en deux catégories:
1.\tLe « Jus ad Bellum » : concerne particulièrement les causes de la guerre.
2.\tLe « Jus in Bello » : concerne la justice du comportement des différents intervenants pendant le conflit.

Première Partie : Jus ad Bellum

Les règles de jus ad bellum servent de principes pour déterminer quand la guerre et l’utilisation de violence est justifiable.

1. La juste cause

Le premier principe soulignant ce concept est celui de la cause juste, le point le plus important à considérer quand on se lance dans un conflit armé. La définition d’une cause juste peut varier, mais ici je me baserai sur la fonction de l’état et les droits des citoyens pour essayer de la définir. Si l’on se base sur le fait que l'intégrité territoriale et la souveraineté politique d’un état sont dérivées des droits des individus à établir une vie et un bien-être commun sur le consentement de leurs membres, les seules cause juste est soit la défense de cet état contre une agression territoriale, soit la défense des droits de ses membres contre un flagrant abus de ces droits. Quand aucun autre moyen ne remédie à la violation des droits d’un grand groupe d’individus, ou à la violation de la souveraineté d’un état, la guerre est justifiable.

2. La juste autorité

Le second principe de la « juste autorité » suggère qu'une guerre est juste seulement si elle est lancée par une autorité légitime. Une telle autorité est enracinée dans la notion de la souveraineté de l'état et dérivée de la juridiction de l’Empereur. Même si leur cause est juste, des individus ou les groupes dont l'autorité n'est pas sanctionnée par l’Empire ne peuvent pas d'une manière justifiable lancer une guerre.

Il est important de noter, cependant, que les gouvernements corrompus qui règnent arbitrairement et injustement n’accorderont pas ce droit à un peuple opprimé. Dans ces cas, la souveraineté d'état se désagrège, et les individus peuvent avoir un droit de déclarer la guerre afin de se défendre d'un gouvernement abusif, qui ne respecte pas leurs droits selon la constitution de l’État. Il faut ici, toujours se pencher sur la constitution et les droits innés des humains, pour évaluer si la prise d’autorité est justifiable.

Il faut aussi, en tout temps, se rappeler que l’Empereur représente l’État et à les droits ultimes sur la constitution, que sa personne est inviolable, et qu’aucune attaque contre sa personne n’est donc justifiable, à moins que sa personne même ait été violée, comme il fut le cas lors de la Révolte.

3. La juste intention

Le troisième principe est le principe de la « juste intention », maintenant que le but de la guerre ne doit pas être de poursuivre des intérêts nationaux étroitement définis, mais de rétablir plutôt une paix juste. Cet état de paix devrait être préférable aux conditions qui auraient régné si la guerre ne s’était pas produite. La « juste intention » est attachée aux conditions du Jus in bello et interdit des actes de vengeance et de violence aveugle.

Puisque la juste cause d’une guerre est un meilleur état de paix, les guerres justes sont des guerres limitées. La réédition sans conditions viole le principe de la bonne intention parce qu'elle prive une nation de ses droits et de sa souveraineté.

Il est important de noter que l’intention d’assurer la paix se trouve parfois en conflit avec les intérêts personnels des parties belligérantes. Par exemple, si la seule façon d’assurer la paix est d’annexer le territoire de son ennemi, l’intention juste est liée à la poursuite des intérêts personnels des parties en conflit.

4. Chances de succès

Additionnellement, une guerre juste doit avoir une chance de succès raisonnable. Selon ce principe, les parties en conflit doivent avoir de bonnes raisons pour croire que les résultats désirés peuvent être atteints. Les pertes et les décès qui peuvent avoir lieu à la suite à une guerre pour une cause futile ou quand la probabilité du succès est très basse sont inacceptables. Il s’agit donc de peser les coûts et les avantages de faire la guerre, et de garder en tête que la vie humaine et les ressources économiques ne devraient pas être gaspillées pour les efforts de guerre qui sont sûrs d'échouer.

5. Principe de proportionnalité

Le principe de la proportionnalité stipule que la violence utilisée dans la guerre doit être proportionnelle à l'attaque soufferte. Les moyens devraient être proportionnels aux fins, ainsi qu’être en conformité avec l’amplitude de la provocation.

**6. Principe du dernier recours **

En conclusion, le principe du dernier recours stipule que toutes les options non-violentes doivent être épuisées avant que l'utilisation de la force puisse être justifiée. Une guerre juste peut seulement être entreprise une fois que toutes autres avenues diplomatiques ont été poursuivies.

Seconde Partie: Jus in Bello

Les règles de Jus in bello servent de guide une fois que la guerre à commencé. Il s’agit de restreintes sur l’ampleur du mal souffert, le cas échéant, par les non-combattants, et les contraintes sur les armes de la guerre.
Les règles de la guerre visent à sauvegarder la vie humaine et quelques autres droits de l'homme fondamentaux, et à s'assurer que la guerre est limitée dans sa portée et niveau de violence. La guerre totale, où ni les principes de la discrimination ni ceux de la proportionnalité servent d'atténuation doit être évitée.

Jus in bello exige également que les agents de la guerre soient jugés responsables de leurs actions. Quand les soldats attaquent des non-combattants, poursuivant leur ennemi au delà de ce qui est raisonnable, ou violant d'autres règles de juste conduite, ils ne commettent pas des actes de guerre, mais des actes de meurtre, criminels et sanctionables. Chaque individu, indépendamment de son statut ou de son rang, est personnellement responsable de n'importe quel crime de guerre qu'il pourrait avoir commis.

Notez que les directives régissant la justice dans la guerre sont distinctes de celles du Jus ad Bellum. Même si une nation manque à respecter le concept de cause juste pour la guerre, elle peut combattre justement une fois que la guerre a commencé. Réciproquement, une nation avec une cause juste peut combattre injustement. Les deux principes centraux du jus in bello, la discrimination et la proportionnalité, établissent des règles de conduite juste et ce seulement pendant le temps de guerre. Le principe de la discrimination concerne qui sont les cibles légitimes dans la guerre, alors que le principe de proportionnalité concerne quelle ampleur de force utilisée est moralement justifiable.

1. Principe de discrimination et immunité des citoyens non combattants

Le principe de la discrimination reconnaît que les individus ont un statut moral indépendant et résistant aux exigences de la guerre. Puisque le massacre est moralement problématique, cette théorie juste de guerre tente de fournir une explication quant aux raisons pourquoi les soldats et autres combattants reconnus peuvent devenir les cibles légitimes d'attaque. Il est aussi nécessaire d’établir le statut d'un combattant selon la justification de sa cause, qu’elle soit juste ou injuste, et d’établir comment ces victimes de guerre qui peuvent être attaquées et tuées doivent être distinguées de celles qui ne peuvent pas être attaquées.
Aucun individu ne peut justement être attaqué à moins que par sa propre action il ait rendu ou perdu ses droits civils. Les individus avec le statut combattant renoncent à certains de ces droits fondamentaux quand ils deviennent des soldats, leur mort peut donc être moralement justifiée. Les civils n’ayant pas renoncé à ces droits ne sont jamais les cibles justifiées en guerre. Les maisons des civils, les endroits du culte, et les écoles devraient aussi des lieux ou l’attaque n’est pas permise. Il serait par ailleurs criminel pour un combattant de se réfugier parmi les civils et de nier son statut de combattant. Ainsi, le principe de l'immunité du non-combattant suggère que la guerre est un combat entre les combattants, et que seuls les objectifs militaires sont des cibles légitimes pour l'attaque.
Ceci dit, parfois il est inévitable de tuer des civils, dans ces cas, toute souffrance causée aux non combattants doit être un résultat secondaire, indirect et non intentionné.
Une question qui se pose ici est comment l’on définit qui est un combattant et qui ne l’est pas. Alors que les combattants portent habituellement des uniformes et des armes, ce n’est pas toujours le cas. L’on définira donc comme combattant tout individu qui prend activement part au conflit, que ce soit à travers le complot ou à travers les armes, qu’il soit en uniforme ou non. Il est nécessaire d’investiguer et d’identifier les cas spécifiques, bien qu’en état de guerre ceci ne soit pas toujours possible, cela reste préférable.

2. Principe de proportionnalité

Le principe de proportionnalité définit quelle sorte de force est moralement permissible lors d’un acte de guerre. La souffrance et le mal causé doit être proportionnel à l’objectif que l’on désire atteindre, et l’ampleur de la violence doit être tempéré de sorte à minimiser l’ampleur de la destruction et des causalités de guerre. La restriction des moyens pour mener une guerre a pour but de protéger toutes les parties involucrées, et de sauvegarder les principes de la constitution et les droits innés aux peuples de Systéria. S’il est possible d’atteindre un but simplement en blessant l’opposition, il n’est donc pas nécessaire de le tuer. Anéantir son adversaire lorsqu’il n’est pas nécessaire va contre l’idée de proportionnalité.
Il est aussi important de réfléchir aux conséquences à long terme des actes pris durant la guerre, par exemple, des actes qui s’attaquent aux réserves de nourriture, aux champs, aux élevages et à l’eau potable sont strictement à éviter.
Finalement, s’il existe plusieurs choix pour atteindre un but militaire, celui qui causera le moins de destruction et de causalités est sans aucun doute la meilleure voie à suivre, pour toutes les parties belligérantes.


Définitions :

**Humains : **Le terme « humains » s’adresse à toutes les races intelligentes de Systéria, j’utilise simplement ce terme par souci de simplification.

Individu : Un agent « humain » unique, l’Empereur est exclu de cette définition.

Souveraineté : La souveraineté est le principe de l'autorité suprême, représenté par notre Empereur, le souverain de l’État. En matière de politique, la souveraineté est le droit absolu d'exercer une autorité (législative, judiciaire et/ou exécutive) sur une région, un pays ou sur un peuple.

État : Avec une majuscule, l'Etat désigne la personne morale de droit public qui, sur le plan juridique, représente une collectivité, un peuple ou une nation, à l'intérieur ou à l'extérieur d'un territoire déterminé sur lequel elle exerce le pouvoir suprême, la souveraineté.
L'Etat est la forme la plus élaborée de la vie commune d'une société humaine. Il exerce son pouvoir par le biais de l’Impératrice et de son gouvernement.
Par extension, l'État désigne l'ensemble des institutions et des services qui permettent de gouverner et d'administrer l’Empire : ministères, directions, préfectures, délégations, administrations déconcentrées ou décentralisées.

**Guerre limitée : **Il s’agit de remporter une victoire permettant d’exiger une compensation. L’affaiblissement de l’adversaire, et non son anéantissement, permet de remporter une victoire politique majeure.

**Guerre Totale : **La guerre totale est celle qui ne concerne plus uniquement des objectifs militaires mais qui subordonnée à la politique cherche à atteindre des buts de guerre.
Elle est mise en œuvre grâce à une stratégie totale chargée de concevoir sa conduite en définissant la mission et la combinaison des diverses stratégies générales, politiques, économiques, diplomatiques et militaires.