une rumeur ou un sujet de discussion.

une rumeur ou un sujet de discussion.

Post by Leyto, OdS. - June 21, 2007 at 11:03 AM

Un coin du feu une histoire revenait souvent, une parmis tant d'autres celle du petit prince.

"Le vent s'était levé dans le courant de la nuit, la pluie avait cessé et laissait des flaques d'eau ou le reflet de la lune se mirrait. L'enfant, prince de la cité, avait eu du mal a s'endormir, les ombres avaient joué avec les branches et avec son imagination créant des séries de monstres et d'animaux qui n'existaient que dans les vieux livres ou les esprits tordus des sorcières.

A plusieurs reprises il avait fait appel a sa nounou, la bonne vieille sandra qui s'occupait de lui depuis qu'il s'en souvenait, il avait fete ses 9 ans hier et ses cadeaux l'ennuyaient au plus... jamais il n'avait trouvé du plaisir a lire des livres enluminés d'or ou s'amuser avec des jouets recouverts d'argent. Sandra l'avait pris dans ses bras et l'avait caliné pendant quelques minutes puis l'avait recouché en lui demandant de se rendormir le plus rapidement possible en fermant les yeux. Lui, ne voulait pas, assurant à sa nounou que le croque mitaine allait sortir de l'armoire, que cela faisait plusieurs nuits qu'il l'entendait dans l'armoire, il le prendrait et l'emporterait dans le noir.

Elle promis qu'elle allait lui apporter une lanterne pour qu'il puisse s'endormir a son aise, lui assurant qu'un prince n'avait rien a craindre car le prince n'a peur de rien, pour prouver a son prince ce qu'elle avancait, elle alla jusqu'a l'armoire et l'ouvrit en grand. Quelques capes, quelques tuniques toutes de très bonne facture emcombrait les armoires princières.

Quelques minutes plus tard, Sandra fermait la porte plongeant la pièce richemment garnie de fourrures et de pierreries dans une ambiance sombre et ou les ombres jouaient plus encore grâce aux flammes ondulantes dans la lanterne. Le tapis en poil d'ours se transformait en mare sombre, les peluches se transformaient en animaux qui n'attendait qu'il ne ferme les yeux pour se jetter sur lui, jamais il n'aurait pensé que cela ne serait pas le cas. Un grattement se fit entendre sous le lit et le prince ferma les yeux, remontant les couvertures sur les yeux. Le grattement s'amplifia pour se transformer en bruissement de plus en plus fort. Une voix rocailleuse emplit la pièce :" il est temps de dormir petit prince..." Quelques minutes plus tard, un courant d'air emplit la pièce et souffla la flamme de la lanterne.

Le lendemain matin, une tasse de lait chaud au miel et des biscuits secs sur un plateau, sandra entra dans la chambre du prince. Elle sourit car il s'était bouloté dans les couvertures ne laissant apparaitre que le sommet de son crane et des cheveux. Elle posa le plateau sur la table de chevet et ébouriffa les cheveux du petit homme de 9 ans. Elle s'assit sur le bord du lit et s'adresse a lui : " Prince ? il est l'heure."

Dans tout le chateau, l'on entendit le cri, le hurlement de terreur de la nounou qui s'étendit en une alarme qui provoqua une petite révolution au sein des gardes du palais. Le prince Emerick du comté de bétune venait de trouver le passage vers un monde meilleur tandis que dans la campagne, appuyé sur un baton, un homme retournait d'ou il était venu. Son oeuvre était accomplie mais il se jurait qu'il ne recommencerais plus."


Post by Leyto, OdS. - June 22, 2007 at 1:26 PM

Quatre ou cinq ?

Une foule, dense et puante, mélange de sueur, de crasse et de parfum lourd des dames fardées dans des toges des plus luxueuses, Son nom avait été lui aussi écrit sur un toit et délayé par la pluie, c'était son premier contrat, sa première mission. Il avait endossé un pantalon large, un doublet et du haut de ses douze ans se mélangait au peuple avec une étrange facilité.

Arrivé en courant au milieu de la foule, il ralentit son pas une fois contre toute cette masse de chair humaine, elle était comme un mur compact qui l'empéchait d'avancer. Il devait ruser, il s'avanca, se glissa sous un bras, marcha sur un pied, avancant petit a petit s'excusant peu a peu mais rien n'a avait tenté de l'arreter. Sans arret il pensait se voir arreté dans sa progression par un homme ou pire, un garde qui aurait lu dans ses pensées et découvert ses plans...

**"Ne pense pas a cela, n'oublies pas ce que tu es venu faire ici, je te fais confiance, tu es de loin un de mes meilleurs élèves." **

La voix de son maitre s'éleva dans son crane et il ne put s'empecher de trembler plus encore... quatre années qu'il avait passé aux cotés de son maitre qui lui avait appris toute une série de choses utiles et d'autres.. beaucoup moins. Secouant sa tête il continua sa progression et d'un coup, il arriva en bordure de la marée humaine, maintenant sous ses yeux se présentait une série de sièges en bois, sur-élevé par rapport au reste de la foule et qui était dédié aux nobles de la cité. Certains étaient déja installés d'autres places étaient vides...

"Du poteau principal de la potence, tu devras compter 5 places sur la droite et tu y sera.
Voila ce que son maître lui avait dit."

L'enfant pris sa main et se remémora les cours qu'il pensait inutile, compter.. un deux... quatre.. cinq.. était ce ca ? ou plutot un deux trois quatre cinq ? il se posta sous les sièges, se glissant contre la structure de bois entre les deux sièges, il attendit.. longtemps.. la main serrée sur sa petite dague qu'il protégait d'un fourreau.

**" En aucun tu ne toucheras cette lame.. tu as compris ?" **

Quelques heures par la suite, il vit s'installer deux ombres qui firent craquer le banc sous lequel il était situé. Une dame de poids important s'installa sur la quatrième place et un homme maigre et fluet sur la cinquième. Le procès avait pris deux heures et la coupable devait être pendu au gibet, c'était un spectacle pour toute la cité et un véritable jour de joie pour pas mal de monde, sauf peut être pour la personne qui devait voir ses derniers jours arriver. Un cri rauque de la foule l'avertit que la coupable venait de passer de vie a trépas dans d'affreux soubresauts digne d'une gigue, sans attendre l'enfant plongea sa dague entre deux planches de l'estrade en direct dans le coté de la grosse dame et dans le coté de son mari malingre. Certains crurent que par exces de joie la duchesse et le duc de Mont-Garni que des derniers perdirent conscience, quoi que certains doutaient de la capacité de ses personnes a ressentir quoi que ce soit.

Certains virent un enfant partir en courant.. comme des dizaines dans la cité et dans la foule.. rien d'alarmant, sauf qu'a deux pas de la deux personnes venaient de mourrir empoisonnés. La vie parfois ne tient qu'a une chose qui peut paraitre si simple pour certains ne l'est pas pour tous.

" Le quatre est avant le cinq.. mais ce n'est pas grave, tu dois apprendre."


Post by Leyto, OdS. - June 27, 2007 at 2:38 PM

Des souvenirs se battaient dans ma tête lorsque j'entendais les bruits de la foret entourant mon lieu de vie, des souvenirs refoulés et que je ne voulais plus... Ceux d'une autre vie.

Une première chasse.

Toujours la pluie et l'odeur de l'humus... Dans la foret sous les pas de l'homme, les aiguilles de pins craquent comme du bois mort. Cela fait maintenant quelques jours qu'il fuit, qu'il a quitté toutes les zones habitées par le peuple et qu'il s'est enfoncé dans la foret. Au risque de se faire attaquer par les loups c'est la troisième nuit qu'il passe dans les bois, la quatrième que je le piste comme du gibier.

Devant sa bouche, son souffle chaud se condense en un petit nuage et il s'arrete pour regarder autour de lui. Mon souffle a moi est aussi froid que l'air ambiant car cela fait plusieurs minutes que je mache le peu de neige qu'il reste dans les fossés, il lui est impossible de me repérer mais il sait qu'il n'est pas seul. Un bourgeois qui court dans une foret est une cible facile, un bourgeois plus habitué a se déplacer dans une chambre ou dans une salle de bal, habitué a se gaver de nourriture grasse et mortifié, dont la sueur coule le long de son dos, tâchant a tout jamais la soie de sa chemise maintenant déchirée par les ronces. D'ici je vois que son souffle fait onduler son gros ventre et qu'il pose ses mains sur ses genoux pour reprendre sa respiration.

Il se retourne, essuyant la sueur qui lui pique les yeux, tracant sur son front un arc de cercle d'humus noir, puis il se remet en marche... vers une destination connue de lui seul, mais la destination est tout autre. Une flèche en main, je sors mon arc et le bande de toutes mes forces dans sa direction, la corde est tendue au maximum et le bois de l'arme tremble sous la tension, d'un coup sec, je relache la tension qui se concentre un instant et qui fait éclater un claquement sonore.

Un sifflement, un son rauque et un bruit d'une masse qui tombe.

D'un pas prudent, je m'approche de lui, il a toujours les yeux ouverts et me regarde en tentant de tendre le bras. Un enfant de quatorze ans environ, fardé de boue et masqué dans des vetements de couleurs sombre, c'est la seule chose qu'il aura vu de son assassin. Pour moi, c'est la première fois que je puis voir en face les derniers instants d'un homme. D'un geste rapide, je traine son cadavre vers le fossé ou je m'assure de son trépas. Souriant, je me relève et regarde le ciel mais un bruit de course me fait revenir a la réalité.

Un hennisemment de cheval se fait entendre et un garde impérial arrive au bout du chemin, rapidement je lance mon arc dans le fossé a coté du corps.

" Petit ! que fait tu ici ? tu sais que tu es a un jour de marche du hameau le plus proche ? "
*" Je me suis perdu messire, mon père était partit couper du bois et n'es pas entré alors je me suis mis a sa recherche." *

Le garde regarde autour de lui et me fait signe de monter a cheval a ses cotés, puis rapidement me ramène a la lisière d'un village d'ou je le salue comme on salue un sauveteur. Il ne saura jamais qu'il m'a sauvé des loups mais qu'il aurait pu y laisser la vie, si j'avais su monter a cheval...

Quelques jours plus tard, je posais la question :

" Maitre ? Pourriez vous m'apprendre a monter a cheval ?"
*" Plus tard petit.. chaque chose en son temps, chaque chose en son temps petit..." *


Post by Leyto, OdS. - July 5, 2007 at 11:34 PM

*Une première pénitence. *

Le sang avait coulé à plusieurs reprises, laissant une rigole noirâtre sur le sol ou il s'était coagulé, devant lui le bourreau terminait d'extraire la moelle d'une jambe sans se soucier des cris de la jeune fille. Assis sur le sol, les yeux fermés, je tentais de m'extraire de ce monde ou l'odeur de la chair équivalait celle du charbon grésillant. Devant son regard, voila par les brumes de la chaleur de la forge, elle voit le bourreau s'arrêter et poses ses tenailles rougies par la flamme et s'approcher d'elle une dernière fois avant de perdre connaissance.

" Ton maître m'a demandé de te donner plusieurs astuces pour faire parler les gens, tu me suivra une journée et nous verrons si tu es aptes a apprendre l'art du tourment."

Il se retourne, son ventre dépassant des habits rouges qu'il porte tout le long de l'année comme son statut de gehenneur l'y oblige, il me prends le bras et m'amène dans une pièce plus sombre encore. Sur la table, les bras et jambes tendues se trouve un homme nu, a coté de lui tout le matériel destiné a appliquer la question.

Plusieurs heures encore après, j'entendrais encore ses cris dans mes oreilles...

*« Seigneur ! J'implore votre pardon ! Cette épreuve est la pour me tester et je l'accepte ! Mets fin a mes souffrances. » *

Il mourut d'un décrochement du coeur alors que nous étions en train de lui retirer son oeil. Frappé par la vitesse de la mort de celui ci, je ne puis que me poser des questions pendant que le bourreau me félicitait de mon premier trépas par la question. Il me donna une bourrade dans le dos et me confia quelques astuces que je n'entendais pas.. les oreilles bourdonnantes des prières du supplicié. Une fois revenu a ma chambrée, je ne pus trouver le sommeil pendant toute la nuit, l'âme de cet homme venant me réveiller toutes les minutes par un de ses soufflements dont j'attribuais la source aux prières qu'il avait dit avant sa mort.

Décidant de tester cela, je laissais un billet sur le sous main de mon maître avec quelques mots.

« Maître,
Pourriez vous m'allouer une semaine de repos ? Je vous en remercie.
Votre Fils. »

La nuit même, je partais pour le monastère passer ma première semaine de pénitence afin de comprendre ce qui rendais si fort les croyants, malgré l'approche de la mort, cet homme n'avais pas cédé a la panique. Peu de temps, une missive me fut remise alors que j'étais en train de prier dans l'enceinte d'un cloître, c'était mon maître qui me mandait pour une discussion et un tracé de dessin à la craie.


Post by Leyto, OdS. - July 11, 2007 at 6:42 PM

*La pénitence. *

Le soleil avait lancé ses rayons a travers la grille de la cellule. Allongé sur le sol, les bras en croix et face contre terre, soumis aux assauts du vent sur son corps nu, le pénitent Leyto priait depuis quelques jours... il avait à demander pardon pour les pensées qu'il avait eu et c'était sa quatrième nuit sur le sol glacé du pavement de la cellule.

Nul n'était venu lui demander de ses nouvelles et il en était mieux comme cela, il ne tenait pas à dévoiler le pourquoi de cette punition, lui qui avait pu toucher de ses mains impures le tombeau d'un grand homme en compagnie du Haut Paladin. Pour une personne qui serait entrée dans la pièce, il n'aurait pu qu'entendre un murmure mais c'était une prière ou plutôt une litanie qu'il répetait sans cesse :

*" Seigneur pardonne mes pensées, tu sais que t'admire autant que je te crains, toi seul à le pouvoir de me sauver des ténèbres dont mon corps porte encore les traces." *

*Nul ne sait si ce fut la faim ou la fatigue qui le réveilla mais il se leva un matin, bercé par la chaleur du soleil de midi qui tracait sur sa peau des arabesques compliquées. Prenant sa toge, il se rendit dans le jardin ou il admira les fleurs qui tendaient leurs feuilles vers le ciel bleu et vers le tout puissant, depuis presque une année, il allait pouvoir parler dans des lieux communs, son Seigneur l'avait pardonné... *