¤ Une arrivée ¤
Post by Vent d'Hiver - July 14, 2007 at 6:12 PM
Le soleil dardait ses derniers rayons. Les badauds du port assistaient à l'accostage d'un imposant navire de commerce en provenance de Briganne. Lorsque le bateau fut bien amarré, les marins débutèrent le déchargement des marchandises précieuses.
Le brouhaha emplissait la nuit, cri des mouettes, discussions parfois graveleuses des hommes travaillant sur les docks. Dans ce remue-ménage le groupe de mages pourpres dénotait par le froideur et le recule pris vis-à-vis des autres personnes.
Les commentaires allaient bon train sur le sujet de leur présence. Après tout ils sortent tellement rarement de leur quartier.
Sur le pont d'une navire, une silhouette gracile s'avance suivi d'un domestique portant un bagage. La forme s'arrête puis étudie le port, son attention se fixant sur les Pourpres. Lentement elle descend du bateau et se dirige vers eux.
- Dame Shandrawësse ?
D'un hochement de tête l'inconnue acquiesce.
- Sire D'Aristos nous a demandé de vous escorter jusqu'à ça demeure. Un honneur pour nous de vous recevoir à la Confrérie.
Le magicien s'incline respectueusement, tandis que ses confrères entours la nouvelle venu afin d'écarter les curieux ou autres badauds malvenu.
Post by Laelia Maërn, CP - July 14, 2007 at 9:01 PM
La jeune elfe était occupée avec quelques apprentis lorsque le bruit d'une arrivée dans le quartier Pourpre, sous escorte et à la demeure de l'Ancien, parvint jusqu'aux plus sourdes oreilles de l'Académie.
Donnant un travail aux étudiants, elle les laissa seuls un moment, montant au sommet d'une des hautes tours de l'Académie Pourpre, surplombant la cité.
Voyant la dame étrangère et les nombreux Légionnaires autour d'elle, elle étudia sa démarche et la suivit jusqu'à ce qu'elle aie passé le seuil de la porte de la demeure de l'Ancien D'Aristos.
Aucune émotion ne marquait son visage. Cependant, un apprenti qui vint la chercher put l'entendre dire, comme à elle-même :
« Voilà donc où nous en sommes »
Elle se retourna, son bâton à la main, puis retourna s'occuper des apprentis.
Post by Vent d'Hiver - July 15, 2007 at 5:06 PM
Cela faisait quelques jours que la nouvelle venue logeait au sein du quartier Pourpre. Dans le demeure même de Saule d'Aristos.
Les rumeurs allaient bon train et il n'était pas rare de croiser quelques commères, portant paniers et ouvrages, gloussant comme de vieilles poules tandis qu'elles désignaient de coups d'oeil ou de gestes explicites la maison de l'Ancien.
- Savez ce que dit mon p'tit dernier ?
- C'lui qui est tellement stupide qui ne reconnait pas sa propre main ?
- Non c'lui c'est le fils de ma soeur, J'vous parle d'Edmond mon p'tit dernier. C'lui qui veut être mage.
- Ah ! il fait ses études à l'académie alors.
- Hum .... Pour le moment l'est cuisinier.
La grosse femme se dandina légèrement d'un pied sur l'autre changeant son panier de linges sales de bras. Mais la gêne n'était pas un des traits de caractère reconnu de Mme Potivon. Elle reprit rapidement sa contenance et c'est de sa voix discrète comme celle d'un charretier un matin d'affluence qu'elle poursuivit.
- Mon p'tit Edmond est ami avec la femme de chambre du vieux grigou.
- Vous parlez de la Janine.
Les deux autres femmes se lancent un regard entendu par dessus la tête de Mme Potivon. La réputation de la jeune demoiselle et ses nombreuses amitiés virils alimentaient déjà bon nombres de discussions tellement croustillantes.
- Ca suffit ... mon p'tit est un bon g'rs. Encore un sous entendu et j'me tais.
Le coup était ardu, l'idée de ne pas raconter son histoire lui donnait des sueurs froides. Mais pas autant que ne pas l'entendre pour les deux autres. C'est ainsi qu'elles tournèrent un regard attentif et une bouche close vers leur compagne.
Mme Potivon ne put s'empêcher de se rengorger, son auditoire était tout à elle. Elle raconta la chute de l'anecdote avec emphase.
- Et bien ... vous savez elle fait les chambres dans la maison de ce vieux richard qui dirige l'académie. Et bien la chambre de la nouvelle, elle n'y a pas dormi dedans .... et ceux depuis deux jours. Le lit est toujours impeccable pas un plis.
La seule chambre en désordre est celle de l'Ancien ...... et quel désordre.
La femme ne put retenir un gloussement de satisfaction devant la mine stupéfaite de ses deux consoeurs.
- Vraiment .... vous pensez que ....
Des gloussements aigus s'élevèrent du groupe. Les trois comparses se séparèrent ensuite chacune vacant à ses occupations. La rumeur gouailleuse se répandit comme une trainée de poudre.
Post by Laelia Maërn, CP - July 15, 2007 at 6:03 PM
Les rumeurs allaient bon train à l'Académie Pourpre. Les jeunes étudiantes s'en donnaient à coeur joie d'imaginer folles amourettes entre l'Ancien et la nouvelle venue. Les étudiants, quant à eux, tentaient de profiter de l'occasion pour attirer quelque demoiselle dans leurs draps...
L'ambiance était donc des plus agitées dans les classes de l'Académie Pourpre. Le calme qui y régnait d'habitude sonnait maintenant comme un frottement permanant, dû aux nombreux chuchottements entre les élèves.
Si certains professeurs semblaient avoir du mal à faire régner l'ordre et la discipline dans leur classe, la Magistère n'allait pas laisser faire de même.
Elle introduisit donc son cours, comme à l'habitude, par un rappel relié à la nouvelle matière. Elle se tourna donc face à l'ardoise noire qui faisait office de tableau et se mit à y inscrire quelques symboles.
- Comme vous le savez, la racine de mandragore est souvent utilisée pour l'augmentation de la puissance de certains sortilèges déjà existants sous d'autres formes.
Interrompant son discours, elle fit venir à elle, d'un geste rapide et sec, le bout de parchemin qu'une Apprentie s'apprêtait à donner à sa voisine. Elle le lut rapidement :
- « Je me demande qui c'est. » Eh bien, Apprentie Janayelle, qui est donc qui?
Se levant timidement, le visage rougi de s'être fait prendre en flagrant délit, elle dit, d'une voix fluette caractéristique de ces jeunes demoiselles qui n'ont que quelques printemps derrière eux :
- Je... Je me demandais qui est... vous savez? La dame... qu'on dit qu'elle dort chez l'Ancien..
- Vous saurez en temps et lieu. Maintenant, c'est le temps d'étudier le lien entre la racine de mandragore et ses effets sur les sorts impliquant l'arcane Vas. Suis-je claire?
- Oui, Magistère.
La jeune apprentie se rassied, pendant que la Magistère envoya un peu d'énergie magique sur le parchemin, le faisant consumer en un minuscule tas de cendres qu'elle eut tôt fait de faire disparaître. Elle continua son cours :
- Je disais donc que la racine de mandragore est utilisée souvent pour ses fins d'amplification. L'arcane Vas est son «équivalent» dans les syllabes magiques.
Pendant qu'elle traçait au tableau les interractions manatiques entre la mandragore et l'arcane Vas, elle ne put s'empêcher de repenser à cette mystérieuse dame. S'arrêtant soudain, perdue en hypothèses, un long moment de silence régna. Après une minute, un Apprenti éleva la voix, légèrement tremblante :
- Magistère?
Laelia se contenta de répondre :
- La classe est terminée.
Elle sortit avant même ses étudiants, laissant sa cape frapper au cours de son mouvement, se contentant, en même temps que d'ouvrir la porte, de faire un signe au tableau pour que tout ce qui y avait été écrit disparaîsse.
Les étudiants restèrent un moment surpris, puis s'en allèrent, dans le silence le plus plat.
Leurs amis, des autres cours, essayèrent bien de les faire parler, mais ils restaient plutôt taciturnes, comme un peu sous le choc.
Un silence de mort fit place aux racontards incessants des étudiants.
Décidément, quelque chose n'allait pas.
Post by Cassandre D'Estré, Cp - July 15, 2007 at 7:57 PM
- Les premières lueurs de l'aube pointaient tandis que la jeune femme sortait de chez elle afin de se rendre à l'hôpital. Tandis que le palefrenier sellait sa monture elle patientait sur le banc près de la banque Pourpre. Devant la porte un groupe d'étudiant discutait.*
- Sa maîtresse, vous plaisantez Liwind. C'est sa fille.
- Sa fille !! Mais vous tenez ça de qui ?
- Déjà leur age, elle est bien trop jeune pour être sa compagne. Ensuite ma tante travaille comme secrétaire à la bibliothèque Pourpre et elle les a entendu discuter. D'après elle on aurait dit un père éduquant et conseillant son enfant.
- Oui peut-être Draguin, mais cette histoire de lit ?
- Et bien d'après ce que dit ma tante, elle passerait ses nuits là bas. Elle y étudierait différents ouvrages, en prenant des notes. Ma tante l'aurait déjà trouvé deux ou trois fois endormi sur un ouvrage le matin quand elle vient prendre son poste.
- Dommage j'aimais bien l'idée que le vieux est une maitresse. - Personnellement je préfère la version de l'amante.... si on pariait ? 50 écus que c'est sa concubine !
- Pari tenu pour moi c'est sa fille.
Si vous me faites crédit jusqu'au mois prochain je participe aussi. Sinon il faudra attendre ...
- Après quelques discussions sur les intérêts du prêt le dernier étudiant ajouta son pari.*
- Bien espérons que l'ancien ne fera pas durée le suspens trop longtemps.
Au loin une cloche se mit à tinter, d'un pas pressé ils disparurent tous trois.
Pensive la jeune femme monta en scelle et quitta le quartier Pourpre.
Post by Anonymous - July 15, 2007 at 8:47 PM
L'Ancien montait les marches de l'Académie. Le couché de soleil se faisait voir par les quelques fenêtres envahissant la pièce. Quelques gloussonnements se faisaient entendre : Des étudiantes parlaient discrètement mais oh combien non subtile de lui. L'une d'entre elles, le regard brunâtre, donna une petite tappe à la plus petite du groupe, blonde et visiblement jeune.
- Pardonnez-moi sir, mais ehm, vous pouvez nous en dire plus?
L'Ancien ne put s'empêcher d'afficher un mince sourire vis-à-vis la question.
- Vous le saurez en temps et en heure...
Visiblement déçue de la réponse, l'étudiante retourna auprès de son groupe d'ami et l'Ancien tourna les talons.