¤ Une voile à l'horizon ¤
Post by Shaïna'Mel, InD - October 30, 2007 at 1:55 AM
Une voile brise l'horizon paisible du port. Nul autre bateau ne croise sa route en cette heure. Le jour n'est pas encore levé, une aube irisée dessine des volutes dans le ciel.
Sur le pont des silhouettes se pressent leurs regard tournés vers la cote qui se dévoile lentement. Assise sur un rouleau de corde sur le ponton arrière. Une forme gracile, dont les bras enserrent délicatement une harpe, perdue dans ses pensées.
Du pan de sa capuche abritant ses traits seul l'éclat or de son regard se distingue dans la douce pénombre. Il ne se porte pas vers le port approchant mais vers les collines boisées environnantes.
Ses longs doigts fins et bronzés glissent sur les cordes égrainant une mélopée suave, hymne discrètement mélancolie comme le sont toujours des retrouvailles longtemps repoussées et non forcément souhaitées.
Post by Shaïna'Mel, InD - December 21, 2007 at 11:10 PM
Les semaines passèrent, se transformant en mois et dans la grande cité de systéria nul ne s'aperçut d'une absence. Peut-être quelques druides mais allons savoir tant leur esprit est tourné vers d'autres centres d'intérêts.
Lors de l'étrange vague de chaleur s'étant abattu sur l'île, la jeune demi-elfe se trouva transportée dans un univers aride de sons discordants. La mort, telle gangrène, agrippait chaque parcelle de vie.
L'équilibre brisée par une force la dépassant, elle luttait corps et âme mais aucun de ses actes ne pouvaient freiner cela.
Quant le maléfice fut finalement brisé, épuisée et sans force elle quitta le monde des humains pour se fondre dans celui qu'elle avait tenté de préserver.
Longtemps elle chemina jusqu'à oublier sa souffrance, se laissant emporter par le chant à nouveau vibrant de la nature. Chaque pulsation inondées son esprit d'un mélopée éblouissante.
Pourtant dans les méandres musicales de son coeur, une note douloureuse raisonnait. Au début ténue puis de plus en plus oppressante, jusqu'à ce qu'elle reprenne conscience d'elle même.
A l'orée de Grande cité ourlée des rayons du couchant, elle hésita un instant. Puis lentement elle prit le chemin du Cercle.
Post by Shaïna'Mel, InD - February 14, 2011 at 4:55 AM
Les années passèrent telle une brise soufflant sur les dunes du désert.
Traçant de nouveaux sillons, en effaçant d'autres, changeant la face de ce qui était pour offrir un changement à ce qui est.
Au petit matin, une silhouette encapuchonnée foule d'un pas aérien les dalles usées du vieux port. Dans le brouhaha du débarquement, elle passe silencieuse, sa démarche fluide lissant les obstacles sous ses bottes de cuirs fins. Un calme radieux, apaisant, l'environne uniquement altéré par les vibrations mélodieuses du vent matinal pinçant les cordes de la harpe en bandoulière dans son dos.
De son identité, indiscernable sous l'ombre protectrice de la capuche voilant ses traits, ne se découvre que quelques mèches de cheveux ondulés d'un blond presque argenté se jouant des entraves et dessinant des volutes dans le souffle éolien.
Elle chemine vivement, forme fine sans consistance aux yeux des Systériens ancrés dans leur cité. Pourtant elle ne semble pas perdue cette inconnue. Elle se dirige vers un lieu précis, un quartier fleuri où palpite plus qu'ailleurs dans la cité le don du cycle. Lieu où s'écoule la vie rythmée par la dévotion immuable des adeptes de la Trinité. Pourtant ... la forme s'arrête hésite. Elle incline légèrement sa tête sur le côté donnant l'impression d'écouter. Elle reprend son avancée mais moins assurée, le doute semble s'insinuer dans son être.
Le quartier a changé, mais cela n'a rien d'étonnant. Elle s'y attendait. Pourtant il vibre d'une tonalité différente, sa mélodie a évolué de manière brusque, tranchante. Une autre chose a pris la place de ce qui fut. Elle le ressent et cela l'attriste. La mort d'une chose bien que naturelle blesse toujours ceux qui y tenaient. Lentement, à présent, elle se dirige vers la bâtisse l'ayant protégée, hébergée durant de nombreuses années. Au dernier étage plus que la désolation d'une pièce abandonnée, négligée, plus aucune onde chaleureuse. Juste l'oubli, le froid de la solitude, sous ses pieds crisse la poussière pierreuse des lieux désertés par tous habitants. Aucune trace de son passage, aucun souvenir n'existe plus ici juste des toiles d'araignées. Elle reste un long moment à percevoir ce qu'elle seule peut entendre, le chant d'une maison sans âme.
Sans se retourner, elle quitte cette coquille vide et à présent elle paraît plus errer sans but dans la grande cité. Esquif gracile balloté par le flux vif du temps qui s'écoule.
Post by Shaïna'Mel, InD - February 27, 2011 at 9:26 PM
A croire que le vent incessant ne peut pousser les être que vers l'inconnu et le chaos. Ainsi à peine arrivée, la jeune elfe repris un navire vers une destination inconnue.