La colère d'un barbare au bon fond
Post by Thorvald, CdP - May 7, 2008 at 12:59 AM
Le grand barbare était furieux.
Il avait comme principal et unique principe moral de ne pas s’occuper de ce qui ne le regardait pas. Mais cette fois-là, c’était trop!
Les mots « coutume barbare » et « vieux rite » lui résonnaient encore dans la tête. Il avait beau boire plus et plus encore, ça ne faisait que rendre ses sauts d’humeurs plus prompts.
Il revoyait encore les autres néophytes frissonner de dégoût. Comme si manger de la viande était la chose la plus ignoble du monde! Quand la shamane lui avait offert de manger un cœur d’ours, il avait sauté sur l’occasion. Voilà enfin un rite digne d’un guerrier fier.
Digne d’un homme!
*-Cité de femmes! *Maugréa-t-il assis sur le sol boueux, acculé à une bâtisse de la basse ville.
Quand l’Ancien avait dit qu’ils avaient abandonné le rite, qui était trop barbare, son grand cœur avant fait un bond. « *Pourquoi?! Il faut honorer ses ancêtres! Il faut le faire aussi! *»
L’Ancien l’avait ignoré. Thorvald était blessé. Lui, fier, ayant toujours suivi la voie de ses ancêtres, de leurs rites et de leurs croyances, voilà qu’on lui refusait le droit de vénérer ses origines comme il le voulait.
-Ils verront bien! Je vais les ramener moi, les rites!
Post by Thorvald, CdP - May 7, 2008 at 1:11 AM
Ça avait été une **très **mauvaise journée.
Non seulement il avait perdu son collier, mais en plus il s'était fait arnaquer par une marchande qui l'avait pri pour un imbécile. La harpie refusait de lui rendre son argent. Et le comble pour Thorvald était qu'il ne pouvait pas faire valoir son point comme il l'aurait voulu.
On ne frappe pas une Dame.
Il était donc parti, penaud et maugréant contre le monde entier (mais surtout les voleurs), à la recherche d'un travail. Son achat mal placé lui avait coûté ses dernières pièces d'or. Il ne lui restait même pas de quoi se payer du houblon.
Il tenta de se renseigner sur les besoin de la Cité en bois. Après tout, il était bucheron et on lui permettait maintenant de couper du bois comme bon lui semblait.
Sa journée s'acheva sur une troisième mauvaise nouvelle : il lui fallait payer un permis pour vendre le fruit de son labeur. Maugréant, il cogna sur un mur et envoya promener la pierre qui s'en détacha d'un bon coup de pied.
La pierre fit un vol rapide en direction du port.
On raconta cette nuit-là qu'un paysan avait perdu un mouton parce qu'une pierre énorme lui était tombé sur la tête, le tuant net.
Évidemment, personne n'en crut rien.