Non ! pas les moutons !
Post by Archibald Karad, Ind. - May 17, 2008 at 12:26 AM
Deux nuits qu'il avait passé à cet endroit, le dos collé contre le lit pourri et remplit d'animaux, il s'était même levé à plusieurs reprises avec l'impression qu'un animal longeait son corps comme un serpent qui se glisse vers sa proie. Son âge lui jouait des tours et il détestait cela.. Il se redressa d'un bloc sur le lit, à demi assis dans la pénombre alors qu'au dehors il entendait la pluie tomber sur le toit de paille, un odeur de moisi étendait son emprise sur toute la maison, une odeur aigre et désagréable... Très désagréable.
Un bêlement se fait entendre au loin... un mouton.. puis il se rapprocha... non.. pas encore un mouton... Toute la nuit, ils venaient le réveiller, dansant autour du lit, une torche à la patte... ou encore ils entouraient le lit et dansaient sur leurs pattes arrières. Une nuit il en avait même vu un marcher sur le toit de paille... comme une mouche sur un vitrail.
Il se redressa et alla fermer la porte de la maison à l'aide d'un balai.. Au moins ils ne rentreraient pas... pas cette nuit.
Post by Archibald Karad, Ind. - May 17, 2008 at 12:53 PM
Le matin s'était levé sur la chaumière quand il se décida à sortir le nez de celle ci, la pluie avait une fois de plus détrempé le jardin, lui même envahit par des ronces et des herbes folles. Il lui faudrait certainement plusieurs jours pour remettre cela en état, a condition que la pluie ne motive pas les plantes à se développer plus encore. Armée de son chapeau mou et de son tablier, il enfila ses gants et commença à arracher les herbes hautes à la main, les regroupant au dehors du jardin en un tas qu'il viendrait brûler par la suite. Tournant la tête de temps en temps vers le chemin pour s'assurer que les moutons n'arrivaient pas, il s'accroupit pour arracher une plante plus résistante à la traction de ses vieux bras.
Quelle ne fut pas sa surprise de voir la plante qui le regardait de ses petits yeux, oui.. De ses petits yeux verts et perfides, semblant le défier dans un duel de regard, la haine suintant presque de ce regard. Tournant la tête à gauche et à droite pour s'assurer qu'une autre personne pourrait lui confirmer ce qu'il voyait, il regarda vers le chemin... Vide ! Il regarda vers le sentier... Vide
Posant une fois encore son regard sur la plante, il vit qu'elle tendait ses petites tentacules vers ses gants de cuir, comme si elle voulait les étreindre. Se redressant d'un coup, il piétina la plante d'un coup de talon, relevant doucement la botte pour s'assurer qu'il n'y avait plus de danger... Ne restait plus du végétal qu'une bouillie rendue poisseuse par la sève, pour s'assurer qu'il ne risquait plus rien, il lui donne une fois encore un coup de talon, entassant la chose dans le sol.
Décidément, après les moutons, les végétaux lui en voulaient aussi... Un bruit dans les fourrés attira son attention et rapidement, il prit la direction de la masure et s'y enferma à double tour... Si seulement il avait eu une serrure, il n'aurait pas du coincer un balai dans les pans de la porte. Que faisait cette petite fille à qui il avait donné 200 pièces pour s'acheter des cochons ? Au moins, le jardin serait débarrassé de toutes ces choses bizarres... A moins que la petite soit avec eux elle aussi.. Décidément Systéria avait bien changé depuis qu'il l'avait quitté.
Post by Archibald Karad, Ind. - May 17, 2008 at 8:13 PM
Il s'était réveillé au plein milieu de l'après midi, la température de la pièce était très élevée, dans les rayons de lumière qui traversaient les fenetres grasses, l'on voyait les particules de poussières s'agiter dans un balet dépendant du souffle du vent qui passait sous la porte.
Se redressant à demi dans son lit aux draps moisis, faisant fuir au passage les blattes qui déjeunaient sur la couverture, regardant dans toute la pièce en plissant les yeux, il marmonna quelque chose dans sa barbe, Quelque chose n'allait pas rond, l'on n'entendait pas les moutons dans le lointain, c'est qu'ils préparaient un mauvais coup... Il n'aurait pas du s'endormir sans faire de bruit, si il en tuait un et le clouait sur la porte d'entrée, ca les tiendrait éloignés quelques jours, c'est ce qu'il aurait déjà du faire au lieu de dormir comme un innocent. Malgré son âge avancé, il descendit du lit d'un pas léger et rampa jusqu'à la fenêtre la moins sale de la pièce, risquant un rapide coup d'œil à l'extérieur de la pièce en prenant beaucoup de précautions. Rien à gauche... rien du tout, seulement les branches qui s'agitent dans le vent et sous l'impact de la pluie.
Il devrait continuer à pleuvoir.. tant qu'il pleuvait, les moutons sentent c'est parfait pour lui ça... Puisse la pluie continuer tout le reste de sa vie. Rampant presque dans la pièce pour rejoindre le lit, il sourit dans le vide, changeant d'avis pour rejoindre une chaise à moitié pourrie dans un coin. Protégé du regard par l'ombre, il se tenait éloigné comme cela de toute vue extérieure.
Les cochons lâchés dans le jardin éloigneront les moutons et les dévoreront les plantes... Mais que faire contre la poussière ? Elle était la, posée sur les meubles, en attente qu'il la touche pour lui sauter sur le corps, remonter le long de son bras et s'engouffrer dans sa bouche, encombrant sa langue puis ses poumons, le faisant cracher.. tousser.. tomber à genoux pour enfin en finir avec lui. Mais il ne se laisserait pas avoir comme cela, il était plus malin qu'elle, à chaque fois qu'il remarquait un nid de poussière à un endroit, il prenait son pardessus pour en faire un éventail énorme, chassant la poussière dans l'air, l'empêchant comme ça de s'attaquer à ses doigts... Il savait qu'un jour il serait pris à son propre jeu, qu'elle s'organiserait pour se regrouper dans l'air, mais cela n'était pas encore arrivé alors... Il attendrait... On verrait... Chaque chose en son temps.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 18, 2008 at 2:08 AM
Dans tout son délire Karad avait au moins aperçu une chose qui était vraie. Il y avait bien eu quelques mouvements dans les bosquets près de la maison insalubre et cette chose grouillante était en faite un gamin bien connu dans le coin, soit le fils de Norris, préposé à l’accueil de l’hôpital Sainte-Élisa. Vif et curieux, il avait remarqué une présence dans cette demeure malsaine et surtout que l’on croyait inhabitée. Le bâtiment se trouvait aux abords de Sainte-Élisa, le garçon, apeuré du comportement de l’homme, put donc rejoindre rapidement les portes de l’hôpital, histoire de raconter ce qu’il avait vu à qui voulait bien l’entendre.
Norris était un homme consciencieux. Il savait juger des situations et il avait jugé celel décrite par sa progéniture problématique. De la façon dont son fils d’écrivait la scène, il s’agissait sans doute d’un homme qui aurait été plus à sa place dans l’aile psychiatrique de l’hôpital, que laisser à lui-même dans une bâtisse abandonnée. Il cogna lentement à la porte entrouverte du Médecin Chef Taur’Amandil qui s’afférait à la rédaction de quelques documentations pour les archives de l’hôpital.
Après une brève réponse de la demi elfe, il passa sa tête dans l’encolure de la porte et lui expliqua la situation. Il n’en fallu pas plus pour intéresser Sarälondë à ce cas bien particulier… Sans même expliquer à Norris ce qu’elle ferait, il pouvait la voir se lever et saisir sa besace de travail qui était sur le sol dans un coin de la pièce. Elle enroula autour du cou son écharpe aux couleurs de l’Ordre du Soleil et s’arrêta devant Norris et pour lui adresser la parole de sa voix claire, affichant dans son jeune visage un air sérieux que le préposé connaissait bien.
- Le cas de cet homme m’intrigue… Pour sa sécurité et sans doute celle de tous je préfère aller constater moi-même de son état…. Donc vous me dites qu’il s’agit de la maison non loin d’ici?
-
Cet exact mademoiselle Taur’Amandil, mais soyer prudente, vous êtes certaine que vous ne voulez pas qu’un infirmier vous accompagne?
-
Le problème Norris voyez-vous, c’est que si cet homme est comme vous le décrivez, plusieurs présences pourraient l’effrayer. Vous savez… Les problèmes mentaux ont été le sujet de beaucoup de mes études… Cela relève souvent de la paranoïa et les patients peuvent se sentir rapidement agressé.
- Oui mais…
- Mais vous avez raison, il est inutile de me risquer ainsi inutilement… Si vous le voulez, rester derrière moi à bonne distance, si quoi que ce soit arrive je sais que vous serez quoi faire…
Ne pouvant vraiment contredire la directive de la médecin chef Norris si plia. Rapidement ils se retrouvèrent aux abords de la maison où l’homme s’était enfermé. La pluie venait tremper le médecin chef et son escorte, Norris. Ce dernier était déjà caché dans des buissons plus au loin, gardant un œil sur le bâtiment, alors que le médecin chef était presque déjà sur le dégoûtant paillasson. Sarä scruta les alentours un moment, prenant une longueur d’avance sur l’apprentissage qu’elle ferait sur cet homme. Le lieu était réellement dégoûtant et une odeur malsaine flottait dans l’air… Définitivement, s’il quelqu’un si trouvait il était en piteux état. Elle jeta un regard vers Norris avant de cogner à la porte… Espérant au fond d’elle, faire la bonne chose…
« Toc toc toc »
- Je suis le médecin Sarälondë Taur’Amandil, il y a quelqu’un?
Post by Archibald Karad, Ind. - May 18, 2008 at 12:36 PM
* Une voix ! A cette heure ci ! non mais elle est pas bien dans sa tête ! En pleine heure ou les moutons sortent ! Il en était la dans ses pensées alors que son œil scrutait l'extérieur par un trou dans la porte. Ne jamais sortir entre les heures ou les rayons vont du lit à la chaise brisée, c'était l'heure ou ils sortaient... Et elle était la dehors, une jeune fille parfaite pour un repas de mouton, ses boucles d'oreilles tintantes au moindre de ses mouvements, il déverrouilla la porte de la masure s'adressa à elle en passant uniquement la tête à la porte. *
*" Faut pas rester dehors ! Entrez vite que l'on soit en sécurité ! C'est l'heure ou il fallait même pas sortir ! " *
*La prenant par le bras avant qu'elle n'aie eu le temps de dire quoi que ce soit, il la fit passer de l'autre coté de la porte, prenant bien soin de refermer celle ci à l'aide d'un bâton de bois qui était auparavant un balai. Scrutant encore l'extérieur pendant quelques minutes, il plissa les yeux en tournant la tête vers la médecin, l'homme était grand, un peu vouté par le poids de l'age, semblant friser la soixantaine, barbe fournie et longs cheveux blancs qui contrastaient avec les habits de mauvaise qualité qui le drapaient. *
*" Mais ce n'est pas possible, vous êtes folle de sortir par cette heure ! c'est leur heure ! A moins que... *
Son regard passa sur le foulard aux couleur de l'ordre coupant court à sa phrase.
*" Vous êtes une envoyée de Thaar c'est cela ma fille ? Oh ! comme cela me fait plaisir de vous voir ici ! Prenez place, asseyez vous ou vous voulez, faites ici comme chez vous ! Oh que je suis content de voir quelqun qui ne s'est pas égaré, tous mes amis sont venus et puis sont partis, ils m'ont laissé seul ici dans ce monde alors je suis venu m'éloigner de tout ce qui pourrait m'emmener avec eux, je me suis isolé ici.. Au fait, je suis Archibald, enfin c'est comme cela que l'on m'appelait quand j'avais des amis, maintenant, je n'ai plus parlé à personne depuis un bien long moment. *
La voix était douce comme celle d'un ancien prêtre, la voix comme habituée aux litanies déroulait le flux paroles dans un rythme constant et presque berçant, cela faisait presque oublier l'était de la maison, la propreté de l'homme ainsi que l'odeur qui se dégageait des deux.
Post by Sarä Taur'Amandil, OdS - May 20, 2008 at 6:17 PM
Elle n’eut même pas le temps d’émettre un son que Norris la vit disparaître à l’intérieur de l’insalubre demeure. Le souffle presque coupé ses yeux devinrent ronds. Il s’attendait bien à ce qu’elle entra, la connaissant un peu, mais pas à ce qu’elle soit accueillit aussi rapidement par l’homme. Que devait-il faire? Il décide d’attendre quelques minutes, s’il n’avait pas d’autre signe de la demi elfe, il irait au pas de course jusqu’à Sainte-Élisa, chercher secours.
Sarälondë fit un constat des lieux assez rapide dès son entré. Son regard se posait sur la pièce, encore plus dégoûtante que l’extérieure. Comment prendre place dans un lieu aussi écoeurant? L’air ambiant et l’odeur lui laissaient un arrière goût horrible jusque dans la bouche. Même si elle n’aurait pas voulu le montrer, ça lui était sans doute impossible.
La réplique de l’homme par contre lui fit esquissé un sourire sur ses airs sérieux, venant ainsi briser les traits elfiques qui la caractérisait, laissant place à un air avenant. Visiblement cet homme d’un âge avancé était Thaarien. Sarä finit pas prendre place sur une chaise qui semblait solide et pas trop dégoûtante. D’une voix claire et avec le calme qu’on lui connaissait dans l’exerce de ses fonctions de médecin, elle lui répondit…
- Non Monsieur je ne suis pas une envoyée de Thaar, par contre je suis l’une de ses suivantes, mais ce n’est pas les raisons qui m’amène ici. Je vois que vous habitez seul ici… C’est bien triste, en fait je venais m’assurer que votre état était convenable. Si vous voulez, je vais vous parler, moi.
Post by Archibald Karad, Ind. - May 26, 2008 at 6:40 PM
* Le temps était couvert comme depuis plusieurs mois maintenant, la terre sous ses pieds était comme une éponge, tentant d'absorber ses pieds. Il était certain que sa visite avait mis la terre en appétit, c'était une mauvaise idée de faire entrer une femme dans sa maison, elle ne semblait pas douée d'une intelligence hors pair, semblant troublée, répondant à des questions qu'il ne posait pas. Elle n'était pas normale, elle était certainenement en train de travailler de pair avec les moutons et lui comme un vieux fou, il l'avait laissé entrer, lui avait même proposé de gouter à son sirop de fraise. *
- « Elle était avec les moutons ! j'en suis sûr. tu as fait une erreur, elle n'approchera plus et tu mourras vieille couenne ! Tu ne mérites que cela. »*
Elle avait un peu discuté avec lui puis avait quitté les lieux en courant comme si elle s'attendait à se faire détrousser par un groupe de malfrats, le laissant seul dans l'odeur de moississure qui embaumait la pièce, dans ses vetements sales et décolorés par la sueur aigre qui sortait de tous les pores de sa peau. Il s'en voulait ! Enormément ! Que lui avait t'il pris de lui ouvrir ? Il aurait du la laisser dehors, les moutons auraient fait le reste, cela aurait été un bon test pour voir si elle était avec eux ou pas...
Et ce mal de tête qui ne le quittait pas, cela faisait presque deux années qu'il avait mal la tête, depuis que cela avait commencé. L'oeil écrasé contre un noeud d'une planche qu'il avait fait sauter, il scrutait les environs dans l'espoir malsain de revoir un jeune elfe munie du foulard de l'ordre.