Les nuits gîtannes
Post by Gianni, père - January 19, 2009 at 12:05 PM
La nuit trônait fièrement sur l'ensemble de la ville de Systéria qu'à l'éxtérieur, dans les plaines avoisinantes des fermes, un petit groupe d'hommes se voulant pour la plupart des contrées nomades de Brégunia. Une barbe d'un ou deux jours, pour la plupart une moustache et de longs cheveux plutôt gras. Au milieu de tout ces « mano » en transite par la grande citée ou simplement déjà installés ici depuis de nombreuses années, se tenait Vinni, brassant des sommes d'écus aussi diverses que variées avec des cousins ou simplement des amis à lui.
Pour les profanes, la vitesse de leur paroles étaient quasiment incompréhensible et cette façon qu'ils avaient de mâcher leur mots rendaient les discussions bruyantes. Entre les nouvelles du pays et les ragots qui secouaient le monde des manouches d'Enrya, des paris sur une course un peu spéciale se faisaient.
« Al'chion d'deux ciontre ion ou qu'c'tel lapin!Qiatre d'ul cinq du l'pion! Qui qu'en est?! » s'écriait Yvan, un gîtan d'une quarantaine d'années.
Vinni pointa un des chiens de course, un magnifique lévrier plus ou moins éduqué des terres Brégunienne. Il jeta à Yvan une bourse plutôt bien fournie avec un sourire aux lèvres, puis il se frotta la barbe attendant le début des festivités.
Un des gîtans s'approcha de Vinni très lentement, escorté par deux grands demi-orques. L'homme aux cheveux noirs de jais, une barbe plutôt drue, habillé richement bien qu'avec extra-vagance lança avec suffisance.
« C'est étrange qu'un prince comme toi désire entrer dans la Garde Impériale... Serais-tu passé à l'ennemi Gianni Giovanni? »
*Les divers hommes entourrants Vinni lancèrent dans le même instant un regard lourd de conséquences aux deux demi-orques. Au même instant, les deux lévriers commencèrent une course éffrainée avec un lièvre qui zig-zaguait pour éviter les morsures des deux canidés véloces acclamés par les manouches. *
« Ma vie c'est ma vie Juan, si tu lui trouve quelque chose à redire, on peut toujours voir ça en privé... Mano a Mano... J'ai juste mieux à faire que de rester toute ma vie dans le besoin... On a pas tous eu la chance de lécher le cul de la noblesse, nous, Juan. Je serais curieux de savoir combien de lois tu as forcé pour en arriver là... »
« Je suis un homme d'affaire Gianni, la légalité pour moi c'est un choix de vie, pas une nécéssité! »
« Et quel éffet ça te fait qu'ils aient abolis l'esclavage à Systéria? Je ne peux que te conseiller d'aller voir ailleurs ou je devrai venir fuiner dans ton bateau Juanito... Tu ne voudrais pas que ça dérape entre nous hein? Juanito... » dit Vinni avec un large sourire aux lèvres.
Juan ne pu s'empêcher de laisser parraître de l'étonnement. Abolition de l'esclavage? Ca ne voulait rien dire pour l'homme d'affaire qu'il était. Il fit simplement demi-tour, tentant de ne pas perdre la face alors que déjà de petits rires s'échappaient de l'attroupement autour de Vinni. Certes le gîtan rejoignait peu à peu les sphères militaires de Systéria mais il rejoignait également la légalité. Peut-être voulait-il simplement se prouver quelque chose, ou prouver quelque chose à tout ses semblables. Qu'est-ce qui pourrait pousser un enfant du voyage dans un premier temps à se sédentariser mais également à entrer dans une institution militaire pour faire... respecter la loi? Tant de réponses qui trottaient dans la tête de certaines personnes et auxquelles seul Gianni pouvait répondre.
Chose certaine ce jour là, Systéria comptait un lièvre de moins et Vinni avait doublé ses gains...
Post by Gianni, père - February 2, 2009 at 2:15 PM
*Les volets de la demeure de Koenzell était depuis longtemps fermés et il régnait dans son petit salon une atmosphère étrange, comme dans un hopital. Divers flacons d'encre étaient étalés sur une petite table et sur un morceau de tissu propre et sain trônaient fièrement une armada d'aiguilles et d'ustençiles coupants. Assit sur un tabouret, derrière le gîtan, le demi-elfe qu'était Koenzell observait avec attention les divers tatouages sur Vinni. *
« Arrêtes moi si je deviens trop intime Vin' mais je comprend pas pourquoi t'as autant de tatouages... Ils ont tous une raisons d'exister sincèrement? » lança Koko en observant avec attention les nombreux dessins qui recouvraient son ami.
« Affirmatif Koko! Tous une raison d'être là... Tu veux quand même pas que je t'explique... » Demanda le gîtan en levant un sourcil.
« Ben si un peu là... J'aimerais bien comprendre dans quoi je m'engage... Et puis tu me connais, je suis curieux... » dit le jeune sang-mêlé avec un petit air amusé.
Vinni soupira légèrement et se tourna vers son ami pour lui laisser le temps de bien tout observer. Puis d'une main lasse pointa les divers Tatouages qui hornaient son torse et ses bras.
« Dans mon cou, c'est le mariacci, ça veut dire Luthier ici, c'est en rapport avec l'amuseur que je suis quelques fois. Et c'est surtout l'un de mes nombreux surnoms. Ensuite ça déscend et il y a les feuilles de vignes. C'est un peu en rapport avec l'alcool et l'allègresse; c'est un secret pour personne, je suis un gai luron, surtout dans l'ivresse. La croix gitanne sur mon épaule, c'est simple... J'imagine que tu as deviné tout seul... » dit-il avec un sourire aux lèvres.
Le demi-elfe acquiesca répondant au sourire et l'invita à continuer d'un geste de la main.
« Alors on a un félin sur mes cotes, c'est pour la chasse, y'a pas meilleur prédateur selon moi... C'est rapide, plutôt rusé et affreusement puissant... Je me suis toujours considéré comme un prédateur donc... ben c'est la raison de sa présence ici... Ensuite sur mon torse, c'est une réprésentation de Thaar, parce que dans le fond, on est tous très croyants chez nous, même si on le montre différement. Sur mon ventre c'est le Cheval de Kyorisis... C'est ma façon à moi de m'affirmer comme homme libre... Quel plus beau symbole qu'un cheval pour la représenter? »
Il laissa quelques instants sa main traîner sur son ventre comme pour flâtter son tatouage encré dans sa chair. Puis il se bascula lentement sur le côté pour laisser apparraître son bras gauche.
« Sur mon épaule c'est Gloria, la patronne de tout les gîtans. Une sainte vierge qui veille sur ses enfants. On l'apparente souvent à Eunylap, du moins chez nous... Il y a diverses fleurs pour montrer mon attachement à la nature et hmm... Ah ben oui! Dans mon dos, il y a l'amblême de ma famille, c'est cette crois avec des pointes au bout de chaque branche avec la branche sud en forme de pieux. Je connais pas tout l'histoire du symbole, je sais juste qu'on le porte tous dans la famille. Il y a sur mon le haut de mon dos le symbole sacré d'Eunylap, Vaerdon est dans le dos à l'endroit du coeur... Et dans le bas c'est l'ange de la mort... Par respect pour mes ancêtres et pour qu'il soit clément quand il viendra me chercher. Les écritures parcourants mon corps sont des prières à Thaar, Eunylap et d'autres divinités en patois de chez moi... »
Il reprit sa position initiale, de dos à Koenzell qui pour sa part sourit et hocha la tête lentement. Il se saisit d'un des petits scalpels et appliqua au milieu du dos de Vinni de l'alcool pour endormir un maximum la peau, ou du moins lui donner un grand coup de froid.
« Je comprend pour tout ceux là... Mais va falloir m'expliquer pour celui que tu veux maintenant... Parce que j'ai bien un doute, mais ça risque de pas être ce à quoi je pense... » dit Koenzell en tappotant la chair avec la pointe du scalpel pour commencer le contour du dessin.
Le Gitan s'esclaffa de rire avant de lui répondre, serrant déjà les poings pour atténuer la douleur.
« C'est pour montrer l'attachement que j'ai à l'Empire; Protecteur de la citée, oui, mais pas câtin de sa majestée... »
« C'est donc pas ce à quoi je pensais, mais s'en est pas loin... » dit Koenzell avec un fin sourire accroché à ses lèvres qui disparru bien vite pour laisser place à la concentration.
La soirée se termina tranquillement après quelques heures de travail et Vinni sorti de la maison de son camarade avec un nouveau petit dessin au milieu du dos et une moue douloureuse au visage... Lorsqu'il enfilé son veston, certains purent apercevoir l'oeuvre façonnée par Koenzell pendant quelques instants...