Une rumeur qui prend de la place...
Post by Les rumeurs - February 2, 2009 at 6:09 AM
Au détour d’une rue, deux lavandières discutaient, deux énormes bacs de linges propres dans leurs bras. L’une était bien dodue, voûtée par l’âge et ce travail ingrat. L’autre était plutôt fine avec un beau visage, des mains encore toutes douces mais qui ne tarderaient pas à s’user avec les années de pratiques…
- Et tu sais ce que j’ai vu, la dernière fois au manoir de la pimbêche ?
- Non, mais je sens que je vais le savoir bientôt.
- Et bien il y avait une belle lettre pour la Nathalia. Tu sais, du parchemin tout beau, j’en ai jamais vu de pareil. Et avec un cachet de cire doré, comme celui qui orne les blasons du manoir.
- Oui et alors ?
- Et bien ça avait beau être joli, mais quelque chose me dit que la peste en chef a pas apprécié ce qu’il y avait marqué dedans ! Moi tu me diras, je sais pas lire, mais vu la tronche qu’elle tirait, ça devait pas être une bonne nouvelle.
- Et bien tant mieux ! Elle n’a que ce qu’elle mérite cette petite ingrate !
Au même moment, un énorme carrosse aux couleurs richissimes, aux portières ornées de peinture dorée passa tout près d’elles, tirée par un attelage de six chevaux blancs qui semblaient épuisés, la langue pendante. On aurait dit qu’un galop de plus allait les achever… Dommage, ils étaient pourtant superbes.
La grosse en laissa tomber son bac de surprise.
- Non, quand même pas !, hoqueta-t-elle, surprise.
- Quand même pas quoi, Frida ?
- Oh lala, oh lala… Quand même pas !, s'exclama-t-elle à nouveau.
Et la jeune ne put rien tirer de nouveau de sa collègue, visiblement sous le choc. Quel choc ? Ca, elle ne le savait pas, mais quoiqu’il en soit, c’en était un gros !
Post by Thomas Bolton, Emp - February 2, 2009 at 8:51 AM
Quelques heures plus tard, dans le bureau dans l’Intendant…
« Non, monseigneur. Quand même pas ! », hoqueta son secrétaire particulier, sincèrement étonné.
« Si, Cressen, si. Elle est de retour. »
« Et comment ça s’est passé, monseigneur ? »
Thomas lui dédia alors un regard froid et haussa les épaules.
« A votre avis, Cressen ? Elles sont de la même famille, même si l’une n’est qu’une pâle copie. L’originale a gagné à force de cris et de hurlements. »
« Alors Lucrèce a repris sa place… », prononça le fonctionnaire dans un souffle.
« Et elle l’occupe largement, Cressen, largement. »
Le secrétaire fit mine de se retirer mais arrivé devant la porte, une nouvelle question lui vint à l’esprit.
« Et qu’en est-il de l’autre ? Celle qui ressemble à un travesti ? »
« Nathalia d’Orbrillant se trouve dans les geôles de l’Ordre. Une procédure va être lancée sur demande de la duchesse pour lui retirer son titre. Et son nom. »
« Son nom, monseigneur ? »
« Lucrèce supporte mal qu’on lui tienne tête. Peu importe ce qui lui est arrivé ces dernières années, elle est de retour. Il y en a qui vont souffrir… »
Et sur ces bonnes paroles, chacun retourna à ses travaux…