Bris de fenêtre et hurlement en basse

Bris de fenêtre et hurlement en basse

Post by le Démon - February 19, 2009 at 9:35 PM

En Basse-Ville, c’était une nuit comme les autres. Les paladins et les mercenaires patrouillaient les rues, alors que certains roublards, assassins et marchands illégaux faisaient leur profit à l’ombre des ruelles. Pendant que les verts empochaient leur myopie et leur surdité en or trébuchant de la main de différents escrocs, les jaunes tournaient autour de leur temple sans trop ce soucier du reste du quartier. La nuit suivait donc son cours normal, mais un bruit vint la déchirer. Un cri guttural suivi de celui d’une vitre qui vole en éclat et du bruit sourd d’os qu’on broie puissamment surgi d'outre-tombe.

Quelques minutes plus tard, tous s’étaient rassemblés près de la taverne où avait eu lieu l’incident mystérieux. Près de la caserne, la petite auberge était sans dessus-dessous, le tenancier était dehors et hurlait son histoire à qui voulait bien l’entendre.

-\tIl était juste là! Un type pas d’ici, y’venait d’arrivé par bateau y’a quelques jours qu’y me disait, y « cherchait » quelqu’un ou quelque chose… Et soudain, alors qu’y quittait mon chez moé après quelques jours parce qu’y croyait pas trouver ce qu’y cherchait icitte, en basse, bah, BANG par la fenêtre de ce qui avait été sa chambre y’a un truc atroce qui lui est tombé dessus et bah…sa l’a tué… Bon sens, vous’auriez dut voir cette bête… la peau rouge, des petits trucs dans le dos, c’était des cornes je crois. Y’était grand pi mince là et fouttrement musclé, faut me croire, il tenait l’homme aux os brisé dans une seule de ses mains, par la tête, à bout de bras. Quand il m’a aperçu, il a jeté le cadavre comme un jouet et a pris la lance qui avait appartenu à l’inconnu avant de se sauver… St’un démon si vous me’l demandé ! Par Thaar, faite quelque chose…

L’homme récitait sans cesse cette histoire qui devint rapidement une rumeur de la basse pour certain terrifiante, pour d’autre ridicule ou même encore « intéressante ». Une chose seulement était sure, il y avait eu un mort, mais (heureusement) il ne s’agissait pas d’un citoyen systérien…


Post by Hydre, gdo - February 20, 2009 at 4:39 AM

Plus tard, beaucoup, beaucoup plus tard. Une à unes, les lanternes de la basse s'éteignaient seules. Dans le coeur de chaque créature vivante naissait alors un sentiment étrange de peur. Pas la peur comme on la connait, non. Cette peur froide et moite, qui vous tient aux trippes. Celle qui est inexplicable, celle qui s'incruste même au fond du plus courageux des hommes. Car cette peur n'a rien à voir avec le manque de courage. Elle est inconnue, elle est surnaturelle, elle puise ses forces à même le mysticisme qui vit au fond des croyances de chaque personne. La peur de ce qui est inconnu, de ce qui n'est pas palpable. Cette même peur qui habitait la basse ville depuis bientôt plus de cinquante ans. La température semblait se refroidir, mais ce n'était qu'une illusion. La buée sortait des bouches des êtres égarées, mais encore une fois, ce n'était que le reflet de son passage. Comme l'ombre qu'elle est, une fois son passage mené, tout revient à la normale. Après tout, la créature est peut-être elle même le fruit d'une rumeur qui persiste depuis trop longtemps, une rumeur devenue légende. Cinquante ans déjà, et jamais le doute ne pu sortir de la tête des pauvres de Systéria... et des moins pauvres également.

Le tavernier fermait son établissement à cette heure là. Il venait de barrer toutes ses portes, il allait compter sa caisse. Bien concentré dans son travail, il fut pris de sanglots pour aucune raison que ce soit. Il est probable qu'il avait eu trop d'émotions fortes depuis le début de la semaine. Mais une fois que les ombres extérieures ne s'étaient levées, il se sentait soudainement moins lourd, moins oppressé. Ce n'était pas lui que la chose recherchait. Ses chandelles avaient vascillées, les ronflements s'étaient interrompus pendant l'espace de cinq courtes minutes. Le temps s'était figé. Jamais il ne pu deviner qu'un regard s'était infiltré dans son établissement pendant ce temps. Des yeux froids, luisants, reptiliens. Une chimère à la chasse...

"Le Démon..."

L'Hydre parcourait ainsi ses rues, son territoire. Quelqu'un était venu chasser sur une propriété déjà occupée. Avait-il réveillé quelque chose qui longtemps était restée tapise aux tréfonds des catacombes de la cité. Perdue dans les souvenirs, dans les méandres, dans les songes. Cachée au fond des cauchemards les plus secrets des citoyens. Le passage de la créature "rouge avec des cornes" n'était pas tombée inaperçu. Malheureusement pour lui. À vouloir trop en faire, on attire le mauvais type d'attention. Celui qui n'est pas souhaitable et qui... établi depuis si longtemps, pourrait être tragique, même pour une créature issue du même monde qu'elle. Alors qu'elle ratissait les sombres ruelles, le givre disparaissait des fenêtres et les innocents endormis retrouvaient peu à peu leur calme. L'écailleux monstre retomba dans l'oubli, ne serais-ce que pour la soirée...


Post by le Démon - February 20, 2009 at 5:02 AM

À l'ombre d'une ruelle, recroquevillé, la créature se tenait le ventre et semblait souffrir énormément. Un retour à l'humanité difficile et laborieux, douloureux, mais docile. Cependant, cette fois quelque chose était différent, une impression de panique, de peur et d'hésitation, quelque chose d'anormal. Le bipède regarda autour de lui, rien. Silence, noirceur, froid. Il était tard, très tard, on ne semblait à première vue ne pas l'avoir trop pourchassé...

Essouflé, trempé de sueur froide, il resta agenouillé un long moment. Ses pensés se bousculèrent, quelle était cette impression ? Que faisait le chasseur Léopold a Systéria ? Une mauvaise impression... était-elle dut à l'hydre qui rodait, bien qu'inconscient de ce fait, le Démon ressentait le danger...il était ambiant, palpable.

D'une voix tremblante et faible, il laissa échappé ses quelques mots pour lui même.

- J'ose espérer que ce règlement de compte n'aura pas éveiller des forces qui dépassent pour l'instant mon entendement et mes capacités... J'ai l'étrange impression d'avoir franchi une limite...violé une loi non écrite... Par tous les diables...dans quel pétrin me suis-je mis ..?


Post by Endor, Gdo - February 20, 2009 at 4:16 PM

Dans les environs de la chapelle de la basse ville, deux paladins se mirent à se sentir mal à l'aise, comme si une chape de plomb leur enserrait le gosier, ils décidèrent d'aller faire un tour plus loin car le cimetière de l'endroit commençait à créer trop de bruit, ce n'était pas un manque de courage de leur part mais il faut parfois s'avouer vaincu en certains moments, ils reviendraient d'ici une dizaine de minutes sur le lieu accompagné d'un prêtre, mais il serait trop tard, tout se serait calme, peut être trop. La seule que l'on aurait peut être pu remarquer c'est que la tombe marquée au nom de Samildanak s'était ouverte puis refermée.

Le calme peut parfois être source de plus de malaise que le bruit, ce n'est que quelques heures plus tard que les rongeurs se remirent à l'ouvrage ainsi que les animaux de la nuit, redonnant au lieu son ambiance naturelle.


Post by Phydias Shaytan, CP - February 20, 2009 at 4:55 PM

Le viel homme n'avait plus l'âge de perdre ses mauvaises habitudes, aussi se prennait-il parfois à rôder en basse-ville une fois la nuit tombée. Ces présences n'avaient pas manquées d'attirer son attention et bien sur de le porter à écarter ses pas de leur chemin. Par folie ou curiosité, il ne s'en éloigna pas trop, désirant sans doute savoir ce qui avait poussé à sortir ces oppressants êtres de leur tanières.

Au passage de l'hydre, ses pensées se troublèrent et d'angoissant souvenirs remontèrent. Des brides de la basse-ville de il y a une vingtaine d'années remontèrent. A cette époque, jamais leur présence n'avait été si forte, même les paladins évitaient de sortir la nuit quant aux mercenaires... ils y faisaient leurs choux gras pour fermer les yeux. Les règlements de comptes étaient devenus monnaie courante, chaque matin on pouvait compter les cadavres sur les doigts de la main, parfois sur les deux. Aussi régulièrement que le sang coulaient "ils" se montraient, plusieurs fois par semaine, attisant la rumeur, fertilisant leur territoire aux peurs les plus profondes et parfois assouvissant leur soif de chair... C'était également une époque florissante pour toute sorte de commerces.

C'est sur cette pensée qui lui arracha un mince sourire qu'il repris ses esprits. Juste à temps pour se cacher dans une ruelle à la vue d'une sombre silhouette à quelques dizaines de mètres.

- Ventre saint-gris... Je suis trop vieux pour ce genre de conneries.

Légèrement essoufflé par l'émotion et tétanisé à la pensée de ce qui aurait pu arrivé, il resta prostré plusieurs minutes cachés entre de vieilles caisses. Il attendit sagement encore quelques temps que la présence s'estompe pour enfin sortir de son trou en se frottant les mains.

- Les affaires vont reprendre.

Et ce serait sans doute le cas. Tout affrontement avait toujours fait le bonheur des vendeurs d'armes.


Post by Thomas Bolton, Emp - February 20, 2009 at 11:44 PM

Le Surintendant se tenait debout, dans la petite tourelle surplombant son bureau. Ses deux mains jointes dans son dos, il laissait son regard errer sur la ville, aucune expression ne venant déranger sa profonde réflexion. Un bruit se fit entendre à l’étage inférieur, suivi d’un silence de quelques secondes. Cressen, qui devait chercher où se trouvait son supérieur. Enfin, le fonctionnaire rejoignit le ministre à son poste d’observation.

« Bonjour, monseigneur. »

« Bien le bonjour Cressen. »

Le secrétaire vint se placer à quelques pas derrière son maître et attendit. Il avait été convoqué, il ignorait pourquoi. Et les nombreuses années au service de Thomas Bolton lui avait appris qu’il ne servait à rien de spéculer sur le pourquoi du comment…

« Un non-citoyen a été tué en ville basse. Le tenancier hurle à tort et à travers que cet acte n’est autre que la marque du démon. »

L’employé fronça les sourcils. D’ordinaire, la plupart des renseignements, il les apprenait par lui-même et venait les confier au Surintendant. Apparemment, Sa Seigneurie ne comptait pas que sur lui. Il n’était pas déçu. Il s’en doutait.

« Vous enverrez ces deux documents à l’Armée et à l’Ordre du Soleil. S’il y a ne serait-ce qu’une once de sang démoniaque, je veux en être informé. Un démon qui se montre au grand jour, c’est particulièrement déconcertant. Peut-être n’était-ce qu’un déguisement destiné à brouiller les pistes, mais je veux quand même une enquête à ce sujet. »

« Ce sera fait, monseigneur. »

Le secrétaire prit les documents, salua et quitta la pièce. Dans la journée, deux lettres furent transmises aux autorités compétentes. Le Surintendant avait toujours surpris Cressen par certains côtés. Un meurtre en ville basse, pourquoi celui en particulier ? Peut-être n'était-ce qu'une question de flair.

A qui de droit,

Par la présente, je vous informe de ma volonté d’ouvrir une enquête sur un meurtre en ville basse.

Un non-citoyen a été défenestré. Selon mes sources, le tenancier de l’auberge jure à qui veut bien l’entendre que ce n’est autre que l’œuvre d’une créature d’engeance démoniaque.

Je veux que votre guilde quadrille le secteur et mette à jour toutes les clés nécessaires pour découvrir le fin mot de cette histoire.

Je veux des résultats.

T. H. Bolton, Surintendant

P.S. : Copie identique à l'Armée et à l'Ordre.


Post by Sinriia Mel'Viir - February 21, 2009 at 12:19 AM

Il ne fallu que quelques pas à la comtesse Mel'Viir pour se rendre sur les lieux du meurtre. Après tout, l'auberge du passage était tout juste à côté de son second bureau. L'elfe noire qui engagea la conversation avec le tenancier Tony recueillit son témoignage. Cet homme qui avait bien vu des malfrats au cours de sa vie en était peu intimidé, mais cette fois c'était une toute autre chose.

Pendant que la sous-consule discutait avec l'aubergiste qu'elle connaissait bien depuis plusieurs années, ses hommes se déployèrent autour du bâtiment pour former un périmètre de sécurité alors que les premiers enquêteurs débutèrent à récolter les évidences laissés sur la scène du crime.


Post by Yriel Asuryan, AdM - February 21, 2009 at 7:06 PM

C'est en se rendant vers sa maison en basse-ville que Karl Franz pu voir une ceinture de mercenaire bloquer l'accès à l'entrée d'une auberge, et nombre de badeaux observer la scène d'au delà de ce périmètre.
D'un mouvement rapide, il fut en bas de son cheval et attacha celui-ci près d'un abreuvoir avant de s'approcher de l'entrée de l'auberge.

A peine quelques pas avait suffit pour encrasser ses bottes avec la boue de la basse-ville et il pesta contre la pluie alors que les mercenaires s'écartaient pour lui laisser le passage. Une fois dans l'auberge, il salua les officiers mercenaires présents d'un salut règlementaire avant de s'approcher du vieux tony et de se mettre au fait des évènements.

C'est le ton effrayé que prenait l'homme pour raconter l'histoire que Karl Franz nota en premier lieu, Tony était un habitué des coups tordus de la basse, de ses traine-rapières et de la découverte de cadavres, mais là, c'était autre chose.

"La peau rouge et des cornes tu dis... Voilà qui devient intéressant Tony..."

Alors que le tavernier continuait de conter sa terrifiante expérience aux mercenaires, Karl Franz montait les escaliers pour rejoindre la chambre où avait eut lieu les faits. Otant ses gants d'un noir sombre qui semblait absorber le peu de lumière que fournissaient les chandèles alentour, son regard se fit de plus en plus mauvais et son visage, figé dans une expression de marbre, semblait aussi froid que les neiges du nord.
Dépassant les mercenaires qui gardaient l'embrassure de la porte, il entra dans la pièce sans rien dire avant de poser son regard sur le corps inerte au fond de la pièce.
Le cadavre était dans une position pathétique et nombre de ses membres avaient étaient démis et brisés, donnant à l'individu l'image d'un pantin brisé.
Se massant la paume de la main, il examinait le cadavre dans ses moindres détails. Il avait fallu une force colossale pour infliger ça à un homme, et ça ne rendait les faits que plus intéressants.
La basse-ville depuis le départ de ses maîtres n'avait été que le théatre de méfaits de pathétiques criminels de secondes mains. La créature qui avait infligé ça à cette homme allait certainement mettre de l'activité dans toute cette boue.

"Intéressant... Oui..."

Peut-être que si quelqu'un l'avait observer à ce moment précis, un sourire aurait été décelable, mais la seconde d'après, il n'en était déja plus rien et c'est de nouveau un visage lugubre que les mercenaires en faction observèrent alors que le chef d'état major Karl Franz quittait les lieux. Il resterait probablement un moment en bas pour boire un whisky, avant de se rendre chez Khaz Burn...