Et si on parlait gitan?
Post by Andhil Daelys, Ind - February 27, 2009 at 9:18 AM
Une jeune femme - dont la roussitude n’était plus à prouver - s’était installée à la limite du campement gitan. Jambes croisée laissant voir ici et là quelques parcelles de peau claire, sous ses jupons astucieusement fendus, certes charmante mains loin d’être charmeuse, quintessence de la féminitude. Elle inspirait cet air libre des routes, cette quiétude d’un retour chez soi après une longue absence.
Elle grattait son instrument, un luth finement ouvragé, le tenant contre son corps comme une mère un nourrisson. Notes graves, arrachées à son instrument plaintif, accompagnées de sa voix, la mélodie était lente et plaintive. Voix douce et chaude, qui serait sans doute chaleureuse si ce n’était des paroles qu’elle prononçait, teintée d’un je-ne-sais-quoi de désespoir. Voix puissante émanant d’une créature si menue et délicate, comme si de rien, comme si toujours elle faisait, simplement. Les yeux mi-clos, la demi-elfe se laissait habiter entièrement par sa mélodie, par les paroles, surpassant les maladresses de son luth, aucunement gênée. L’intérêt de la chanson allait par-delà ces soucis matériels.
« Une petite bête noire se vautre
Impunément sur mes humeurs
J'ai la déprime à fleur de peau
Et l'automne dans les entrailles
Pas une bière placebo
Ne peut soigner ce qui m'entaille
Et toujours la marche funèbre
De cette semaine qui crève
A cette détresse une trêve
Poser ma bouche sur tes lèvres »
« Caresse moi Caresse moi
Ne laisse pas ce jour vieillir
Sans poser avant qu'il n'expire
Tes mains sur moi Caresse moi »
*Elle glissait sur les quelques gens présents un regard douloureux, jouant la comédie qu’intimait la chanson avec aisance. Pour une dernière fois, Andhil murmurait le refrain, avant d’arrêter graduellement la mélodie. Laissant les gens venir lui parler, souriant jusqu’au bout des yeux, elle fixa à son dos son instrument, avec minutie. La demi-elfe refusa catégoriquement la moindre pièce provenant de ses quelques spectateurs. *
« Oh, mais oh... J’ai l’air d’une mercenaire du vers ? Montrez-moi plutôt celui qui gère ce quartier. »
Post by Natys Sephïos Thalindel - February 27, 2009 at 10:49 AM
Ailleurs, plus à l'ouest du quartier, à l'intérieur d'une tente rougeâtre nouvellement habitée par un elfe aux allures parfois bohèmes parfois sages, une mélodie, habilement jouée sans être pour autant dépourvue de quelques fausses notes, s'échappait pour laisser profiter ses quelques voisins, tous vautrés dans diverses tentes. Accompagné de quelques paroles, cette composition il l'a dédiait à l'amour. Eunylap l'avait habité en cette journée de rebondissement et Natys'Sephïos c'était donné mission de se laisser aller à l'émotion, si fugace et éphémère put-elle se révélé être par moment. Avec en sa possession un luth qui n'était pas celui qu’il avait l'habitude d'utiliser, il se laissa gagner par l'Artiste céleste.
-C’est lorsque je me perd de désir dans ton cou
Qu’à mon oreille tu me murmure l’amour
Ma seule réplique, face à cette sublime offensive émotionnelle
C’est un baisé que je viens loger, tendre et puissant,
Sur ton visage, timidement.
[...]
Tu m’apprend l’amour pure
Je t’instruis sur l’amour simple
Nolwe, Vanim, Ilfrit...
Que Mélurine te préserve précieux et fragile sentiment que tu es.
Post by Andhil Daelys, Ind - March 5, 2009 at 2:03 AM
*Une mioche aux joues marquées par la boue vint toquer à l’une des poutres de la tente ; un cul terreux comme il y en a tant en périphérie de Systéria. Un sourire fendu jusqu’aux oreilles, elle montre une pièce dorée à l’elfe Natys, visiblement fière d’avoir fait fructifier sa bourse aujourd’hui. *
\t«M’sieur l’elfe, y’a une fille qui veut vous voir, une bâtarde, mais une de belle.»
*Portant cette pièce à son cœur, elle s’éloigna à la course, esquivant avec agilité la petite baffe qu’Andhil lui réservait pour le qualificatif «bâtarde». Cette dernière s’inclina légèrement pour passer les pans de l’abris rouge, se relevant bien vite pour montrer à l’elfe un sourire franc et un visage délicat aux traits réguliers. *
\t«Natys'Sephïos ? Pardonnez-moi... J’ai demandé à ce qu’on me mène à celui qui gérait le campement. Votre nom s’est fait entendre, et me voilà, Andhil Daelys.»
*La demi-elfe s’inclina une fois de plus, tenant son luth dans une main, l’autre posée sur sa poitrine. *
« J’irais droit au but, si vous m’permettez... Bien qu’Elfique, je présume que votre temps est important. J’étais, gamine, l’une des gitanes du campement, je porte d’ailleurs encore sur moi le bracelet de l’Union des Gitans, qui n’existe plus, si j’en suis les rumeurs. Toutefois, j’aimerais rejoindre la «famille»... Votre aide serait bienvenue.»
*Elle s’arrêta, un peu confuse : Que dire d’autre, sans être impertinente ? *
Post by Natys Sephïos Thalindel - March 7, 2009 at 7:24 PM
l'Elfe au regard profondément vert et paisible qui se présenta devant Andhil Daelys ne portait qu'un pantalon large et tenait dans sa main gauche un luth de simple facture. Lorsqu'il reçu la requête de la demi-elfe, il la fit pénétrer et enfila par le fait même une légère veste. La tente était simplement décoré et toute petite, dans le coin droit, près de la porte une petite table et deux chaises avaient été installé, les deux individus y prirent place.
- Je suis heureux que vous soyez venu me voir tout d'abord, nous sommes lié par le sang après tout. Nathaniel ou Garibald auraient cependant eux aussi pu vous venir en aide, mais je me ferai un plaisir de vous adopter pour ainsi dire au sein de notre grande famille.
l'Elfe se passe une main dans les cheveux et vint ensuite poser ses mains sur la petite table. Il plongea à nouveau son regard dans celui de la demi-elfe et se prononça sur le même ton calme et serein.
- Si joindre notre Fraternité vous voulez, il vous faudra débuter en tant que Néophyte, trouver votre totem, apprendre nos moeurs, coutûmes et croyances pour devenir l'une de nos soeurs.
Il prit une courte pause, mais repris une seconde fois et ajouta.
- Je suis prêt à vous fournir l'aide que vous me demander, qu'attendez vous de moi outre le strict minimum qui consisterait à vous intégrer au sein des nôtres de façon très "bureaucratique" ?
Post by Andhil Daelys, Ind - March 10, 2009 at 8:04 PM
*Andhil écoutait religieusement le Guide Natys, son instrument déposé sur ses genoux, qu’elle caressait du bout des doigts, d’une manière toute amoureuse. Elle esquissa un sourire, lorsqu’il la questionna, dévoilant une fossette non loin de la commissure de ses lèvres, puis prit parole. *
«Je débuterai là où il faudra... Je n’espérais pas avoir mes anciens privilèges : Je ne me souviens que vaguement de ma position, à cette époque, et mon but est de rejoindre les miens, peu en importe le prix. Je vous avoue que cette histoire de Totem me laisse perplexe... Je ne suis que très peu harmonisée à la nature, et lorsqu’elle me parle, je ne peux que lui offrir une piètre oreille, aussi pointue puisse-t-elle être !»
*Elle prit le temps de sourire à ses propres mots, caressant toujours l’instrument d’une manière distraite, avant de poursuivre : *
«J’aimerais que vous m’expliquiez ce que vous attendez de moi, en tant que Dirigeant de cette fraternité. Je ne peux vous offrir que mon temps, mes notes, ma voix... Mon corps, s’il peut vous protéger. Je ne suis qu’une musicienne ayant un peu trop parcouru les routes, pour sa jeune vie. Ceux que j’ai aimé ne sont plus à Systéria pour m’endosser.»
*La demi-elfe s’arrêta enfin, n’ayant pour l’elfe en face qu’un unique regard interrogatif. *