Patrouilleuse en basse-ville

Patrouilleuse en basse-ville

Post by Naomie Vans, OdS - March 7, 2009 at 10:31 PM

Elle revêtie son armure de cuir souple, empoigna épée et lanterne et ouvrit doucement la porte de sa chambre dans un grincement mal dissimulé. Marchant presque sur la pointe des pieds pour éviter de réveiller ses voisins de chambre elle descendit l'escalier, salua un paladin au passage et se dirigea vers la sortie afin effectuer sa ronde.

"Soyez bien prudente Acolyte Vans. Que Thaar guide vos pas!"

Il était passé minuit. Naomie s'enfonça dans les ombres menaçantes du quartier où elle avait grandit. Elle était terrorisée, comme à chaque fois, mais ne le montrait pas. Elle se devait de vivre cette peur, de la ressentir jusque dans ses tripes et de toutes ses forces, la combattre. Son visage était dur et déterminée, elle était résolue dans ses convictions et connaissait bien son rôle. Elle était aux aguets, fine silouhette lumineuse plongée dans l'obscurité, comme un mince rayon d'espoir au coeur de toute cette souffrance que l'influence du mal apportait dans ce quartier. Sa lame scintillait à la lueur de la lanterne, elle tenait son épée d'une poigne ferme.

Elle passa devant la rose cendrée, il semblait y avoir beaucoup d'activité. Elle entendait à l'intérieur de gros rires gras, l'entrechoquements de verres et parfois le cri d'une femme. Visiblement, avec l'empoisonnement des nobles, certaines personnes avaient envie de festoyer. Nul besoin de gâcher leur petite fête, tous pécheurs, ils seront jugés un jour ou l'autre. Passant devant la ruelle avoisinante son attention fût retenue par un sifflement.

"Hehehe eoh oh attends ma belle, ne t'en va bhas vient bhar ici!"

Un homme ivre mort s'avança vers elle d'un pas titubant, se retenant de tomber en s'appuyant sur un mur. Ses vêtements étaient couverts de boue, visiblement on l'avait jetté hors de la Rose Cendrée et probablement pas avec tact.

"M'ouais hehe t'es tout à fait mon genre t'sait? Aie bhas bheur on va faire connaissance.. he hey ho, t'veux voir mon chabhelet? bhahaha!"

L'homme se jetta alors littéralement sur elle avec violence. Heureusement pour Naomie, elle était bien préparée à ce genre de situation. Ses entrainements intensifs avec le Vigile Thormir lui avaient beaucoup appris et rapidement elle sû comment réagir. Elle réussit à esquiver le pauvre saoulon qui tomba vers l'avant et d'un coup rapide elle l'assoma avec le pomeau de son épée. Elle courrue chercher un confrère qui patrouillait un peu plus loin et lui demanda d'aider à amener l'homme chez le soigneur. Alors que son confrère retourna à son poste, elle donna ses dernières instruction au médecin en lui remettant une petite bourse.

"Tennez, allez lui acheter des vêtements propres et de quoi manger à son réveil."

"Pourquoi faites-vous celà pour un ivrogne qui a tenté de vous agresser? Vous auriez dû le laisser dans son tas de boue!"

"Parce que je me permet de croire que ce n'est pas ce qu'il est en réalité, ni ce qu'il désire être. Son âme n'est peut-être pas perdue."

Elle posa son regard une dernière fois sur l'homme qui reposait dans un lit au fond de la pièce.

"Que Thaar lui vienne en aide."

Elle adressa un doux sourire au médecin puis retourna faire sa ronde, la nuit était encore jeune et seul Thaar savait ce qui l'attendait.

post ouvert à tous


Post by Xul'zaer Maeldrim, Ind - March 29, 2009 at 12:21 AM

C'était une nuit plutôt sombre, les nuages masquaient plus souvent que jamais l'éclairage naturel de la lune. Et les choses que l'on pouvait voir lorsque la nuit devenait plus claire n'était pas très rose à l'endroit où l'elfe noir se trouvait. Peut-être dans le fond, était-ce mieux pour les habitants de l'endroit que ce quartier ne reste à jamais dans l'ombre. Il voyait passer les plus pathétiques exemples de faiblesse de la race humaine, des déchets vivants tellement immondes qu'ils auraient été éliminés depuis longtemps sur Udossta. Cette cité montrait ses faiblesses à tous et semblait étrangement tirer fierté d'aider ainsi les plus démunis. Et ces derniers se contentaient la plupart du temps de remercier leur bienfaiteurs par d’avantage de crimes et de déchéance ! Quelle absurdité !

Il y avait tant de choses que l’elfe noir n’arrivait pas à comprendre ici, et n’y arriverait peut-être jamais… À chaque fois que son esprit d’elfe noir prenait conscience de l’une d’entre elles, il se demandait comment faisaient ses confrères influents de la cité telle la Comtesse Siinria ou ce juge pour supporter et propager de telles inepties. Il se doutait consciemment quelque part que toute cette société n’était qu’une vaste mascarade…

Une lueur s’alluma à la fenêtre, dans le petit commerce de l’autre côté de la rue. L’une des nombreuses forges de la basse-ville qui, selon les registres de l’Association, ne s’occupait qu’à vendre des fers à chevaux. Le forgeron, un vieil homme bourru du nom de Grendaul, tenait le commerce depuis maintenant belle lurette et ses affaires, encore une fois selon ce que l’on racontait au Manoir, étaient depuis peu fleurissantes. Il aurait, disait-on, obtenu un lucratif contrat avec une troupe utilisant les chevaux pour se rendre couper du bois dans un secteur encore peu exploité de l’île. Une ou deux silhouettes passèrent dans la rue devant lui, l’une portant une lanterne à la main et l’autre non. Il patienta, fixant la lueur à la fenêtre. La partie antérieure de la vitre de la fenêtre semblait cassée, les éclats de la lanternes se réfléchissant de manière inhabituelles… Les minutes passèrent, et trois nouvelle silhouette apparue avec ce qui semblait être un gros sac de toile sur le dos, se dirigeant vers la porte de la forge. L’un des hommes était placé derrière le sac et soutenait ce qui semblait être un poids assez lourd. Il ne fallait pas être un tacticien incroyable pour se rendre compte que l’homme du devant guettait le chemin.

Tiens donc… une livraison nocturne de minerais rares pour tes chevaux, cher Grendaul ? pensa-t-il.

L’elfe noir n’aimait guère se trouver dans la basse-ville en pleine nuit, c’était un danger clairement inutile pour quiconque intelligent. O*n ne va pas dormir dans le terrier des loups lorsque sa demeure est dans une caverne plus loin…*songea-t-il. Mais parfois il le fallait pour des cas d’enquêtes concernant de futurs potentiels compétiteurs. De plus, en raison de son passé sur Udossta, il savourait intérieurement les moments comme celui-ci; un léger rictus apparut sur son visage. L’homme donna quelques coups sourds sur la porte, puis pénétra à l’intérieur. La fenêtre permettrait de voir une partie de la scène, mais il était difficile de discerner ce qui s’y déroulait assez certitude. Il patienta un moment encore, posté en silence au même endroit. Quelques coups de marteau vinrent à percer ce silence momentané.

Alors qu’il songeait à s’avancer plus près pour y voir plus clair, une autre silhouette vint cependant s’arrêter au plein centre de la rue entre lui et la fenêtre qu’il observait. La silhouette, clairement féminine dans sa démarche, n’était pas très grande mais cela suffit à lui cacher la vue. L’elfe noir se déplaça lentement sur sa gauche, longeant le bâtiment de l’autre côté de la rue. Son regard acéré perçut dans les mouvements de la femme une certaine inquiétude. Elle se déplaça également d’un pas incertain dans la même direction, masquant de nouveau la vision de l’elfe. Les bruits de marteau se firent à nouveau entendre dans la forge de Grendaul. Idiote, dégage ! pensa-t-il… L’elfe noir serra le poing, irrité. Il ne voulait pas effrayer une garde de l’ordre, mais elle devait s’écarter s’il voulait voir quelle manœuvre commerciale louche se tramait dans cette foutue forge.


Post by Naomie Vans, OdS - March 29, 2009 at 4:38 PM

La nuit était déjà bien avancée. La basse-ville était plongée dans le noir et la faible lueur de la lanterne que tennait la jeune rouquine avait du mal à percer les ténèbres devant elle. Elle ressera sa poigne autour de son épée. À part l'altercation avec l'ivrogne, aucun autre événement facheux ne s'était produit jusqu'ici, mais ce n'était pas le moment pour elle de baisser sa vigilance. Alors qu'elle passait près d'une forge au marché, des coups de marteaux résonnèrent soudain dans la nuit, à quelques pas d'elle. Naomie s'arrêta net, un peu surprise par ce bruit sourd et se tourna vers sa provenance. Qui pouvait donc travailler le métal à une heure pareille? Le forgeron ne se souciait-il pas du sommeil de ses voisins? Peut-être terminait-il une commande de dernière minute pour le lendemain matin, nul ne saurait le dire. Malgré tout, Naomie n'en fît pas trop de cas et ce n'était pas non plus son genre d'aller espionner par la fenêtre pour voir ce qui se passait. Elle décida de poursuivre son chemin mais à peine avait-elle fait trois pas qu'elle se figea à nouveau. Cette fois, quelque chose d'autre avait attiré son attention. Pendant un très bref instant, elle avait cru voir une forme se mouvoir dans l'ombre, de l'autre côté de la rue. Elle leva sa lanterne dans cette direction mais ne pouvait rien discerner dans l'obscurité et rien ne semblait bouger. Pourtant, elle sentait bien une présence, elle avait même la désagréable impression d'être observée.

"Qui est là? Montrez-vous!"

Elle n'espérait pas vraiment obtenir une réponse. Peut-être que son imagination lui jouait simplement un tour. Quoi qu'il en soit, elle resta plantée là de longues minutes à scrutter les ombres sans succès, empêchant sans le savoir l'elfe noir de satisfaire sa curiosité.


Post by Xul'zaer Maeldrim, Ind - March 31, 2009 at 6:45 PM

Avant même qu’elle ne parle, il avait deviné qu’elle avait perçu sa présence. Sa posture avait changée très subtilement mais assez pour que cela paraisse; il sentait la force que sa main entière appliquait sur le pommeau de l’épée. Ses gestes étaient néanmoins très assurée pour une garde errant seule dans cette partie de la cité par une nuit partiellement noire… C’était surprenant. Il fallait toujours se méfier des autres, car très rarement le contenant ne reflète ce qu’il contient réellement...

Quoi que, cela ne changeait rien. S’il aurait été un voleur ou un assassin efficace le fait qu’elle l’eût remarqué n’aurait rien changé. Elle n’aurait pas eut le temps de voir la lame venir et serait morte sans même comprendre son erreur. Son sang d’humaine se répandrait sur le sol terreux et froid et servirait de nourriture aux rats et aux autres vermines. Lui-même se méfiait grandement de la basse-ville, et probablement que son sang se répandrait de même rapidement s’il en venait à être la cible de l’un de ses congénères…

Ces pensées lui traversèrent l’esprit l’espace d’un bref moment. La situation présente en était autrement. C’était maladroit de sa part, il n’était même pas dissimulé et il n’avait pas fait attention. Qu’allait-il faire maintenant ? L’elfe noir n’était pas un criminel mais le temps d’expliquer ce qu’il faisait là, à l’observer, le vieux Grandaul aurait amplement le temps de s’enfuir sans demander son reste. Les coups de marteaux résonnèrent à nouveau dans la nuit, légèrement moins forts que les précédents. La tête de la garde se tourna en direction de la force un bref moment, perplexe, mais revint sur lui aussitôt… pas moyen de se dérober. *Ummm…. *Les pensées se bousculaient dans sa tête rapidement et un constat en ressortit : il allait devoir jouer franc jeu. Mais rapidement.

Lentement, il sortit de la pénombre. Ses habits n’étaient pas fait pour la dissimulation; ils dénotaient plutôt une aisance évidente. Le foulard de l’Association ressortait maladroitement de l’une de ses poches. À la lumière de la lune et en cet endroit, il se rendit compte de toutes ces erreurs criardes. Quel idiot je fais… grmgml… une victime facile ! pensa-t-il. Il repris aussitôt son sang-froid, chassant cet excès de colère, et tenta le plus possible de garder un ton de voix bas pour ne pas alerter la vieillard dans sa forge…

- Vous avez l’œil perçant, garde…

Sa sortie ne parut pas beaucoup rassurer la garde de l’Ordre.

- Rassurez-vous, je ne suis pas un voleur. Je suis commerçant de l’Association, présentement en enquête sur la forge qui se trouve derrière vous… dit-il, tout en la désignant d’un geste lent de la tête. Il s’avèrerait que le forgeron Grandaul outrepasserait les limites de production de son permis pour diverses raisons…

Ses paroles restèrent en suspens; il voyait bien que la garde était encore en train d’analyser la possibilité que ses dires soient de purs mensonges. Mais le sablier s’écoulait et s’il ne pouvait voir ce soir ce que le forgeron faisait à marteler le fer si tard la nuit, peut-être n’en aurait-il plus jamais la chance. Les bruits de marteau cessèrent. Sa voix semblait avoir attirée l’attention car la chandelle avait été éteinte par la fenêtre de l’autre côté de la rue et des bruits de pas se firent entendre sur le plancher de bois de la forge.

- Ils viennent voir. Vite, faite comme si vous marchiez normalement derrière moi !

La voix de l’elfe noir, bien que faible, était calme et autoritaire. Il fourra dans ses poches et se mis à déambuler dans la rue en s’éloignant de la façade de la forge.


Post by Naomie Vans, OdS - April 2, 2009 at 11:14 PM

"Vous avez l’œil perçant, garde..."

Pendant une fraction de seconde, son sang se glaça. Elle n'attendait pas une réponse dans l'obscurité devant elle et cette surpise ne fît que la mettre davantage sur la défensive. Elle pointa sa longue épée luisante en direction de la silouhette qui sortait de sa cachette... Les sourcils froncés, le regard dur, elle semblait en parfait contrôle d'elle même. Celà n'était-il qu'une façade? Probablement, car elle sentait son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine.

"Rassurez-vous, je ne suis pas un voleur. Je suis commerçant de l’Association, présentement en enquête sur la forge qui se trouve derrière vous…"

Elle tourna la tête un bref instant pour regarder la forge mais rapporta aussitôt son attention sur l'Elfe Noir.

"Il s’avèrerait que le forgeron Grandaul outrepasserait les limites de production de son permis pour diverses raisons…"

Naomie remarqua le foulard de l'Association qui corroborait ses dires, mais ce n'était pas assez pour atténuer son inquiétude. Même s'il ne parraissait pas armé, elle avait appris à ses dépends de ne jamais faire confiance à cette race individualiste et traitre. D'un autre côté, s'il s'agissait d'un assassin, il ne se serait sûrement pas montré et aurait probablement attendu qu'elle poursuive son chemin pour l'attaquer.

"Ils viennent voir. Vite, faites comme si vous marchiez normalement derrière moi!"

Que faire? Devait-elle l'écouter et s'éloigner avec lui? Était-ce un piège? Si ce forgeron et les hommes à l'intérieur les apercevaient dehors, ils les suspecteraient et elle ne pourrait sans doute pas se défendre seule. Elle ne pourrait pas non plus compter sur l'Elf Noir pour la soutenir en cas de pépin. Elle devait agir vite, garder le dessus sur l'Elfe Noir et ne pas parraître louche aux yeux des "contrebandiers". Envers toute attente, elle appuya la pointe de son épée entre les épaules de Xul'zaer. Alors qu'une tête apparu à la fenêtre de la forge, elle haussa la voix.

"Allez! Avancez, hérétique! Thaar sera le seul juge de vos actions. Nous verrons bien si vous ferez toujours le malin lorsque les flammes purificatrices vous consummeront."

L'homme qui regardait à l'extérieur se tourna alors vers ses comparses.

"C'est rien Gran, on dirait qu'un autre noiraud vient de se fait arrêter par une cape jaune... Continue ton travail."

Naomie et Xul'zaer tournèrent un coin de rue et aussitôt qu'ils fûrent hors de danger elle baissa aussitôt sa lame. Plus loin, les coups de marteaux retentirent à nouveau. L'Elfe Noir la fixait d'un regard inquisiteur. Elle se fît rassurante, même s'il avait probablement déjà compris la raison de cette action.

"Navré pour ce manège. C'était la meilleure option pour éviter de se mettre tous deux dans l'embarras. Si ce que vous dites est vrai, je ne voudrais pas me mettre bêtement dans le chemin de l'Association. Voici votre chance de voir ce qui se trame la-dedans..."