La rupture...
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 26, 2009 at 3:02 PM
*Quand les rumeurs ont raison... *
*D'une compagnie agréable. *
La porte du manoir avait claqué, ses gonds pourtant huilés avaient presque défaillis sous l'impact de la masse de bois lancée à pleine vitesse, de fines particules de poussières avaient même un moment volé tout autour de lui. Habillé d'un hakama, son kimono serré à sa taille comme si il allait lui couper la circulation sanguine, l'homme détaillait le bois de la porte d'un air funèbre.
Le soldat chargé de la protection du manoir Minh Yu se retourna même pour vérifier si rien n'était arrivé à ceux dont il devait assurer la sécurité, voyant que tout semblait normal il reprit son poste en soupirant. Cet endroit était toujours la source d'une série de visites interminables, il s'étonnait même que l'allée ne se soit pas encore écroulée sous les pieds des passants tellement le passage avait usé les pierres. Le regard vert se posa sur le vitrail qui représenait une scène de chasse dans les bois systérien, le propriétaire précédent du manoir un certain Falcon Trenor avait payé des centaines de milliers de pièces pour ces choses.
Au même moment, trahissant son calme, les poings du demi-elfe se crispèrent dans ses gants, son regard verre se posa contre la vitrine ou trônait une lame de sanguine. La vitre implosa, criblant les alentours de cristaux de verre, la lame rejoint le coté du docteur qui quitta la demeure Trenor d'un bon pas.
--
La fourrure de Troll prit feu au moment ou la lame entra en contact avec sa chair, il avait été sot de croire que ce petit homme torse nu sous la pluie une lame pour toute protection était une proie facile. La bête hurla sa douleur alors que d'un même cri le médecin appliquait une médecine toute personnelle, l'entaillant du torse jusqu'a l'aine, la lame entrant profondément dans la chair de l'animal, provoquant un déluge de matières internes qui n'auraient jamais du voir le jour. C'est comme cela que le docteur Minh Yu couvert d'entrailles s'avancant dans la forêt, à la recherche d'autres animaux nuisibles qui lui permettaient d'expier la colère qui l'habitait.
Au détour d'une petite plaine un sifflement se fit entendre et une ombre énorme se dessina au dessus de l'homme, l'arbre tenu comme un gourdin allait toucher celui ci lorsque d'un réflexe il se coucha à terre et évita de peu le fléau qui alla fracasser plusieurs arbres derrière lui. L'ogre était énorme, son regard noir sans pupille fixait le demi elfe couché au sol dans la boue, l'odeur de sang l'ayant aiguillé vers celui ci.
Couché à terre, la boue tapissant son visage et lui dessinant un curieux masque tribal, le demi elfe murmura quelques mots, de sa besace un crépitement se fit entendre et la bête le regarda un moment sans comprendre. Sortit de nulle part un animal sortit du bois et d'un bond atteint l'énorme bête à la gorge. Se débattant alors que la vie le quittait, le troll luttait contre ce loup venu de nulle part.. Le docteur Minh Yu, s'étant redressé regardait le spectacle en silence, semblant hypnotisé par une telle violence, admirant le combat donc l'issue était déja jouée...
Une fois sa sinistre besogne accomplie, le loup détailla l'homme à qui il était venu en aide et disparu au fond de bois comme si il n'avait jamais existé...
La même violence s'exprima ainsi toute la nuit durant et ce au grand plaisir futur des marchands qui empruntèrent le chemin des environs le lendemain.
--
"Minh Yu san ! Voulez vous que j'appelle un médecin pour vous soigner ?"
" Laissez mercenaire, la nuit a été longue et de toute manière.. Ce sang n'est pas le mien."
Rentrer en sa demeure avec pour tout habit un pantalon court, le corps couvert de sang, de boue et d'autres matières dont l'odeur n'était pas à sentir ce n'était assurément pas une bonne idée pour faire taire les rumeurs qui le concernaient et qui avaient provoqué la séparation de celle qu'il .. aimait ?
La soirée au sein du manoir Minh Yu fut contraire à la nuit, tout au plus vit t'on des ombres se déplacer devant les fenêtres, une présence manquait en cette demeure, présence à laquelle même le mercenaire de garde s'était habitué, celle de Demoiselle.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - July 26, 2009 at 4:42 PM
Un petit paquet contre le ventre, la T'sen faisait chemin vers le Manoir Yu dit Trenor. Le mercenaire en faction l'arrêta en si bon chemin.
-Où vous allez, d'moiselle?
-Eh bien je me dois de rendre visite à Mihn Yu San. Je dois deviser avec lui de ce membre que les Mercenaires ont trouvé, et qui ne nous a pas encore été à Sainte Élisa car j'eus espéré le voir intercéder. Je ne peux admettre pouvoir travailler sur des morceaux de corps putréfactes, je suis médecin moi, pas fossoyeuse ou pis encore...
*Le mercenaire lui même l'écarta et fit un pas de recul alors que le verre éclata, que ses morceaux volèrent. Elle blèmit, puis jeta un regard entendu au mercenaire. *
-Je vois. Le moment est mal choisi.
La damoiselle entreprit le chemin vers le manoir de la Marquise, qui l'avait convié chez avec qui elle s'était promis de discuter de ses écrits sur l'éducation Systérienne. Tout bien réfléchi, le manoir d'une elfe noir, dusse-t-il ne pas être d'une femme de l'Ordre, lui paraissait bien plus accueillant.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 26, 2009 at 6:24 PM
Après la rupture
Vint le manque...
La nuit était chaude et douce, les fleurs de cerisier émanant du jardin tapissaient grâce aux courants d'airs l'intérieur du manoir Trenor, la lune était pleine et les quelques nuages ne parvenaient pas à atténuer sa clarté. Couché dans les draps blancs, le docteur Minh Yu se retourna pour faire face au plafond de la pièce, le regard vert émeraude fixé sur celui ci. Des pas dans la maison attirèrent son attention, il se redressa à demi nu pour s'avancer dans la pièce. La porte de sa chambre fut ouverte avec beaucoup de calme et l'un des yeux passa à l'entrebâillement de celle ci, ne voyant rien elle fut ouverte en grand et le demi Elfe s'avança dans la pièce.Jouant avec les nuages, la clarté lunaire dessinait des ombres sur son corps, tatouages éphémères de la nuit, il s'avança donc vétu uniquement de son hakama dans la pièce principale, descendant les escaliers menant au boudoir d'ou il pouvait voir l'ombre du soldat de garde. Il écarta le rideau pour s'avancer dans la pièce principale la ou la vitrine brisée laissant au sol des éclats de verre plantés à même le parquet.
Une forme mouvante attira son regard vers la salle de bain, il ne put que la suivre des yeux avant qu'elle ne disparaisse de sa vue. Pressant le pas, les lattes du parquet en grincèrent il pris la direction de la salle de bain.
" Cassandre ? C'est toi ? Tu es la ?"
La voix du médecin s'éleva dans la pièce ou seul le silence lui répondit en écho à sa question, il pressa le pas encore, courant presque infidèle au proverbe de son domaine en disant qu'un homme qui court accentue le moment ou il décède. La salle de bain était vide et froide, le feu sous le bain était éteint depuis plusieurs heures et seul l'odeur de la fumée et du végétal carbonisé émanait de l'endroit, terminé cette odeur d'onguents, terminé cette odeur de savon vanillé ou encore cette vapeur délicieuse qui se pose sur votre peau pour en faire des perles de vapeur, juste l'odeur du bois brûlé qui terrorisait l'homme.
Le paravent... il avait vu une forme derrière le paravent, une ombre chinoise qui détaillait les contours d'une dame gracieuse et dont les formes auraient menés un clerc de l'ordre à la faute assurément. D'une main lente, tremblante même, il poussa le paravent pour faire face au dos d'une dame, la taille était équivalente, l'odeur elle même était semblable, ce ne fut qu'au moment ou elle tourna la tête que ses cheveux virèrent au noir et ou le docteur reconnu non pas Cassandre D'Estré mais bien Shandri, un petit sourire aux lèvres, il s'avança vers elle pour prendre dans ses bras la délicieuse apparition quand il s'aperçut qu'a chaque pas en avant la dame semblait reculer de deux, défiant les lois de la logique, défiant la taille de la pièce qui s'était allongée de plusieurs mètres déjà quand soudain la bouche de la belle s'ouvrit pour dire quelques mots..
" Il est frais mon poisson ! Il attends que vous ! 4 pièces pour deux et 6 pièces pour trois ! ."
Ce fut le cri d'un vendeur de la basse qui vint briser le rêve du docteur et le réveillant en sursaut. Assis devant la cheminée ou le feu était éteint, dans la main une tasse de thé vide et le contenu d'une fiole renversé à même le tapis, il s'était assoupit. Son coté humain avait semble t'il eu raison de ses pensées qu'il pensait pouvoir gérer à sa guise, il quitta la pièce prenant soin de fermer la fenêtre et de jeter un dernier coup d'œil au tableau qui ornait le boudoir.
Le mercenaire autorisa sous ordre du médecin Yu toutes les visites qui lui étaient attribuées et qu'il refusait depuis deux jours déjà.
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 27, 2009 at 9:34 AM
Après le manque...
* Le déshonneur.*
Il en était la dans ses pensées, assis comme à son habitude au milieu du jardin de la maison, encombré d'effluves diverses ou maintenant s'ajoutait l'odeur d'un Lys on ne sait arrivé trop comment. Ses pensées étaient partagées à ce moment précis, partagé entre le désir de se reprendre et le désir de se laisser échouer et de vivre comme un paria, un sans honneur. Déjà il avait à demi fauté, courant la nuit sur les routes pour tenter de l'apercevoir, nul ne l'avait obligé à faire cela mais son coté humain, peut être à son grand déplaisir, tentait de reprendre contact avec la demoiselle qui l'avait quitté il y a peu. Le quartier de l'ordre lui était déconseillé, les membres de la famille Balgor le lui avait déjà bien signalé, cependant ce qui lui était cher était retenu en cet endroit, comme une huitre retient sa perle avec beaucoup d'intérêt et de protection contre ceux qui voulaient lui dérober. Se redressant et rejoignant sa chambre, il prit dans son secrétaire du matériel de correspondance, le pinceau fin et de l'encre noire qui lui servait pour dessiner les idéogrammes de sa famille quand il souhaitait vider son esprit.
Il vint s'assoir à la table principale de la pièce et étala son matériel autour de lui, regardant un instant encore le jardin et cherchant l'inspiration avant de prendre son pinceau et d'écrire, en commun, avec ses manières T'sen et son écriture penchée qui la faisait presque elfique, toutefois au minimum Elfique. Lorsqu'il eu terminé le courrier, il jetta du sable sur la lettre pour que l'encre ne bave pas et la roula avec grand soin avant d'y apposer son cachet. Le pli fut donné à un jeune page qui avait l'habitude de le servir et qui comme le voulait le Dr Minh Yu parvenait à couvrir la distance moyenne ville- basse ville en moins d'un demi sablier ce qui était déjà une performance tout a fait correcte pour un courrier. Le demi-elfe vit donc son courrier s'éloigner de sa demeure, le coté humain en lui ressentant à ce moment même un pincement au cœur.
Non il ne pouvait pas continuer sur cette voie.
Post by Shandri Eäm'Arylth, OdS - July 28, 2009 at 1:25 PM
Et après tout cela ?
« Dans la soie
Des mains,
L’acier. »
« On m’a fait cadeau d’un présent que je n’ai pas su refuser. Et par respect pour lui... Nous devrions entretenir une amitié convenable. Les rumeurs l’endommageraient.»
Jolie métaphore, Demoiselle. Très poétique. Voir Eressan torturé de vous savoir entretenir avec cet être instable et dangereux des rapports ambigus n’a pas suffit. Faut-il encore qu’il vous ait mis à nu ses sentiments, abandonnant toute fierté, pour que vous osiez enfin vous en éloigner. N’avez-vous donc aucun instinct de survie, Demoiselle ?
Voilà sans doute ce que sa petite voix aurait dû lui murmurer, alors qu’elle n’en fit rien. Demoiselle était seule avec un pathétisme larmoyant. Comme il était difficile, pour une jeune femme «bien comme il faut», de s’éloigner de l’illustre Docteur Minh Yu. Se croire la stabilité d’un chaos constant avait un charme particulièrement attractif, peut-être.
«Je garderai votre missive précieusement. Personne n’en saura rien : votre honneur et votre orgueil seront saufs, ne vous inquiétez pas, Sieur Minh Yu.»
«Que ferez-vous si ce mariage ne vous convient pas ?»
«Je serai une bonne épouse...
... Et je vous serai une bonne amie.»
Demoiselle se questionna un moment. Peut-être n’avait-il pas bien compris de quoi il en retournait. Croyait-il qu’elle subirait son sort de femme avec dévouement ou la bonne amitié sous-entendait-elle ... ?
Il lui tendit un flacon. Elle savait de quoi il s’agissait. Ceci lui était destiné. À utiliser sagement. Quelques gouttes dans son thé, et Demoiselle avait la caravane pour quitter un triste mariage. Délicate attention. Fallait-il encore qu’elle puisse avoir l’intuition que son mariage ne fonctionnerait pas...
Lorsque Demoiselle se retrouva seule, dans ses appartements, elle baisa le flacon de verre d’une manière cérémonieuse, l’enroula dans la brève missive du médecin et...
Les feux de Systéria,
Suite au prochain épisode. Même jour, Même heure.
Post by Yuri Minh Yu, AdC - July 28, 2009 at 4:12 PM
Quand l'errance devient une torture.
À titre de simple voyeuse...
Il était revenu habiter le manoir. Zao savait que ses portes lui seraient éternellement ouvertes. Comme elles le furent toujours, même avant lui. Les dernières semaines étaient agitées. Bien que les présences de l'alchimiste était sporadiques, éphémères, elle pouvait voir cet homme de raison se tordre de douleur sous le poids de ses sentiments. Quelle douleur cela lui affligeait-elle. Mais pouvait-elle faire autrement, elle qui aimait à en mourir.
Quelle était la malédiction des Minh Yu? Pourquoi l'amour leur était tellement douloureux? Il fallait se le dire, cette famille était vraiment une bande d'étranges hurluberlus.
Mais elle était là, restant tapise dans le noir. Observant Zao, cet homme, ce frère, ce fils. Et des ténèbres de ses yeux, des larmes qui contenaient le ciel entier avec les étoiles qui l'ornent vinrent rouler sur son visage à jamais meurtri. Le voir ainsi souffrir lui rappelait à elle le siècle passé. Le siècle et toutes ses bévues, ses joies, ses tristesses. Mais surtout, ses errances...
"Puisses-tu ne pas te perdre..."
Post by Feu Zaō Minh Yu, AdM. - July 28, 2009 at 5:54 PM
Après tout cela ?
*\tL'abîme. *
*Marcher sur un fil tendu de la réalité, exercer des mouvements de tous les jours, la tête et l'esprit dans une masse cotonneuse qui reste étanche à toutes les remarques, toutes les paroles toutes les attentions. Manier ses affaires par habitude uniquement, l'esprit déconnecté de toutes les réalités humaines, rêvant de s'incarner dans une masse sans nom qui permettrait d'éviter les soucis de la vie humaine. *
" Et de trois ! vous ne devrez plus avoir mal avant un bon moment, juste que je cautérise votre gencive et vous serez repartit comme un castor."
*Les trois dents furent alignées sur la table d'examen, reposant dans leur jus sanglant comme un poisson mort dans l'eau qui l'a accompagné. Le vieil homme se cambra lorsque le fer rouge vint à toucher la chair meurtrie de sa gencive mais l'application du fer ne pris pas plus de quelques secondes. D'un geste rapide, il emballa les vestiges dentaires du vieil homme dans un mouchoir taché et le lui tendit. *
*" Placez la sous votre oreiller et peut être thaar viendra t'il vous placer une pièce d'or si vous avez respecté ses vertus." *
L'homme hocha la tête, le regard pétillant à l'idée de voir une pièce apparaitre sous sa couche, il en oublia même que les dents retirées n'étaient pas celle qui le faisaient le plus souffrir mais il reviendrait s'en faire arracher si l'astuce du médecin marchait, il ira se confesser au clerc Esmeral, le jeune blondinet et hop a chaque dent une pièce d'or ! Impossible de comprendre pourquoi certains ne se l'étaient pas faites toutes arracher dans les périodes de famine se disait le vieux.
Le médecin sortit de la pièce à la suite de son client, son hakama T'sen flottant au sol, se déplaçant comme spectre qui n'aurait pas cette dimension humaine et pourtant Thaar sait qu'elle était bien présente, c'est d'ailleurs cela qui torturait le médecin. Tout semblait calme, ouaté, trop calme même, seul moment ou sa frustration arrivait à percer cet épais nuage était lorsque le regard se posait sur le quartier de l'ordre qui renfermait ce qui lui était cher et si inaccessible à la fois. Heureusement que dame Eryngias venait à le visiter de temps en temps, la présence de dame Yu lui apportait un peu de réconfort même si il n'en avait parlé de rien, elle la savait au courant et la douleur en était altérée. Evidemment si vous aviez rencontré le docteur Minh Yu, vous n'auriez rien vu de tout cela, vous n'auriez rien ressentit car la plus grande des faiblesses est de s'afficher touché par les émotions.
La vie reprenait donc son rythme petit à petit, douleur diffuse dans le corps blessé d'un homme qui voyait son humanité décliner avec le temps qui passait. Il faudrait la côtoyer à l'hôpital et renouer des liens d'amitié qu'il croyait impossible à limiter.