Des lettres, sans destinataire ...

Des lettres, sans destinataire ...

Post by Nikita, OdS - July 31, 2009 at 7:55 AM

Seule ... La Prêtresse Nikita se retrouvait bel et bien seule, plus que jamais.

Or, dans ses moments répétitifs de solitude, le plus souvent la nuit, alors que le sommeil ne la gagnait plus depuis plusieurs lunes, la jeune femme écrivait ce que l'on pourrait qualifier de journal intime. Ces écrits, n'étaient pas destinés à la lecture, cela va de soit. Munie d'une fine plume, d'un encrier noir et de son livre, Nikita rédigeait simplement ses pensées, sous forme de lettres, elle occupait son temps, alors que la majeure partie de l'Empire reposait d'un profond sommeil, silencieux et paisible.

Ce livre, elle le gardait près d'elle en permanence, bien terré dans sa besace de cuir. Il contenait des confidences lourdes en conséquences s'il advenait qu'il tombe entre de mauvaises mains, mais c'était un risque qu'elle était prête à encourir, maintenant que Nikita n'avait plus personne à qui se confier, hormis le Divin Thaar et la Baronne Balgor. Celle-ci opta donc pour l'écriture, qui ... en plus d'apaiser ses esprits troubles, occupait ses nuits sans rêve, ni quiétude.

Les derniers écrits de la jeune Nikita, étaient particulièrement teintés d'émotions et de révélations pour le moins surprenantes.

Par Thaar, si tu savais mon bien-aimé,
Si tu savais comme les lèvres me brûlent,
De tout t'avouer,
De t'avouer mon lourd secret,
Mais je ne puis combler ce désir,
Tu ne saurais me pardonner,
Et l'effet recherché ne sera plus tromperie,
Mais c'est trop,
Trop à supporter sans que je ne parles,
J'espère qu'un jour,
Aussi lointain soit-il,
Je trouverai la force de te dire tout cela de vive voix,
Oh ciel,
Mon bien-aimé,
Si tu savais,
Si tu savais la vérité vraie,
Tu te méprends sur toute la ligne,
Je te joue ma dure comédie,
Pour que tu t'éloignes de moi,
Comme il le fallait,
Comme il en vallait de notre existence.
Je voyais bien que nos efforts étaient vains,
Tu ne peux le nier,
Que bien que nous cherchions à nous distancier,
Tu voulais me protéger des dangers qui m'entourent,
Et je nourrissais l'ardent désir d'en faire autant pour toi,
Je savais que je devais jouer la carte de l'illusion,
Je savais, qu'en te faisant croire que je n'avais pas appris des erreurs du passé,
Tu serais hors de toi,
Et que tu ne m'adresserais plus la parole,
N'étais-ce pas le résultat souhaité?
N'as-tu plus envie d'être dans la pièce que moi?
Me regardes-tu avec dédain?
Me vois-tu comme un monstre?
J'ai provoqué cette colère en toi, pour que tu t'éloignes,
Du danger que je représente pour toi,
J'attire les ombres,
Et je préfères qu'ils en soit ainsi,
Qu'ils s'intéressent à moi plus qu'à toi,
Au contraire de ce que je veux bien te laisser paraître,
J'ai grandi de mes erreurs,
Ton amitié, je la veux bien,
Même si moi je t'aime toujours,
Pourquoi, s'il en était autrement, cracherais-je sur toi ainsi?
J'étais même septique de ma performance,
J'eus cru que tu l'aurais tout de suite remarqué,
Mon mélodrame monté de toute pièce,
Ce masque que j'eus tant de peine à paufiner,
Pour tâcher de paraître crédible devant ton regard d'acier,
Tu me connais mal pour ne pas voir au-delà de cette mascarade,
Tu devrais savoir que cela ne me ressemble pas,
Mais je ne t'en veux pas, tu me facilites les choses,
Je suis toujours la même mon amour,
Je n'ai cessé de l'être,
Bien que j'eus, par le passé, commis des erreurs de jeunesse,
En éprouvant jalousie et solitude,
J'ai payé un bien lourd tribut pour cette erreur,
Car aujourd'hui, ton coeur ne m'appartient plus,
J'aimerais tant que tu saches à quel point tu comptes pour moi,
À quel point ta vie m'importe plus que la mienne,
À quel point j'ai besoin de toi,
À quel point je ne t'en veux en rien,
J'espère qu'un jour,
Aussi lointain soit-il,
Je pourrai tout te dire,
Enfin libérer mon esprit de ce voile de froideur et d'indifférence,
De fausse rancune et de jalousie si bien orchestrée,
Afin que tu saches tout,
Car c'est si difficile à vivre, cette double vie,
Si dur à concevoir, que de me montrer comme mon parfait opposé en ta présence,
Je rêve du jour,
Aussi lointain soit-il,
Où tu me pardonneras pour cette comédie,
Pour cette mise en scène qui n'avait que pour but,
De te protéger des ténèbres dont tu es la proie,
Et qu'à nouveau, tu reviennes dans ma vie,
Pour me faire revivre, et m'apporter ce bonheur qu'est ta présence à mes côtés,
Dont je me languis tant,
Et que je n'aurai peut-être jamais la joie de connaître de nouveau,
Je tais mon amour pour toi,
Car tu n'as pas à en souffrir par ma faute,
J'ai demandé un seul homme en mariage,
Malgré le fait que ma demande était bien piètre pour l'homme que tu es,
Elle était sincère, et perdurera à jamais dans ma mémoire,
Aimes, Aimes qui bon te semble, comme bon te semble
Si tu peux trouver le bonheur,
Je ne saurai que me réjouir pour toi,
Ce qui m'importe, c'est que tu vives,
Que tu me reviennes un jour,
Aussi lointain soit-il ...

Du temps où je rêvais encore,
Je rêvais d'un doux souvenir,
Qui hante toujours mes pensées,
Oh mon tendre amour,
Ne sois pas effrayé,
Ne bouge pas si tu le veux,
Ne parle pas,
Demeure calme, ma vie, mon âme,
Reste encore ainsi,
Je veux te contempler,
Je veux ressentir ton respire sur ma peau,
Je veux ressentir ta proximité,
Je veux retrouver tes mains attentionnées,
Je veux sentir tes bras protecteurs autour de moi,
Je veux goûter tes doux baisers,
Nous avons toute la vie dedans nous,
Aussi brève soit-elle,
Ferme les yeux,
Je suis ici près de toi,
Ne sens-tu pas ma présence?
Quand je te toucherai,
Ce sera avec mes yeux, sans prétention,
Tu sentiras une douce chaleur,
Tu comprendras tout,
Tes sens seront apaisés, tout comme les miens,
Je m'avancerai calmement vers toi,
J'apposerai mes lèvres sur les tiennes,
Dans une tendre étreinte, je te montrerai,
Que je n'ai cessé de t'aimer,
Qu'il n'y a eu de nuits sans que je dessine ton doux visage,
Sans que je me souviennes de nous,
Ouvre les yeux mon bien-aimé,
Plonge ton regard dans le mien,
Regarde moi, prends mes mains,
Rapproche toi de moi,
Laisse mon corps se blottir contre le tien,
Écoute mon léger soupir,
Ton corps qui frissone, mon coeur qui palpite,
Cela n'a pas de fin,
Ne le vois-tu pas?
Ce moment nous était destiné,
Ce moment a été,
Et ce moment continura d'être,
À partir d'hier et à jamais,
Dans ma mémoire de femme.