Fin de jour morose à Zon'Jiru
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - August 10, 2009 at 6:52 AM
On vit Surumë quitter le marché précipitement, après le départ d'Esméral. Le visage plus sérieux encore qu'à son habitude, un masque vide de toute expression.
Elle ne s'attarda pas pour passer correctement ses politesses au Comte et Magistère Glâneduc, ce que jamais pourtant elle n'aurait osé faire.
Elle omit d'attendre le sieur Lidenbrock, à qui elle avait promis de s'acquitter de ses dettes à son retour.
Elle ne releva pas que la damoiselle Vlosisto, Septième du nom, l'appelât par son prénom, de manière directe, alors qu'en temps normal elle n'eut manqué de rectifier l'appellation.
Elle évinça le Soldat Maeda, qui l'arrêta pourtant en portant un présent à son égard.
Comme elle disposa rapidement de ceux qui l'arrêtèrent sur le chemin, décidés à lui parlé, de formules de courtoisies brèves signifiant son désir de poursuivre sa route.
Les éléments eux-mêmes semblèrent se mettre à faire écho de l'humeur sinistre de la sorcière blanche de T'sen. La neige se mettant à tomber à gros et denses flocons, le vent soufflant en rafales, voilant sa venue et son allée, nimbant sa chevelure de jais d'astres éphémères. Avant qu'elle ne se trouve en basse, ne rentre à Zon'Jiru où brula toute la nuit chandelle, et l'encens dans le plateau des offrandes, dans l'attente d'une méditation, d'un repos, qui ne venait pas.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - August 11, 2009 at 12:06 AM
La nuit passée à méditer, le jour et la nuit d'ensuite auprès du sieur Herembourg, qui n'était sorti de la demeure qu'au petit matin d'ailleurs, on aurait pu croire qu'elle irait mieux.
C'est parée du masque de la préoccupation qu'elle emboita le pas de la damoiselle Eäm'Arylth et du sieur Esméral qui étaient venus cogner à sa porte, jusqu'au quartier de l'Ordre pour analyser une rune trouvée sur le parvis du temple, marquée au nom de l'Hydre.
C'est en rentrant communément pour discuter que le sieur Esméral et Surumë croisèrent la voie de Maeda. Ce dernier interjecta en une question formulée par la damoiselle Surumë, la question à savoir si leur collaboration prendrait fin, ou continuerait.
"...À défaut d'avoir l'esprit en paix, peut-être pourrais-je l'avoir clair...? Dois-je prendre pour acquis, que notre collaboration est appelée à se poursuivre?"
"Ais-je seulement effleuré le sujet de ce fâcheux sujet"
Maeda s'investit volontiers dans le débat, l'un et l'autre des hommes se destinèrent leur attention dès lors.
Dès ce moment, il n'y eut plus rien autour, l'environnement et les êtres qui y étaient se trouvèrent balayés. Elle trouva la force, on ne savait comment de rentrer chez elle comme une automate, juste à côté. Les paroles de Maeda et Esméral, laissés seuls, étouffées en son esprit qui n'avait plus la volonté de chercher à les entendre.
Post by Shigeru Maeda, Adm - August 11, 2009 at 12:34 AM
La porte d'entrée de la caserne Mercenaire claqua non sans attirer l'attention des trois soldats en poste dans ce qui s'était chargé depuis l'entrée de Shigeru d'une véritable tension et irritation palpable.
Deux mercenaires aux prises dans une fougueuse partie de carte se regardèrent un moment, observant le noble Tsen passer en trombe, le poing serré, la mâchoire contractée et une étrange lueur d'énervement plus que palpable dans son regard. Leur adressant un salut bref et précipité, il s'étendit sur sa couche sans même prendre le temps de se dévêtir, sans aucune classe, sans cette élégance que l'on lui connaissait.
Le plus vieux des deux gardes adressa un regard étonné à son collègue.
-
Qu'est-ce qu'il a? Chaque fois que je le vois il est distant mais calme, et là c'est une véritable furie...
-
M'en parle pas... Ça lui fait ça à chaque fois qu'il croise la petite Tsen qui habite dans le coin. J'ai l'impression qu'elle le frustre ou qu'il s'énerve quand elle va mal... Parce qu'entre nous, je les ai jamais vu se disputer...
-
Attends... T'es en train de me dire que Nobliau serait amoureux? Mais c'est le gars le plus froid et austère que j'ai... non y'avait l'ancienne Consul en fait... N'empêche qu'il sourit jamais ce gars!
Le seconde mercenaire ne pu que sourire à la remarque de son confrère avant de lancer.
- N'empêche que ça fait deux jours facile qu'il est comme ça, instable et énervé... Crois-moi, reste loin de lui le temps qu'elle lui pardonne ce qu'il a fait ou je ne sais pas trop quoi...
Les deux mercenaires s'octroyèrent un sourire entendu avant de reposer une carte sur la table et de reprendre leur partie.
Mais allongé dans son lit, les bras en oreiller, Shigeru était d'humeur massacrante, le yeux posés sur le plafond, son katana en diagonale sur son torse, les dents toujours sérrées... Il lui serait difficile, cette nuit du moins de s'endormir et il lui fallait avoir discussion avec une certaine personne.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - September 2, 2009 at 12:52 AM
Depuis combien de temps déjà durait l'attente? Elle retourna le sablier sur la table du Laboratoire. Le sable semblait s'écouler à rebours, en cette attente, cette langueur qui lui paraissait contre-nature.
Détournant le regard, c'est les mains tremblantes qu'elle se remit au travail. Elle avait fait macérer le bois atrophié le temps requis. L'eau était devenue un peu grisâtre. S'agissait maintenant d'ajouter, avec parcimonie le mélange en le liant avec un autre distillat. Sa main tremblait lorsqu'elle disposa un entonnoir au dessus d'une fiole. Ses mains tremblaient encore lors qu'elle prit la vasque contenant le bois macéré, et une autre fiole renfermant la mixture, bleutée, à laquelle elle aurait voulu le lier.
Sa main trembla de par trop, une part du liquide fut renversé, gâtant la délicate opération. Une bouffée, une flamme, sembla monter en son être, elle se sentit incapable de l'éteindre, de la maîtriser. Un revers de main balaya d'un geste prompt, brutal, peu coutumier, ce travail gâché qu'elle eut entrepris.
Puis, elle entrevit un liquide carmin qui maculait le bois. L'amertume, la colère, l'inquiétude qui l'habitaient furent remplacés sitôt par une peur oppressante. Avait-elle spolié la potion de métamorphose qu'elle gardait parmi ses fioles, précieusement. Elle maugréa en T'sen. Elle et Esméral avaient mis tant de temps et d'efforts à la préparer, fallait-il que...?
Le soulagement fugace l'envahit alors que du coin de l'oeil elle repéra la fiole au contenu rouge. Elle abaissa alors son regard vers la main du carnage, sa main gauche. Couverte d'estafilades plus ou moins profondes, maculée de son sang carmin qui s'était écoulé sur le bois.
Ailleurs, le sang coulait aussi. Son regard demeurait sur sa main, sans qu'elle n'eut de cesse de penser qu'en cette heure, c'était tout un clan T'sen qui se retrouvait exsangue. Ses pensées se dirigeaient outremer alors qu'elles auraient dû se dédier à l'immédiat, à Systéria, à la trame de ses tâches si complexe qu'elle n'en trouvait plus un instant à soi.
En sa jeunesse, on lui avait bien dit :
-L'émotion se transcende, laisse la couler en toi et catalyse les forces de celle-ci pour créer.
Jusqu'alors, avec soin elle avait appliqué cette maxime. Mais ce qui l'envahissait sur l'instant était sans nom, une brulure en son propre intérieur qu'elle ne pouvait réfréner. Il ne lui donnerait rien de sortir ses pinceaux. Rien de se rendre sur une des pagodes pour se mouvoir au gré de l'émotion. Rien de veiller à la composition de mixtures neuves, ou la création de plans de recherche. Le fiel semblait lui remonter jusqu'à sa gorge. Elle enfila un kimono simple, de couleur bleu sombre. C'est avec précipitation qu'elle sortit de chez elle, après un nettoyage sommaire. Se précipitant vers la sortie des murailles. Vers le chemin, où après se dressait la vaste étendue des arbres. Sa chevelure de jais battue par le vent hors de ces enceintes qui l'étouffaient.
Sitôt le pied mis dans les herbages, sitôt surplombée du couvert des arbres, on ne vit plus sa silhouette
"Vas Ylem Rel" susurra-t-elle, à grand peine, comme étranglée de ce qui la submergeait.
Un loup au pelage sombre, aux yeux carmin, le regard presque aussi fou que ces bêtes taraudées par la douleur ou la faim, s'élança à travers les branches en une course effrénée alors que s'éteignaient les lueurs du crépuscule. Le martèlement de cette course valait tous les sanglots qu'il aurait été inconvenant qu'elle émette. On ne revit la bête qu'aux aurores, assise face à la mer.
"Une rencontre n'est jamais que le commencement d'une séparation, disait le proverbe de chez-elle.
Post by Kyûshi Eringyas, CP - September 3, 2009 at 7:30 AM
Kyûshi se réveilla le coeur serré dans sa poitrine ce matin là, la sueur lui perlant au front. Il n'avait nul mémoire de rêves ou de cauchemars, mais il en portait les signes physiques d'un sommeil désagréable. Il regarda s'assit alors sur son matelas de sol et regarda par le fenêtre de l'étage de Zon'jiru, dont les carreaux étaient martelés par la si fréquente pluie Systérienne. Le Tonnerre résonnait au loin et la journée s'annonçait maussade. Il semblait sentir qu'une lourde atmosphère pesait sur l'endroit, comme si le spectre du jour morose d'un être cher s'abattait sur lui sans pitié.
Les yeux encore embrouillés par la fatigue, il descendit les marches jusqu'à l'atelier. Ses pieds se posèrent sur un fragment de verre oublié lors du nettoyage sommaire. Son visage se crispa au légère douleur désagréable et il se prit aussitôt la jambe entre les pieds, venant enlevé l'éclat en le pinçant de la pointe de ses ongles. Ses yeux se posèrent sur une chaudière posée en coin de la pièce, où reposait une guenille ensanglantée. Il mira le tout un moment avant de lui aussi se diriger vers l'extérieur à son tour, en prenant soin de refermer à clef la porte du laboratoire.
Contrairement à son habitude, Kyûshi n'avait guère pris de thé ce matin là, d'une humeur massacrante il se dirigea vers l'Est de la basse-ville, puis vers l'extérieur de la ville. Il n'avait aucune propension à socialiser avec un terrible mal de tête.
Il en ignorait la source, mais les signes plus profonds d'un lien singulier se traçait déjà. Il est de ces êtres dans ce monde qui savent se lier d'esprit avec ceux qui leur sont chers, partagent leurs émotions ou plutôt, les subissent. Quoiqu'il en soit, l'on ne vit point Kyûshi en Systéria pendant la journée entière.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - September 4, 2009 at 10:40 AM
*Parfois l'étrange impulsion reprenait la savante, qui disparaissait de temps à autre. Sous le regard de Tsuki l'astre nocturne généralement, qui nimbait de sa lueur jaune ses courses et leurs aléas, expression de douleurs muettes, animales et transposées sur un alter bestial. Loin des enceintes, de leur confinement, comme des contraintes des devoirs nombreux qui l'étreignaient. Toujours aux aurores on la trouvait face à la mer. Voilà plus d'un mois qui s'était écoulé, presque une saison entière, sans qu'une voilure familière ne soit apparue au loin. Ceci expliquait peut-être cela. *
Post by Kenichi Eringyas, AdC. - September 5, 2009 at 1:43 PM
http://www.youtube.com/watch?v=vD7mt8F4YiwLe laboratoire Eryngias arrivait au maximum de sa production, dans sa toge bleu foncé, le demi elfe aux cheveux blancs ou presque s'agitait devant des monstres alambiqués qui distillaient des potions dont la teinte bleu nacrée allaient rejoindre l'amas liquide dans la fiole, la brume telle celle de l'archipel rampaient au pied de celui qui en était l'instigateur.
A plusieurs reprises lorsque ses mains furent prises de tremblements, il se déplaça jusqu'au coffre de la maison, l'ouvrant à grand peine, la clé serrée dans la main tremblante, ouvrant la fiole avec les dents, il se nourrissait d'une potion que rendait son corps et ses actions plus agiles, calmant les signes du manque qu'il tentait de cacher à sa maitresse avec beaucoup d'honneur. Elle ne devait se rendre compte que sa santé dépérissait pour le bien de son laboratoire, il aurait encore beaucoup à faire avant de se reposer, beaucoup trop à faire pour une seule personne.
Ce n'est qu'au matin du troisième jour qu'il sortit de la demeure, épuisé par ses expériences, épuisé par le manque de sommeil, épuisé tout simplement, il s'assit devant la porte, espérant qu'un courrier venant de l'intendant viendrait mettre fin à ses tourments, lui qui avait entre les mains la destinée d'un nom qui n'était pas le sien mais qu'il avait décidé de servir comme tel.
Kenichi ferma les yeux un instant, voilant d'une ombre noire le décor qui s'offrait à lui en cette sombre matinée pluvieuse qui transformaient les rues de la basse ville en marécages infects.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - September 6, 2009 at 6:49 AM
La damoiselle Eringyas toisait la fleur de sang qui avait éclos sur le tapis orné de broderies de vague T'sen. Cette fleur, qui avait germé, nourrie de la terre d'une haine inhérente, de l'eau du mandat du Laboratoire pourpre.
Sous la tête de sa frêle compatriote cette fleur s'était épanouie, alors que celle qui déclarait vouloir entrer en apprentissage au Laboratoire il y avait quelques mois avait attenté à sa vie. Cette fleur, éclose dans la quête de la Vérité et du Savoir.
La damoiselle demeura assise, longuement, devant la tache carmin que voilaient à peine les feuillages larges de la fougère bleue. Même si elle la lavait... l'affront qui avait été fait, l'injustice qui avait eu lieu, le mauvais présage laissé sur le Laboratoire, ceci demeurerait à jamais.
Elle se redressa, en un froissement de tissu et disposa un peu d'encens dans le réceptacle à offrandes destinées à ses ancêtres et à celle qui était avatar de vérité. Sous peu, elle en appellerait aux siens afin que cette femme soit inhumée correctement mais sobrement. Sur son tombeau, serait planté une graine de cerisier et celles d'orchidées qui arboraient la chevelure savamment coiffée, au moment fatidique où son cou fut rompu par cette gaijin nécromante au discours décousu.
La damoiselle Eringyas s'astreignit à quelques heures de prière, assurément pour que la damoiselle Harumi dorme en paix.
Post by Aziz, AdM - September 6, 2009 at 3:31 PM
Quand brise devient ouragan,
Ou l'effet papillon.
Ce n'était partit pourtant de rien. D'un stupide jeu de carte dévoilé à une personne dont la stabilité mentale laissait à désirer. Un petit tour que l'on faisait aux enfants, afin de les amuser. Si Harumi avait eu le temps de dire ses dernières volontés, O combien elle aurait voulu retourner dans ce coin si tranquille, de jardin japonais. Dès qu'elle avait lu l'annonce faite par le médecin Eringyas, un mauvais pressentiment c'était insinué en elle. Pourtant, les mains croisées à ses devant, les manches de son kimono les cachant, elle c'était rendue au laboratoire.
De sa main si frêle, elle avait frappé alors à la porte, dans ce quartie si sombre de la basse. Accueillit par Kenichi, elle ôta ses souliers afin de monter à l'étage. La furie se tenait là-haut. Des éclairs auraient pu foudroyer la jeune Harumi s'ils avaient pu sortir des yeux de Sémilia. Pourtant, Surumë réussit à calmer les ardeurs de la jeune alchimiste. Et c'est assises toutes trois sur des coussins, autour d'un thé émanant de doux parfums de cerises, que les femmes argumentèrent la scène du coin chaud. Harumi n'avait omis aucun détail, même si la lueur glaciale de Sémilia la faisait frissonner de peur. L'herboriste avait expliqué la fureur, la folie lors de la découverte du livre. Livre sombre expliquant des détails sur la nécromancie, qui furent confirmés par la membre de la confrérie pourpre Filuna.
On tourna alors autour du pot, essayant de deviner si Sémilia mentait ou non, essayant d ela piéger, mais la dame semblait faire face à de l'innocence, mais les apparences, sont ce qu'elles sont. Au bout de quelques heures de discussion, ou les tasses de thé furent vides au sol, ou Kenichi prit retraite de son travail effectué, la sentence émise par Filuna fut énoncée. Sémilia serait certainement emprisonné pour ce qu'elle avait commis comme infortune, celle d'être allée acheter un livre plus que douteux dans des contrées encore plus douteuses, en expliquant que vaguement ses intentions, avec des troubles dans la descriptions du lieu.
Alors, Harumi soulagée que cet entretien touche à sa fin, elle s'apprêta à se lever, pensant alors, à ce soulagement de ne pas avoir à ses trousses une folle furieuse, imaginant son lit dans lequel elle pourrait dormir, mais ce ne fut pas le cas. Dans un élan de désespoir, Sémilia se jeta sur la T'sen afin de l'étrangler, Harumi n'étant pas femme d'action, alors qu'elle avait aperçu l'alchimiste nécromancienne se jeter sur elle, ses yeux voyaient noir et plus aucune sensation. Sa chute fut alors plus que violente sur le sol, son cou s'arquant dangereusement en arrière, trop violemment, alors que les mains essayaient de l'étrangler. Le bruit caractéristique de percussion, suivit d'un "crac" bref, une mort rapide, non douloureuse, qu'Harumi n'avait même pas vu venir. Pourtant il n'avait fallu que quelques secondes afin que Sémilia soit éloignée par une tirades de sortilèges de Filuna et Surumë. Les deux femmes avaient été tellement rapides, mais pas assez, pas assez pour sauver la vie de Harumi.
Son corps gisait alors sur le sol, le sang carmin coulait sans retenue sur le tapis brodé, seule trace de mouvement, alors qu'une fleur blanche se détachait avec douceur des cheveux noirs de la jardinière. Un drame, qui ne devait pas être prévu au programme, qui n'aurait pas du avoir lieu avec le nombre de témoins, et lorsque de la bouche de la meurtrière l'on pu entendre un "Anh Mi Sah Ko", l'on n'eut plus de doute alors sur ce qu'était Sémilia. Une nécromancienne, tuant une T'sen, mais se condamnant elle-même à mort dans son geste de désespérance. Il était alors certain que deux morts de plus se trouveraient à St Elisa. Et c'est dans un lit bien froid et dur, qu'Harumi passa sa nuit, dans la salle d'autopsie, finalement, elle avait bien prévu de dormir de façon paisible, pour ne plus jamais se réveiller.
Un jeu de carte, deux morts, et celle qui s'était tenue dans les mains de Sid, était le huit de trèfle. Huit évènements qui s'étaient déroulés anormalement, dans une journée ou le crescendo de la mort était arrivé à son apogée la nuit.
"L'on se lève à l'Aurore, avide du lendemain, l'on se couche au crépuscule, en ne pensant à rien."
Post by Semilia Chanteflûte - September 6, 2009 at 5:11 PM
Depuis la nuit durant laquelle Harumi avait perdu la vie de ses propres mains, Semilia restait fermée sur elle-même.
La petite cellule qu’elle partageait avec un détenu, sous le regard critique du garde, de l’autre côté des barreaux, allait être sa dernière demeure, elle le savait.
Assise en tailleur sur la couchette, elle restait immobile, les mains croisés, les yeux fermés, attendant sa mort avec une certaine impatience.
La peur ne ferait son apparition que bien plus tard, lorsqu’elle verrait son bourreau, ses juges.
Le seul regret qui venait troubler son esprit, c’était de n’avoir pu joindre l’esprit de la jeune T’Sen, dans un dernier effort. Elle aurait tellement aimée lui dire à quel point elle était heureuse de voir son corps étendu devant elle, le cou brisé. Elle aurait aimé lui dire que la partie était perdue, qu’elle avait tenu sa promesse. Promesse de lui faire payer le fait de l’avoir dénoncée.
Malgré sa fin proche, elle était sereine. Toute trace de colère s’étant évaporée tandis qu’Harumi lâchait son dernier souffle.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - October 10, 2009 at 7:38 AM
Émoi
Cet homme, sur le pavé... Cet air, si familier. Le visage rajeuni d'Hattori Hanzo, soustrait du poids des ans mais alourdi par le chagrin. Cet air jeune qui semblait par deux fois, à sa simple vue, lui reprocher de n'avoir comblé ses promesses d'autrefois, tant par son allure que par la résignation chagrine et lasse qu'il dégageait.
-Vous n'auriez pas un peu d'or pour boire?
Dit sa voix rauque, ses mèches folâtres retombant devant ses yeux dont il lui semblait avoir déjà, il y a si longtemps, étudié l'éclat. Elle s'arrêta un instant pour discuter avec le mendiant, qui se disait Rônin, libre d'esprit et d'allégeances.
La réaction de la Sorcière fut inverse à ses habitudes. Elle, confinée au rationnel, sembla éprouver une sympathie aussi particulière qu'étrange pour ce compatriote itinérant, rustaud et rustre. Au point où elle daigna l'inviter sous son toit, le pourvoir d'une tenue neuve, de lui fournir, l'espace d'un jour éphémère, gite et couvert.
Au gré de leur échange bref, alors que l'homme étouffait la faim qui le taraudait plus que certainement, son regard ne le quitta jamais. Empreint d'une mélancolie qu'on ne lui connaissait plus.
Ce soir, elle avait diné avec un souvenir, un spectre. Dont elle avait été éprise.
Une nouvelle prière serait pendue aux branches du cerisier près de Sainte-Élisa, parlant davantage que ces mots que l'Érudite devait, de toute manière, étouffer.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - October 13, 2009 at 4:11 PM
On appelait ceci le Karma.
Un équilibre intrinsèque à l'existence. Un principe selon lequel toute action avait conséquences, positives ou négatives, selon l'action qui l'originait. Ou, en termes plus systériens, un juste retour des choses.
Un sourire amer orna les lèvres de la demi-elfe, à cette pensée. Assise sur une pierre dans une source d'eau isolée, entre les roseaux, afin de faire ses ablutions. Personne ne l'y verrait. Sûrement.
Personne ne verrait sa crispation, alors que ses pensées dérivaient vers Hattori Hanzo, celui qu'elle avait aimé, en toute réciprocité, et abandonné au nom de son propre mal-être, son besoin de se retrouver elle-même quitte à tout abandonner. La voie de la destinée est souvent sinueuse, mais parfois nous confronte ce qu'on y a laissé. Non seulement le karma faisait-il son office en lui faisant vivre, très précisément, ce qu'Hattori-San avait pu supporter, l'abandon sans explication d'un aimé qui ploie sous le poids de lui-même. Le laboratoire Minh Yu s'illuminait parfois, sous les allées et venues de sa directrice. Mais son assistant était aussi intangible que l'éther source de la magie, aussi absent que la neige en été.
Mais aussi le karma avait-il mis sur son chemin le visage même d'une promesse qu'elle n'avait pu combler. Le visage, empreint de résignation, du jeune Hattori. Elle n'avait demandé, en le voyant, même son nom. Il était Hattori Hanzo, il ne pouvait qu'être lui, et cette promesse à laquelle elle avait fait défaut. Un pli du sieur d'Arachal lui avait appris qu'il portait le nom de Ryu, le Dragon. Mais un nom n'était qu'un nom... et l'état souvent transcende même ce nom.
Dans les eaux planes, sans la moindre ridule, Surumë se laissa glisser. Sous l'étendue aqueuse, l'espace d'un instant, le retour du karma serait peut-être moins pénible. Peut-être son chagrin, son amertume, sa résignation, se trouveraient ils lavés, noyés eux aussi lors de ces ablutions complètes, pour présenter face au monde le masque lisse, usuel, que lui imposait le devoir? De toute manière, vraisemblablement, il n'y aurait personne pour la voir.
Post by Noür/S. Eringyas, mortes - October 24, 2009 at 9:17 PM
Une sombre silhouette, dans une sombre ruelle. Rien d'inhabituel en somme, en Basse-Ville. Qu'était-ce donc cette fois? Meurtrière en maraude? Voleuse en quête de pécule? Ces silhouettes encapuchonnées, qui prennent leur temps dans les ruelles boueuses sont mauvaise augure, souvent.
Un râclement, et voilà que la silhouette fait halte, comme si on l'eut entraperçu contre son gré. Retenant son souffle, peut-être, à l'idée de voir surgir quelqu'un.
Un trottinement. La silhouette ne bougeait toujours plus, l'éclat de ses yeux révulsés brillant sous l'astre nocturne.
Un couinement. C'était un rat, source de tout ce raffut, certainement.
Une étincelle, dans la nuit obcure, cris déments du rat pris au piège, entravé par la paume gantée, battant ses petites pattes, jouant de griffes et de crocs pour se libérer.
La silhouette, rat prisonnier de sa paume, fit chemin vers Zon'Jiru. Qui avait un nouveau cobaye, assurément.
Post by Kenichi Eringyas, AdC. - November 1, 2009 at 7:05 PM
Un cauchemar d'une rupture...
Le couinement du rat se fait lointain, je m'éloigne du laboratoire, envahit par les songes et les rêves, il me semble être dans mon archipel, la brume qui entoure mes pieds me semble venir droit de l'eau. C'est on dirait un matin de brume car rien n'est visible à plus de trois pas, partout ce brouillard comme l'archipel seul peut le faire, mais aucun ne bruit ne me parvient, silence magique dirait t'on, rien.. juste mon souffle qui se fait court, comme oppressé.
Rien, aucun bruit pourtant, mes mains se tendent devant moi comme un non voyant, le seul but est de ne pas heurter un objet mis sur ma route que je n'aurais pas vu. Je sursaute un instant, mes mains ne sont pas les miennes, fines, douces et élégamment ornées de bagues légères, je crois reconnaitre sur celles ci une tache de réactif que j'ai vu sur celle de ma maitresse soudain une ombre passe à mes cotés, me frôlant, m'entourant un moment puis se détachant de moi.
D'un appel silencieux, je lui fais signe de me rejoindre mais cela m'épuise, comme tiré par une bande élastique, l'ombre me reviens peu à peu mais dès que je cesse de faire des efforts il s'éloigne à nouveau.. disparaissant à demi dans le brouillard... Plus l'ombre s'éloigne, plus je m'affaiblis, un fin filet de brume comme une altération de la réalité s'arrache à moi pour la rejoindre avant qu'elle ne disparaisse complètement dans le néant, je m'avance de plusieurs pas mais je ne puis la voir, elle me quitte, elle s'écarte de moi aussi vite que je m'approche d'elle.. je suis si .. faible...
Un couinement se fait plus fort et je m'éveille, les mains tremblantes de mon manque qui se fait de plus en plus fort de jour en jour, d'un pas incertain je me redresse et porte à mes lèvres le contenu d'un petite potion bleue nacrée.. Saleté de cauchemars, le manque certainement..
Post by Kenichi Eringyas, AdC. - November 8, 2009 at 1:26 AM
Non la basse ville n'est pas..
un endroit de tout repos.
Nettoyer les fioles vides, ce n'est déjà pas un chouette travail mais il faut le faire, c'était les pensées du laborantin de Zon'Jiru au moment ou il plongeait les fioles dans la fontaine qui trônait au milieu de la boue de la basse ville. Une voix le fit se retourner, c'était un groupe de voleurs, ils les reconnaissaient, ce n'était pas la première fois qu'il les croisaient, facilement reconnaissable à la patte de lapin qu'ils portaient autour du cou comme un sautoir.
" Hé mais c'est le petit servant de l'autre la ! la Eringyas ! Alors mon grand, on fait la vaisselle ? c'est pas réservé aux boniches ca ? Ah ! peut être que t'as pas les attributs qui font de toi un homme, soulève un peu ta toge qu'on voie la grosseur de ta bourse ! On a besoin d'or nous, on a un gosier qui est sec comme peut l'être l'antre de la Balgor après ses accouchements ! "
Aussi vite qu'il le pouvait, Kenichi laissa la dizaine de potions vides et pris la poudre d'escampette dans les ruelles de la basse cité. Ses pas laissaient dans la boue du chemin des traces si légères qu'il leur fallait moins d'une minute pour disparaitre. Il entendait derrière lui les pas des hommes qui tentaient de le cerner, coupant court par les ruelles adjacentes, il savait qu'après la rue de la courtisane située derrière la rose cendrée, il y avait un croisement et qu' a cet endroit on pouvait l'y attendre. D'un bond rapide, il prit appui sur un porc qui rongeait les déchets entreposés dans la rue et se suspendit aux poutres d'une maison adjacente, il se dressa à la force de ses poignets jusqu'en bordure du toit ou il grimpa.
Epuisé, soufflant tout l'air de ses poumons, il jeta un œil alors qu'il était à plat ventre sur le toit, sous lui, les voleurs se rencontrèrent au carrefour des rues et se mirent à chercher après le demi drow. Assurément si l'un d'entre eux avait levé la tête il il l'aurait appercu mais cela ne fut pas le cas. Ce n'est qu'un sablier plus tard que d'un bond leste malgré les membres tremblants de peur et de manque qu'il regagna la place de la fontaine.. Évidemment on lui avait volé ses fioles vides...
Ahh.. la basse ville.. Le charme d'un environnement calme et agréable..
Post by Kenichi Eringyas, AdC. - November 10, 2009 at 1:05 PM
Deux dans une maison...
*...un seul battement de cœur. *
L'odeur d'encens et de végétal est présent dans l'endroit, cependant nul mur ne vient bloquer ma vision, toujours cet épais brouillard. Par habitude maintenant lorsque ces rêves débutent, je regarde mes mains et constate que ce ne sont à nouveau pas les miennes, je m'étonne toujours de la grâce quelles ont lorsqu'elles évoluent dans les airs devant mes yeux. Si les mains sont agiles et fines, gantées d'un cuir de très bonne qualité, ma tête elle est lourde, oppressée par un sentiment qui semble me tarauder comme une blessure lancinante seule peut le faire. Mon regard touche une silhouette masculine aussi fine que fragile, me tournant le dos il semble plongé dans un écrit, je m'approche de lui, presque volant mes pieds ne semblant pas toucher le parquet alors que je pose la main sur son épaule il se retourne doucement...
Que j'aimerais retourner dans mon lit lorsque mon regard se pose dans le sien, une fenêtre sur le vide s'ouvre, absence de sentiments, indifférence, je ne vois aucun reflet dans ses yeux, peut être seul le sien et celui de sa destinée, de celle qu'il a choisit de par les écrits, s'éloignant de la vie terrestre pour se perdre dans les lignes d'encre. Sa voix se fait audible quand quelques mots franchissent la barrière de ses lèvres.
"Je cherche la Vérité. Vous serez instrument en cette quête pour l'atteindre"
Outil. Instrument. Cette lassitude conserve sa teneur. Ces mots, c'est sans surprise qu'ils sont entendus. Instruments l'un de l'autre. Le temps d'un battement de cils, ce lien unissant nos deux âmes, noir filin, semble presque réellement tangible.
Périrais-je en cette quête. D'instruments après tout on dispose si aisément...
"Si vous mourrez, nous mourrons ensemble"
Le trépas en cette heure ne m'effraie pas, apparaissant moins cuisant que cette lassitude profonde. La tête de la squelettique silhouette glisse sur ma poitrine, semblant peser quelques centaines de kilos de par la pression qu'elle impose.
" Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah"
Je me redresse d'un bloc, mon premier regard est pour mes mains, impossible de savoir si je suis réveillé ou dans un rêve car le manque me fait avoir des hallucinations importantes, mais je suis rassuré de voir mes mains tremblantes au bout de mes bras. Peut être faudrait t'il que je tente de me soigner car ces rêves sont de plus en plus oppressants, d'un revers j'essuie la sueur froide qui coule le long de mes tempes avant de me recoucher, une potion vide près du traversin.