Une arrivée remarquée!
Post by Adjakyee, Ind - September 27, 2009 at 7:49 AM
"On dit que l'Archevêque a tué tous ses prédécesseurs!", avait dit une voix guillerette, au détour d'une rue.
Ganesa la mercenaire avait-elle bien pesé l'ampleur de ses mots? Particulièrement dits au côté d'un parangon des Vertus Thaariennes, preux défenseur de celles-ci? Pauvresse, elle n'était pas la première à décrier ainsi le saint homme qui officiait à la tête du Culte Thaarien de Systéria. Chaque jour, on bafouait l'Archevêque sans conséquence.
Et cette idée donnait au Pur de Briganne la nausée.
Il l'avait déjà entendu, cette phrase guillerette taxant l'avatar de Dieu d'être un meurtrier sans vergogne. Mais à ce moment, sa fille était à son bras, et en Systéria il n'avait aucun droit. Mais désormais investi du pouvoir de l'Ordre, riche de la bénédiction littérale de l'Inquisiteur pour agir, l'homme de Dieu, raidi par la colère, ne se fit pas prier pour agir.
Par le bras, il emmena la mercenaire perplexe, qui n'avait songé à tirer ses armes, jusqu'au quartier de l'Ordre, hébétée d'abord, puis émettant quelques protestations.
"Bon... boooon ça va j'ai dit une connerie... J'vais la payer l'amende... J'espère que vous la ferez pas trop chère... Car bon c'est pas comme si j'étais la seule à..."
"Justement." Interrompit le paladin, d'une voix tranchante. "Vous n'êtes pas la seule, mais je compte bien à ce que vous soyez la dernière à décrier ainsi sans raison ni vergogne un saint homme! Nous ferons de votre cas un cas exemplaire. Ainsi on hésitera par deux fois avant de taxer l'émissaire de Dieu d'être un assassin vulgaire."
"Mais.... vous ne pouvez pas! On vous trainera en justice! J'vous f'rai croupir en geole moi! Z'allez voir ça!" *Protesta la mercenaire, d'une voix se voulant autoritaire. *
"On me jugera peut-être d'appliquer la Sainte Justice. Il en ira aux gens de palabre de régler ceci. Parangon de vérité, je défendrai icelle, dussais-je en pâtir moi-même."
On retrouva la mercenaire, pilori au cou, mains ainsi immobilisées, à son poste. Sur le bois du pilori était inscrite annotations d'une écriture droite :
-Je ne mentirai point. - Honnêteté
-Je ne blasphèmerai point - Spiritualité
-Je ne décrierai point à tort mon prochain - Compassion
*La mercenaire, la planche trouée liant son cou et ses mains, fut ainsi gardée par un paladin, durant le passage du premier jour, celui de la faute, d'une première nuit, et d'un second jour, sans nul doute celui de l'illumination. La peine était apparemment symbolique, et se voulait visible. L'Ordre, sans nul doute, cherchait là à faire un exemple. Les conséquences de nouvelles insultes à l'Archevêque gagneraient sans doute en gravité. *
Post by Thomas Bolton, Emp - September 27, 2009 at 4:30 PM
Sa Seigneurie n’assista pas à la petite altercation entre le paladin et la mercenaire. L’information ne fut pas non plus portée à sa connaissance. Après tout, ce genre d’évènement était plutôt monnaie courante à travers la cité. Ce qui ne l’était pas, c’était les conséquences qui s’ensuivirent. La mise au pilori, punition ô combien humiliante. Généralement, le supplicié était la cible de légumes en tous genres, peu importait les idéologies, le divertissement avant tout !
Peu après que la mercenaire eut été immobilisée - sans doute pour un bout bon de temps - , on entendit le claquement puissant de sabots au galop sur le dallage de pierre des rues de la ville. Très vite, on aperçut la silhouette sombre du carrosse du Surintendant qui se dirigeait tout droit vers une destination encore inconnue. Le véhicule traça la route sans s’arrêter, passant devant le pilori. Quelques secondes plus tard, on entendit des hennissements puissants : on demandait un gros effort aux chevaux, semblait-il.
On vit peu de temps après l’attelage se rendre sur la petite place, au pas. La porte de l’habitacle s’ouvrit rapidement, un petit homme aux lunettes demi-lune en sortit et se dirigea vers la pauvre femme. Il échangea quelques mots avec le paladin pour savoir de quoi il en retournait, examina l’inscription, salua tout ce petit monde et s’en retourna dans l’austère petit abri.
« Alors, Cressen ? », demanda une voix monocorde, alors que le véhicule reprenait sa route.
« Une insulte à l’Archevêque, monseigneur. C’est une mercenaire. Il y a quelques petites phrases sur les vertus, monseigneur. »
« Ca faisait longtemps, Cressen. »
« Une insulte à l’Archevêque, monseigneur ? »
« Non, le pilori. »
Sa Seigneurie s'interrogeait. Pour lui, l’Ordre semblait hésiter, sa ligne de conduite n’était jamais très claire. Parfois, il se montrait très novateur et progressiste et d’autres fois, il revenait aux anciennes méthodes. Ca pouvait en déboussoler plus d’un, surtout parmi le peuple.
Post by Jackal - September 27, 2009 at 5:00 PM
*Aigreur, Amertume ... noyé dans la foule mis amusé, mis indifférente, il n'avait qu'une certitude, a ce rythme là, les contrats arriveraient bien assez tôt ... *
Post by Archiviste de l'Ordre - September 27, 2009 at 7:48 PM
Quelque peu à l'écart, un peu plus loin, le vieillard regardait la scène d'un air impassible. Il n'avait jamais vu cet homme auparavant, ni en Systéria, ni en Brégunia. Surement trouvait-il tout de même étrange qu'un nouveau prenne de telles décisions et de telles initiatives...
Cependant, le regard approbateur qu'il avait affiché au visage laissait croire que le vieillard était satisfait de sa venue. Du jour au lendemain, la fatalité guettait le vieil homme, tel un vautour attendant la faiblesse, et un vent de jeunesse aussi conservateur ne saurait que lui permettre un trépas en paix... Pour les jours que Thaar lui accorderaient encore sur ces terres, il est évident que le vieil homme tenterait de travailler en collaboration avec ce nouveau qu'il appréciait déjà.
Post by Adjakyee, Ind - September 28, 2009 at 4:18 PM
L'Ordre reprenait-il en fermeté?
Pourraient bien se demander les citoyens de Systéria. Au lendemain de pilori, on vit une imposante délégation, comportant beaucoup de grands noms, arpenter les rues de la cité, pour escorter non pas un, mais trois hommes dont les frasques semaient le tumulte au Coin Chaud. Le Paladin de Briganne marchait parmi eux.
Deux nudistes se déclarant prophètes de Thaar et parjurant ainsi le Saint Nom.
Ainsi qu'un homme qui affirmait, haut et fort, que Thaar était un mythe, bien qu'il eusse le mérite de conserver ses vêtements.
La Caserne de la Basse-Ville s'emplissait d'hérétiques, de blasphémateurs, de cet acabit.
Post by Anonymous - September 28, 2009 at 7:19 PM
Le soldat première classe regarda son confrère dans sa position fâcheuse.
Il s'informa de la durée de la peine au Paladin pour être sur qu'elle ne soit pas abusive.Lorsqu'il fût informé de la durée il dit simplement à Nyderran
Nourrissez le et abreuvez le. Son salaire sera suspendu de notre coté.
Le pauvre mercenaire qui croyait que Félix allait négocier sa libération aura tout de même la satisfaction de réfléchir à ses geste. En pleine rue. Crier que l'Archevêque était un Assassin. L'archevêque n'existait même pas. Le poste semblait vacant depuis des lustres.Cette petite différence il ne l'avait pas encore saisi.