En attendant la pluie
Post by Aube Minh Yu, AdM - January 20, 2010 at 8:59 AM
Moyenne-Ville
Manoir Yu
« Est-ce le vent?
Je crois que c’est le vent…
Mais, peut-être, est-ce Lui?
Mon cœur, dans la nuit noire,
Hésite. »
Il y avait quelques jours, déjà, que la plus jeune de la famille Yu ne sortait plus du manoir. Ses yeux, aussi noirs que les abysses, se perdaient par-delà la fenêtre, vers un point intangible qu’elle seule semblait percevoir, au-dessus de la cité. Pour ces femmes qui la côtoyaient et qui la connaissaient si intimement, il était évident que des problèmes la taraudaient. Un petit pli douloureux, à son front, à peine perceptible… Et ce regard absent et éteint, si loin des yeux de fauves, vifs, qu’on lui connaissait. Des heures durant, sans bouger, immobile sur l’un des fauteuils luxueux du Manoir Yu, la blonde créature dévisageait le ciel.
Floc….
Floc..
Floc, floc, floc.
Les gouttes d’eau s’abattaient de plus en plus régulièrement contre la fenêtre de la pièce. La douce Aube attendit un moment, les examinant s’éclater lourdement contre le verre, avant de déroger de sa posture et de souffler la bougie à moitié brûlée, plongeant alors le manoir dans une obscurité presque parfaite. Dans la pièce voisine, l’âtre dégageait une chaleur agréable et une lueur tout juste suffisante pour laisser un peu de confiance à un humain. Avec des gestes mesurés et maîtrisés, elle déposa le service de porcelaine sur la table. Sur chaque tasse était peinte une branche où plusieurs feuilles orangées et dorées s’étendaient. Deux tasses. La théière fut ensuite suspendue au-dessus des flammes naissantes, dégageant déjà un parfum chargé d’amertume. La délicate demi-elfe déposa, finalement, au centre de la table, quelques douceurs pour un palais t’sen; pâtisseries prisées des t’sennois et un pot de miel. Comme elle terminait sa préparation sensiblement longue et méthodique, à la porte, les coups.
Dans l’ombre de la pièce, Aube Minh Yu accorda un sourire à qui pourrait la voir.
Post by Ryu Hattori, Adm. - January 20, 2010 at 9:27 PM
*La pluie... *
Comme une finalité ou comme une attente.
La pluie heurtait le toit de la caserne, des flaques se formaient au sommet de l'édifice, rendant la route boueuse et les voyageurs moins pressés. Il en était sortit dès que la pluie s'était calmé, non pas qu'il eu peur de se mouiller ou encore de mettre en péril ses beaux habits mais c'était comme un signal qui lui avait été fait.
Ses mains gantées allèrent se porter à sa ceinture, descendant les quelques marches qui le séparaient du rez de chaussée, portant un instant un regard vers les escaliers d'ou il s'imaginait un homme replié sur lui même, en attendant la nouvelle qu'une médecin ne lui donnait pas et qui allaient définir de toute sa vie entière, peut être même de la fin proche de celle ci.
Son pas cadencé tel que celui des soldats de l'armée l'amenèrent à fouler le pont de bois qui croquait sous le poids des passants et de leurs allées venues, ses yeux noirs se portèrent sur le courant d'eau qui charriait à son habitude morceaux de bois, bêtes mortes ou encore détritus jetés par la petite cité située en amont du fleuve. Sa destination lui apparu peu à peu, la nuage de fumée s'élevant de la forge de Lidenbrock n'était pas assez dense pour masquer l'objectif qu'il s'était donné. Ryu replaça sa tresse à coté et d'un salut rapide et bref salua la première classe qui gardait l'entrée du manoir depuis presque une vingtaine d'années maintenant.
C'est alors que son poing se ferma et qu'il heurta à trois reprises le battant de bois du domaine Minh Yu.
Post by Aube Minh Yu, AdM - January 25, 2010 at 10:14 PM
Il faisait si sombre, à l’intérieur du Manoir Yu! Les lueurs de l’âtre étaient partiellement filtrées par le rideau séparant les deux pièces, laissant la faible luminosité lécher le bois du parquet. En contre-jour, un halo lumineux la découpant en silhouette, elle lui offrit ce qu’il ne pouvait qu’à peine deviner : un sourire très doux, sur le bout de ses lèvres en cœur. Peut-être cela lui semblait-il étrange ou particulièrement flatteur, mais la demi-elfe s’inclina profondément devant lui. Suffisamment pour prouver un grand respect, mais avec assez de retenu pour trahir la sincérité de son geste.
-\tHattori, Ryu, m’honore de sa présence.
*Elle le laissa se déchausser avant de l’accompagner jusqu’à la petite pièce où le thé allait être servi. Lorsque tous deux furent confortablement installés et que la théière résidait entre eux deux, Aube poursuivit la conversation dans leur langue commune, propre à l’Archipel t’sen. *
-\tPeut-être cela ne vous servira-t-il pas, mais j’ai recensé un ouvrage, à la Bibliothèque Impériale, qui pourrait vous éclairer sur ce dont nous avons parlé… Ce sang. L’œuvre de Valadon, Ingrédients pour alchimistes, pourrait vous parler, dans le rayon de la botanique.
Son sourire était plus facile, en sa présence. Elle déposa ses mains sur le haut de ses cuisses et coula ses mires d’encre sur la théière. Qui servirait donc le thé?