~ Une nuit à l'auberge du Passage ~

~ Une nuit à l'auberge du Passage ~

Post by Cassandre D'Estré, Cp - April 7, 2010 at 12:46 PM

"Douce Nuit"

* * Dormir, rattraper cette petite mort onirique qui m'échappe depuis si longtemps. Pour une nuit, pour un songe, oublier le réel sans se perdre.... **

Au dehors le silence bruissant de la victoire Systérienne sur les orcs. Les armées de Faucon Rouge décimées ne sont plus que des cadavres condamnés au bucher.
Les vivants savourent d'être encore en vie auprès de leurs amis, leur famille. Les morts, à jamais enfermés dans les limbes glaciales de l'éternité, n'attendent plus rien. Leur corps pourrissants reposent dans la chapelle ardente. Un dernier hommage avant que les proches ne viennent les réclamer. Les délaissés finiront dans la fausse commune méconnus de tous.

Nul bruit de festivité dans la demeure isolée de l'Impasse des Runes. Pourtant, elle est loin d'être déserte.
Reposant sur la coiffeuse, une unique bougie illumine la chambre. La lumière hésitante, dessine sur les murs des ombres troublantes. Assise à sa coiffeuse, dans un clair-obscur moiré, l'Initiée Pourpre brosse sa chevelure aux teintes d'or roux. Négligemment posée sur le bord du meuble repose une note. Par moment le regard vairon de la jeune femme s'y attarde. Son visage aux traits fins presque ciselés n'exprimant qu'une froide lassitude.

* * "Douce nuit" ... quelle ironie. Vivre les hantises d'un autre, souffrir et ressentir des souffrances étrangères ... qui voudra éprouver les miennes. Trouver les mots pour les sceller à jamais.... plus personne à présent. **

Quittant la douce quiétude du lieu, elle monte à son laboratoire. Elle y restera jusqu'au petit matin préparant divers mélanges, étudiant de vieux grimoires. Dans la soirée, elle se rendra au lieu dit. Sa capuche voilant ses traits. Discrète et gracile, elle cheminera dans les ruelles obscures. Ces précautions pour lui, pour sa réputation, son honneur. Elle, qui s'y intéresse, personne. Nul besoin de se cacher lorsqu'on ne représente qu'un souffle dans le néant.
L'auberge est bondée, la populace enivrée, aussi bien par l'alcool que par le soulagement, fête encore la défaite de l'ennemi honni. L'entrée de la dame fait sensation au milieu de cette misère crasse, sa cape en fourrure soyeuse, sa démarche altière et le suave parfum qu'elle dégage .... tout ces détails font d'elle une intruse.

- Alors la p'tite Dame, elle cherche des sensations ... ?

L'homme, d'une quarantaine d'années, bedonnant, vêtue de frusques malodorantes et fripées, l'haleine empestée d'alcool, se tient devant elle brandissant sa chope. Il titube d'avant en arrière, sa voix vulgaire provocant les rires gras de ses compagnons. Doucement, elle redresse la tête, sous l'ombre de la capuche l'on ne devine que l'éclat scintillant d'un regard étrange et glacial . Brusquement, l'individu s'écroule au sol dans un impact de chairs molles et flasques, sa tête rebondissant sur le parquet graisseux. Un silence pesant s'abat dans la salle commune, les visages deviennent hostiles, les poings se serrent. Un raclement, du au bois des chaises qui reculent, s'entend. La tension augmente risquant d'exploser dans une violence populaire et vengeresse. Un autre individu s'avance, menaçant, près à faire payer l'agression de son ami lorsqu'une sorte de vrombissement puissant s'élève de la masse au sol. Elle grogne, se tourne, son ronflement retentissant de plus belle.
Durant un moment le temps semble se figer, entre le chaos ou l'ordre la balance s'immobilise afin de pencher d'un coté. Les premiers rires fusent détendant soudainement l'atmosphère. Une bonne âme se charge de repousser l'endormi dans un angle. Chacun reprenant ses occupations et délaissant, du moins en apparence, la nouvelle venue.
Un bref sourire ironique se dessine sur les lèvres de l'inconnue, gracieuse, elle se dirige vers l'aubergiste, lui murmure quelques mots et disparaît dans les étages.

Cette visite fera parler.... dommage pour la discrétion...Hum.. personne, je suis la première. Parfait cela me laissera le temps de préparer.

Otant sa cape et sa capuche, qu'elle range dans l'armoire, elle réfléchit étudiant la disposition des meubles. Elle s'approche du lit simple en bois et le pousse vers le centre de la pièce. Puis elle défait les nœuds d'une petite sacoche, une odeur de plantes s'en dégage embaumant rapidement le local. Elle y trempe le bout de ses doigts et commence à dessiner sur le sol un pentagramme dont le lit sera le centre. Elle place, ensuite, une bougie sur chacune des pointes. Cela fini, il ne lui reste plus qu'à attendre celui pour qui elle a fait tout cela.
Elle prend place sur une vieille chaise, à ses pieds repose une autre sacoche. Un livre à la main, elle patientera jusqu'à l'arrivée de l'homme.


Post by Ryu Hattori, Adm. - April 7, 2010 at 8:59 PM

Une nuit à l'auberge du passage.

L'auberge du passage avait été choisi pour sa proximité de la caserne de l'ordre, assurément c'était un endroit ou il était possible d'être tranquille sans avoir a subir les harcèlements des entraineuses comme à la rose cendrée. Quittant la caserne, effectuant un détour dans la basse ville, contournant les endroit ou il était connu, c'était un homme muni d'une toge qui posa le pied dans la taverne. L'endroit loin d'être désert comme dans les souvenirs du jeune Hattori était au contraire remplit de monde, de cris et de fumée, c'était certain une rixe venait d'avoir lieu, un homme endormi au coin de l'âtre pouvait en être la cause, endormi .. naturellement ou pas, personne ne le dirait à Ryu. Baissant la capuche sur son visage, il se dirigea vers le premier étage ou le rendez vous avait lieu, les lattes du parquet craquaient sous ses bottes, d'une main agile gantée il poussa la porte après y avoir gratté un instant.

" J'espère que je ne vous ai pas fait trop attendre."
La porte se referme doucement derrière lui, un moment de calme, la nuit est tombée et mis à part les bougies posées sur ce qui semble être.. un.. pentacle ? Une montée de sueur froide passe sur la nuque de l'homme, trempant le dos du kimono de l'homme. Son regard prends le temps de s'habituer à l'obscurité, il vient à peine de remarquer la présente de la dame D'Estré quand sa voix s'élève dans la pièce.

" Je pense que nous pouvons commencer..."
L'homme en disant cela retire sa toge, dévoilant son kimono pourpre d'une soie de l'archipel, déposant le tout sur le haut d'une chaise puis se tournant vers la dame, la détaillant de bas en haut, son regard posé sur les yeux vairons qui le détaillent.


Post by Cassandre D'Estré, Cp - April 10, 2010 at 8:36 PM

La porte se referme la laissant seule dans la chambre sordide. Lentement le masque sociable tombe, dévoilant sur les traits de la jeune femme une profonde lassitude teintée toutefois d'une once de satisfaction. Son regard clair, dérangeant pour la plupart, se pose sur les restes de l'expérience.

Les bougies sont à présent éteintes, la cire fondue forme des entrelacs complexes sur le sol en bois brute. Prenant son poignard, elle s'accroupit ôtant les éclats blancs. Une fois froid, cela s'avère rapide. De la pointe de sa sandale elle éparpille les restes du pentagramme. Avisant le broc contenant une eau saumâtre. Elle s'en saisit et le verse parterre faisant disparaitre les derniers détails. Satisfaite, elle range ses affaires, fait un dernier tour de la pièce. Vérifiant méthodiquement qu'elle n'oublie aucun élément, ni aucun de ses effets.

L'auberge est maintenant calme à quelques heures de l'aube. Quelques endormis attablés dans des angles. Une serveuse, à la mine défraichie, étalant d'un geste mécanique avec son chiffon sale la crasse des tables . Le visage ombré par sa capuche, sa cape en fourrure soyeuse masquant sa tenue couteuse, l'initiée s'avance, gracile et nonchalante, prenant soin de soulever les pans de sa robe. Elle marche sur la pointe des pieds voulant éviter de souiller ses effets en les laissant traîner dans l'obscure et odorante mixture recouvrant le plancher.

Quelques heures plus tard, alors que le quartier Pourpre s'éveille. Les étudiants se rendant à leur premier cours purent voir la magicienne sortir de sa demeure, un parchemin dans les mains, se diriger vers le bâtiment des recherches.