les soirs en basse

les soirs en basse

Post by Aziz, AdM - August 27, 2010 at 7:36 PM

Agitation en basse ville, belle agitation dans un coin reculé du quartier. Le corps langoureux d'une femme se trémousse autour de la lueur rougeâtre des flammes, au son de tambourins, des guitares et des percussions. Du peuple était réunit, pas un grand nombre, mais assez pour montrer que le coeur était à la fête dans ce coin si triste et remplit de chaleur humaine.
C'était une nuit de folie qui se déroulait sous les yeux de notre menteur de bas étage. Quitte à devenir un fou en ces heures ou presque tout était permis. La nuit, les voleurs sont gris, les assassins travaillent, et Assim faisait ce qu'il savait faire de mieux, danser.

Le démon habitait chaque parcelle de son corps fin, le sang chaud devenait brulant, alors que ses bottes frappaient en rythme et en puissance contre le vieux plancher habituellement grinçant. Ses yeux ténébreux, s'enfonçant dans ceux de sa partenaire, mélangeant leur sueur suaves, alors que leur corps s'approchaient, pour ne faire qu'un.
Sa chemise virevoltait, il tournoyait autour de sa proie, ou bien était-ce lui la proie tournant autour de son prédateur, les danses ont de quoi surprendre les partenaires. Sa main glissait contre le tissu de la danseuse, descendant le long de sa hanche, alors que les hommes les plus pervers s'épanchent, d'une soif d'avoir vu leur jeunesse s'échapper trop vite au creux des reins d'une femme trop parfaite pour eux.

Un nouveau claquement de botte, des gouttes de sueurs explosèrent de ses cheveux en un feux d'artifice, ses bras s'ouvrant autour de sa très chère, son visage presque hargneux, si son sourire habituel ne le trahissait pas. L'odeur de sa belle, son corps, ses mouvements, formait un couple en parfaite harmonie ténèbreuse. Le tempo de la musique s'accélérait alors que leurs corps rentraient en transe, danse de guerre? La guerre de la danse, jeux de mots ou de maux, tout n'était que surprise en cette soirée, de ces hommes et ces femmes qui arrivaient à profiter de la vie malgré leur situation difficiles.

Le dernier claquement de botte, final, sa main retenant délicatement et chaudement la nuque de sa partenaire, que demander de plus à un homme que d'avoir une femme dans ses bras dans une fin de danse. Assim était comblé, de voir quelques hommes jalouser un jeune homme gringalet, sachant toucher les femmes avec respect et vigueur. Son sourire s'étirait, alors qu'il délaissait Aïna, la laissant reprendre son souffle.

Et recommencer le tapage nocturne jusqu'au matin, danser jusqu'à pas d'heures, oublier tout les problèmes de la vie en un seul pas de danse seulement, cacher par les chants une triste réalité, par la sueur le travail du lendemain et la vie monotone et risqué qu'ils avaient. Aïna et Assim Bakhir, frère et soeur, avaient su se faire applaudir par leur démonstration ce soir là, le chant s'élèverait encore jusqu'au soleil levant, liberté d'expression, expression d'un art délaissé et laissé seulement aux gitans.

"Danser chanter jusqu'à pas d'heures, pour aller faire tomber les murs.

Alors j'ai envie d'aller chanter faire la fête,
le faire de préférence sous certaines fenêtres,
S'ils peuvent fermer les yeux leur oreilles n'ont pas de quoi être fières,
Pour les empêcher de dormir j'irai chanter jusque sous leur pierre.

Danser chanter jusqu'à pas d'heures, pour aller faire tomber les murs."

Une paire de bottes jetée encore, trop usée par ce flamenco améliorée. Il fallait à présent dormir un peu, fermer ses yeux brulant, cette fièvre de se libérer de cette carapace que trop de gens gardent. Le cerveau vide, un apaisement pour Assim, ou Aziz le magicien, ou le danseur des nuits de la basse. Le soir suivant promettrait d'être comme celui de la veille.
A son réveil, notre jeune voleur mélangeait son jeu de cartes, quelque chose lui manquait.

L'as de trèfle.

Pourquoi?


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - August 28, 2010 at 12:28 AM

**Parce qu'il se trouvait dans la besace d'une jeune femme qui traînait en basse cette nuit-là.. **
au milieu de quelques babioles sans importance.

Au même titre que certains endroits débordaient de vie et de musique ennivrante, d'autres s'avéraient être complètement morts et dépourvus de bruits quelconques. Des ruelles boueuses et lugubres; là où rien n'inspire la joie de vivre. Une promenade nocturne plutôt déprimante dans cette parcelle de monde séparée de la plus haute partie de ville.. Comme quoi il ne fallait qu'un pont pour marquer une distinction aussi majeure.

Sa marche fut guidée vers cette vibration musicale qui dérangeait la plupart du voisinage. Toutefois, pour la toute nouvelle Templière, ce n'était qu'un souvenir lointain de ces jours de jeunesse au désert.. un monde complètement opposé à celui où elle vivait aujourd'hui. Il y a de ces moments de nostalgie qui frappent en plein visage comme le ferait la main d'une femme sur le visage d'un malfrât.

De l'extérieur, on ne devait pas voir sa silhouette masquée par la pénombre qui s'était machinalement arrêtée devant les carreaux de la fenêtre embuée. Bien qu'elle ne parvenait pas bien à distinguer ces gens en qui la fièvre de la danse avait trouvé une place, son regard azuré demeura braqué pendant de longues minutes sur cette prestation qui lui semblait enflammée. Demoiselle Al'Kazar observa ce monde auquel elle n'apartenait pas pendant un moment, avec une envie que personne ne devinerait.

Elle délaissa cette contemplation pour tracer le chemin jusqu'à son appartement modeste de la Basse, là où elle percevait encore quelques brides de cette musique festive et quelques cris non retenus de ceux qui se faisaient spectateurs.. Ses volets furent ouverts en grand pour laisser les vibrations prénétrer dans son pauvre nid décousu; en quête d'un peu d'animosité et d'un peu de souvenirs.

Doucement, la jeune archère oublia ses obligations pour renouer avec un passé plus libre et dépourvu de craintes.. Dans cette petite chaumière à peine éclairée, une autre silhouette dansait seule sur ce rythme brillant, étouffé par les édifices coincés de la Basse.. Une danse qui ne dura le temps que d'une soirée.. Un moment de folie ou d'égarement.

Dans son sac lancé sur le sol, elle trouva cet as de trèfle le lendemain.. cet as qu'il lui avait laissé.

À cet instant précis, elle devina.. et la chose lui arracha un sourire.

Mais encore.. pourquoi elle et pourquoi le trèfle?


Post by Malek, ind - August 29, 2010 at 7:10 AM

http://www.youtube.com/watch?v=oKFKRaC64T8

La nuit avait parfaitement bien commencé. S'étaient massés autour d'un petit feu plusieurs musiciens, danseurs, acrobates, jongleurs, tous étaient les bienvenus.
Assit sur un tambour, le désertique demi-elfe jouait de cette musique si peu souvent entendue dans ces contrées, la musique de là-bas, celle des nomades. Ses mains frappaient la peau tendue dans un rythme soutenu et endiablé. Déjà en sueur alors que les notes ne résonnaient que depuis quelques minutes, le musicien semblait prendre plaisir à s'élancer dans cette frénétique danse du corps, accompagnant au mieux les divers danseurs qui eux également aimaient, vivaient cette musique.

Échangeant de nombreux sourires avec ses acolytes du soir, Malek était comme un poisson dans l'eau. Tous ou la plupart se connaissaient, se côtoyaient au détour des auberges, on savait de qui se méfier, qui n'était qu'un inconnu dans ce regroupement, des bourses seraient prises, volées, dérobées aux imprudents, les autres connaissaient les règles et s'en amusaient.

Le blanc de cheveux salua le danseur si frêle de corps mais qui avait su le toucher par son habilité. Un clin d'oeil échangé en même temps qu'un hochement de tête, ils seraient certainement amenés à se revoir... mais dans quelle circonstances?

La nuit passa, Malek quitta ses compagnons qu'aux petites heures, la mine souriante mais usé de corps. A peine habillé, en sueur, ses longs cheveux blancs ramenés en queue de cheval, un cruchon de vin à la main, la soirée dût bonne, à n'en point douter.


Post by Aziz, AdM - September 1, 2010 at 12:52 AM

Clin d'oeil d'un soir, comment pouvait on oser enfreindre de ces règles de la basse? Notre danseur ne méritait pas un clin d'oeil, ou était trop aveuglé pour s'apercevoir qu'on lui en adressait un. Il vivait son instant, loin de toute préoccupation, ou de tout intéressement.
Notre jeune homme fougueux de la vie avait passé sa journée à chercher le possesseur de cet as de trèfle, aucune trace. C'était pourtant simple, il suffisait d'aller là-bas, passer de nouveau ce pont et entrer dans le quartier lumineux, mais non, il n'irait pas. Trop dangereux se dit il.
Il préférait dépouiller l'idiot qu'il avait rencontré, Gus, lui montrant avec quelle dextérité il pouvait lui voler sa dague, et, tout en lui rendant, Aziz en profitait pour voler sa bourse. Double vol et l'homme en face n'y voyait que du feu, s'énervant lorsque notre "magicien" lui rendait sous son nez de grosses affaires, un jeu d'enfant.
Un pauvre qui se trainait avec mille pièces d'or! Il fallait être fou!

Toutefois, en cet instant, il fallait préparer la nouvelle soirée riche en couleur, pour cela, il fallait passer l'après midi avec sa soeur, douée pour les tatouages d'un jour, elle lui peignit un sublime dragon rouge et jaune, habillant son dos tout entier. Le visage aussi, des sourcils en conséquences, le teint rouge, il jouerait avec les flammes ce soir. C'était dehors que le spectacle se passait, sous l'oeil avisé cette fois-ci des gardes mercenaires. Que diraient ils? Rien, ces gens là avaient le droit de s'exprimer aussi.

Et Aziz serait là encore une fois, s'améliorant de jour en jour pour se donner en spectacle. Il avait se sarouel rouge, torse nu, son maquillage, son dos naturellement cambré et ses cheveux attachés par un bandeau serré. Il était dragon cette nuit là, ses yeux d'obsidiennes reflétaient la flamme qui partait de sa bouche, immense, atteignant le toit des maisons. Fascination. Ses joues brûlaient sous l'effort de l'expulsion de cet air alcoolisé. Il se déplaçait de temps à autres, d'autres comparses étaient là, plus expérimentés que lui, échangeant leur flammes, se croisant, se défiant sur leur longueur et sur leur endurance. Puis il abandonna sa torche pour une expérimentation, quelque chose qu'il avait préparé durant deux années entières.

Se tournant vers ceux qui regardaient les dragons, il claqua des doigts pour y faire apparaitre une flamme, et c'est celle-ci alors qu'il cracha dans les airs, alliant pour la première fois, son expérience de cracheur de feu et la magie. Aziz? Un vrai magicien? Petit cachotier!

Encore une fois, des corps avaient sué sous cette chaleur, les gouttes perlant, défaisant la peinture sur leur corps. La nuit des dragons s'achevait sous une odeur de brûlé dans le quartier.
Les nuits étaient vivantes, ce n'était plus un secret.
As de trèfle, je te retrouverai.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 2, 2010 at 10:10 PM

Comme l’oxygène attise le feu,
La musique enivrante occasionna une nouvelle visite de "l’as de trèfle".

Telle une étrangère, la jeune archère fit son apparition un soir, au milieu de cette foule endiablée, sans parures et sans chercher d’attention. Son corps svelte se faufila au travers du brouhaha créé par l’agitation notable venant de ce spectacle innovateur de cracheur de feu. Elle s’y fondit sans peine, sans offrir à quelconque main agile de quoi se contenter. Sûrement par une habitude qu’elle n’avait guère perdue.

Il en était devenu de ces soirées comme un moment libérateur. Un instant où elle ne devait rien, si ce n’est que d’apprécier ces spectacles qu’elle n’avait pas retrouvé depuis son arrivée en Systéria, la pluvieuse. Souvenirs d'un temps où ses sourires venaient spontanément, par pur plaisir.

Ses visites se faisaient tout de même rares et brèves, par crainte de se faire témoin d’infractions qu’elle se devrait de réprimander. Il lui semblait qu’il ne lui était pas permis de se faire spectatrice trop longtemps, par principe. Ces instants devenaient presque volés et si peu longs qu’elle avait peine à les savourer..

Superstitieuse Saeril, son précieux as fut rangé avec plus de soin dans sa bourse en mémoire de ce sentiment d’égarement..

Serait-elle bientôt dévoilée dans ses petites fuites du monde plus convenable?
Espérons que l’as de trèfle use de sa chance.


Post by Aziz, AdM - September 5, 2010 at 6:25 PM

A la recherche de son as,
Pour lui porter bonheur?

Dans sa poche, le fruit de la victoire. Il l'avait retrouvé, l'objet tant convoité qui lui avait valu de la prison dans la caserne de l'Ordre. Le rapporter, Le fallait? Assim regardait le chapelet entre ses doigts, même pas en vrai or, il n'en tirerai pas un bon prix en le revendant. De plus, l'insigne thaarien dessus n'arrangeait en rien son prix sur le marché noir. Non, il n'y avait pas trente solutions, il fallait le rendre à son propriétaire.
Mais cet homme à qui il l'avait volé, Emilien, il ne l'aimait pas, trop imbu de sa personne et trop sûr de lui. Il y avait cependant une autre solution qui briserait l'ego de notre cher voleur, le rendre à son as de trèfle. Un soupir, puis une réflexion, encore fallait il la retrouver.

Alors s'entama après cette longue nuit de fête, une journée de labeur afin de rechercher une membre de l'Ordre. Assim ne passa pas par quatre chemins, et alla directement à la caserne interroger le garde de jour là-bas, certainement qu'il y avait un registre des incarcérations et des libérations.

"Bonjour soldat, j'aimerai savoir le nom de la personne qui a libéré un jeune homme répondant au nom de Bakhir. Elle a oublié des affaires, je suis venu pour lui rendre."

Une perplexité se lisait dans le visage du soldat, peut être peu habitué à voir quelqu'un s'étant déjà fait emprisonner, venir de lui-même à la caserne. Mais après une heure d'argumentation, notre cher voleur pu avoir un nom dont il se souviendrait. Saeril Al'Kazar.

"Et est ce que vous savez ou elle habite?"

"Vous ne voulez pas non plus que je vous dise le nom de son mari et de ses enfants et que je vous raconte sa vie aussi?"

"Non non rassurez vous, j'aimerai lui rendre en mains propres, et je ne voudrai pas la déranger pendant son travail, tout simplement. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas intéressé, j'ai ma propre famille à nourrir. Vous n'avez donc aucune idée?"

"Peut être en moyenne ou en basse, ou au quartier de l'Ordre."

"Je vous remercie."

Si c'était dire qu'Assim avait presque toute la ville à explorer avant de savoir le nom de la maison. Autant commencer par le quartier qu'il connaissait, certains écriteaux d'habitations lui étaient encore inconnus, même s'il doutait qu'une templière puisse habiter dans ce quartier. Mais parfois, les impressions sont mauvaises, et c'est après avoir passé l'hôpital de basse ville qu'il tomba sur ce qu'il souhaitait. Maison sur un étage, sans fenêtres au rez de chaussée, seulement à l'étage, mais qui ne laissait par percevoir de décorations intérieur. Tant pis pour la curiosité du menteur de la basse, il était tout de même satisfait de ne pas avoir eu à explorer toute la ville pour retrouver la maison de celle qu'il voulait voir.

Il frappa alors trois coups à la porte, une légère appréhension, sa main gauche serrant le chapelet au fond de sa poche. Rien. Le jeune homme relâcha alors un soupir, mélange de soulagement et de déception. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il la verrait. Tant pis pour lui, tant pis pour elle qui aurait souhaité élucider ce mystère planant sur cette carte. Le soir venant, la jeune Al'Kazar pourrait voir un mot glissé sous sa porte:

Saeril Al'Kazar, Templière de l'Ordre,

Je vous ai retrouvé ce que votre collègue et ami cherchait tant sur moi, pensant que je l'avais volé et m'ayant mis en prison pour cette raison. J'étais venu vous l'apporter en ce jour après l'avoir retrouvé, mais vous n'étiez pas là. Je repasserai vous voir.

En guise de signature, un petit trèfle fait au crayon de bois, cela provoquerait peut être un nouvel égarement?

Le soir venu, on se doutait bien qu'Assim passerait une soirée de danse comme il aimait passer avec sa soeur, sous la sueur de leur mouvements, accroché l'un à l'autre, sans que rien ne les atteigne. Cette fois-ci, pas de danse à l'intérieur, ni sur une place, mais sur les toits du quartier, près de chez Khaz'Burn, sous le rire de quelques amis et spectateurs comme d'habitude, l'agilité du frère et de la soeur n'ayant plus besoin d'être prouvé. L'agitation, encore et toujours en ces heures tardives.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 8, 2010 at 1:24 AM

Petite surprise dès son entrée dans son appartement inanimé.
La pointe de son pied heurta ce mot glissé sous sa porte vieillie avec une certaine maladresse. Il y avait fort longtemps qu’un papier quelconque avait trouvé le chemin de son entrée..

Elle dévisagea les quelques passants avec un doute presque paranoïaque. Puis, elle s’enferma dans son antre en désordre en ouvrant ce message pour le moins inattendu.

Tout au long des lignes, elle eut un vague égarement jusqu’à ce que ses mires s’échouent sur ce trèfle en guise de signature… Brève déception et étrange intérêt. Il avait donc retrouvé sa trace jusqu’à sa demeure pour déposer ce simple mot. Il avait donc réellement pris au sérieux cette mission de ramener ce qui avait été volé.. surprenant songea-t-elle. La toute fougueuse eut alors un petit malaise d’avoir cru que le jeune homme ne reviendrait jamais. Même, elle eut un bien bref sourire en voyant avec quelle ingéniosité il avait signé sa petite note. Elle songea alors que le jeune danseur devait avoir bien plus d’un tour dans son sac et c’était peu dire, en effet.

Une autre nuit passa avant qu’elle ne songe à fouiner pour trouver comment lui répondre ou même réfléchir s’il était vraiment nécessaire de le faire.. Son adresse n’était plus un mystère et elle devenait donc assez facile à retracer. Encore fallait-il savoir si ce message n’entendait que ce chapelet dérobé ou encore cet as, qu’elle gardait précieusement…

Des quelques fenêtres éclairées du haut de son logis, une silhouette vague ondulait de nouveau cette nuit-là. Toute nouvelle inspiration? Il semblait alors que l’as de trèfle ne représentait plus uniquement la chance, mais autre chose de plus mystérieux. Quelque chose qui était encore indéfini pour la jeune Templière.. quelque chose d’inconscient.

Il était désormais évident qu’elle n’irait pas à la recherche de son propriétaire. Elle laisserait bien évidemment ce dernier venir à sa rencontre, en souhaitant qu’il ne lui dérobe pas ce qu’il lui avait offert jadis.

À toute heure du jour, une flamme éclairait les carreaux à l’étage. Parfois animée d’une silhouette dansante, parfois abandonnée dans le calme.

Étrangement, il lui arrivait de guetter la ruelle et de planquer son as quelque part…


Post by Aziz, AdM - September 8, 2010 at 2:36 PM

Quand le joueur rencontre son as,
Déception intense, peur au ventre.

Hésitant à frapper à la porte, Assim ne savait pas vraiment si finalement, il avait envie de la rencontrer, simplement pour un chapelet. Il commençait juste à la glisser sous la porte, mais derrière lui déjà la silhouette bien dessinée de Saeril était là. Impossible de reculer, ni d'expliquer pourquoi. Une conversation bien houleuse commença alors, ce n'est pas ce qu'il avait voulu.
Non Assim c'était imaginé un échange tout à fait harmonieux, ou il userait des mots à foisons comme il l'avait fait auparavant, mais rien de tout ceci ne sortait, si ce n'est qu'un flot d'imbécilités, ou de critiques envers l'Ordre. Il est parfois difficile de parler avec d'autres personnes, venant d'autres milieux, il se rattrapa tout juste sur la fin, en lui laissant de quoi réfléchir encore pendant un temps, un as de carreau. Une avancée ou un recul dans cette apprentissage à se connaitre?

Assim voulait simplement se faire d'autres amis, dès qui ne soient pas du même quartier, et cette jeune femme semblait vouloir l'écouter, malgré tout, peut être faisait il erreur, ou peut être se posait il trop de questions. Petit magicien, c'est toi le mystère, restes toi en à ce que tu sais faire le mieux. Il y avait une chose que le voleur de basse avait su retenir de ce premier échange avec son as: un défi. Saeril savait elle s'amuser? Une chose qu'allait lui préparer notre jeune danseur et qui commença dès le lendemain, lorsque sur sa porte avait été accroché, à l'aide d'un peu de résine, l'entièreté de son jeu de carte, formant le mot "bon matin". Une chose simple, amusante, qui aurait faire rire n'importe quel enfant, encore fallait il que Saeril le soit encore?

Mais même si ceci ne fonctionnerait pas, Assim c'était mis un autre projet en tête, alors qu'un soir il avait pu discuter avec le fameux Heildemar. Conversation intéressante, leur différents passablement perdus pour un dialogue courtois qui avait même fait sourire notre homme de Briganne par moment, si c'était pour dire! L'échange c'était terminé à peu près ainsi.

"Une dernière question, vous pensez que Saeril aime la danse?"

"Je n'en sais rien, je ne la connais pas, demandez lui?"

"Elle ne veut pas ma répondre."

"Proposez lui de danser avec vous alors, qui sait."

Bien entendu, notre danseur ne serait pas à ce point impoli pour demander de danser avec son as de trèfle, il était bien trop mal habillé et de mauvaise famille pour ça. Si le père Saevan savait cela! Déjà qu'il prodiguait des méfiances à sa fille! Il aurait pu avoir une crise cardiaque. Non, Assim serait bien plus courtois avec celle dont il voulait faire sourire, tout simplement. Il y avait simplement quelques préparatifs, deux musiciens, sa danseuse favorite, des pommes, l'on se demandait encore pourquoi, de l'alcool fort et de la bonne humeur.

D'ailleurs Aïna et lui étaient en train de ramener tout ceci quand au tournant d'une ruelle il pu entendre.

"Moi je l'aime bien ta soeur tu sais..."

Un frisson glacé parcouru l'échine de notre danseur, alors qu'il se tournait vers un homme beaucoup plus grand, un oeil crevé, laiteux, une barbe entre le brun et le roux, le regard lubrique, et une odeur d'alcool à vous réveiller un mort. La masse à la main n'avait rien de bon non plus, et Assim comprit bien vite qu'il ne fallait pas s'attarder ici. Il commençait à faire nuit, et la surprise qu'ils avaient préparé à la templière n'allait pas tarder.

"Aïna... cours... chercher de l'aide."

Les mots lui avaient été murmuré, les yeux de sa soeur, tout aussi ténébreux étaient pris alors de frayeur, peut être pour les mots ou de savoir que son frère se sacrifiait pour elle. Elle commença à fuir, l'homme baraqué voulant la poursuivre. Courageusement notre danseur s'interposa, peut être n'aurait il pas du. Il commença alors à courir de l'autre côté afin de faire diversion, mais un coup de masse dans le dos l'arrêta net.

"Allons mon joli... m'abandonne pas aussi vite..."

Alors commença une série de coups, ventre, jambes, Assim se recouvrait la tête, crachant du sang alors que l'autre se défoulait sur lui avec véhémence, jusqu'à ce qu'il s'arrête pour lui dire:

"La prochaine fois, t'aura qu'à me laisser ta soeur, si tu veux pas que je te crève."

Il continua alors à lui donner des coups de poings au visage, un craquement sinistre de nez qui se brise, alors que le danseur incantait quelque chose entre ses dents. Une boule de feu jaillit de ses mains pour fondre sur le visage du borgne, le lui brûlant littéralement. Un sursaut de soulagement s'émanait de notre menteur de bas étage, alors que son agresseur hurlait de douleur.
Il ne se fit pas prier, se releva comme il pu et traversa la ville jusque la ruelle avant la maison de Saeril, ou l'attendait sa soeur, les musiciens n'étant pas encore arrivés. Elle vint directement le voir.

"On ne fait rien ce soir, j'me sens...j'me sens... pas bien..."

Ses yeux se figèrent en l'air avant qu'il ne s'effondre dans les bras de sa soeur, offrant un bien triste spectacle, ses vêtements tâchés de sang.
Comme quoi, la prédiction de la carte avait eu son effet,
le rouge, comme le sang,
et notre cher danseur était tombé sur le carreau.
Gageons qu'ils retrouvent l'agresseur.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 8, 2010 at 11:56 PM

Son orgueil,
piqué à vif par un innocent as de carreau.

Une image plutôt floue voguait sur le plafond ce matin-là... La tête lourde comme dix tonnes de cailloux. Un halo lumineux bien désagréable caché dans son champ de vision et un son aigu persistant dans une oreille. Bref, une merveilleuse migraine, dès le réveil trop matinal.

Une fois le pied au sol, elle foudroya des yeux cette bouteille de rhum nichée sur la table du salon. Bouteille en verre fort jolie, mais dont le contenu inexistant réduisait l’intérêt à néant. D’ailleurs, son état absolument vide expliquait assez bien ce mal de crâne apocalyptique.

Elle mit un temps considérable avant de sortir le bout de son nez dehors, là où le soleil réchauffait atrocement sa petite chaumière. La jeune femme redoutait très probablement son effet néfaste sur sa migraine matinale.

Bref moment d’aveuglement en mettant le pied sur la ruelle boueuse, puis elle fit face à sa porte… si drôlement décorée. Effet douteux de sa veillée solitaire et bien arrosée? Saeril y songea sérieusement pendant quelques secondes, jusqu’à ce qu’elle parvienne à en déchiffrer les mots. Spontanément, un rire se jeta en dehors de ses lèvres en constatant l’effort tout de même notable du magicien. Un rire qui ne dura le temps que d’une seconde.. jusqu’à ce qu’elle ne se prenne le front d’une main pour souffrir de sa cuite de la veille.

Le "bon matin" se résuma à un "bonne nuit" alors qu’elle repoussa sa porte pour retrouver le confort de son lit et soigner cette douleur d’irresponsable d’un soir.

**

Le second réveil, bien que brusqué, lui sembla plus paisible. La légère agitation d’en bas l’extirpa de sa sieste de journée en un sursaut bref.

Elle dévala ses escaliers d’un pas lourd en enfilant ce qui lui sembla être un kimono et un pantalon, ses cheveux d’ébène en bataille acharnée. Avant de passer la porte, sa main agile agrippa son arc et elle gagna un air un peu dérangé, en plus de sa tronche matinale de post migraine.

Elle assista à cette agression d’un œil qui n’était pas encore tout à fait réveillé, mais qui dévorait déjà la tête du malfrat. Trop en retard pour empêcher quelques coups de s’enchaîner, une flèche eut tout de même le temps de fendre l’air en un sifflement vif pour atteindre "ce qu’on ne nommera pas", entre les jambes du fuyard.

Par instinct inné ou par humeur discutable des circonstances de ses réveils de la journée, l’agresseur tomba bien vite quelque part dans la boue de la ruelle, là où il fut ramassé par l’un des confrères de la Templière. Suite à quoi, un sourire trouva sa place sur ses lèvres : sa migraine venait de s’envoler.

Dans la nuit, l’as de carreau fut planté sur la porte du magicien à l’aide de cette même flèche si appétissante.

**Pourquoi? **


Post by Emilien Heildemar, Ods - September 9, 2010 at 12:23 PM

Une silhouette d'une homme banal dans des habits de piètre facture sortait des ombres de la basse ville pour se confondre avec la population ambiante que possédait ce quartier boueux. Il semblait ne rien vouloir à personne, l'habitant lambda en somme, un chiffon usé qui dépasse d'une poche, un oeil qui lorgnait sur les étalages des marchands, un méfaits se préparait il? Ou tout ceci n'était que apparence ?

Néanmoins on pouvait voir que le visage de cet homme avait vraisemblablement pu souffrir au vu d'un espèce de tissus qui couvrait une partie de son visage, mais qui laissait apparente l'autre moitié, qui elle était sale et fatigué. En somme le résultat d'un homme ayant surement vécu des heures de gloires jadis mais n'était plus qu'une épave à présent, qui passait simplement son temps en basse ville.

Son halte fut arrêté devant une maison bien particulière, comment connaissait il son adresse ? Qui sait, on ne pouvait se douter de toute les informations qui pouvait circuler en basse ville et surtout à quel vitesse et pour quel motifs..

Il fit son lacet devant la porte.

Malgré son aspect des plus.. répugnants ? au bout de quelques minutes il avait comme disparus devant cette maison, le passage était fréquent et les curieux rare, chance pour l'homme ? En bref, la péripétie d'un homme banal dans un quartier mouvementé, aussi éphémère et commun qu'une bagarre à la Rose Cendrée sa ballade ne se retrouverait sans doute pas dans quelconques récits épiques.


Post by Adalard Dranem A.K, OdS - September 9, 2010 at 6:33 PM

Maëstro, musique !

L'homme passait quelque temps en basse ces derniers jours. Quelques marches et promenades de temps à autres, après tout on ne pouvait pas oublier l'endroit où on était né, même si ce monde n'était plus le notre. Ainsi, vêtue en d'habit civil, d'un mélange de bleu foncé, de blanc, et de noir, ses cheveux soyeux légèrement en bataille, Dranem avait marché en basse-ville. Il s'était arrêté à quelques rues de la maison de Saeril, puis s'adossa à une chaumière et conserva son regard sur la petite maison de Saeril, dont il gardait un bon souvenir d'ailleurs. Les bras croisés à son torse, il ne dérivait pas ses yeux émeraude de la maison de la femme de son passé. D'ailleurs, il n'était pas vraiment caché non plus, d'une fenêtre ou même de la rue on aurait pu l'apercevoir, restant au loin, conservant son air protecteur mystérieux. Et puis, pourquoi était-il là ? S'inquiétait-il pour celle qu'il avait aimé ? Peut-être était-ce de la nostalgie, ou encore quelque chose que l'on ne pourrait déceler au travers de ces écritures.. Cela resterait un mystère pour le moment, pour le moment. Décidément, toute l'attention était sur cette petite chaumière qui n'existait pas aux yeux de plusieurs personnes il y a de cela pas si longtemps.

Dranem parlait très peu ces temps-ci, il analysait vraisemblablement les gens du regard chaque fois qu'il le posait sur eux. Dans ce monde corrompu, vile, et pourri, il devait savoir à qui il pouvait faire confiance.

Après un long moment à conserver son attention sur cette maison, il tourna finalement les talons, alors qu'un homme plutôt louche, le visage à moiter recouvert, approchait de la maison. C'était sa vie à elle, mais il conservait son regard perché vers elle, peut-être le savait-elle, peut-être pas, cela ne lui importait que très peu. Il quitta finalement la basse-ville doucement, d'un pas lent et lourd.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 15, 2010 at 6:40 AM

Heureusement, les deux uniques fenêtres de la chaumière étaient à l’étage…
~ D’ailleurs, les cartes de jeu plantées sur sa porte furent arrachées à grands coups de hargne.

La jeune femme ne se doutait pas encore que sa pauvre maison était récemment devenue une attraction pour les yeux dans la basse. Il fallait aussi dire qu’elle était du genre lunatique et plutôt tête en l’air. Ses pas sortaient et entraient dans sa maison comme les flèches se décochaient de son arc; à la vitesse de l’éclair. Que peu de regards autour, sauf en moments douteux de suspicion pour ses voisins. Aussi bien dire qu’elle passait comme une voleuse dans sa ruelle pour mieux aller s’enfermer ensuite ou pour mieux déguerpir.

Sa ruelle était, certes, l’une des plus passantes et des plus achalandées puisqu’elle donnait directement sur la chapelle et sur quelques commerces de pacotilles, mais tout de même convoités. Ainsi, comment vraiment penser qu’on pouvait espionner sa maisonnée? Il aurait été totalement paranoïaque que d’y croire. Toutefois, la chose lui sembla un brin envisageable suite à une discussion bien épicée entre elle et le magicien aux pieds dansants. Le fanfaron avait piqué la curiosité de Saeril lors de leur dernière rencontre; lui et ses idées si extravagantes. Ainsi, allez savoir pourquoi, son regard se faisait plus persistant dans la pénombre le soir et plus prolongé la matinée, tandis qu’elle quittait son logis. D’ailleurs, il fallait également dénoter ce petit air amer depuis cette fameuse rencontre… rencontre à la conclusion explosive et plutôt négative; il fallait bien s’y attendre.

Avait-elle aperçu ceux qu’elle aurait dus? Évidemment que non. Son regard recherchait bien autre chose que les cibles qui étaient trop près. La théorie n’était pas connue de plusieurs pour rien : tout ce qui se trouve trop près de soi reste invisible aux yeux de celui ou celle qui cherche. Bref, malgré sa tentative de filature, rien ne lui sauta au nez cette journée-là.. si ce n’est qu’un papier ornementé glissé sous sa porte sans même avoir à fouiner.

Pour les yeux curieux présents et affûtés, la porte fut ouverte à qui avait bien osé s’y confronter.
~ Porte où seules les cartes de trèfles demeuraient.

**L’as de trèfle y était-il? **


Post by Aziz, AdM - September 15, 2010 at 11:44 PM

Et une réponse pour les ordreux,
Ce n'était pas si compliqué.

Trois jours étaient passés, depuis le plan, depuis l'après midi ou il avait envoyé balader son as de trèfle, ou plutôt l'avait envoyé voler plus loin, pour prendre de l'air. Trop de pression sur ses épaules, il avait tout dit à la grande Légat, se fichant pas mal des conséquences que cela pouvait avoir. Si rapide, si peu de temps, trois jours de plus de réflexion, et la basse passa une semaine sans avoir le droit au couple dansant du moment. Pourquoi s’absenter pendant une semaine, c’est qu’il y avait plusieurs raisons !

Un matin, alors qu'Assim se préoccupait de sa famille, qui avait déménagé depuis l'incident dans un squat en attendant que les choses se calment, sa soeur vint le voir, un peu déboussolée.

"Assim, on ne peut plus se cacher comme ça, c'est pas de ta faute tu sais. Je veux vivre moi."

"Mère a dit ainsi, alors je ferai ainsi, je l'ai déçu une fois, pas une seconde."

"Alors je le ferai sans toi, ça fait une semaine que l'on répète, c'est pas pour se dégonfler au dernier moment. J'irai seule, avec Emrick."

"Je serais là..."

Il soupira, encore et toujours désobéir, mais elle avait raison, depuis l'altercation, toute sa famille vivait cachée, sous la décision de sa mère, plus aucune soirée passée à danser, ni pour son public, ni pour eux. Le magicien devait se décider, glisser un mot dans la poche de son miséreux d'ordreux dans la journée, lui donnant rendez-vous ce soir. Et son as dans tout ça? Ne croyez pas qu'il l'avait oublié, après tout, il faisait ça aussi pour elle. Une amertume similaire à la sienne se formait dans son ventre, à chaque fois ou il repensait à ce moment, ou il l'avait abandonné.
Un nouveau jeu de cartes en poche, une veste large et ouverte, sans manche, un sarouel gris foncé, une paire de bottes cirées et un bandana en guise de vêtement pour sortir et le soir arriva bien vite sur le quartier.
(http://www.dailymotion.com/video/x373oe_le-trio-joubran-masar)

Ses billes noires se reflétaient sur les deux seules fenêtres du premier étage, alors que ses amis mettaient en place des plaques de bois en guise de résonance, seulement pour ce soir, le temps de quelques minutes de promesses. Ses amis accordèrent les ouds, instrument de prédilection pour la soirée. Des torches furent plantées à même le sol et on commençait alors à échauffer les tympans. Une musique douce, audible, invitante et trois danseurs se retrouvaient au milieu de la scène improvisée.

Emrick, Aïna et Assim, un trio par excellence. Sa soeur commençait à danser seule, des gestes classiques, lents, ponctués de petits sauts, pieds nus, pendant que les deux hommes tournaient autour d'elle. Le coeur d'Assim battait la chamade, il savait, qu'en dansant ce soir, ils viendraient... Elle était au centre de tout, avec sa robe rouge foncée, ses cheveux détachés, ses boucles d'oreilles cerclées, ses yeux cernés de noirs charbonneux.
L'oud ajouta une note, et sa soeur passa le solo à Emrick, comme s'il envisageait par la danse, de s'approprier la femme, alors que le frère lui, continuait de marcher, la stature naturellement gracieuse, le visage fermé de son sourire habituel. Emrick était un excellent danseur, mais aussi le mari d'Aïna, une confiance naturelle régnait entre eux. Parfois il s'approchait d'elle, pour reculer, des mouvements fluides. Des tambourins s'ajoutèrent alors, comme un tintement de bracelets, Emrick lâchant la soeur. Au son de la percussion, avec violence, c'est Assim qui l'a pris dans ses bras, comme s'ils étaient reliés par un lien invisible, l'on sentait par leur gestes, qu'ils avaient dansé toute leur vie ensemble. Une colère dans leur visage, traduisant par leur geste une oppression bien présente alors qu'autour se rassemblait timidement les badauds, et les brutes. Mais bien vite la danse redoubla de pression, quand les deux hommes se retrouvèrent face à face, se cherchant du regard, se penchant l'un vers l'autre, avec rapidité, Aïna sortant de ce cercle dangereux.

L'oud accéléra encore, comme tragédie, alors qu'un combat de danse se faisait entre les deux hommes, leurs corps se frôlant, leur souffles se coupaient au pas de danse, leur torse se contractant, grâce mortuaire, duel sans épées, rapidité, agilité, un combat qui représentait sans nul doute la résistance que l'on pouvait avoir face aux gang et aux voleurs de femmes, de soeurs, de mères. Cette représentation pouvait toucher beaucoup de citoyens de la basse. Les trois jeunes danseurs s'étaient préparés durant une longue semaine à leur chorégraphie, et l'on sentait tout le travail technique dans des portés compliqués.

N'importe quel imbécile l'aurait compris, ils ne dansaient pas pour rire ce soir, ils n'avaient pas choisit cette place pour rien non plus, si Assim n'avait pas réussit à s'exprimer en lui parlant, il lui aurait au moins montré par la danse ce qu'il y avait à savoir, du moins, l'essentiel, à son as.
Ils tournoyaient tous les trois, concentrés, désignant en même temps les têtes connues qui les avaient agressé, sans que les concernés ne s'en aperçoivent, toute la finesse et la violence de la danse réunit. Le musicien n'en pouvait plus, ses doigts ne se voyaient plus tout en jouant de l'oud. Ce n'était pas de la transe, c'était leurs tripes qu'ils exhibaient, qu'ils mettaient à l'oeuvre, un talent complet, harmonieux mais triste et stressant. Assim sauta finalement en l'air, les muscles se dessinant parfaitement sur son corps fin, pour atterrir violemment sur le sol en même temps qu'un jet de flammes autour d'eux, continuant encore et encore, leur mise en scène jusqu'à l'extinction du feu, comme le dernier souffle de vie.

"On ne convoite pas une femme sans en payer les conséquences."

La suite, n'était plus du ressors d'Assim, à présent que les cibles avaient été désigné.

Seulement il y avait encore un poids à enlever de son petit corps de voleur, s’excuser, révéler simplement un désir de protection qu’il n’aurait pas du et il se retrouva finalement devant cette porte. Et cette multitude de trèfle, ses billes noires s’arrêtèrent dessus avantque sa main ne vienne à frapper pour demander Saeril, glissant ses doigts sur les cartes sans les retirer, il n’y était pas. Il ferma les yeux un instant, l’amertume retombant aussitôt, sensation de bien être pour seulement une carte, qui voulait tout dire.
D’ailleurs, un jeu de carte, ne coûte peu cher, et Assim pouvait bien se permettre d’user de nouveau d’un as de trèfle sous la porte pour une fleur comme celle-ci.


Post by Emilien Heildemar, Ods - September 16, 2010 at 5:12 PM

Un soir, bien avant le spectacle des enfants de la basse ville.

Rien qu'un léger froissement de tissus signifia que l'homme était entrée dans la maison de la femme apparemment si convoité, la silhouette c'était engouffrée dans la maisonnée en une fraction de seconde pour ainsi dire presque comme un voleur, enfin l'essentiel était qu'il soit à l'intérieur et pouvait dorénavant se découvrir.
Tout en baissant son voile qui couvrait la moitié de son visage, il pouvait observer l'humble petite chaumière de la templière qui ne manquait vraisemblablement pas de caractère, mais son but dans ce lieu n'était pas une critique de décoration intérieur, de chose bien plus importante nous en conviendrons. Enfin après avoir pu se mettre un peu plus à l'aise malgré son visage couvert de trace de charbon (accessoire de son déguisement surement) il entama la discussion.

-Templière Saeril, Bonsoir. Vous devez sans doute vous questionnez quand à tout cette operation, en somme pour faire court le dénommé Aziz que vous connaissez il me semble a des problèmes qui va jusqu'à vous concerner.

Un homme récemment arrivé en Systeria plus connu sous nom de "Le borgne" en a aprés sa soeur et sans doute auprès des gens qu'il fréquente ou voit. Le jeune Aziz pense qu'il est possible que l'homme peut l'avoir vu aller à votre domicile et ai peur qu'il s'en prenne à vous.

Le Borgne qui s'en est donc déjà pris à sa soeur et à lui en le ruant de coup est donc la cible de ce soir ou des prochains soir, notre jeune amis va vraisemblablement faire un numéro de danse devant votre maison, ne sachant s'il va oser venir tout de suite ce soir, je pense venir chaque soir quand la basse ville s'anime afin de voir si le spectacle va se faire.

Le Vigile semblait sérieux dans ses dires, ses traits durs et impliqués l'histoire semblait lui tenir à coeur, gageons que l'homme serait présent jusqu'au fameux spectacle, le soir, dans la maisonnette de la Templière


Le jour J

Ca y est le spectacle était entamé et l'ambiance chaleureuse de la basse ville allait de bon train. Chaque personne était minutieusement inspecté par le Vigile qui guettait à l'étage dénué de lumière.
Ou était la templière ? Ca, seul l'homme et elle même le savait, enfin surtout elle, Emilien s'attardait plus aux allés et venus constantes de la foule et des personnes autour du spectacle de danse. Plutôt insensible à la prestation malgré la sueur et le déménement que donnait les danseur devant leurs public son attention ne semblait pas pouvoir s'attarder autres qu'a la surveillance de ce modeste lieu. Les gardes de l'Ordre du Soleil qui habituellement restait pour voir ce genre d'animation semblant avoir préféré passer la soirée à la caserne de la basse ville, pour ainsi dire les enfants de la basse ville était entre eux, en apparences.

Il ne suffisait plus qu'à attendre patiemment, le piège était en place.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 16, 2010 at 7:25 PM

En danger ?
Mais quelle idée ridicule.

Elle songea bien secrètement que toute cette mascarade pour sa sécurité était fortement futile. Elle n’avait jamais eu besoin d’un homme dans sa maison pour se sentir protégée. Même s’il y avait eu dix borgnes sur le seuil de sa maisonnée (ce qui aurait été naturellement effrayant), elle aurait sûrement continué de croire que tout allait bien.
Témérité, quand tu nous tiens…

Toutefois, elle n’osa pas vraiment remballer le vigile de son appartement en désordre par crainte de faire foirer ce plan qui semblait si minutieusement préparé.. De plus, elle avait bel et bien l’intention d’aider Aziz.. ou Assim.. qu’importe était son nom réel.

Pourquoi ? Les as de trèfle, bien entendu.

**

Heildemar était posté à ses fenêtres à l’étage, les pieds probablement enfouis dans ses paires de bottes éparpillées. Quant à elle, elle n’y demeura que le temps d’identifier les cibles qu’elle cherchait d’un coup d’œil plutôt rapide. Nul besoin de dire qu’elle s’attarda également sur les gestes des danseurs d’expertise. Son regard s’y échoua le temps de quelques secondes ; le temps d’admirer cette aise dans leurs mouvements fluides.

Son fessier reposa ensuite sagement sur les tables au rez-de-chaussée, dans cette pièce dépourvue de fenêtres. De là, elle écoutait simplement cette musique enivrante qui faisait vibrer ses murs minces.. Mélodie qui savait si bien la transporter. Dans l’attente d’un signe quelconque ou d’un pressentiment soudain, elle patientait là, immobile, enserrant son arc fermement d’une main. Nul besoin de préciser que toute sa fougue était rassemblée dans sa petite carrure, prête à surgir avec cet air sauvage qu’on lui attribuait si bien.

Attraction pour le moment, sa chaumière deviendrait peut-être une cible pour les durs de la basse après ce coup bas qui se préparait… S’en inquiétait-elle ? Vous vous douterez que non. Après tout, c’est qu’elle aimait l’action, la petite inconsciente.

La musique progressait en rythme et la foule semblait devenir plus agitée. Sûrement que le spectacle avait un effet frappant sur ce public endiablé.. Les pas de la templière se faufilèrent à ce moment hors de chez elle ; passant sa porte dans une faible pénombre sans hésitation. Seul son cœur courrait dans sa poitrine.

Le brouhaha créé par le spectacle animait considérablement la ruelle et il en était difficile de percevoir un son autre que des cris, des acclamations ou des applaudissements. Tous se débattaient pour accéder aux premiers rangs, la bave s’accumulant sur le palais des vieillards qui n’avaient jamais eu la chance de toucher une femme si belle que celle qui donnait tant d’éclat à la représentation improvisée. Un amas de peuple à moitié clochard et à moitié buvard. Des mains salies tapaient sans gêne sur les planches de la scénette pour ajouter leur touche au vacarme festif.

Un cri, des larmes… deux ou trois claquements de choppes dérobées des tavernes avoisinantes. On y vit aussi quelques mains en l’air, une ou deux catins sorties de leur cachette pour se trémousser au milieu de la foule. On y entendit plusieurs gloussements et moult jurons… Quelques tintements de vieilles pièces de cuivre qui se retrouvèrent dans l’étui de l’oud pour les vaillants artistes.

Tellement d’agitation qu’à peine on entendit le carreau fendre l’air à une vitesse folle, précise et dangereuse.
Tellement d’écho dans la basse qu’on entendit à peine l’hurlement du borgne au pied troué et cloué d’une flèche sur le sol. Laissé aux soins de celui qui guettait de haut.

Le seul qui parvint probablement à l’entendre fut cet autre truand derrière qui elle se tenait. La flèche se décocha tout juste au dessus de son épaule pour atteindre le pied massif de son comparse. Grande et sale tronche d’ingrat se retrouva face à la sienne ; avec un sourire où il manquait bien deux dents et où la pourriture allait probablement en faire tomber quelques autres.

Fraction de seconde pour que les phalanges féminines et bien pointues de la toute frêle ne heurte ce nez.. bien rempli. Évidemment, son minois fragile à elle ne s’en tira pas sans prendre une petite raclée. Le temps d’user d’une ou deux bonnes techniques de défense, ses poignets costauds furent noués..

Tellement d’actions en même temps et tant de bruits que le troisième eut le temps nécessaire pour prendre la fuite.. Plan peut-être un peu trop optimiste pour si peu d’effectifs.

**

Tout juste avant le dernier saut, la jeune femme retourna dans son antre si convoité avec autant de subtilité qu’à sa sortie. L’arc lâchement pendu à son dos et les cheveux en bataille.

Sitôt la musique arrêtée, sitôt elle s’échoua dans ses escaliers.. lourdement assise.
Le rythme tomba et son souffle cessa, le regard projeté vers la porte.

Doucement… ses prunelles azurées tombèrent sur cet as, silencieusement glissé sous sa porte.
Quelques pas et ses doigts trouvèrent cet as..

Cet as.. peut-être était-il dangereux, finalement?


Post by Adalard Dranem A.K, OdS - September 16, 2010 at 8:13 PM

Toute cette agitation en basse-ville, tout ces bruits de fêtards qui fêtais, eurent tôt fait d'attirer l'attention de notre Dranem national. Celui-là même qui faisait des marches en basse-ville de temps à autres, sans buts précis. Il le faisait simplement pour ne pas oublier qui il était vraiment, pour ne pas sombrer dans la grande corruption qu'était le monde de Systéria. Il devait jouer son rôle dans l'histoire de sa ville bien aimée, mais il devait rester intègre. Et trop souvent il était passé trop près de perdre cette intégrité. Bref ! Il était donc en basse-ville, à regarder les festivités. Il n'avait pas tout remarqué, d'ailleurs il n'avait pas remarqué Heildermar qui guettait. Par contre ce qu'il avait remarqué, c'était Saeril, et il suivait ses faits et gestes, presque suspicieusement. Reculés des festivités, il avait une belle vue sur presque tout ce qui s'y passait. Dans l'ombre sombre de la basse, il guettait, tapis.

Néanmoins, à aucun moment il ne sentit le besoin d'intervenir ou que ce soit, il ne faisait que regarder, spectateur qu'il est. Et c'est un sourire aux lèvres qu'il partit rejoindre sa maison en Moyenne-Ville après avoir vu Saeril à l'œuvre. Finalement, il n'avait plus vraiment de soucis pour celle qu'il avait jadis entrainé, mais nul doute qu'il resterait à la surveiller tel un ange des ombres qui veille silencieusement sur ses protégés, sans même qu'ils le sachent.


Post by Emilien Heildemar, Ods - September 16, 2010 at 10:21 PM

Tant d'action pour si peu de temps, un oeil non-avertie n'aurait surement pas anticipé l'action et serait resté à l'étage quelques secondes de trop, ce qui aurait permis sans doute au fuyard de s'éclipser sans qu'on ne voit par ou il partes. Hélas pour lui, le Paladin avait quelques secondes d'avances sur l'action et pu entamer une course à travers la basse ville. Son chapelet et son fourreau à sa hanche vibraient à la course de l'homme qui ne quittait pas le fuyant du regard, sa trace n'était pas très difficile à suivre au vu des personnes qu'il faisait tomber dans son chemin.

Le fugitif avait tourné à un coin de rue, a peine le vigile arriva au détour de la ruelle qu'une porte claqua, un entrepôt désaffecté. Evidemment la ruelle était sombre et le lui peu propice à être fréquenté, Emilien sentait d'hors et déjà que les choses pouvait très vite tourner chocolat, la prudence était donc de mise.

Pour bien coller à l'ambiance du lieux la porte avait évidemment un grincement digne des plus grands films d'horreurs, l'endroit avait une acoustique qui faisait raisonner n'importe petit bruit dans tout l'entrepôt et pour finir la lumière était inexistante, enfin juste une lucarne qui éclairait le centre de la pièce laissant évidemment les coins de l'endroit extrêmement sombre voir insondable.

Sont réflexe premier fut de s'enfermer en mettant deux/trois planches devant la porte et pour ensuite s'avancer tout simplement au milieu de la pièce non loin de là. Le paladin restait la au milieu de la faible lueur lunaire tendant l'oreille attentif moindre bruit, une souris, un coup de vent, l'ambiance de la basse ville qui résonnait quelques peu, tant d'élément qui pouvait cacher l'approche du fugitif vers le paladin pour le mettre hors d'état de l'arrêter.

Quelques minutes passèrent silencieuses, trop silencieuses, le paladin quant à lui avait fermé les yeux pour mieux se concentrer et s'adapter aux conditions du lieux, il n'aurait qu'une seul chance. Alors c'est ainsi que ça pourrait se finir ? Il ne suffirait qu'à l'homme de lui lancer un poignard cloitrer dans un coin sombre, ou encore d'être assez rapide pour le pourfendre ou encore lui ouvrir le cou.

Finalement l'homme légèrement paniqué sans doute ne tira pas longtemps avantage de sa position, dans un élan désespéré sans doute il se rua vers l'homme de foi dague à la main en hurlant de toutes ses forces à son dos. Le geste ne fut tout autre qu'un instinct de survie, Emilien se baissa premièrement pour réduire le champ d'action de son agresseur et se rouler de coté pour disparaitre dans la pénombre de la pièce.
Cette fois ci les rôles était inversés, le fugitif restait au centre de la lumière en donnant des coups de dagues dans la pénombre au hasard croyant sans doute que le paladin serait resté à porté de bras.

Il ne put entendre qu'un étrange bruit de bois s'émettre non loin de lui, comme si une planche avait été bougé, la seul chose que le bougre vit se fut un épais morceau de bois sortir de la pénombre pour l'entrechoquer violemment sur le coté de la tête.

Assommé, ligoté, le fugitif n'était plus une menace, il n'avait plus qu'à allé rejoindre ses petits copains dans la minute.


Post by Saevan Al Kazar, AdM - September 17, 2010 at 6:05 AM

Une fête a proximité de la maison de Saeril, une flèche qui siffle, une course poursuite.. Et un homme avec un étrange air de famille qui était venu observer de plus près tout cet interet porté a sa progéniture. Il resta tranquille tout le long, jusqu'a ce qu'un des danseurs a la fin du spectacle vienne glisser quelque chose sous la porte de la chaumière.

Pedant une seconde son poing se serra, il aurait pu bondir dessus, il aurait peut-être du.

Il ne fallait pas être un génie pour associer tout les éléments de cette simple soirée, il n'en fallait pas plus a Saevan pour décidé de confronté directement sa fille.

Il abaissa sa sombre capuche et emboita le pas en direction de la maison de sa fille, tassant tout ce qui poussais ce trouver sur son chemin, même si cette chose pouvait se trouver juste devant la dite porte.

Il l'ouvrit sans frapper et la referma aussi sechement derriere lui.

Il n'avais pas l'air en colère, mais il n'avais pas l'air heureux non plus..

- Ma fille, une conversation s'impose, la petite fête est finit.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 21, 2010 at 3:53 AM

Quand on retombe en enfance…

Tandis que ses mires céruléennes scrutaient cet as sur son parquet, un flot d’idées déferlaient dans ses songes, prenant tout juste conscience de la scène qui venait de se produire.

À la vue de son as, ses pensées furent dirigées spécialement sur ce menteur trop bon danseur. Elle tentait de déchiffrer ce fichu as et sa fichue signification, car, même pour elle, la symbolique n’était pas claire.. ou du moins, elle ne l’était plus. Un surplus de suppositions, de pistes et de contradictions; un labyrinthe sans fin. Une énigme sans issue pour les deux partis, probablement, tels deux aveugles.

Les yeux sur cette carte pourtant banale, elle figea. Son souffle fut trappé au moment où une ombre se dessina sous sa porte d’entrée.

Était-ce lui ? Que venait-il faire ?
Était-ce le troisième infâme qui venait l’achever ? Où avait-elle jeté son arc ?!
Était-ce une illusion ? Mais qu’avait-on fait de sa lucidité…[/list:u:251lfz0j]

Une boule d’angoisse dans la poitrine, le pouls qui décampe… puis sa porte claqua pour lui remettre la réalité sous le nez, assez radicalement.

Son fin minois atteint par quelques coups, elle releva le nez vers son paternel avec un air hébété, visiblement peu préparée à ce genre d’intervention.

Quelques gouttes de sang glissèrent sur le sol, si près de son as.. son as troublant mais pourtant si cher.

Elle se dressa devant son père, laissant derrière elle toute sa hargne et cette si puissante révolte qu’on lui connaissait bien.
Elle s’offrit sur un plateau d’argent ; pour le discours parental par excellence comme à ses dix ans.

Et l’as ? Il patientait sur le sol..


Post by Saevan Al Kazar, AdM - September 21, 2010 at 6:00 AM

Et la conversation avait eu lieu, a la fin de la soirée Saeril avait retrouver son as.. Et Saevan avait bien fait comprendre ses intentions.


Post by Aziz, AdM - September 23, 2010 at 5:55 PM

Et loin de tout ceci...

Une légère appréhension, les danseurs de ce soir n'avaient pas vu l'intervention eux, dépourvus des yeux de lynx que certains semblaient avoir en ce quartier pourtant si abondant. Il faut dire que le travail des membres de l'ordre avait été exemplaire, et que l'armée dans tout ça, n'avait été à aucun moment prévenu de la tactique. La pureté l'avait emporté sur le vert, pour une fois, et en tout honneur, comme à chaque fois.

Et quand le spectacle fut terminé, cet as glissé, Assim avait raccompagné sa soeur et son "beau frère" chez eux, dans la vraie maison, attendant peut être de savoir si le groupe d'agresseurs avait été arrêté. Ils étaient trop fiers de leur représentation, excités, peut être apeurés d'un tel déroulement et de la cohue que tout ceci avait fait. Emilien aura t'il réussit à faire ce qu'il voulait? Saeril n'avait pas été surprise?
L'angoisse planait mais s'estompait, car l'esprit familial faisait bouclier sur toutes les mauvaises pensées qu'Assim aurait pu avoir, tous les drames que tout ceci aurait pu produire.

Et une page c'était tournée, loin de toutes les remontrances, de toute morale, avec en tête cette sensation stupide d'avoir déposé un as de trèfle pour... aucune raison, si ce n'est la curiosité que tout ceci avait engendré. Etrange non? L'énigme était pourtant si simple à la base, mais était devenue trop compliqué même pour notre cher danseur. Trouver une raison? Se faire à l'idée que ce vulgaire as lui avait permis de pouvoir parler avec une personne sympathique malgré les apparences? Peut être, après tout, d'un rien créé le tout. D'un as crée le sourire, franc.

Le lendemain soir, aucune fête, besoin de repos, dormir véritablement comme Assim ne l'avait jamais fait depuis longtemps, dans son squat rien qu'à lui. Et c'est une autre personne qui en profita pour frapper à la porte de l'as de trèfle, voyant dans ses yeux la lumière de l'étage allumée. La silhouette gracieuse, ses yeux en amandes et ténébreux, de longs cheveux ondulés à moitié coiffés, le visage typé Bakhir. C'était le lendemain de l'altercation père fille, sinon cela aurait été trop cocasse comme rencontre. Elle c'était maintenue bien droite pour être reçue et reconnu, dans sa robe échancrée.

"Bonsoir templière Al'Kazar, je suis navrée de vous déranger, mais j'aimerai m'entretenir avec votre personne. Je suis Aïna, la soeur d'Assim..."

Qui sait ce qu'elle avait à dire, à notre charmante femme du désert?


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 23, 2010 at 6:55 PM

Décidément, le temps était aux rencontres familiales…

Encore un poing qui frappe contre sa porte, encore quelqu’un à qui parler ou à qui se justifier…

La jeune templière eut un moment d’hésitation du haut de son appartement.. La fatigue lui ruinait l’humeur à chaque journée et les visites nombreuses lui piquaient parfois sa patience.

Néanmoins, elle songea qu’elle ne pourrait plus se plaindre d’être un ermite au fond de sa maisonnée, seule avec ses bouteilles de rhum. Ainsi, ses pas légers filèrent jusqu’à l’étage inférieur, vêtue de soyeux tissus amples aux imprimés originaux, mais la tignasse en vrac, comme d’habitude. Un style digne d’une gitane un peu délabrée… (d’ailleurs, il fallait dire que c’est ce qu’elle était un peu, au fond..). Ce soir là, elle avait quelque chose de charmant, sans cet attirail protocolaire qu’elle portait habituellement. La fougueuse avait l’air un peu moins sauvage sans son costume.

Une main sur le cadrage en guise d’appui désinvolte involontaire, puis sa porte grinça pour s’ouvrir en quelques claquements peu rassurants.

Pour une fois, elle ne s’était pas imaginé qui avait bien pu être à sa porte. Peut-être était-elle trop éreintée pour se fatiguer à prédire l’identité de ses visites.. ou peut-être par souci de ne pas se créer de faux espoirs.. ? Allez savoir… la réponse se cachait bien creux dans son inconscient plutôt douteux.

Ses mires pervenche s’échouèrent alors sur le visage de la sœurette Bakhir avec stupéfaction. Voilà bien une visite qu’elle n’aurait pas pu s’imaginer, ni même prévoir.

Ses pieds nus tracèrent alors quelques pas vers l’arrière pour laisser entrer la toute belle dans son antre en désordre en usant tout de même des politesses d’usage.

Tout en ramassant quelques pinceaux qui s’étaient entassés sur sa table d’entrée, peut-être à cause d’un regain d’inspiration.. peut-être… elle fit une place pour la danseuse. Sa voix se faufila finalement hors de ses lippes d’un ton bien intrigué, posant sur elle un regard honnête, dépourvu d’épines.

- Votre venue m’intrigue, demoiselle Bakhir… Sentez-vous libre de me dire céans ce que je puis faire pour vous.. En espérant que ce soit dans le positif.

Son popotin trouva refuge sur un coin de table en croisant ses bras fins sous son buste, l’oreille bien dressée.


Post by Aziz, AdM - September 23, 2010 at 11:14 PM

Un sourire sur ses lèvres gorgées, la soeur d'Assim, n'avait rien à voir avec ce sale gringalet qu'il était, bien que charmant, elle était belle, et elle le savait, sa façon de se mouvoir dans l'espace, de regarder les pinceaux avec un sourire accroché, sa fossette se relevant, trait de famille plutôt mignon sur la femme qu'elle était.
Elle n'était pas de ceux qui faisaient mille manières pour saluer une personne, se disait elle peut être qu'entre femmes, elle pouvait se permettre une certaine décontraction, malgré leur différence de titres?

Elle attendit alors sagement que Saeril s'installe, pour venir déposer son propre postérieur à côté de la templière, quitte à lui parler, autant s'adapter à sa façon de s'asseoir et à faire tout comme elle, pour ne pas la froisser.

"Ce soir, cela a été très particulier. J'ai la ferme conviction que vous avez réussit à nous débarrasser, si je peux dire ainsi, de ces grosses brutes, j'ai raison? On ne parle que de ça dans le quartier là, on parle de flèches tirées. C'était les vôtres? Mon frère me parle constamment de vous, que vous êtes templière, archère, une femme forte physiquement et mentalement."

La jeune et douée danseuse analysait en détail le corps de Saeril tout en parlant, comme pour s'assurer que les paroles qu'elle disait étaient en concordance avec ce qu'elle voyait. Aïna ne laissa pas le temps à Saeril de parler, la regardant tout en débitant son texte, comme un poids que l'on soulève du coeur, que l'on transmet, pour prodiguer le bien envers son sauveur, en l'occurrence sauveuse du soir dernier.

"Je ne sais pas comment vous remercier, je me suis permise de devancer mon frère, qui le fera certainement très mal comme je le connais si bien. Ma famille vous remercie sincèrement pour toute votre aide, même si, comme je le vois dans vos yeux, c'est votre devoir. On croit en vous."

Puis elle passa ses mains à ses genoux, son dos naturellement cambré, comme son frère, offrait une position tout à fait féminine sur la table de la piteuse maison bordélique? Aïna était calme, une sérénité se dégageait de son être accompagnant un parfum délicatement fruité. Malgré son milieu de vie, elle adoptait une contenance réservée envers la lunatique ordreuse qui était assise à ses côtés.

Qui allait être lunatique encore? Il s'en passe des choses dans la nuit, en basse.

Dans son coin, Assim était dans son lit miteux qu'il avait confectionné avec des restes de draps trouvés dans les poubelles, Assim jouait avec un carte, se posant tout un tas de questions superficielles, alors que sa soeur jouait aux diplomates.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 24, 2010 at 1:24 AM

« Il parle constamment de vous… »

« … une femme forte physiquement et mentalement… »

« Ces flèches, c’était les vôtres ? »

Les échos de la conversation résonnaient encore dans sa tête, tandis qu’elle était allongée sur le dos, au milieu de son grand lit moelleux. Une confortable paillasse qui devait bien faire contraste à celle du danseur qui occupait probablement cette même position encore, à songer. C’était deux lunatiques que la Basse comptait ce soir… Deux lunatiques qui jouaient avec une carte…

Était-ce la même ? Peut-être… peut-être pas.
Leurs pensées étaient-elles familières ? Mystère tout de même intéressant…

La venue de sa sœur l’avait passablement remuée et la jeune archère avait bêtement remis en question sa propre personne. Il n’y a que lorsqu’on reçoit des éloges qu’on devient modeste…
Peut-être était-elle généreuse de son temps et de son talent pour avoir ainsi aidé à leur cause, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle ne se trouvait sur le coup rien de si valorisant. Progressive remise en question ; qui dura quelques heures où elle ne fit que flâner sur ce lit trop grand ; dans ces draps trop soyeux pour elle.

Puis, c’est alors qu’une douce angoisse s’empara d’elle en songeant aux trois jours qu’il lui restait. Trois petits jours à conserver une once de dignité et un peu de sa carapace.

Peut-être n’aurait-elle jamais dû avouer sa dissimulée passion pour la danse…
Peut-être n’aurait-elle aussi jamais dû parler qu’elle dansait encore, parfois…
Mais, par-dessus tout… jamais Saeril n’aurait dû accepter cette ridicule invitation ; ce stupide défi.

Les deux Bakhir l’avaient invitée à maintes reprises à ces festivités dansantes… à ces soirées bien arrosées où on prenait simplement le temps d’avoir du plaisir et de profiter d’une scène et des musiciens volontaires. Certes, une envie prenante l’avait saisie à chaque fois où elle y avait songé… et encore plus lorsque la musique se transportait jusqu’à sa maisonnée. Toutefois, maintenant que la chose était claire et entendue, il lui semblait que c’était la dernière chose dont elle avait envie.

Certes, elle savait danser.
Même, elle avait un talent certain pour la danse. Ces années passées au désert marquaient d’ailleurs son style d’une façon bien évidente. Des mouvements inspirés des gitanes et un esprit d’égarement exaltant. Une transe exquise qu’elle avait connu moult fois, dans sa jeunesse.

Toutefois, à Systéria… c’était autre chose. En résumé, ses seuls spectateurs étaient désormais ses quatre murs. D’ailleurs, la chose lui plaisait ainsi.

Mais qui dit défi ; dit orgueil à soulager.. et c’est ainsi que le cataclysme débuta pendant ces trois nuits d’attente.

**

Un pas devant, dressée sur les orteils… un saut vers la gauche puis…

« HUMPFH ! »

Une main dans l’air ambiant, l’autre glissant jusqu’à la hanche… tourniquet vers la droite puis…

« BON SANG ! »
...
« FICHTRE.. ! MORBLEU ! »

Un piqué hésitant en direction de la penderie…

Puis cette fois les voisins entendirent autre chose que des jurons. C’est un tremblement de terre qui résonna dans sa cabane miteuse comme s’il en avait résulté d’un éboulement de mille et un cailloux de dix tonnes chaque.

La poitrine qui se soulevait à une vitesse folle, les joues en feu et le souffle haletant, ses mains se nichèrent contre ses hanches délicates en détaillant la pièce qu’elle venait de démolir en essayant de pratiquer des mouvements qui ne lui étaient pas familiers. Le contenu d'une bibliothèque s'était déversé dans ses escaliers, le pan de sa robe s'était enflammé près du foyer.. et une bouteille entièrement renversée avait taché son tapis. Quoi de mieux pour ajouter à sa maison déjà catastrophique.

D’un œil objectif qui regarderait un tel désastre ; c’était à se demander pour quelles raisons une femme tout de même bien placée de l’Ordre et tout de même honorable tentait désespérément de maîtriser des pas de danse douteux, seule dans son appartement… La réponse à ce mystère croustillant demeurait dans le grand orgueil de ce petit bout de femme qu’était la fougueuse demoiselle. Bien que, prenant conscience des jours qui défilaient, le défi qui approchait constituait la réponse la plus valable.

**[/list:u:33p2dogb]

Les pauvres voisins endurèrent ce supplice pendant les trois soirées durant.. ce qui fit jacasser les vieilles mères lors de l’heure des cordes à linge.

Pourquoi tentait-elle d’adopter ces mouvements qui ne lui étaient pas propres ?
Pourquoi voulait-elle arriver à ce résultat précis ?

Déboussolée, il semblait que la templière avait été gravement atteinte par ce défi pourtant inoffensif. Se souciait-elle à ce point de ce qu’ils allaient penser d’elle ?

Ou peut-être était-ce encore cet as.. qui la troublait.

Aah.. cet as ; si fidèlement posé sur la table de chevet.


Post by Aziz, AdM - September 24, 2010 at 7:49 PM

Trois petits chats trois petits chats, trois petits chats,
Trois jours courts, trois jours courts, trois jours courts.

Alors que certaines se tuaient à la tâche à s'entraîner à danser pour se remettre dans le bain, notre magicien lui se tuait d'une tout autre manière avec sa soeur dans la maison familiale.

"Et tu crois qu'elle sait bien danser? On ne pourra pas jouer n'importe quoi, elle croit qu'on veut l'humilier."
" Je pense qu'elle cache bien son jeu, mais soit, on peut toujours essayer quelque chose de joyeux?"
"Quoi?"
"quelque chose qui bouge quoi."

Réflexion intense sur le choix de la musique, Äina et son frère étaient face à face le soir, attablés, la lumière d'une lanterne diffusant leur ombres contre le mur de bois, rien de terrifiant, seulement des ombres. Ils débattaient sur chaque détail, ils voulaient faire ça bien, pour elle. Quels instruments? Des percussions c'était certain. Mais quoi d'autres? Choisir le rythme selon le niveau, sa volonté, tout un tas de paramètres auxquels les deux compères faisaient très attention. Les costumes? Ils n'avaient pas trop de quoi s'habiller, mais ils sélectionnèrent le maquillage. Le thème était imposé, ils joueraient sur les couleurs afin de montrer à Saeril l'esprit festif dans lequel ils voulaient la plonger, lui faisant oublier la monotonie de son travail habituel. Les essais était fructueux mais surtout hilarant pour la famille. Un Assim grimé en clown, en femme, sa soeur en homme, s'étant dessiné une fausse barbe, ayant échangés certaines de leur affaires. Il y avait un avantage d'avoir un physique de danseur!

"De toute manière tu sais très bien comment on fonctionne, la musique ira crescendo, je ne tiens pas à gâcher un final trop lent."
"Assim..."
"On verra si elle cache bien son jeu."
"Tu crois sincèrement qu'une templière de l'Ordre prendra au sérieux ton défi?"

Sa soeur le regardait avec un doux sourire, lui faisant retomber ses espoirs à zéro. après tout, il était vrai qu'il n'y avait aucune raison apparente pour qu'elle accepte la proposition du duo de danseurs. Assim passa la main sur son visage, et s'ils organisaient tout ceci pour rien? Ils avaient trop d'appréhensions en commun pour que cela soit pris pour de la simple coïncidence. Mais il se rappelait des questions qu'il lui avait posé, et une plus particulièrement. Assim n'avait pas accepté de se laisser soutirer quelques pages de sa vie pour rien, tout était question de tact avec les femmes, et il le savait bien.

"Elle viendra."

Sa soeur riait, de voir son frère si naïf pour un simple défi. Mais il se remirent vite au travail. Les bouteilles de rhum furent achetées au coin chaud pour l'occasion, même marque que celui que notre chère Saeril buvait. D'ou était venu l'or pour les acheter? Très certainement que la nature de cet argent aurait valu des remontrances, ou même de la prison, mais après tout tout le monde s'en fout la vie continue! Et qui aurait pu le savoir? Assim irait se confesser à la petite chapelle, ou rembourserait quand il aurait de quoi...

Au second jour, ils avaient trouvé le lieu du rendez-vous, sélectionné leur musiciens, le thème, la musique, et pour ce qui était de la danse, rien ne valait mieux que de l'improvisation, c'était comme cela que l'on sentait la musique, Saeril le saurait tôt ou tard. Mais personne ne pouvait l'empêcher de ruiner son mobilier pour paraitre préparé. Son don se dévoilerait au troisième jour seulement, elle le savait bien au fond d'elle même notre templière, il fallait qu'elle se fasse à l'idée. Peut être que tout ce stress venait de cet appréhension plus que du défi en lui-même, si banal?

"Je ne comprend pas pourquoi tu tiens temps à jouer avec elle Assim. Elle t'a fait quoi? Elle n'est même pas gracieuse."

Brin de jalousie? Le frère souriait étrangement à la remarque de sa soeur, c'était si simple et si compliqué à la fois de lui expliquer pourquoi. Une simple envie de danser, de faire sourire tout en attachant une importance particulière à cette carapace trop épaisse. Y avait il besoin de réfléchir lorsque l'on avait envie de répandre de la joie autour de soi? Peut être bien que oui, peut être bien que non, Assim croyait en la deuxième solution, ce qui n'était pas le cas de tous.

"Je t'en pose des questions moi? Je joue pas avec, je l'invite à partager notre jeu à nous. Ca te dérange?"
"Pas si elle danse bien."

Le soir, alors que la charmante gitane continuait à démolir sa maison sans rien entendre en bas, une note avait été glissé sous sa porte, le rendez-vous du lendemain?

Saeril,

Vous serez convié dans notre cocon familial, nous avons pu déménager les meubles pour y créer un lieu de danse. Vous connaissez notre adresse. Ne vous méprenez pas, l'ambiance sera à la fête, si festive que votre sourire sera dénué de réserve.
Soyez à l'heure, quand l'aube sera tombée sur la basse.

Aïna et Assim.

ps: il y aura du rhum.

Et ils l'attendraient de pieds ferme, bien décidés à lui faire passer une réelle soirée ou elle pourrait oublier le temps d'un court instant qui elle était, sans se dévoiler devant une foule d'inconnus. Même les petits de la famille Bakhir seraient là, elle n'aurait pas de quoi s'inquiéter en y venant.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 25, 2010 at 1:19 AM

Quand le temps file trop vite…
On en perd rapidement la notion.

C’est avec beaucoup de déboires que la pièce à l’étage fut étrangement réaménagée. Les meubles longeaient désormais les murs, tous entassés les uns sur les autres afin de créer un espace central plus ou moins vaste. Dans les coins ; quelques débris issus de ses petites séances de pratique désastreuses..
Pourquoi autant de mal pour.. **si peu **?

Parce qu’elle voulait être à la hauteur. Parce que la venue de la sœurette lui avait donné un coup sur l’estime plus pointu qu’elle ne l’aurait cru. Trop de regards insistants sur sa condition physique, trop d’allusions sur des éloges si valorisantes, trop de jugement dans le regard, trop de tout. Il lui avait semblé alors qu’elle ne serait sûrement pas à la hauteur.. qu’elle détonnerait dans ce monde qui n’était pas le sien et qu’elle n’y trouverai ni amusement, ni satisfaction.

C’est le désordre de son appartement qui en avait résulté de cette sensation désagréable.
Cette pratique ridicule était aussi issue de cette pensée absurde ; de cette pression incontrôlable qu’elle se créait sans doute elle-même.

Assise dans l’un des coins de sa chambre, elle détaillait le chantier qu’était devenu son nid douillet. Bien que la différence avec le désordre précédent n’était pas si large, mais enfin… La jeune entêtée eut une petite inspiration de découragement en constatant le lot d’efforts qu’elle avait livré en si peu de temps ; pour… si peu. Encore pire, elle prit conscience du temps qui avait si vite filé ; à quel point les jours s’étaient rapidement écoulés.

C’est à cet instant là qu’elle retrouva un peu de sa raison et de son sang froid. Était-elle réellement en train de se miner le moral pour quelques pas de danse inutiles, tandis qu’elle savait pourtant bien danser? Misère… c’est qu’elle avait dû recevoir un coup de trop sur la tête.

Le brouhaha qui résonna dans la petite chaumière si particulière fut cette fois causé par le réaménagement plus logique de la pièce. Certes, un certain désordre perdura, mais le tout était déjà revenu plus normal. Puis, elle tomba finalement sur cette note, si subtilement laissée pour elle. Cette fois, c’est avec un sourire qu’elle accueilli l’idée. Après tout, il y aurait du rhum !

Le soir venu, elle fit un effort. Ses habits qui devenaient usés furent jetés sur son lit pour faire place à des tissus plus souples, plus fins.. et d’autant plus propices à la danse. Après tout, y avait-il franchement quelque chose de mal à se faire plaisir, le temps d’une soirée ? La jeune Al’Kazar osa penser que non. Ainsi, c’est une plus coquette templière qui traça son chemin jusqu’à la maisonnée Bakhir, un peu en retard, quand même. Elle portait une robe gitane formée de drapés multiples aux couleurs qui la changeaient un peu ; différents tons azurés qui mettaient en évidence ce ton hâlé, purement Al’Kazar. Les cheveux remontés sans trop de discipline, elle revêtissait pour la première fois depuis longtemps ses habits d’origine.

Ses deux pieds se figèrent devant l’entrée, toquant avec fermeté , le temps qu’elle fasse face à son défi.

Pour nuire à sa crédibilité, son arc pendait encore à son dos… toujours aussi méfiante la petite.


Post by Aziz, AdM - September 25, 2010 at 1:55 AM

Il y a de la joie,
La ou tu te met.

La famille Bakhir l'avait prévenu, elle serait bien accueillie, comme ils savaient si bien le faire chez eux. Ce sont deux garçons âgés à peine d'une dizaine d'années qui se battaient pour lui ouvrir la porte. Un brouhaha intempestif régnait à l'intérieur, le bruit des gonds qui grince, les deux têtes chevelues noirs levèrent leur minois sur la femme, puis sur l'arc en faisant des grands yeux. Se chamaillant une nouvelle fois pour qui lui parlera en premier. Le plus âgé des deux prenant la parole.

"C'est elle!"
"B'soir Saeril. C'est toi la flèche?"

Mais à peine eurent ils fait de dire leur phrases, qu'ils la laissèrent entrer dans l'antre des Bakhir. Un petit vestibule, donnant sur deux portes, dont l'une fermée, avec un bruit plus important.

"Assim il a dit qu'on devait le prévenir avant que tu entres dans la salle."

Et ils filèrent, passant la porte avec énergie, la laissant seule dans cette petite pièce d'entrée de bois, sans cadre ni tableau, témoignant du peu de richesse qu'ils avaient. Saeril aurait pu y voir toutefois des dessins d'enfants sur les meubles, des semblants de jouets et des livres, rien de très réjouissant. Alors que l'on faisait patienter Saeril, et que l'on savait à quel point sa patience pouvait être mise à rude épreuve, surtout en période de défi, une silhouette féminine se dessina alors devant la templière. Vêtue joliment, un parfum masculin, s'avançant d'une démarche trop chaloupée pour être celle d'Aïna. Un rouge à lèvre un peu trop prononcé sur ses lèvres, un sourire trop rieur pour être crédible, et une fossette en dessous de ses yeux ténébreux, Assim en femme, de quoi amuser la galerie.

"Bonsoir demoiselle Al'Kazar. Je suis ravi de voir que vous vous êtes pris au jeu. Votre robe est plus ravissante que d'habitude, vous devriez en mettre plus souvent. Vous laisserez vos instruments de musiques à vents à l'entrée j'imagine, ou en sécurité?

Désignant l'arc d'un air maniéré pour l'occasion, sa voix n'était pas du tout crédible car trop grave, mais son air cambré, la finesse de son corps laissait penser que ce n'était pas la première fois qu'il jouait à ce jeu ambigue et sensuel. Et il lui fit signe de le suivre, au son des instruments.

"On ne va pas vous manger ma chère. Soyez sans crainte."

Alors qu'elle passait la porte, toute son inquiétude pu s'estomper ou revenir. Aïna, avec une fausse barbe, prenant un air faussement viril, les bras croisés. Les deux garçonnets qui n'en pouvaient plus de rire en voyant leurs grands frère et soeur ainsi, un homme d'un certain âge aux percussions, deux autres ayant la quarantaine à la cithare et au violon. La pièce n'était pas grande en soi, mais on notait l'effort de décoration, une table avec quelques denrées et du rhum, une délimitation pour danser, un petit comité en somme. Comment Saeril pouvait continuer à être mal à l'aise? Surtout que les deux avaient fait fort du côté de l'humiliation envers eux-même.

Assim fit un tour sur lui-même, faisant voleter sa robe et dévoilant des jambes pileuses alors que la musique commençait selon un rythme banal, invitant simplement à se déhancher sans but précis, que déjà les deux se prenaient au sérieux dans leur rôles respectifs, Assim dans les bras d'Aïna, puis elle l'abandonna pour venir vers Saeril, lui tendant une main tout à fait délicate, afin de l'entrainer avec elle, sans lui demander. Bien entendu, si la templière se laissait faire, elle n'aurait eu aucun soucis à suivre, Aïna. Elle ne jugeait pas, elle sentait chaque pas que faisait la gitane, l'accompagnant, n'imposant rien mis à part sa présence et son regard dans celui de l'ordreuse, envoutante.

Ce qui permit à Assim de se changer, toujours aussi coloré, une cape et un haut orange vif, pantalon violet, tout pour amuser, encore une fois, la mettre à l'aise sans qu'elle ai besoin de boire. Mais il ne dansait pas encore, regardant, s'instruisant, admirant le couple féminin? Qui sait ce qu'il pouvait se poser comme questions assit sur sa chaise, le visage radieux de voir une ambiance festive mais tout à fait enfantine. Car oui, il n'était qu'enfant à ce moment là, souhaitant profiter simplement de l'instant présent. Mais c'est lui qui buvait le rhum pour le moment.

La musique continuait, joyeuse, comme promis. La templière pouvait enfin ou non se lâcher à sa guise, maintenant qu'elle était certaine que personne ne la jugerait.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 27, 2010 at 9:57 PM

Lentement, la hyène se laisse flatter…

Quel ne fut pas sa surprise à son arrivée de voir deux petits hommes se chamailler sous ses yeux, avec leur moue attachante de petits diables enfantins. C’est un rire poli qui les accueilli à son entrée, se faufilant avec une légère réserve dans ce monde si gentiment créé pour l’occasion. Suite à quoi, elle eut un subtil malaise en constatant le nombre d’efforts que la famille avait livré pour… elle.

Quelques pas un peu égarés au travers de la maisonnée décorée pour l’occasion, quelques regards réservés sur les alentours.. maladroite adaptation au monde qu’elle venait visiter. Sa petite angoisse augmenta une fois cloitrée entre ces quatre murs tandis qu’elle patientait pour quelque chose de mystérieux et de possiblement humiliant.

Les murs minces qui l’encerclaient ne vibrèrent que de rires amusés une fois que le clown entra dans ses atours typiquement féminins. Spontanée et franchement conquise, elle fut soulagée de se retrouver devant une telle mise en scène bien amusante. Elle détailla Assim de ses mires claires avec stupéfaction et avec un amusement grandissant, qu’elle ne dissimula pas, pour une fois. De toute façon… qui pouvait bien venir lui taper sur les doigts d’oser se divertir un peu ? L’ordreuse délaissa donc son arc avec une réticence habituelle et bien flagrante ; comme si on lui retirait un peu de sa carapace, petit peu par petit peu. L’arme en bois joliment travaillé reposa dans un coin tout au long de la soirée, le temps d’une toute brève libération.

Elle n’eut le temps que de courts regards sur le coquet festin préparé – notamment sur les bouteilles de rhum – et sur les musiciens affairés à enrichir cette ambiance chaleureuse et tellement invitante.. à peine le temps de fouler la pièce qu’elle fut entraînée par l’habile danseuse barbue qui lui décrocha un rire, une fois de plus.

C’est avec une touche de réserve qu’elle se laissa entraîner d’abord, suivant simplement les pas de sa partenaire.. ou de "son" partenaire pour l’occasion. Comment était-il possible de résister à une telle ambiance quand on aime danser ? La chose lui semblait plutôt inconcevable… et ses pas en témoignèrent peu à peu. Autant qu’Aïna s’adaptait à ses pas, la templière en fit de même, menant progressivement à une symbiose grandissante. Dans les bras de cette si masculine artiste, elle virevoltait, elle, sa tignasse d’ébène et ses volants bleutés, au rythme de la musique.

Elle avait son style à elle ; avec ses mouvements amples et calmes, étrangement.. elle qui était toujours aussi brusque de ses manières. Un petit quelque chose qui venait du désert, peut-être ? Une facilité à mouvoir les hanches et à laisser ses doigts grimper dans les airs comme de gracieux serpentins. Elle détonnait peut-être un peu, mais la chose complétait tout le reste.. du moins, elle l’espérait et sur l'instant.. s'en fichait un peu. La secret de la danse était d'abord d'assumer ses gestes.

Une douce exaltation qui lui procura rires et libération de tous tracas. La petite colérique savait donc s’amuser un peu, semblait-il. Après tout, il reste toujours une partie enfantine dans chaque être, aussi adulte puisse-t-il être. La soirée était propice à l’amusement et même tout l’orgueil du monde n’aurait su s’y refuser.

Il ne manquait qu’à savoir si les deux as viendraient à s’affronter. Curieusement, d’ailleurs, un **as de trèfle **était coincé dans une sangle à sa chausse. Symbolique ? Message quelconque ?

Encore du mystère !


Post by Aziz, AdM - September 29, 2010 at 12:14 AM

parce qu'une hyène n'a en soi rien de méchant,
tout est à prendre... ou à laisser.

Troisième verre de rhum et il ne lâchait plus de ses yeux brillants les deux femmes. Assim aurait presque pu se vanter de voir la templière se mouvoir ainsi dans ce style, délicieusement et typiquement gitan, elle n'avait rien à envier à sa soeur. Mais il tairait sa remarque dans un coin de sa tête, de peur de paraitre trop courtois avec son as de trèfle.
En y repensant, et personne n'aurait pu le blâmer d'avoir procédé ainsi, il remarqua en haut des chausses de la demoiselle Al'Kazar, après avoir, pour l'une des premières fois détaillé le corps de cette nouvelle danseuse, un as de trèfle coincé là.

Le jeune magicien avala alors un peu trop rapidement sa gorgée de rhum, s'étouffant à moitié, tout en discrétion, une symbolique? Un message quelconque? Comment le deviner alors qu'il vidait seul l'alcool pour une soirée qu'il aurait préféré passer à danser. Il se leva alors, le pas à peine chancelant, venant piocher quelque chose à manger afin de ne pas succomber au rhum, et il prit le premier de ses frères qu'il avait devant lui pour l'entrainer dans une danse bien plus rapide que les deux femmes. Toute la puissance de sa virilité (l'on aura pu remarque qu'il y avait que cela de viril chez lui! ou presque!) dans un échange fraternel. Les sourcils froncés, le regard envoutant et son sourire qui ne le quittait plus depuis des années déjà.

Mais cet as là, le narguait, trop curieux de savoir pourquoi, pourquoi après lui avoir expliqué la raison de tout ce manège, elle s'évertuait encore à garder cette carte? Cette question à laquelle elle ne voulait pas lui répondre. Il lâcha un instant son frère tout en méditant, pour frapper des mains au son de percussions, ses bottes frappant le sol en même temps. Il échangea alors un regard avec sa soeur, et d'un accord de hochement de tête, il changèrent de partenaires sans prévenir personne.
Si Saeril souhaitait de la confrontation, elle était servie. Assim avait une toute autre manière d'aborder la danse avec son as de trèfle. Pas une fois il la toucha, simplement la frôler pour diriger ses mouvements.

Il avait cette manière d'approcher ses mains, sans jamais être indécent, tout en faisant comprendre ce qu'il attendait d'elle, ce qu'elle fasse. Sa proximité n'avait rien de terrifiant, lorsque l'on savait qu'il n'aimait que danser, ça se voyait, ça se sentait.
Les gouttes de sueur sur son front témoignaient de tout ceci, alors que son regard ne lâchait pas sa partenaire, ni son sourire sincère, afin de ne pas lui faire perdre le fil, avec comme seul objectif, la mettre en valeur dans chacun de leur pas, même quand ils s'avéraient compliqués.
Il vient alors se mettre presque à genoux devant la templière, maintenant toujours son regard, sa main venant se glisser le long sa chausse, prenant l'as pour se relever ensuite, tout en rythme.

"Un jour il faudra que vous m'expliquiez, au sujet de cet as..."

Le maintenant en l'air, presque provocant, il lui laissait gérer la suite, après tout, c'est lui qui avait commencé, c'est elle qui devrait terminer.


Parfois l'on était obligé de passer par des stades compliqués,
pour comprendre des choses simples,
ses yeux étaient comblés d'une lueur de joie intense,
chacun de ses messages et volontés, passeraient par des pas de danse..


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 29, 2010 at 5:46 AM

Son as si gracieusement dérobé!
De quoi s’attirer les foudres.

Une subtile surprise se fit sentir lorsque les partenaires furent si habilement échangés, à l’insu de personne, sauf elle. Sitôt elle se retrouva nez à nez avec celui qu’elle redoutait, sur un plancher de danse. Il avait cette façon si psychique de manipuler sa partenaire, qui qu’elle soit. Un étrange pouvoir d’aisance dans la danse, à en guider les mouvements de l’autre avec une facilité redoutable.

Elle qui ne voulait pas devenir cette proie; elle fut trappée sans même l’appréhender. Aussitôt fait, elle ne put que se laisser transporter par cette atmosphère différente; enivrante, vibrante et délectable. Ce n’en était plus réellement une danse en soi, mais une transe. Un monde dans lequel elle se faufila avec une habileté savoureuse, mais avec un orgueil encore tellement palpable. Progressivement, la danse se transformait en une course.

Si une des mains du jeune gringalet venait à s’approcher de son corps – même si l’intention n’était pas le contact – elle virevoltait à l’inverse, tout juste à la limite d’un frôlement. Ses pas reculaient aisément pour combattre les siens, qui venaient vers elle. Son corps quittait sa proximité aussitôt qu’elle menaçait de se faire plus mince, plus intense. Son corps filait si gracieusement qu’il devait en brûler ses mains de le perdre si stupidement.

Le point culminant de cette fuite endiablée explosa une fois que les doigts du danseur farfelu osèrent s’emparer de son as, si méchamment accroché à sa botte. Si tant elle le fuyait avant, elle le chassait désormais. Ses mires azurées le foudroyaient doucement du regard sans jamais défaillir, suivant le tempo avec instinct. Ses mains, subitement, se perchaient en l’air pour tenter parfois de récupérer son précieux as du bout des doigts.

Elle le narguait poliment, tâchant de le distraire en changeant de trajectoire… feintant une approche pour tenter une nouvelle attaque. Un regard fuyant, quelques mouvements typiquement gitans.. juste pour attirer l’œil et pour mieux revenir à la charge. Moult revirements au milieu de cette danse haute en couleur et haute en rythme. De quoi distraire le peu de spectateurs, très probablement.

Malgré cette guerre au milieu de leur danse, un sourire trahissait parfois son visage au teint ambré. D’abord, parce que le sourire de ce fin amuseur avait le don de contagion, mais aussi parce que leur course l’amusait… cette course tellement ambiguë, encore.

Le souffle court et le minois perlé d’une fine sueur, au milieu de tous ces efforts… elle lui répondit avec cette même once de provocation dans le regard, haletante. Après tout.. il fallait s’y attendre.

« Encore me faudra-t-il récupérer mon as, avant que vous ne songiez à espérer une réponse… Et si cela puis vous donner un indice… je n’aurai plus tant d’audace, sans lui.. attention surtout. »

Leur danse effrénée s’arrêta-t-elle à cet instant?
Encore une réponse entre les mains de cet as de trèfle.


Post by Aziz, AdM - September 29, 2010 at 8:19 PM

Un as se mérite.
... et la danse s'arrêta à cet instant.

Pourtant tout avait si bien commencé, le danseur sincèrement amusé de voir la templière fuir à la simple approche de ses mains, un vrai jeu auquel il prenait un plaisir immense, et naturel qui plus est. Si Assim voulait qu'elle aille sur la gauche, il avançait vers la droite, la dirigeant sans être oppressant, sentant à quelques secondes son mouvement, un froissement de tissus, auquel il ne toucherait jamais. Triste torture lorsque l'on savait, qu'avec sa soeur, il prenait ses hanches entre ses mains pour la porter dans des positions tout à fait sensuelles.

Mais la tenue était de mise, surtout avec cette femme apeurée qu'il avait devant lui, il ne pouvait pas en faire n'importe quoi, Saeril n'était pas un objet que l'on pouvait manier à sa guise, il aurait fallu être fou ou un homme bête, pour le croire. D'ailleurs, l'être humain n'est pas un objet, et notre jeune danseur l'avait compris bien plus t^to que la moyenne masculine de la ville.

Son erreur?
Prendre l'as, poser la question.

Et même s'il continua sur plusieurs pas à la narguer de cette manière si rapide, à capter les intentions de sa toute blanche partenaire, son regard assassin l'avait refroidit aussitôt. On sentait alors le pas moins habile, moins gracieux, comme un malaise soudain. Saeril en profita pour jouer aux gitane, cela ne l'affecta pas, du moins pas comme elle le voulait. Il continua durant un instant à passer la carte de sa main gauche à sa main droite, sans trop y croire.

Assim ralentit son pas petit à petit, lui qui rêvait d'une fin rapide à s'en couper le souffle, il était à présent à des lieux de son idylle. Puis il finit par s'arrêter, soutenant toujours son regard sur sa chère protectrice et sauveuse. Que croyait elle? Que pour une simple carte elle pourrait tout casser? Elle aurait pu avoir raison de le croire, la joie de notre magicien de bas étage retomba dans un gouffre, puissante déception. Il n'en perdit point son sourire tout en parlant, comme pour s'excuser. Mais l'on voyait dans ses yeux une lueur qui n'était plus.

"Navré, je ne pensais pas que vous vous attachiez à ce point à des symboles. J'aurai au moins pu penser que vous n'auriez pas peur de moi, du moins pas ici. Je vous rend votre as."

Et il la planta là. La raison? Toute simple. Il s'était démené avec sa soeur à préparer tout ceci pour elle, et son as de trèfle avait tout gâché en refusant encore une fois de lui répondre à sa question, pire encore: En lui faisant du chantage. Il était blessé et frustré, mais après tout c'était ce qu'elle voulait non? Saeril avait gagné le droit de ne plus être confrontée à celui qu'elle redoutait tant, mais à quel prix? Elle qui n'avait pas été à l'aise en "l'affrontant" pouvait à présent se retrouver seule avec Aïna non loin et la musique, son trop bon danseur s'en allant vers le buffet, pour se servir de nouveau un verre de rhum, et le boire cul-sec, tout en regardant devant lui, ses yeux mouillés, tel un funambule, il avait raté son fil. Passant de la lune, à la terre bien humide.

Qui avait dit qu'il n'y avait que les ordreuses pour boire? Personne.
Et qui avait dit qu'il n'y avait que les gitanes pour être mal à l'aise en danse? Personne non plus.
Et à sa grande stupéfaction, Saeril aurait pu comprendre que pour la première fois, elle avait pu vexer celui qui avait persisté à croire qu'elle aurait pu s'amuser avec lui en dansant.
Triste réalité? Non. Réalité tout court.
Lui aussi pouvait avoir un sale caractère pour rien.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - September 30, 2010 at 12:25 AM

~ Comme une feuille valse jusqu’au sol à l’automne, en un sifflement paisible dans l’air frais..
L’as s’échoua sur la scène avec froideur en quelques secondes interminables.[/list:u:1dbna0pd]

Le pouls qui retombe doucement,
Le visage qui se détend, mais le regard qui reste troublé..
Les pas qui s’emmêlent puis qui cessent..
La gorge qui se noue, subitement.

Même si elle était figurée, c’est une gifle plutôt douloureuse qu’elle reçu en plein visage, sitôt qu’elle se retrouva si gratuitement abandonnée sur cette scène tant repoussée. Les sourires prirent la fuite et leur symbiose se brisa brutalement. Confusion passagère qui l’amena directement dans une douleur subtile; délectable remord.

Alors que le jeune homme s’était ainsi détaché d’elle, la templière demeura bêtement seule au milieu de la piste sans qu’un mouvement n’anime son corps encore fiévreux.. si ce n’est que ses mires, qui suivaient son as virevolter sans elle et se perdre au sol sans qu’elle ne bronche. L’ambiance festive qui régnait venait de se casser si rapidement qu’il sembla que le temps s’était arrêté, le temps de cet abandon mérité, probablement.. Après tout, pouvait-on vraiment en vouloir au jeune rêveur de se rebuter face à une telle déception?

Encore une fois, elle était parvenue à se faire jeter sans appréhension.. Elle s’était mise à dos avec une inconscience parfaite. Cette habituelle inconscience; sa chimère à elle. Toujours sur cette même défensive.. avec ce même refus de s’ouvrir ou de partager un peu d’elle-même. Dure réalité que de comprendre qu’elle ne changeait pas et qu’elle venait de gagner une défaite, encore. La victoire n’avait rien de savoureux, au contraire…

Ses pas quittèrent la scène prestement alors que ce goût acide de rejet, d’humiliation, lui venait en bouche. Elle s’en arracha avec une honte dans la poitrine et une tristesse dans le regard. Pas de rage ni de crise; juste une amère sensation de stupidité.

Elle s’en voulait, mais elle lui en voulait à lui aussi. À lui, pour ne pas l’avoir cernée justement. Certes, elle était un numéro plutôt décourageant à comprendre, mais il y était tellement près. Tout juste avant la limite, le fil s’était rompu, créant une chute encore plus haute.

Nombreux souvenirs qui se bousculent alors… Comme quoi il ne faut jamais jouer avec le feu, car on s’y brûle assurément, qu’importe le genre de situation.

Sur le seuil de l’entrée, prête à retrouver sa cabane bordelique, elle lui pointa son as perdu sur les lattes de bois usées, s’il daignait la regarder.

« C’était pour me souvenir de cette fièvre; de votre fièvre à vous.. Une symbolique peut-être.. mais un souvenir avant tout, de quoi me laisser contaminer parfois. »

La musique continua avec un rythme tellement moins animé une fois la porte claquée. Fin sordide pour une danse qui s’annonçait exquise.

La petite Al’Kazar retrouva son chez elle, et son habit de l’Ordre.

Solitaire un jour; solitaire toujours.


Post by Aziz, AdM - September 30, 2010 at 1:17 AM

Une gifle, puis deux, trois, et ça ne s'arrête plus.
Comment rattraper une marche, quand on dévale les escaliers?
Hé bien on remonte.
à partir de 43 secondes

Quelle aurait pu être sa délectation à la voir ainsi humiliée? A l'avoir humilié alors qu'il voulait tout faire pour ne pas que ça se produise? Aucun amusement. Non, un vide, le temps que sa réaction tout aussi stupide que la templière monte au cerveau et déjà il était prêt à s'excuser. Mais non, l'engrenage était déjà lancé, il se retournait, voyant la décomposition de son visage pourtant si rayonnant de couleurs. La voix lui manquait, comme après avoir couru un sprint, si elle avait la gorge nouée de s'être fait ainsi jetée sur un coup de tête, le jeune danseur n'arrivait plus à parler, un espèce de murmure sur ses lèvres.

"attend."

A peine audible pour être assez entendu, double échec? Elle allait certainement le cribler de flèches? Le méritait il vraiment? Il la regardait partir, quelle femme ne l'aurait pas fait devant un comportement aussi imbécile que celui d'Assim? Aucune. Réaction féminine tout à fait logique, et il aurait même trouvé cela anormal qu'elle ne le fasse pas. Tout comme il s'attendait à ce que sa soeur vienne se planter devant lui.

"T'as tout gâché Assim. Tout."

Et elle le gifla une fois, puis deux, trois et ainsi de suite jusqu'à ce que sa main s'épuise, le magicien encaissant les coups sans rien dire. Tout ceci fait en un laps de temps tellement court, au moins elle ne serait pas la seule à être humiliée? Non ce n'est pas ce qu'il fallait se dire, surtout pas après ce qu'il lui avait fait. Pourquoi avoir voulu percer sa carapace alors qu'elle enlevait seule les écailles une à une? Trop impatient. Trop jeune pour comprendre toutes les subtilités des femmes, non plus. Il le savait trop bien. Mais pourquoi avoir eu cette réaction?

« C’était pour me souvenir de cette fièvre; de votre fièvre à vous.. Une symbolique peut-être.. mais un souvenir avant tout, de quoi me laisser contaminer parfois. »

Les mots le touchèrent à n'en point douter, lui retournant l'estomac.

"Bien fait."

Et les mots de sa soeur ne firent qu'ajouter un peu plus de remord au jeune homme. La musique trop douce n'arrangeait rien au climat pesant qui c'était instauré, qu'il avait instauré lui tout seul avec son caractère trop... trop homme? Certainement.

"Attend."

Mais elle n'attendrait pas, Assim s'en doutait, il avait tout gâché. Mais bien vite son cerveau se remit en marche, la phase de ralentit et de réflexion se mirent de côté, il n'était pas bon pour notre voleur de réfléchir, il fallait réagir à l'instinct. La suivre, il emboita le pas rapidement, sans lui courir après. Il se stoppa net à l'entrée, son arc, ses flèches? Elle les avait oublié. Une idée, ou un autre de ses instinct lui disait de prendre le tout et de lui rapporter, marchant alors plus vite qu'il ne l'aurait cru.

Une nouvelle fois il s'arrêta au seuil de la porte de la templière. Non, soit elle avait fait demi-tour pour son arc, soit il l'avait rattrapé plus vite qu'il ne l'avait voulu. Mais le face à face risquait d'être encore plus pénible, pour Saeril, alors qu'elle pouvait voir Assim encocher une flèche à son arc fétiche.

"Je... j'ai tout gâché, je m'excuse tellement platement. Alors bon, autant que j'gâche le moment jusqu'au bout, histoire que vous ne soyez pas la seule à... regretter. Vous n'aurez plus à danser avec moi, je vous le promet."

Et au lieu de pointer la flèche sur son as, il se tira dans le pied, les larmes lui montant aux yeux directement. C'est dire qu'il ne pourrait pas danser avant longtemps, il le savait, elle le saurait. Deuxième réaction stupide de l'homme? Ou preuve qu'il avait compris que lorsqu'on chagrinait son archère on méritait une flèche? qui sait. Il lui tendit ensuite son arc et carquois en silence, n'arrivant plus à poser son pied par terre, il n'avait eu que ce qu'il méritait, après tout.

"Je sais qu'on est pas quitte, mais hmm... vous voudriez bien me reparler? Un jour?"

Le ton n'était pas du tout suppliant, assumant jusqu'au bout ce qu'il avait fait, il avait tout simplement perdu toute joie, de la peur dans ses yeux, peur d'enfant de perdre une personne en qui il avait beaucoup de respect. Il avait mal, mais ce n'était plus un mal moral, un mal physique, cependant il garderait la flèche jusqu'à ce qu'elle lui dise de la retirer pour la récupérer.

Le sang coulait, mais ce n'était rien que du sang.
Un rouge peut être, qui aurait pu rappeler à notre templière la colère, ou la passion, la passion de la danse.
Le son de soie qu'avait produit le bois dans le pied, aurait pu être exquis, comme cette danse, aussi.


Post by Saevan Al Kazar, AdM - September 30, 2010 at 5:18 AM

Avait t'il du temps a perdre? Aimais-t'il ce petit jeu? Le problème ici c'est que Saevan n'était pas venu pour confronter personne mais pour annoncer une nouvelle a sa fille, qu'il n'arrivais plus vraiment a joindre a cause de ses cours improvisés de danse qu'elle se donnait.

Toute une vision, alors qu'il s'aprochais il vit un jeune homme tirer a l'arc dans son propre pied en s'excusant. Il aurais bien voulu tendre la main pour l'arrêter mais il était trop tard.

Quel idiot! Quel imbécile! Quel.. jeune.

Il arriva a ses cotés, a leurs cotés, peut importe.

- Tenter de guérir le mal qu'on fait au autres en se fesant soit même du mal, vous n'avez rien compris jeune homme.

Son regard croisa celui de l'homme un court instant, l'oeil aveugle de Saevan semblait aussi perçant que celui valide. Il se pencha et en un mouvement sec et sans pré-avis il retira la flèche du pied de l'homme. Le sang dégoutait du bout de celle-ci alors qu'il se redressa.

- Vous avez choisis la facilitité, il est plus facile de détruire que de guérir.. Obsu Vulni.

Le bout des doigts de Saevan se mis a briller et la blessure au pied de l'homme se referma, envelopée par la magie divine.

- Libre a vous de refaire cette erreur, mais pas en ma présence.

Saevan regarda longuement la flèche.. Tout cela pour une femme, encore. Tout cela a cause d'un homme.. Encore. Les gens n'apprennent t'il donc jamais?


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - October 1, 2010 at 3:13 AM

Pourquoi autant d’impatience?

Lui qui avait su se montrer si patient, si peu insistant. Par cet habile respect de sa carapace à elle, il avait su la convaincre de s’évader dans la danse cette soirée-là. Agréable transe qu’il avait réussi à construire pour elle; pour qu’elle se laisse découvrir un peu.

La danse aurait pu être exquise, oui.
Elle aurait pu être délicieuse, suave et inoubliable… passionnée à souhait.

À mesure que ses pas la guidaient dans la pénombre de la basse, elle se remémorait leurs pas qui s’adonnaient si bien dans cette gracieuse lutte. Elle le revoyait si près, à la guider sans un infime contact. Il fallait un fou pour avoir brisé l’harmonie avec une soif d’homme; une curiosité vorace et immédiate. Un besoin criant que de savoir dans l’instant précis.. sans songer à attendre encore; ne serait-ce qu’un peu.

Il l’avait perdue trop facilement.
Pire, il l’avait simplement laissée filer.

Elle songea qu’elle n’aurait peut-être pas dû lui accorder tant d’intérêt. Après tout, il lui avait mentit dès le départ… Téméraire avait été la petite archère d’ainsi continuer à jouer à ce jeu dangereux. Entretenir un mystère excitant, mais qui allait assurément exploser en mille miettes. Encore cette inconscience.

Tandis qu’elle digérait encore bien mal la conclusion de la soirée, ses mains tâtonnèrent en frayeur son dos, à la recherche de cette seule chose fidèle qu’elle possédait.

Son arc…

Était-ce un signe? Un oubli que jamais elle n’aurait fait, sauf lors de cette soirée-là?

Son pas s’arrêta net au milieu d’une ruelle, aussitôt éprise d’un vide effarant. Son arc, ou lui?

Sans avoir le temps de songer à une réponse quelconque, elle était tournée, nez à nez avec son magicien qui tenait son arc, son arc à elle. Son souffle se trancha immédiatement, lui coupant la voix, à son tour.

Pas le temps de prononcer un mot, une syllabe.. seule sa main fendit l’air pour tenter d’empêcher ce bruit douloureux de briser le silence. Saeril aurait souhaité l’arrêter.. le priver de cette flèche infâme qui fit couler le sang du jeune homme. Seul son regard azuré parvint à le toucher alors.. comme pour s’infliger un peu de cette douleur qu’il venait de se livrer, comme pour essayer de le soulager.

Elle n’eut le temps que d’un pas avant que ses joues s’enflamment lentement à la vue de son paternel. Pauvre père qui devait connaître les allées et venues de son orgueilleuse de fille.. dans la basse, avec des gens si peu fréquentables. Facile fut la fin de cette automutilation; soignée par la magie divine et endolorie par une morale digne d’un père qui avait à cœur l’intérêt de ses enfants. La plaie physique était peut-être réparée, de quoi lui permettre de danser encore, mais une brèche perdurait entre eux, encore.

Ce ne fut pas une tempête qui vint récupérer l’arc précieux, mais une brise légère et impuissante. Un petit vent dépourvu de puissance et étrangement vulnérable. Ce ne fut qu’un souffle qui remua l’air humide..

« Pardonné, vous l’êtes.. car j’ai vu crimes bien plus condamnables dans ce bas monde, Assim.. et j’ai peut-être été égoïste, moi également. »

« La fièvre toutefois.. je l’ai laissée chez vous.»

Elle délaissa les deux hommes sans un seul coup ni une insulte. Juste une amère sensation de déception.
Non loin, sa silhouette se fit oublier, masquée par la brume.

**L’as sur la piste de danse, lui, n’avait pas grouillé. **Attendait-il nouveau jeu où se mêler? Attendrait-il de retrouver sa maîtresse?

À suivre, donc…


Post by Aziz, AdM - October 2, 2010 at 1:19 PM

Pourquoi tant d'impatience?
Parce qu'on est humain bon sang!

Une surprise de taille dans cette soirée pourtant bien entamée. Un intrus, c'était manifesté au moment ou Aziz se plantait une flèche dans le pied, au moment ou Saeril allait l'en empêcher en constatant que c'était trop tard. Cet intrus qu'il ne connaissait pas, qui en deux trois secondes, lui avait enlevé la flèche, douloureusement, pour le soigner de son mal, en lui prodiguant une pseudo morale digne de quelqu'un qui n'avait pas assisté à tout ce qui c'était passé. Assim se disait au plus profond de soi, que certaine personnes feraient mieux de s'occuper de leur affaire. Et bien que la ressemblance entre le père et la fille était frappante, l'on ne pouvait pas discerner grand chose dans cette soirée en basse. Drôle de coïncidence? Certainement. Aziz ne pouvait pas s'empêcher de répliquer, après tout, cet homme gâchait toute la démarche qu'il avait fait, toute une symbolique.

"C'est vous qui n'avez rien compris. Quand on fait du mal à quelqu'un, une partie de soi doit se sacrifier pour commencer à guérir, c'est un châtiment tout à fait thaarien, revoyez vos vertus, celle du sacrifice y est. Et après le sacrifice en vient d'autres, pour guérir totalement des erreurs que l'on a fait autour de soi. C'est une étape. La facilité serait de tourner dos à cette femme que j'ai blessé et l'oublier."

Assim avait il vraiment tord? Si l'on regardait mieux son geste, non, il n'avait pas tord, cet homme qui était intervenu, aurait mieux de ne pas dire à Assim qu'il jouait la facilité alors que celui-ci avait jusque maintenant, parcouru des chemins semés d'embuches et de cul de sac pour offrir un rien à notre ordreuse. Son geste était tout à fait original, une flèche de Saeril, son pied, symbolique de la danse. Il n'y avait rien de facile à s'auto-mutiler en simplement quelques secondes de réflexion. Il avait fait le premier pas de l'excuse alors que beaucoup d'hommes se seraient assurés que c'est aux femmes de s'excuser, même quand elles n'avaient pas tord. Ou était la facilité? Je vous le demande. La leçon de morale finalement, n'aurait pas l'effet voulu, ou même inverse.

"L'erreur que vous soyez là ou non, ne vous regarde en rien. Surtout que vous ne savez pas ce qui c'est passé. J'tiens pas à me faire blâmer pour faire preuve de compassion envers sa douleur et de sacrifice pour souffrir comme elle."

Mais soit! L'ignorance à présent envers ce père trop présent, était le meilleur des mépris. Contrairement à ce que les moeurs pourraient croire, Assim faisait face, attendant un verdict, tout en tendant l'arc. La brise trop légère lui pinça le coeur, le magicien devait avoir trop blessé la templière pour la soirée. Mais c'était encore trop frais, pour que tout deux comprennent que cette dispute finalement, n'était pas si grave que cela, du moins, c'est ce qu'auraient pu se dire la majorité des personnes censées, les entourant.

La suite ce fut comme si un brouillard les enveloppait. Sa voix n'était qu'un souffle, il tendit l'oreille, sans que plus rien autour ne puisse l'intéresser que ses mots à elle. Un silence trop inhabituel, car son ouïe ne s'intéressait qu'au son de sa voie. Assim fut à moitié surpris, surpris que son as, car elle l'était toujours, lui parle d'égoïsme de sa part. Un soulagement? Pas encore, une fièvre perdue? Ca se retrouve.

Finalement, si la silhouette de Saeril se dématérialisa dans la brume, celle d'Assim retrouvait une contenance, et même un sourire, l'on ne naissait pas optimiste pour rien dans la vie. Il salua même l'homme à qui il donna une leçon de religion, peut être à présent reconnaissait il ses traits? Cela ne le mettait guère mal à l'aise, car notre voleur n'était pas méchant, Saevan n'avait pu que le constater. Les gens de la basse ne sont parfois pas comme ils prétendent l'être, et Assim paraissait voleur, mais était humain et avait un coeur, lui aussi.

Se détournant ensuite, marchant dans la rue, inspirant profondément et regrettant. Ne pas vivre avec le regret. Un miaulement le fit sortir de ses rêveries, sur sa droite, là ou se trouvait une poubelle. Notre trop bon danseur se pencha au dessus et ne pu s'empêcher de pousser un rire. Un chaton s'était empêtré dans les insalubrités, après avoir certainement, sauté dans la poubelle. Les mains fines d'Assim libérèrent alors la bestiole et une pensée vint à son esprit. Celle de vieilles grands mères, vivant seules avec le chatounet qu'elles appelaient successivement "grigri", ou encore "patoune".

Une bonne idée pour se rattraper?

Quelques heures plus tard, à l'Aube, alors que tout le monde dormait profondément. Un chat était dans une maison que l'on connaissait trop bien à présent, celle avec deux fenêtres à l'étage. Il miaulait, il avait faim, dans tout ce bordel autour de lui. Il était tout gris, un collier de tissu sur lequel était accroché un objet de papier, une carte, un as de trèfle, et un mot. Devinez la suite?

C'était un tout autre brouillard, qui s'estompait face à la lumière d'une journée bien plus agréable.


Post by Saevan Al Kazar, AdM - October 3, 2010 at 4:57 AM

Et les chemins se séparèrent, Saevan laissa partir partir Aziz après l'avoir laisser se défouler un peu sur lui. La justification qu'il donnait a son acte était d'une simplicité navrante. Le sacrifice? Il lui aurait suffit de sacrifier un peu de sa fierté et de s'excuser, non, Saevan savait qu'aziz avait tord.

Si Saevan c'était mutilé a chaque fois qu'il avait eu un acrochage avec quelqu'un il ne tiendrait plus debout.

''Les intentions sont la..'' murmura t'il alors qu'il partait de son coté ''.. Mais les méthodes sont questionnables.''


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - October 4, 2010 at 12:44 AM

(http://www.youtube.com/watch?v=AzrLCSoIhfc)

La poussière retombe toujours
au bout de quelques jours.

La petite querelle était passée, les leçons de vie étaient peut-être déjà oubliées. Les vies de chacun s’étaient poursuivies calmement, suivant cette routine établie; plaçant un pied devant l’autre pour se rendre d’un point A à un point B. Le petit engrenage systérien était réenclenché et reprenait son rythme rébarbatif.. et notre petite templière retournait chaque soir dans ce petit appartement, aux deux fenêtres éclairées. Longues soirées de réflexion; sur la vie qui s'occupait de la tracasser, récemment.

Seulement, une ombre occupait maintenant l’une des deux fenêtres du bâtiment délabré; scrutant les allées et venues des passants mystérieux de la Basse. Comme l’aurait fait n’importe lequel garde du haut de sa tour, la petite bête attachante se plaisait à le faire du haut de la chambre de son nouveau maître. Tout maigre, mais tellement mignon, le chaton se baladait maintenant chez la templière, son as au cou. Cette satanée carte que la petite colérique devait regarder chaque jour maintenant, comme une aimable tentation alléchante.

Quelques voisins s’amusaient d’ailleurs à jacasser au sujet de ce nouvel habitant. De quoi alimenter les ragots sur le sort de vieille fille de la petite Al’Kazar. Il fallait dire que son antre bordélique et l’arrivée de ce premier chat donnait une petite quantité de signes avant-coureurs.. Néanmoins, le papotage cessait brusquement, quand la fameuse archère sortait de chez elle, aiguisant ses flèches en traçant son chemin jusqu’au Temple. Future vieille fille, peut-être.. mais sûrement pas moins susceptible.

Et alors… avait-elle revu son danseur? Bien sûr que non. Elle n’irait sûrement pas se pointer chez lui après toute cette histoire embêtante.. et ce, même avec ce message sincère, qui n’avait pas terminé dans les poubelles, mais qu’elle ne savait plus comment interpréter. Et lui? Il faudrait probablement qu’il soit fou, pour tenter de se prendre une flèche dans le crâne, en se présentant devant sa porte. Ainsi, les deux inconscients continuaient leur train-train de leur côté, non pas sans avoir ce souvenir quelque part en tête, tracassant et bien persistant. Il fallait désormais s’en remettre au hasard qui se chargerait de mêler leur route, s’il le jugeait nécessaire.

Pendant ce temps, de ces petites fenêtres éclairées.. on voyait cette ombre animale qui veillait. Parfois, même… on voyait l’ombre fine, mais vague, de l’archère.

Que faisait-elle?

Elle dansait, encore, malgré tout.

Après tout, la fièvre était revenue chez elle…


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - October 14, 2010 at 10:25 PM

Tout doucement, il recommençait à s’agiter!

Depuis quelques semaines, le cher monsieur prenait en vigueur. Peut-être avait-il une impressionnante capacité à cerner l’humeur de la donzelle qu’il convoitait! Sitôt la jeune demoiselle aux cheveux d’ébène devenait tourmentée, sitôt le donjuan devenait plus rassurant. Dès qu’elle paraissait plus éveillée; il tentait sa chance dans une approche fort en subtilité, avec des petits pas non loin, juste pour la titiller. Il tournait autour de sa silhouette constamment.. de près ou de loin avec une envie insoutenable qu’elle lui accorde un de ses regards si frappant, ou qu’elle n’ose le prendre dans ses bras. À l’improviste parfois, il venait se frôler à elle ne serait-ce que pour lui démontrer son affection..

Décidément, ce cher Trèfle était un mâle et un sacré tombeur.
Mieux encore, un vrai télépathe.

Il sautillait partout autour d’elle, miaulant de façon lamentable alors que la petite écervelée s’amusait de nouveau à mettre en bordel son coquet appartement. Il sautait ici et là, sur chaque meuble qu’elle poussait au fond de la pièce; tous entassés les uns sur les autres. Vilaine qu’elle était d’ainsi perturber le petit monde tant apprécié de ce cher colocataire ronronnant.

Le rez-de-chaussée prenait une toute autre forme ainsi secoué. Déjà qu’il y avait bien peu d’organisation dans ce bâtiment; il n’avait désormais plus rien à comprendre des choix décoratifs de demoiselle la Templière.

Toutefois, avec les récents événements, les plus perspicaces auraient peut-être pu saisir que la toute belle préparait une fois de plus un petit espace.. très propice à la danse. Évidemment, Trèfle, lui, l’avait saisi bien avant qu’elle ne se prenne pour un déménageur aguerri. Il était fort surprenant de voir avec quelle excitation elle s’attelait à la tâche. Il n’en demanda qu’une vingtaine de minutes pour que ses petits muscles poussent bibliothèques, armoires et tables jusqu’au mur du fond. Encore du brouhaha pour les voisins!

Par souci de provocation peut-être, ou par simple impulsion de ne plus se faire ermite; la porte demeurait bêtement ouverte, laissant un peu d’air moins lourd remplir la pièce. Possibilité pour les curieux de voir cette catastrophe intérieure au grand jour.
Trèfle quant à lui? Hors de question de quitter son nid, aussi laid devenait-il. Apparemment, on devient ermite à vivre.. avec une ermite.

Assise en tailleur au milieu de la pièce vide, tout juste devant sa porte ouverte, elle griffonnait sur un petit carton avec une mystérieuse imagination. Entre ses cuisses? Le petit Trèfle, jalousement installé pour marquer son territoire.

Pourquoi patientait-elle? Quelle question… pour son as.

C’était désormais une évidence; il allait arriver.. éventuellement!


Post by Aziz, AdM - October 16, 2010 at 1:53 AM

Le cinquième as,
Elle ou lui au final?

Les dures négociations étaient passées avec une seule idée en tête :

"vous avez peur de moi?"
"Et si je vous disais que oui?"

Assim l'avait il froissé à ce point? Avait il des allures de monstres pour qu'une templière de sa rengaine ai peur d'un gringalet comme lui? Non, Assim s'était demandé depuis cette phrase le pourquoi du comment. Un soucis qui le travaillait bien plus que l'on aurait pu l'imaginer, lui qui n'avait souhaité alors que le bien autour de soi.

C'était la première fois qu'il faisait peur.

Mais la persévérance prenait le dessus comme toujours et notre cher danseur était bien décidé à mettre au point son projet de chorégraphie pour l'Ordre. La Grande Légat lui avait dit d'écrire son projet pour le valider avant de commencer. Mais rien de tel qu'un peu de pratique afin de savoir si cela vaut le coup de fignoler de nouvelles danses. Et ou allait il aller pour cela? Chez Saeril, c'était d'une évidence même. Loin de s'imaginer que la demoiselle Al'Kazar avait déjà tout déménagé, il était partis dans l'optique de l'aider à déplacer les meubles, pour cette première séance.

Arrivé devant cette maison qu'il connaissait si bien extérieurement, le nouvel initié de l'Ordre fut surpris de voir la porte ouverte, d'abord, il ne fit pas attention à la silhouette à l'intérieur, fermant son poing, une chaleur grandissant à l'intérieur, préparant une boule de feu. Puis, au fur et à mesure que notre magicien de pacotille avançait il reconnu son cher As, telle une enfant assise ainsi par terre, un carton entre les mains, et un chat entre les jambes.

Il vient alors lui faire de l'ombre, s'appuyant contre le chambranle de la porte la regardant faire, alors que le nouvel ermite de chat venait vers Assim. Le danseur musicien s'accroupit alors, réceptionnant l'animal entre ses bras dans un ronronnement.

"Eh bien Trèfle, on me reconnait à ce que je vois. Gentille bête. T'as l'air en meilleur forme."

Il approcha son visage pour l'embrasser entre les deux oreilles son as, son Trèfle. En tout cas pas celui que l'on aurait pu croire. Prenant soin de vérifier si la carte était toujours présente autour du cou du chat, le jeune homme semblait naturellement aimant des animaux. Puis Assim le laissa repartir vers sa nouvelle maitresse. Se relevant alors, afin de constater le vide et le bazard qu'il y avait à la fois dans ce rez de chaussée.

"Bonjour Saeril, je vois que j'arrive trop tard pour vous aider à tout déménager. Vous avez fait vite. Pressée de finir j'imagine?"

Tout en refermant la porte calmement, il se tourna gracieusement vers son as, son vrai as, alors que le chat venait se faufiler entre ses pieds de temps à autre, appréciant certainement l'intrus qu'était Assim dans cette maisonnée d'ermite. Assim était habillé le plus simplement possible, une chemise ample, comme à son habitude, le pantalon également, un pendentif autour de son cou représentant l'insigne thaarien. La seule différence, régnait en ses chausses qui étaient, sans que l'on puisse doute plus longtemps, des bottes de danse.

"Avant de commencer toute chose, j'aimerai que nous parlions d'un sujet sérieux..."

Et si vous croyez savoir la suite aussi facilement, il aurait fallu bien plus que d'écouter aux portes et aux murs, car le tout était inaudible pour les lecteurs. Certains mystères, devaient rester... mystérieux.


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - October 22, 2010 at 12:16 AM

Deux gamins!
C’est réellement ce qu’ils étaient.

Depuis cette ô combien mystérieuse discussion "très" sérieuse, on les voyait souvent traîner ensemble. Calmons néanmoins les cancans systériens; c’était une cigarette au bec avec quelques éclats de rire ou en train de rigoler au milieu de quelques pas de danse tous aussi originaux les uns que les autres et parfois bien ridicules. Deux vrais enfants qui ne semblaient pas se soucier de grand-chose lorsque le temps leur accordait une rencontre et du temps libre; un peu moins stricte que dans le port de leur uniforme commun.

Il fallait d’ailleurs préciser que malgré leurs âges adultes; ils demeuraient assez jeunes de corps et d’esprit. Même! Ils demeuraient parfois... de vrais demeurés. C’est probablement pourquoi on les voyait de temps à autres ensemble.

Tantôt sous un effet un peu trop prononcé de "la boisson des pirates", tantôt à se panser les morsures d’un ours trop provoqué; leurs petites péripéties étaient douteuses par-dessus douteuses! Néanmoins, le plaisir commun qu’ils en tiraient leur pardonnait l’idiotie de leurs passe-temps.

À noter toutefois; ils faisaient chacun preuve d’une témérité tout autant bête. Le gringalet aux pieds agiles se risquait à chaque rencontre au caractère impossible de la demoiselle aux cheveux d’ébène. Et la colérique, elle? Eh bien… elle se laissait une fois de plus voler un peu de sa confiance si dangereuse. Déception à venir encore? Le temps nous le dira probablement bientôt.

Pendant ce temps, ce cher Trèfle s’engraissait dans le petit appartement aux deux fenêtres avec un plaisir exquis. Son as au cou, il se déhanchait aussi bien que celui qui l’avait déniché dans les poubelles; juste avec un peu plus de gras autour des os.

Doucement, le futur obèse sautillait de table en table.. jusqu’à ce qu’il ne fasse tomber ce jeu de cartes au sol. Bien entendu, le gros chat avait tout de suite remarqué que tous les as manquaient…

L’achat d’un escroc de vendeur ou encore un coup de notre superstitieuse?!


Post by Aziz, AdM - November 11, 2010 at 1:13 AM

Les soirs en duo,
Une si chère personne qui se faisait désirer.

"Un jour tu m'as dit, que ma vie serait de la merde, la basse et tout le reste. Tu sais le genre de grosse bouse qui te colle à la chaussure, qui empeste dans la baraque, tu en fous partout, ça pue, ça fait fuir tout le monde. Ba toi, tu es un peu cette merde là Assim, tu vois. Ca colle et même quand on s'en débarrasse, ça sent toujours."

"Si j'avais su qu'un jour je serais collé à ta chaussure, j'aurai fait demi tour et me serait collé sous le pied d'un troll, au moins il y a plus à découvrir."

"Ouai tu aurai pu découvrir tes amis les champignons et autres saletés. Ca te va si bien."

" En parlant de champignons, comment va le tien? Et ton herpes au visage il va mieux? Parce que si j'étais toi, j'irai me faire greffer le visage de Sansavenir, tu serais mille fois mieux qu'avec ta tronche de rat crevé."

"Toujours aussi élégant que ta façon de danser, un unijambiste ferait mieux que toi avec tes airs de mignon. D'ailleurs tu devrai te méfier, il parait que dans l'Ordre les prêtres aiment bien les jeunes hommes qui font gamin."

"Je vois que tu es connaisseuse, à croire que tu as testé et approuvé avant de me le conseiller? Je me disais qu'une garce comme toi ne pouvait pas s'arrêter à tourner en basse ville, fallait bien continuer et propager ça dans tout le quartier."

"Quoii??"

"Et en plus ça te rend sourde."

"A croire que tu ne mènes pas une vraie vie d'homme toi, vu comment tu entends bien."

"Moi aussi je t'aime Aïna."

"Je t'aime aussi Assim."

Et le frère et la soeur s'enchainèrent pendant une soirée entière, à s'haïr, à s'aimer aussi simplement et facilement. Moment intime dont ils avaient besoin pour expulser toutes leurs haines respectives et malheurs qui leur étaient arrivés ces dernières semaines, se racontant leurs vies. Rien de meilleur que d'avoir une soeur pour se défouler. Et on aurait pu les voir rire, puis chanter, jouer. Le genre de soirée qui devenait rare.

"Aïna, ça te dirait qu'on se produise le soir à la rose cendrée?"
"Pourquoi pas Assim... pourquoi pas..."


Post by Aziz, AdM - November 15, 2010 at 9:30 AM

Adversité,
Cauchemars,
Réalité, l'as de pique.

Un soir, jouer de la musique pour notre jeune danseur était un passe temps commun de détente après une journée à se torturer l'esprit. Un soir bien banal, avec ses tourments habituels nouveaux. Mais devait on seulement attacher de l'importance à cela? Assim soupira. Il fit une pause, sortant d'un coin de chez lui, un jeu de tarot. tirer les cartes? Pourquoi pas, notre ami était un joueur après tout, et croyait dans les cartes à des signes vertueux.

On commençait petit, la carte du monde. Une femme entourée d'une couronne et de signes, une évolution lente, comme si Assim n'en savait rien. Il sourit.
Puis on augmentait en intensité, le diable: un pire ennemi lequel?
Le pendu vient être retourné par la suite, une déception, comme s'il ne s'en doutait pas déjà.
Puis il termina par l'as de pique, l'as de la mort. Assim les rangea alors, n'ayant finalement pas envie que sa vie ne tienne qu'à la signification de cartes. Ne pas s'acharner, il l'avait bien dit, il ne le ferait plus, il oublierait, comme il l'avait dit.

Il s'endormit alors, avec les signes planant au dessus de sa tête, un rêve étrange, son frère jumeau, qui rentre dans sa chambre, se penche au dessus de lui:

"Assim. Ca faisait longtemps, que tu m'ignorais. Assim..."
"Aziz? C'est toi?"

Son jumeau vint lui placer une lame sous la gorge.

"Tu ne respectes pas la famille à te disperser ainsi, tu devrai apprendre, à te respecter un peu et à te faire respecter, tu vaux mieux que ce les gens pensent de toi. On se joue de toi, on joue avec toi, tu n'es devenu qu'un pantin dans cette ville."
"Comment ça je ne me respecte pas?"
"Tu devrai comprendre..."

La lame glissa vers son ventre pour l'entailler alors, superficiellement, son jumeau disparaissant aussitôt.
"Premier avertissement."

Le danseur se réveilla avec cette sensation de nausée et d'avoir envie de vomir, son ventre lui faisant un mal douloureux, rêves, réalité? Il passa sa main sur son visage, son ventre criant au mal. Machinalement alors il se toucha sa chemise, humide. Ses yeux ténébreux se posèrent alors un peu plus bas, et une entaille avait été faite. A c$oté de son lit, un couteau, pas le sien, avait été laissé et la carte du diable.

Devait il en parler? L'on savait depuis un moment que ses dialogues avec ceux qu'il considérait proches, devenaient monologue pour être perdu dans une vague d'espoir superficiel. Non, Assim prit la carte du diable, tâchée de sang, la famille Bakhir avait ce don avec les cartes.

"Une personne peut être notre pire ennemi, mais celui-ci peut être notre meilleur allié. il protègera toujours ses intérêts."

Et si pour une fois, dans sa vie, il arrêtait d'écouter les autres, et de prendre en considération les conseils de son frère?

Le lendemain, on ne vit pas Assim, ni au temple, ni à la caserne, ni nul part, il se préparait, mentalement, à accepter le fait d'être ce qu'il était.

Un as de pique dans la poche, un oublie de ce qu'il avait vécu, tant pis pour son espoir, il avait grillé avec le reste. Mais les nuits en basse, promettaient d'être plus endiablées que jamais, au grand damne de l'Ordre...


Post by Aziz, AdM - November 16, 2010 at 12:49 AM

Acte I
scène1,
Tapage nocturne.

Une cigarette qui s'allume, un pantalon légèrement trop ample, une chemise noire épousant les formes fines de l'homme qui marchait en rythme cadencé dans la basse, accompagné d'un petit groupe. Un masque sur son visage. Il avait l'air de ces héros dont toutes les femmes rêvent la nuit. En avait il cependant l'allure? Etait il de sortie ce soir pour se venger? Vu la carrure d'athlète que n'avait pas l'homme, il n'en ferait pas l'ombre d'un doute qu'il ce serait fait tabasser. Qui était-ce? Difficile de ne pas le savoir, quoi que le masque cachait bien ses traits, ses gants aussi. Notre danseur avait mis son plus beau costume, accompagné d'une demoiselle tout aussi masquée que lui, Aïna? Certainement, mais le mystère était palpable. Un homme masqué en basse, cela n'avait rien de très original, seulement son masque avait plus l'air d'un Lou, maquillé en dessous de blanc avec une mouche, caricaturant peut être la noblesse ou la couleur de l'Ordre?

Ou s'étaient ils donnés rendez-vous? Il y a dix ans? Sur la place de la chapelle en basse, nous ne faisions jamais les choses à moitié chez les Bakhir. Son groupe de musiciens tout aussi clandestins que lui en ce qui concernait les arts, étaient là aussi masqués. On c'était donné le mot dans les squat "les Bakhir vont danser ce soir, ça risque d'être chaud bouillant, vu comment est sa soeur, enfin c'est sa soeur qui dansera? Lequel de la famille viendra?." Son petit groupe d'appréciateurs était là aussi, comme toutes les fois ou l'on se réunissait pour les fêtes le soir.

"Mesdames et messieurs, nous serons les saints ce soir, vous apprendrons à danser les danses traditionnelles de notre belle citée."

Il rit alors, amusé, alors que la musique commençait à se mettre en route. Notre danseur se déhanchait déjà, le diable au corps, remuant son postérieur avec sensualité, son bassin faisant des rotations à en faire pâlir les pieuses religieuses du monastère. Tout en lui n'était que danse interdite, sa soeur contre lui, leurs corps de nouveaux dans cette symbiose que l'on connaissait déjà tous. Se collant l'un à l'autre, la main d'Assim, ou d'Aziz, glissait le long du visage de sa partenaire masquée, son autre main remontant ses hanches, tout en se mouvant langoureusement au rythme enflammé de leur musique dynamique et sympathiquement attirante. Le danseur n'hésitait pas une seule seconde à faire des mouvements féminins, ce qui accentuait, paradoxalement, sa virilité.

Leur danse était un combat de couple, l'un rapprochait violemment ses mains sur sa partenaire, ne s'arrêtant qu'à quelques millimètres d'elle, la danseuse le forçant à tourner sur lui-même dans un mouvement tout à fait exquis.
Ils remuaient ensemble leur poitrine et épaules, leurs vêtements glissant un peu trop sous la virulence de leur pas, offrant aux spectateurs une vision tout à fait affriolante de leurs corps, sans retenue dans ce qu'ils faisaient, de la transe à l'état pur. Ils tournaient, valse mélancolique et langoureux vertiges, une fumée les entourant, de la magie?

Le danseur fit apparaitre l'as de pique dans sa main, Aziz, Assim, lequel des deux était-ce au final? Y en avait il eu deux ou un seul se prenant pour l'autre? Tout ce que l'on savait c'est que la carte fut engloutie dans sa bouche, dans un geste amusant, en faisant apparaitre d'autres de ses mains, les projetant en l'air et les enflammant de sa bouche. Les pièces d'or suivirent, un salaire durement gagné? Que de questions en cette soirée.

La danse dura un temps, on mis également en avant un enfant pour danser, le rythme dans la peau, protection contre de possibles gardes? Rien n'était laissé au hasard, l'enfant dansait avec notre danseur masqué, avec une complicité familial. Toute cette représentation, riche de sens pour les membres de l'Ordre et surtout pour les citoyens de la basse, qui ne pouvaient qu'accepter leur liberté d'expression au vu du nombre qu'ils étaient, se termina par une chanson tout à fait particulière. Notre danseur masqué se permit de prendre un tambour comme instrument de percussion, ainsi que les autres magiciens. Les spectateurs, purent entendre alors ceci:

"*En cette heure ou l'artiste devient l'acteur,
J'ai envie de me souvenir encore et encore,
que j'aime me distraire c'est sur mais au fond de mon coeur,
je crois toujours que mettre des mots peut aussi faire peur.

Aujourd'hui j'ai envie de danser jusqu'à pas d'heures
Et chanter sous les miradors jusqu'à ce qu'ils se fissurent,
Faire du bruit sous les grillages les pierres et les murs,
Avec le feu des mots faire fondre les armatures.

Des quartiers, des dictateurs des murs de séparations,
Des forteresses derrières lesquelles propices des opposants en prison,
parce que les sons s'envolent au dessus du béton,
Et qu'au passage parfois ils en fragilisent les fondations.

Après le premier couplet, ils étaient un petit groupe à entonner le refrain assez fort, au bruit des percussions puissantes dans ce coin favorable au bruit dans le quartier.

Danser chanter jusqu'à pas d'heures, pour aller faire tomber les murs.
Danser chanter jusqu'à pas d'heures, pour aller faire tomber les murs.

J'ai choisit de n'être qu'un saltimbanque,
peut être! Mais sous la terreur les gens de ma nature,
on les achète on les tue ou on les tortures,
parce qu'ils sont des morceaux de sucres dans le moteur.

Et si plus que parasite, bon à faire les pitres,
on était rêveurs, acteurs, dissidents, agitateurs,
derrière une phrase on peut cacher nos airs plaintifs,
Derrière un pas de danse, dissimuler un explosif.

Et si tout ça est dérisoire face au pouvoir de Thaar,
Je peux assurer que pour résister il n'est pas trop tard.
C'est avec conviction que nous ne sommes pas des poltrons,
Mais une bandes à part, une envie de révolution.

Alors j'ai envie de chanter et faire la fête,
Mais ce que je préfère c'est le faire, sous certaines fenêtres,
S'ils peuvent fermer les yeux, leur oreilles n'ont pas de quoi être fières,
Pour les empêcher de dormir, j'irai chanter jusque sous leur pierres.

Danser chanter jusqu'à pas d'heures, pour aller faire tomber les murs.
Danser chanter jusqu'à pas d'heures, pour aller faire tomber les murs."

Et il ne se fit pas attendre après avoir finit de chanter, l'on avait bien entendu le message, et l'ami masqué disparut bien vite avec sa partenaire dans la foule qui c'était amassée autour d'eux, sous l'égide d'un jet de flamme, signature de la famille Bakhir. Les musiciens aussi, étaient partis, laissant ceux qui avaient été dérangé par ce tapage, un sentiment étrange, de réflexion, sur ce que pouvait être la basse, et sur ce qu'elle pourrait devenir, avec des agitateurs pareil.

*référence: Kwal: Tapage nocturne


Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - November 16, 2010 at 3:59 AM

Il y avait longtemps qu’on n’avait pas vu les deux jeunes gens se balader ensemble. Trop longtemps qu’ils n’avaient pas fait aller leurs pas en symbiose, eux aussi. La petite maisonnette de la Basse, celle aux deux fenêtres à l’étage, ne semblait plus aussi animée, si ce n’est que de cris d’un jeune gamin trop turbulent.

Et la femme aux cheveux entremêlés, dansait-elle encore?

Ses derniers mouvements remontaient à l’une de ses visites; une visite de son danseur, son confident aussi, parfois. Alors, si on se demandait si elle dansait encore, la réponse était aisée en considérant que le gringalet aux mouvements endiablés n’avait pas passé le seuil depuis quelques jours, voire quelques semaines.

Pourquoi? Pour trois mots, trois mots si simples, mais trop sincères, trop déchirants.

**

Cette soirée-là, elle fut attirée comme la toute première fois par l’agitation monstre au bas de sa ruelle. La première réaction fut de lui faire bondir le cœur, en plein centre de la poitrine avec une sorte d’excitation et d’intrigue pour ces vibrations qui allaient lui chercher les trippes, littéralement. La danseuse refoulée s’offrit quelques secondes pour attraper son arc, de quoi se couvrir un brin et, bien entendu, deux as.. puisqu'une discussion traînait depuis trop longtemps déjà. À peine coiffée, à peine présentable (comme toujours, direz-vous..), ses pas dévalèrent avec une contenance obligée jusqu’au rassemblement.

Sa silhouette toute fine se fraya un chemin au milieu du public intenable, complètement ahuri face à un spectacle aussi haletant que controversé. Parmi tous les spectacles auxquels elle avait pu assister, c’était de loin le plus délirant et le plus exaltant.
Toutefois, au contraire des nombreux autres, c’est un goût amer qui demeura dans sa bouche en se faisant spectatrice. Elle en fut statufiée, contraire aux autres qui sautaient, criaient et dansaient. Ses mires claires, azurées, fixaient bien simplement cet as de pique, dur et douloureux. Il n’était plus question de trèfles, douce forme invitante, ni de cœur; forme révélatrice aux courbes tendres.

Il ne demandait pas beaucoup de perspicacité à la jeune demoiselle pour démasquer cette troupe pleine d’innovation. C’en était même trop clair, trop évident. Elle en reconnaissait tout le style et encore plus l'ambiance, les gestes et même les contacts parfois trop audacieux.

Avant même la conclusion qui s’annonçait délectable, on voyait de haut sa petite tête sombre rebrousser chemin, brusquée par un ou deux colosses ou quelques ivrognes, attirées par quelques courageux puis poussée par moult maladroits.

**

Sur le plafond de la fameuse maisonnée, on comptait désormais deux as, transpercés par des flèches. Le trèfle et le cœur, encore mieux visé. Symbolique? Oui. Évidente? Sûrement pas.

Une visite allait-elle venir à nouveau, après cette danse radicale de sens?

Gageons que le voisinage allait se mettre à l’espionnage peu subtil.


Post by Aziz, AdM - November 28, 2010 at 5:22 PM

Souvenir.

Assim revenait d'un vol plutôt corsé, s'étant fait poursuivre par des gardes capés de blanc. Son jeune âge lui avait permis de grimper avec aisance sur les toits, son absence d'armure, de courir plus vite qu'eux, et sa connaissance du quartier, de leur échapper vite par des raccourcis.

Petit trafiquant de bijoux, il avait dérobé le collier à une noble qui était passée par là, et c'était fait repérer par les deux paladins. Mais leurs prières n'avaient pas réussis à toucher notre voleur de basse. Assim ouvrit la porte de chez lui à la hâte pour s'y enfermer. Maison miteuse, comme beaucoup d'autres, trop petite pour une grande famille mais assez grande pour y survivre. A ses pieds juste derrière l'entrée, se tenait une jeune fille recroquevillée, légèrement plus vieille de lui, son corps ponctué de spasmes et de sanglots. Assim s'abaissa alors devant elle, la recouvrant de ses bras, protecteur. Une odeur d'alcool et de sang mélangés s'échappaient de son corps.

"Aïna... C'est encore lui?"

"Maman est allée s'enfermer dans... la la pièce à côté... j'ai voulu la protéger... on a... a... réussit à l'enfermer... dans la cuisine... il cuve..."

"Ou sont les autres?"
"Encore à l'école Assim..."

Il se releva alors, sa ride du lion bien présente sur son front, soucis ou colère, il fit voler la porte de la cuisine, et le spectacle était tout aussi navrant que les fois précédentes. Son père, assit sur la chaise, en face de lui, ce gros tas d'alcool suintant l'huile dès qu'il bougeait. Comment avait il pu engendrer des enfants aussi beaux? On se posait encore la question... Il avait une bouteille à la main, l'odeur empestait, donnait la nausée à Assim, il ne supportait plus son père encore une fois ivre, se défoulant sur tute la famille en les battant, surtout sa soeur depuis qu'elle devenait une femme.
Mohnar essaya de se lever, pour flanquer une raclée à son fils, bouteille à la main. Mais Assim fut plus rapide, il empoigna une poêle qui trainait dans la petite pièce et lui en donna un coup violent au visage. Son père eu le droit à un aller retour, puis deux, enfin trois, lui explosant son nez, le sang giclant en désordre. Les muscles de notre magicien brûlant de colère. Son visage en était déformé, lui qui était plus habitué à sourire qu'à haïr. Puis un silence de mort, seule la respiration saccadée de son père le brisait.
Assim reposait alors la poêle sur la table, ensanglantée, venant éponger le fluide pourpre du visage de Monhar.

"La prochaine fois papa, je n'hésiterai pas à te buter... je ne veux plus que tu les touches. Continue de boire si tu veux, tue toi avec l'alcool j'en ai rien à foutre. Mais la prochaine fois je t'achève si tu leur touches un seul de leur cheveux... j'espère que tu comprends, je suis sérieux."

Son regard ténébreux avait une lueur menaçante qu'il n'avait jamais, et que personne ne connaissait, plantant ses billes noires dans ceux de son père.
C'est le même regard qu'il se fit en se regardant dans la glace ce soir, se rappelant ce souvenir peut être douloureux ou déchirant, d'un fils reniant son père et éhonté d'en avoir eu un comme ça. Cet après-midi un enfant avait été dérangé parce que notre magicien avait bu un verre de bière. Il n'avait pas compris sa réaction, mais après réflexion, cela avait tellement de sens pour Assim. On pu voir une silhouette fine jeter deux trois bouteilles pleines dans les poubelles pendant la nuit. C'était finit, sa résolution était claire, ce gamin avait réussit à faire renaitre en lui cette aversion qu'il avait pour l'alcool.

Non, il n'avait pas aimé, se faire traiter d'alcoolique, et il ne voulait pas terminer, comme ce gros tas de Monhar.


Post by Aziz, AdM - November 29, 2010 at 12:15 AM

Protection rapprochée.

Sa silhouette gracieuse attendait là, assise tranquillement sur le rebord du puit en basse-ville. Assim était énervé pourquoi? Ses idées trop embrouillées pour le moment empêchait son auteur d'en expliquer correctement les raisons. Un groupe de gosses âgés de 14 années arrivait, c'est ce moment là que choisit Assim pour allumer sa cigarette, à l'aide de sa main, en guise de briquet. Cette forme de magie tout à fait stylisée qu'il entretenait malgré tout.

"Salut. C'est toi le sale rouquin qui a fait chier Léo, avec tes copains?"

Ses yeux se levèrent alors vers la bande de sales gamins, un espèce de sourire sur le coin de ses lèvres, remplit de malice. Il inspirait fortement sur son tabac, faisant grésiller le futur mégot, pour venir recracher à la figure la fumée de son fruit, sur le visage grassouillet du rouquinet.

"De quoi tu parles?"

Comme toute réponse, Assim lui balança une éponge sur lui.

"Eponges le sol. C'est plus clair maintenant?"

Pourquoi il disait ça? Pourquoi se comportait il ainsi avec des pauvres gamins? Il ne fallait pas être trop impatient, la réponse viendrai bientôt. Les mains du danseur s'enflammèrent alors que le rouquin semblait saisir la teneur de ses gestes et propos d'avant, se rapprochant du chef de groupe, l'air tout à fait menaçant, sans en avoir honte, profitant de sa supériorité en âge, en magie, en tout. La première boule de feu, atterrit entre les jambes du premier qui tenta de s'approcher, la seconde, vint terminer sa route sur le chapeau de pirate du rouquin. Les yeux noirs d'Assim le fixait d'un air terrible, même pour un maigrichon, tandis que ses mains se préparaient à une nouvelle incantation.

"Dégages, et tu le touches même plus, sinon la prochaine fois je vise la tête. Et je connais très bien Kahz, il ne mange pas les enfants... il les met aux fers..."

Sans doute trop, le groupe s'en alla, n'ayant nullement l'envie de se recevoir d'autres boules de feu, ni de se retrouver dans les mystérieux cachots imaginaires de chez Kahzburn. Le sourire ne quitta pas les lèvres d'Assim, il n'aurait pas hésité non, à envoyer une troisième boule de feu, pour défigurer le gamin roux. On ne touche pas à la famille, si éloignée soit elle, règle numéro un.

Un message glissée sous une maison connue à présent, mais pas adressée à la personne que l'on aurait cru. Accroché à cela, un morceau de chapeau, insignes pirate, à moitié brûlé.

Ils ne t'embêteront plus, je lui ai brûlé son chapeau, ils ont peur. Un magicien, ne sait pas que disparaitre, il sait aussi faire du feu. Tu sera tranquille maintenant.

Assim,
le magicien qui sait disparaitre qui il veut, quand Léo en a envie.

Quand aux raisons du jeté d'éponge, des flammes, de l'agression, allez demander à Léonardo, si vous avez le courage, d'affronter le sale gosse.