Une histoire de cérémonie
Post by Les rumeurs - November 14, 2010 at 4:25 PM
Deux lavandières discutaient avec animation dans la rue. Employées de l'Association des Commerçants, elles avaient pour tâche de nettoyer l'immense garde-robe de la non moins immense Duchesse d'Orbrillant.
« J’ai aperçu une invitation dans le bureau de M’dame Lucrèce. Encore des festivités au palais données par la Surintendance ! », piailla la plus jeune qui rêvait du faste de la Cour.
« Encore, encore, il n’en fait pas souvent des fêtes, le premier ministre, ma p’tiote. C’est plutôt rare, même. Ca concernait quoi ? »
« La succession, une histoire de décret, j’ai pas tout suivi. Je regardais les belles dorures du carton. Tu crois qu’c’est de l’or ? D’vrai or ? », continua la petite lavandière enthousiaste.
« Mouais. J’sais pas trop. C’est pas encore un coup du seigneur Bolton pour faire zigouiller du beau monde ? », demanda la servante dodue, un soupçon de méfiance dans la voix.
Sa consœur fronça les sourcils.
« Hein ? Mais c’est pas interdit ça ? Fait ça souvent ? »
Un haussement d’épaule lui répondit.
« Bah d’après l’oncle du cousin de l’amie de ma voisine, ouaip. Fais ça souvent. »
La conversation s’arrêta là. La jeune femme restait interdite devant cette sacrée révélation…
Post by Adalard Dranem A.K, OdS - November 14, 2010 at 11:26 PM
Le temps était pluvieux et venteux. La tempête était à son comble bien qu'elle n'était pas si terrible. Ainsi donc, les gens étaient pour la plupart dans leur maison, ou encore dans un endroit bien au chaud. C'est ainsi que Dranem traversa le court chemin entre sa maison et le coin chaud. Bien qu'il ne voulait qu'entreprendre la lecture d'un livre, il ne pouvait plus supporter ce silence dans sa tanière. Étrange, mais après tout c'est Dranem. Lorsqu'il pénétra l'établissement du coin chaud, certains regards se posèrent sur lui. Il ne s'y attardait pas vraiment, sachant toutes les rumeurs -pour la plupart non-fondée- à son sujet.
Toutefois, un homme corpulent, muni d'une forte barbe, l'interpella.
"Hey Dranem !"
*Cette familiarité qu'employait l'homme alors que notre protagoniste ne lui avait jamais parlé, fit sourcillé un peu Adalard. Il ne releva toutefois pas et lui accorda donc son attention. Anglant légèrement la tête de côté pour lui signifier son interrogation quant à son interpellation. L'homme continua donc dans sa lancée. *
"- Tu savais que y'allait avoir bientôt une cérémonie au palais !? Et que si t'étais encore mercenaire t'aurais pu y aller pour protéger !"
Un très mince sourire énigmatique parcourra les lèvres du soldat sans appartenance. Un sourire qui eut tôt fait de non-seulement déconcerté l'homme qui lui parlait, mais aussi ceux à qui cette conversation avait attirée le regard.
- Je n'y serais pas allé.
Les quelques uns qui étaient présent haussèrent tous leur sourcil simultanément donc. Comment un homme qui n'était pas de la noblesse, qui n'avait aucun titre important, pouvait prétendre qu'il aurait refusé une cérémonie au palais ? C'était la question que se posait plusieurs personnes. Adalard laissa ce lourd silence peser durant un moment, puis il enchaîna pour répondre à l'interrogation des intéressés.
Bien que l'envi serait en moi, et que mes disponibilités me l'auraient permises. Je sais que Valir Menrul m'espionne télépathiquement quelques fois, et jamais je n'aurais pris le risque qu'il puisse atteindre le Surintendant ou l'Impératrice. Même si Thomas a sans doute les capacités pour bloquer Valir, c'est un risque je ne veux pas courir, pour ma patrie.
L'explication semblait avoir été satisfaisante pour la plupart des gens, mais pas pour Rubert - le corpulent barbu familier. Ainsi donc, Adalard ajouta quelque chose en se dirigeant vers une table.
- Je ne refuserai pas de le rencontrer si l'occasion se présente, tant que je sais que Valir ne peut m'atteindre, ou qu'il ne peut être au courant de la rencontre. Dans ce cas-ci, elle est trop importante et trop prévue d'avance, les gens en parlent. De toute façon, je ne suis plus de l'Armée et croyez-moi, c'est la meilleure décision que j'ai pris depuis des années.
Il s'installa donc à une table que personne n'occupait, puis ouvrit doucement son livre sur celle-ci. Personne n'osa renchérir ses propos, il put donc continuer la lecture de son livre intitulé "Le dragon de fer".
Post by Thomas Bolton, Emp - November 15, 2010 at 11:05 AM
Sa Seigneurie entendit les rumeurs qui se murmuraient dans la cité. Il les entendait toujours. C’était primordial pour se tenir informé, qu’il s’agisse de vérités ou non. La nouvelle trouvaille l’amusa beaucoup : l’imagination des systériens était une source inépuisable de ragots. Ils auraient fait de bons auteurs de fiction…
« Monseigneur, qui allons-nous assassiner ce soir ? », demanda Cressen, un sourire enjoué sur les lèvres.
Le premier ministre releva la tête et dévisagea le fonctionnaire comme s’il allait le foudroyer sur place. Ce dernier hésita : avait-il bien fait d’émettre une telle boutade ?
« Pas ce soir, Cressen. », lâcha finalement le duc d’un ton absolument sérieux.
Seule une lueur amusée virevoltait au fin fond de son regard d’acier.
« A propos, monsieur Dranem a prononcé un mini-discours à la taverne, clamant qu’il voulait vous protéger, vous et Sa Majesté, contre Valir Menrul, monseigneur. »
Le seigneur Bolton haussa les épaules.
« Il aurait laissé entendre que vous auriez les capacités de bloquer monsieur Menrul, monseigneur. »
Le Surintendant laissa échapper un ricanement, mais ne commenta pas. Les gens échafaudaient toutes sortes d’hypothèses quant à ses capacités. Chaque fois, voir ces hypothèses invalidées l’amusaient beaucoup.