Frappé par la foudre...

Frappé par la foudre...

Post by Viktoria, Ind - July 7, 2011 at 9:23 PM

Marc est un homme ordinaire. Fier sous-Systérien, il travail sans relâche, louant son corps ici et là, récoltant pièces et morceaux de viande qu'il ramène le soir à la maison, nourrir ses fils et sa femme, malade, qui somnole depuis déjà une semaine.

Marc n'a qu'une botte. L'autre est restée dans l'une des flaques d'acide. Ce soir là, il dû se déplacer en béquille. Pas commode quand son travail est d'aider à déplacer des stands d'un quartier à l'autre de la ville.

Cette nuit-là, personne n'eut à manger.
Le lendemain fut pénible.

Des cris, des pleurs. Personne n'était épargné. Le nouveau n'en pouvait plus, l'ancien était partit. Parmi les cris et les pleurs, le vacarme succomba à la mère, et dans un souffle, leur monde s'expira.

Silence...

Elle n'est plus.

*Marc n'est plus là. Il est dans un coin sombre d'une taverne. Nul-part. Ses pensées sont flous. Il y distingue de moins en moins sa femme, qui lui sourit, portant sa robe de marié. *

Clin d'oeil.

Qui est cette femme ? Une capuche, une mèche de cheveux encre...

Regard. Foudre.

Marc tremble, ses pieds martèlent le sol, son coeur chauffe, son coeur fond. Elle l'a regardé. Des yeux noirs, profonds. Marie avait les yeux bleus, tristes...

Sourire.

*Son âme se déchire, se dissous, se fusionne. Sa femme n'existe plus, elle est morte, disparut, envolée. Qui est cette femme aux lèvres de passion ? Qui est cette créature à l'oeil d'onyx, à la peau de neige ? *

Et elle le regarde encore...

Lui. Le pauvre. Le blessé. Le détruit.
Lui. Celui qui n'a rien, celui qui n'est rien.
Celui du peuple.

Il cligne des yeux. Elle n'est plus là.

Elle est partie...

Partie avec sa tête.
Partie avec son âme.
Partie avec son coeur...

Cette nuit là, deux enfants devinrent orphelins...

Mais Systéria, elle, n'en avait rien à faire.


Post by Viktoria, Ind - July 10, 2011 at 10:50 AM

Arthur n'en pouvait plus d'être l'enfant. À quarante ans, un homme sait qu'il n'est plus un garçon. C'est ce qu'il affirma à son patron à l'aide d'un solide « Vos parchemins, vous pouvez vous les mettre dans le ?$%#!!! » qui fouetta le vieil avocat de carrière directement dans l'orgueil. Il passa près de mourir ébouillanté.

Maintenant, Arthur est là, à chercher son homme au fond d'une choppe. Oublié des autres, oublié de lui-même, il ne sait plus qui il est. Sans travail, sans femme, il n'a plus que ses économies, quelques centaines de pièces, et cet alcool, cet ami...

Amitié parasitaire

La choppe est maintenant vide. C'est la sixième fois. Arthur n'est plus sûr de ce qu'il a fait. Il confond souvenirs et rêves. Il n'espère plus que tout ira bien, il n'y pense plus, il le refuse. Il ne souhaite que s'amuser. Oui, c'est ça. Il n'est pas né pour vivre dans la tristesse, pour sombrer dans le fond d'une choppe.

Non...

Il lève les yeux.

L'horizon...

Il a quitté sa coquille.

*L'Autre est à sa portée. Il ne subit plus les regards, mais les tris, les accepte, les refuse. Les yeux menaçant de son maître sont si loin, si flous. *

Une, deux, trois.

Trois femmes l'ont observés. C'est la première fois qu'il pense à elles, et les voilà, déjà, à le regarder, à le convoiter.

Arthur est enfin prêt à combattre.

Il a tôt fait de choisir sa cible. La seule femme seule. Seule au coin du bar, au coin des seuls. Son regard lui rappel celui de sa Mère, une aura bienfaisante, une caresse d'âme. Il fonce, décidé.

Sourire.

Pourquoi avait-il douté ? Il a toujours été le centre de son Monde. Pourquoi devrait-il être le seul homme seul au monde ? C'était insensé.

**Statue. **

*Il est arrivé. Elle le regarde, toujours un sourire aux lèvres. Lui, il est con. *

Muet.

Il ne sait pas quoi dire. Pas besoin, elle tend la main, prend la sienne, se lève et fonce vers la sortie.

Droite, gauche. Une tigresse. Elle l'emmène loin. Arthur a choisit la bonne. Cette nuit est la bonne, la vrais. Il est persuadé qu'il découvrira enfin la sagesse féminine.

Ruelles. Ruelles. Nuit.

Ses mains sur son dos.

**Contact. **

Froid, chaud. Frisson. Elle utilise ses griffes.
Il a tôt fait de retirer sa chemise.

Vent.

Statue. Il ne bouge plus. Il ne pense plus. Caresses, griffures, sa tête ne comprend plus, son corps n'est plus. Le voici cumulus parmi le ciel.

Murmures enflammés.

« Faisons-le. »

Il n'y croit pas. Il n'a pas eut à faire un pas. Arthur devient un maître. Il a l'impression de tout contrôler. Il profite du travail que fait l'Autre.

Or, le regard de la femme se détourne.

Foudre.

Arthur ne comprend plus. Sa confiance se voit ébranlé d'un soupçon, et le soupçon devient vite une obsession. Pourquoi ne le regarde-t-elle plus ? Pourquoi ne bouge-t-elle plus ? Elle voulait le faire, pourquoi ne s'y met-elle pas ? Attend-t-elle qu'il fasse quelque chose ?

Il cherche ses yeux.

Elle fuit les siens, les évite, contemplant l'horizon.

Arthur bouge, essaie de la trouver, la caresser ; mais elle n'est plus là. Les caresses de l'homme paraissent malhabiles, idiots, naïfs. Il a honte, il prend de moins en moins de risques, puis cesse...

Elle se lève.

Que se passe-t-il ? A-t-il disparut ? Est-il mort ? Pourquoi l'ignore-t-elle à ce point ? Quel est ce rejet de sa personne aussi irrespectueux, aussi cruel ? Pourquoi refuser son existence à ce moment si important, alors qu'à peine venait-il de naître.

Quelques pas, elle disparaît.

*Arthur est toujours là, sur le sol, à moitié nu. Il ne comprend pas, il fixe l'ombre. Il a complètement oublié la confiance qui l'avait habité voilà quelques secondes. *

Son coeur est avec elle.

Le lendemain, on contestait le trône de la fosse commune dans les ruelles près du Khaz'Burn. L'usurpant, c'était Arthur, aidé des dizaines de bouteilles de rhum à ses pieds.

Et de son couteau.