Une visite pour l'analyse des vitraux.

Une visite pour l'analyse des vitraux.

Post by La voix du monastère. - October 5, 2011 at 10:41 PM

**Une visite pour l'analyse des vitraux. **
Reliques sacrées et encens.

L'endroit était très calme, lieu ou le sang avait coulé, ou un meurtre s'était déroulé, il était passé d'un endroit d'action intense à une léthargie qu'il semblait toujours avoir connu depuis des centaines d'années, peut être plus encore puisque aucun écrit n'indiquait la date de la création du monastère. Le père d'Astremine secondé par plusieurs autres mains s'était mis en tête de remettre de l'ordre dans l'endroit, documentant l'endroit même, ses possessions et ses œuvres d'arts. Il fut donc dans l'endroit, le pas lent, emprunt de sagesse et il détaillait les vitraux que bientôt la baronne viendrait inspecter. Il la connaissait de nom, impossible de ne pas en avoir entendu parler dans son poste, plusieurs fois son nom avait été cité dans différentes affaires incluant l'ordre mais jamais il ne l'avait rencontré. Lorsque dehors il entendit un peu d'animation, il sut qu'elle venait d'arriver, des chevaux piaillaient, hennissant même parfois et les voyageurs de la caravane prirent la route des bois pour certains, du monastère pour d'autres et pour certains aventuriers la route de l'antre des araignées géantes.

Tout un moment, ils avaient pensé mettre un panneau qui indiquait la présence de ces choses qui avaient déjà fait des ravages dans les rangs des prieurs, des moines et des pénitents mais au final tout le monde savait que le danger les accompagnaient si ils passaient le cap de la face est du monastère. Il détailla donc deux paladins armurés qui accompagnaient la noble. A l'ombre de son capuchon, il détailla les personnes présentes, saluant d'un hochement de tête certains habitués qui venaient prier ou remettre des dons, d'autres qu'il voyait pour la première fois et ensuite alla sans se presser à la rencontre de la dame. Quelle impression pouvait t'elle avoir de cet homme ? L'homme était âgé, il semblait dans l'ample toge être bien bâti mais le corps marqué par les privations qu'il s'imposait à lui même. Ses mains étaient cachées par des gants de cuir souple qui crissaient au moindre mouvement malgré l'apparente vieillesse de ceux ci, de sa toge se dégageait une odeur de lin frais et de l'homme une odeur d'eucalyptus qui était depuis quelques mois la plante qui avait été élue pour ses actions curatives, transformée en savon, en baume, son odeur était partout depuis. Sa voix douce et chantante s’annonça agréable à l'oreille de la baronne lorsqu'il se présenta.

Leurs pas les amenèrent parmi la foule peu nombreuse des prieurs dans la chapelle et ils admirèrent le premier vitrail situé sur la gauche. Celui ci représentait conformément aux notes que l'homme avait apporté avec lui un chevalier agenouillé proche d'une épée qu'il tenait par la garde, armuré de rouge, l'homme était blond aux yeux bleus et sur la lame semblaient être indiqués des runes impossible à déchiffrer. Le père d'Astremine hocha la tête à plusieurs reprises et referma le calepin qui contenait ses notes avant de s'adresser à elle une fois encore.

« Baronne, je vous laisse admirer ceci, j'aimerais que nous procédions étape par étape, une analyse, une recherche de votre coté puis nous passerons au suivant, vu le nombre de vitraux que nous avons ici je pense que nous aurons de quoi nous occuper une bonne année certainement. »
*L'homme se tourna vers elle et lui tendit un petit calepin vierge probablement fait main dans le monastère, la pointe de charbon de bois qui servait de crayon était affinée pour permettre des notes précises puis il pris un pas de recul pour détailler la baronne et détailler l’œuvre qu'ils allaient commencer à analyser. *


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 18, 2011 at 9:57 PM

La même requête formulée à la noble Baronne n'était pas tombée dans l'oreille d'une sourde, lorsqu'une des Novices avait sollicité de vive voix la demoiselle de l'Institut des Arts, pour l'analyse de l'oeuvre des vitraux.

La petite demoiselle trottina donc vers le monastère, en compagnie de son chien de garde -le troisième de la saison-, un panier de muffins et les feuilles de thé préparées par Esméral du Laboratoire Yu.

Si l'Émissaire Pourpre évoquait de loin l'idée de cénobitisme, la petite demoiselle y plongerait, et profiterait de cette journée pour prendre un peu de quiétude au monastère et procéder à l'analyse des oeuvres qui illuminaient la vie des reclus.


Post by Hydre - November 26, 2011 at 4:13 PM

La demoiselle fut accueillie devant l'entrée. Avec la même chaleur qu'à son précédent passage. La momie de tissus ne laissait aucun détail s'échapper. Debout, sur le pas des escaliers de pierre, elle invita la demoiselle à se mettre à l'abris au sein des portes fidèlement gardées par les paladins de l'Ordre. La pluie battante créait un rythme intéressant au sein du lieu saint. Et seulement le frottement délicat des pas des deux femmes pouvaient, sur l'heure, être ajoutés à la symphonie créée par l'intempérie qui frappait, une fois de plus, l'archipel Systérien.

"Je suis heureuse que vous ayez pu venir, demoiselle Selaquii. Installez-vous où vous le souhaitez, c'est jour de repos, aujourd'hui, vous ne dérangerez aucune messe. Je vais prendre un moment pour allumer les cierges."

La novice laissa soin à l'artiste de lui répondre, ne brusquant en rien cette journées qu'elles passeraient probablement ensemble. Peut-être même quelques moines curieux, réfugiés ou aventuriers téméraires viendraient troubler leur travail. Mais pour le moment, aucun autre être vivant, à l'exception peut-être de quelques bestioles, ne parcouraient l'immense pièce de leur présence. Léger échange protocolaire, et la créature de lin s'en fut allumer les cierges de la chapelle, créant ainsi une lumière tout juste suffisante pour l'étude des vitraux.

Les poutres au plafond grinçaient sous le poids du vent qui semblait vouloir atteindre les présences féminines. Un grillon se mit à chanter nerveusement dans un coin de la voûte. La rouquine prit ce temps pour s'installer. L'aspect du lieu saint avait un quelque chose de menaçant, dans de telles conditions. Mais elle était de bonne famille Zanthéroise, il faudrait davantage pour l'intimider, à coup sûr. Ainsi, les instruments de la rousse émirent un léger déclic de bois et de papier alors qu'elle déballait son baluchon - ou sa mallette - il fallait savoir, la Novice lui faisait dos, à pratiquer la pyromancie sur les chandelles.

C'est donc avec l'accueil d'une luminosité tremblante que la moniale rejoint l'émissaire de l'Association. Elle allait lui dire quelque chose, mais une porte grinça, un pas léger, un peu traînant s'approcha. Il s'agissait probablement de l'eau chaude que la responsable du dispensaire avait demandée, avant l'arrivée de leur invitée...


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 26, 2011 at 10:16 PM

*La demoiselle offrit un sourire un peu amer à la Moniale. Sans doute en adéquation avec certains événements, qui savait? Elle disposa son petit sac sur un des bancs, dans un froissement de tissu. *

-Je vous remercie, sincèrement. Je ferai le tour de l'établissement, et saurai, de fait, recenser et offrir le descriptif des oeuvres. Il me fait chaud au coeur de savoir que, quelque part à Systéria, quelques personnes savent encore apprécier le travail d'une telle nature.

Laissa-t-elle planer. Elle promena ses vertes prunelles sur les lieux. Se laissa imprégner de l'odeur d'encens, de l'atmosphère un peu humide, lourde, voire même obscure de cette église aux bancs que les robes de bure avaient usés au cours des messes.

Un silence.

Le froissement d'une paire d'ailes sous les combles. Peut-être quelque mésange qui avait trouvé refuge sous les combles, entre les poutres pierreuses formant les voutes, s'abritant de la pluie. À moins que ce fut un moineau, paré de sa calotte et de sa robe brune, venu se recueillir auprès de ses semblables.

Les prunelles de la demoiselle embrassèrent la Novice et le moine qui profilait, portant son eau chaude. Elle eut une parole, pour tout cela, ou pour rien peut-être. Peut-être simplement pour ce refuge offert en cette heure critique, cette parcelle de sérénité volée à la communauté cénobite.

-Merci

Puis s'installant ensuite, elle commença à écrire. Se versant, à coeur perdu, dans un domaine dont elle se croyait, par son institution, expurgée.

Tour artistique du Monastère

Les vitraux ont, pour la plupart un certaine âge. Nous pouvons déceler que leur installation a été faite, visiblement, au début du règne de Maemor II, au plus tard.

L’âge des statues varie, quant à elle. Certaines sont de facture récente, d’autre, antiques.

Hall d’entrée :

Deux grandes statues de lanciers en marbre blanc, parés d’une armure légère aux emblêmes thaariens, de chaque coté de l’entrée. Ceux-ci, aux figures androgynes et inexpressives, font figure de gardiens. Celles-ci sont de facture récente, datant probablement, au vu du style, du milieu du règne de Maemor II.

Une fresque sur plâtre à la peinture écaillée : on y voit une procession monastique, plausiblement pour une fête estivale thaarienne. On les voit donc défiler devant une grande muraille, parés de leurs robes de bures, de chapelets et psautiers. Les expressions varient entre la soumission d’une dévotion peuple, le visage relevé pour une supplique, ou l’expression d’hommes ou femmes, lèvres ouvertes, en prières.

Tour de l’Église, depuis le côté gauche pour le spectateur entrant.

-Vitrail : Paladin vêtu de sanguine brandissant une lame de lumerca, au dessus d’un démon effondré. Nous y percevons la symbolique thaarienne du bien expurgeant le mal, du pur tuant l’impur. La couleur rouge du vitrail apparait frappante d’intensité mais de violence.

-Vitrail : Visage de demi orc placide, vu de près, faisant face au spectateur. Un côté du vitrail est fait de verre coloré de marine, l’autre, de verre d’un bleuté pâle. Nous percevons ainsi que le demi-orc, hybride entre l’humanité et la monstruosité, est mitigé, porté entre deux mondes par sa double nature.

-Vitrail : Moine, au visage voilé, mains présentées vers le spectateurs, paré d’une robe de bure noire, sur un fond coloré. Nous pouvons observer là la volonté de sobriété, d’ascétisme, qui est mot d’ordre au sein du Monastère, rappelé par le biais de ce vitrail. Nous percevons ainsi la marge tracée nettement entre ce monde extérieur, et l’univers du clergé séculier.

-Vitrail : Femme virginale au visage affable et bienveillant, plausiblement une vestale ou une prêtresse, drapée d’une cape bleutée, penchée vers un enfant mal vêtu. Sans doute est-ce un rappel pictural de la mansuétude dont s’est drapée l’église thaarienne

-Tapisserie : tissée par l’ordre monastique : Paladins de Systéria repoussant le démon Slang

-Statuette : Ange thaarien, ailes déployées, bras levé vers les cieux en une supplique

-Croix ansée thaarienne, sculptée en onyx, visiblement datant du début de la deuxième ère. On y voit une importation symbolique sans doute officiée par les premiers colons de Brégunia, qui apportèrent leur culte, et leurs reliques, sur l’Archipel.

-Autel de marbre blanc veiné de rose : Sur les côtés de l’autel, nous pouvons percevoir la sculpture en relief d’une procession encapuchonnée. Ces silhouettes en relief figurent dans différentes positions de marche, certaines retenant un chapelet, d’autre les pans de leur bure, d’autres, un psautier. Les figures, dont on ne voit pas le visage, représentent sans doute l’ordre monastique au cours d’une procession organisée pour une fête thaarienne.

Derrière l’autel :

-Stèle rendant hommage aux moines trépassés : engravés sur cette stèle de marbre blanc veiné de gris, se trouvent les noms et période d’exercice des abbés ayant rejoint thaar.

-Figure lumineuse. Un visage aux couleurs pâles, paternel et barbu, enveloppé de couleurs chaudes. On peut croire qu’il s’agisse là d’une représentation de l’astre diurne, et à travers lui, thaar, paternel, qui veille. Étrangement, toutefois, ce vitrail, cœur de l’église, donne directement sur le nord et n’est jamais directement touché par la lumière solaire. L’Église du monastère a par ailleurs des dispositions incongrues. Si elle est bien construite en croix comme les églises bréguniennes classiques, son maitre-autel est au nord, et sa nef est au sud : en somme, la disposition de la construction brégunienne classique est inversée.

Depuis l’autel :

Statuette : Ange thaarien armuré, levant sa lame vers le ciel, glorieux, en marbre blanc

Tapisserie : La charité en Basse-Ville. Visiblement, quelques moines et individus parés de cape blanche figurent en basse-Ville, au milieu de malades, d’éclopés, ou de pauvres hères déguenillés, tendant les mains en une supplique vers leurs bienfaiteurs, qui sont par ailleurs symboliquement surélevés et nimbés d’un rai de lumière issu du soleil, représenté tout en haut de la tapisserie. L’artiste, visiblement un moine de l’ordre, a voulu sans doute représenter l’élévation et la sainteté qu’apporte l’altruisme, la charité.

-Vitrail : Buste du fondateur de l’Ordre du Soleil, la figure pâle, ascétique, la tête délicatement ployée en un acte fervent. L’homme est vêtu d’une tenue liturgique alliant un bleuté pâle au doré. Le dégradé des couleurs bleutées qui l’entourent laisseraient croire au spectateur que l’homme est nimbé de lumière.

-Vitrail : Ange thaarien féminin, aux ailes plumeuses et blanches déployées, à la chevelure blonde clair, aux yeux d’azur, et à la surprenante beauté. Sans doute pour imager l’aspect éthéré et séducteur de la foi, pour qui la connait.

-Vitrail : Saint-Fa’la, ou saint Bastien : Un saint peu connu, hybride elfe noir connu pour avoir renié ses origines, et s’être plongé à cœur perdu dans le culte de thaar. Il subit la persécution humaine avec stoicisme, acceptant le fardeau de son origine et sa nature liée à l’obscur comme un fardeau à expier. Il vécut d’abord au Bastion Berguenois, où il se fit peu à peu accepter avec difficulté, après avoir intégré le clergé thaarien. Il migra ensuite vers Briganne, l’un des cœurs de la foi thaarienne. Il ne dut sa survie qu’au vu des nombreux actes d’humilité, de charité, et ses nombreuses preuves de foi révélées aux bréguniens, ainsi que grâce aux sauf-conduits apportés par plusieurs cléricaux berguenois. Il rejoignit très tôt les premiers colons bréguniens à Systéria, et fut, de ce que la légende dit, l’un des premiers à monter à bord des nefs se dirigeant vers l’Archipel. On dit qu’il mourut en martyr, alors qu’il tentait de convertir les sauvages qui peuplaient alors Systéria. Le clergé ne s’entend pas encore quant à savoir si l’homme est simplement béatifié, ou s’il a obtenu le titre de saint. Le cas fait encore objet de litige. Pour la petite histoire, cependant, le prénom du Saint lui vient avant tout de son titre de bâtard, dont on ne manquait de l’affubler sur les terres bréguniennes et berguenoises. De bâtard, il devint bastion (Bastien) préservant la foi. Il préserva toutefois le titre de « Fa’la zatoast » : le bâtard, comme ne manquent jamais de le désigner les elfes noirs qui connaissent son histoire.

Extérieur : façade

Deux gargouilles ailées, gueule béante, vomissant l’eau de pluie. L’eau des gouttières s’évacuent entre leurs crocs.

Cloitre :

Le cloitre est d’une étonnante sobriété, de très sculptures fresques parent les piliers, et la plupart, effacées par le temps, remontent sans doute aux origines du monastère.