Une nuit de frayeur

Une nuit de frayeur

Post by Frayeur - October 30, 2011 at 4:29 AM

Un apprenti bricoleur venait de quitter un client de la moyenne ville. Il était apprécier ce jeune homme, serviable, attachant... Par contre, il était d'une méchanceté redouté lorsqu'il débarquait en basse-ville. Il ne se gênait pas pour frapper les enfants qui étaient sur son chemin ou à rire de leur visage insalubre. Son client était fortuné et il en profitait pour lui retirer plusieurs écus de trop qu'il ne tardait pas à dépenser à la Rose Cendrée.

Comme tous les soirs, il prenait plaisir à boire et à commenter les tenues des femmes qui riaient à ses propos, lui qui ressemblait, une fois entré, plus à un ivrogne qu'un jeune bricoleur.

Il sortit donc de la taverne à mauvaise réputation, dans la nuit noire, ce qui était commun en basse ville. Il marchait vers le sud-ouest où il devait retrouver son logis. Un enfant lui barra la route en lui disant de pas aller plus loin sinon il serait sûrement tué. Bien entendu, il était fatigué et saoul, voudrait-il vraiment faire marche arrière? Non. C'est pourquoi il poussa l'enfant qui tomba par accident dans une flaque d'acide, lui irritant la peau au plus haut point. Le cri du petit enfant mélangé au rire de l'homme se fit entendre partout dans cette nuit paisible. Le seul témoin fut la lune qui assistait à ce spectacle atroce. Le bricoleur poursuivit son chemin sans se retourner. Il arriva près de la boutique du boucher lorsqu'une tête mal formée d'une couleur rouge vive se dressa devant lui comme si l'individu tombait du ciel.

"T'es qui toi?" Dit l'homme bien charpenté.

En réponse il n'y eu qu'un grognement. Soudain, plusieurs visages semblables de plusieurs couleurs dû soit à des feuilles collés au visage ou à des teintures appliquées au visage. L'homme de bonne taille souri un instant devant ses visages qui se tenaient pourtant bas devant lui. Il avança seulement d'un pas lorsqu'une bougie s'alluma devant un visage, tellement près qu'il s'enflamma.

"Bien fait pour toi" commenta l'homme qui assistait au spectacle.

Soudain, il sentit une chaleur derrière ses oreilles. Se retournant, il fut surpris de voir un visage à peine à un demi mètre de lui, rougeoyant dans les flammes. C'est à ce moment qu'il se rendit compte qu'il était encerclé.

Chaque visage avait des yeux grands ouverts, des dents aussi qu'affilés que les crocs d'un tigre, une bosse en guise de nez. L'homme qui ne savait où aller, paniquant soudain frappa le premier visage enflammé par réflexe. Celui-ci éclata en pièce tandis que l'homme ramenait son poing, ensanglanté pour une raison inconnue, mais surtout brûlé.

Il tenait son poing à son ventre, reculant un instant, quelque chose qui se tendait derrière lui, lui fit perdre pied, s'écrasant à côté d'une porte de maison inhabité. Les visages inhumains se rapprochaient alors de lui lentement. Effrayé cette fois, l'homme hurlait, cherchant de l'aide. Malchance pour lui, la majorité des mercenaires étaient partis en direction de l'enfant tombé dans la flaque d'acide. Ils étaient occupés pour le moment, meilleure chance la prochaine fois. Comme il disait souvent. Il ouvrit la porte de force, lui qui était si bien musclé. Il referma la porte, bien en sécurité. Pour un certain temps seulement, puisque des visages enflammés le fixait à travers les fenêtre. Ne supportant pas leurs regards horrible, il grimpa à l'étage vide où il n'y avait qu'une porte donnant sur une passerelle extérieure. Il se recroquevilla un instant, tâchant de reprendre ses esprits. Pourtant, la rougeur des visages prenait place à toutes les fenêtres de l'étage.

Effrayé comme les gamins qu'il malmenait trop souvent, il se dirigea vers la porte. L'ouvrant, il fut bouche-bée il fut sans voix de voir tous ces visages qui le regardait.

"Avance" dit une voix plutôt grave, mais distortionnée, qui sortait de l'ordinaire.

Sur cette parole, il s'exécuta.

"Qui.... Qui.. êtes-vous?" Demanda le bricoleur.

"Nous? Qui nous sommes? Votre cauchemar, rien de moins."

Une dizaine de rire désagréablement aigus prit place de bords en bords de la passerelles.

La porte qu'il venait de fermer s'ouvrit à la volée. L'homme regarda en cette direction une fraction de seconde avant que quelque chose semblable à un bâton le frappe au torse. Les visages se déplacèrent, s'ouvrant comme des portes pour le laisser tomber en bas.

Le bricoleur se fit réveiller par deux mercenaires qui le regardait.

"T'as eu de la chance mon vieux, tu aurais pû mourrir en tombant" Dit l'un.
"Tu devrais changer de métier au lieu d'être bricoleur, tu as l'air faiblard" Dit l'autre
"Tu t'es fait avoir par le gars qui a poussé le jeune dans l'acide? Pas de chance, une chance qu'il t'a pas massacré comme le pauvre petit" Poursuivi le premier.

Il se releva lentement de peine et de misère, ses os le faisant atrocement souffrir. Aussitôt arrivé, les mercenaires le laissa à lui-même pour retourner à leur poste. Le bricoleur laissa tomber son sac, puis alla se nettoyer sa vilaine plaie à la main. Il essuya sa blessure lentement en tâchant de se remémorer les évènements de la nuit dernière. Il redescendit, pour ranger ses outils sur son établit. Plongeant sa main propre, il la ressortit noircit... Les morceaux reconstitués d'un masque le fixant à l'ombre de la lumière, au fond du sac.

Tout ce qu'il y avait sur les lieux du crime, c'était une multitudes de petites empruntes très discrètes... trop même...

Il semblait bien qu'une histoire sortant bien de l'ordinaire commençait en basse-ville.. Une histoire dont personne ne voudrait prendre part.