Institut des Arts, vous dites?

Institut des Arts, vous dites?

Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 11, 2011 at 3:19 AM

Si encore, quelques pauvres hères erraient près du Coin Chaud, ils pourraient voir un regain d'activité dans le batiment carré qui lui faisait face, et qui jouxtait le dispensaire.

On vit la demoiselle, aidée de porteurs aux couleurs de l'Association, porter là quelques pièces de mobilier.

De quoi s'agissait-il? On jasait, disant qu'il s'agissait enfin de l'atelier d'art public que voulait tant ouvrir la demoiselle, qui était sur le point d'être mis en place. Et que, sous l'inspiration d'une seconde rousse, une affiche avait été placardée devant le bâtiment, présenté déjà sous le nom pompeux...

...d'Institut des Arts.


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 12, 2011 at 5:35 PM

On vit deux rouquines et un marchand renommé procéder à quelques allées et venues. Malgré les différents points de départ, la destination du chargement était toujours ce bâtiment carré près du Coin Chaud et de l'entrée du quartier pourpre.

L'endroit serait-il enfin meublé?


Post by Sakamae Nakaki, CP - November 19, 2011 at 3:36 PM

C'est une frêle Taur'Amandïl qui avait déambulé les rues de Systéria, chargée comme un cheval de trait. Papiers roulés sous le bras, mallette d'artiste à la main, même un trépied fermé accroché par des sangles de cuir à son dos, à la manière d'un sac d'étudiant. La toute délicate s'était engouffrée dans l'Institut après avoir maladroitement crocheté la serrure, à l'aide de la clef qu'on lui avait confiée.

Il n'y avait pas âme qui vive à cette heure-là. L'aube était toute proche à se lever, et la demoiselle n'avait pas réussi à fermer l'oeil, craignant une nouvelle session de terreur nocturne. Ainsi, elle s'installa au rez-de-chaussée, allumant les quelques lampes à l'huile, stratégiquement posées. Dans un bruit de bric à brac, elle déplaça deux trépieds où elle installa sur l'un d'eux une grande feuille comportant neuf croquis. Sur l'autre, une toile, encore vierge.

Les neuf croquis allaient en ordre comme suit: Le modèle était représenté dans une perspective étrange, un peu tordue, ce qui semblait être un laboratoire alchimique. Le modèle prenait des poses différentes, à chaque dessin, et était représenté de plus en plus proche, jusqu'au dernier, qui représentait le modèle dans une pose portrait. Le médium utilisé était le fusain, et on voyait bien que le modèle lui avait demandé plus d'attention. Peut-être était-il agréable à regarder, ou bien la lacune de la perspective avait fait en sorte qu'elle préférait tracer son modèle vivant...

Ainsi, elle passa une partie de la nuit, de l'aube et de la matinée à recréer le portrait sur sa toile. D'abord, quelques traits directeurs avec des pastels gras. Elle utilisait les couleurs qui seraient mises en place par la suite, afin qu'on n'y voit pas les traits de construction, à la toute fin. Puis, avec lenteur et une certaine précision, la jeune femme s'appliqua à transformer ses pastels gras en peinture. Elle utilisait une huile achetée à cette attention, et de bien vieux pinceaux. Pour commencer, elle peingnit les couleurs de fond. Derrière le modèle, ensuite, la couleur de la peau, plaçant l'anatomie peu à peu, et à la toute fin, les menus détails...

Bien que le style puisse ressembler à celui académique de la demoiselle Cyriel S. Selaquii, il y avait des traits laissés volontairement sur la toile, rappelant qu'il ne s'agissait encore là d'un medium, d'un tracé sur toile. Ne cherchant pas à masquer les imperfections, mais les dévoilant au contraire...

La Zanthéroise ne manquerait probablement pas d'en faire l'examen.

Alors fut laissée sur place une toile et son reconnaissable modèle Esméral Dusyel:

L'artiste et la provenance fut laissée par soucis d'intégrité, bien sûr, ce n'est pas de moi.


Post by Zedanna, Ind - November 21, 2011 at 8:30 PM

Les conversations dans l'institut allait bon train, on débatait sur les diverses compositions. On analysait les oeuvres des autres, jamais l'art en Systéria n'avait été autant valorisé. Les artistes se mobilisaient enfin


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 21, 2011 at 8:43 PM

*La petite rouquine avait en effet examiné longuement la toile de mademoiselle au nom interminable de Nakaki-Taur'Amandil. Un sourire à la commissure des lèvres, elle laissa une petite note juste sous la toile, et aux autres, tout le loisir d'examiner la création. *

Excellent. Nous en parlerons de vive voix. C.S.S.


Post by Sakamae Nakaki, CP - February 4, 2012 at 3:44 PM

L'expédition avait pris trois longs jours. L'atmosphère humide et fraîche n'avait en rien aidé les croquis et travaux de préparation. Que dire sinon de l'application de la peinture, la jeune artiste avait dû recommencer, licher les couleurs, retravailler les pigments.

Le tombeau de Wilhelm d'Aergauth. Pas un lieu dangereu, en soi. Isolé du reste du monde, sur une plaque maintenue en suspension sur la surface d'un lac. Grâce à des runes de lévitation et de protection, l'endroit restait imperturbablement à l'abris du temps, des impuretés et, à première vue, de tout acte de méchanceté.

Un seul accompagnateur pour escorte, Esméral Dusyel avait permit à la jeune Taur'Amandïl de se rendre par le biais d'un portail magique. Un séjour de trois nuits fut partagé. De quoi faire aller les langues, vraiment.

Ainsi, à son retour sur les pavés Systériens, Sakamae retoucha quelques détails et couleurs, puis vint accrocher sa toile à l'Institut des Arts.

Tombeau de Wilhelm D'Aergauth

La toile a été peinte à l'huile dans un pur style académique. L'utilisation des points et de lumières se jalonnaient pour donner un effet de profondeur. La représentation était rapprochée et donnait un aspect d'intimité entre l'observateur et l'oeuvre. L'Artiste avait peut-être cherché à créer un rapprochement entre l'homme et sa foi, ou étais-ce une critique sociale sur le manque de foi de la société Systérienne...