Légendes de Basse
Post by Djinn - November 12, 2011 at 1:15 PM
Cette nuit, les rues étaient calmes. La lune rousse s'élèvait dans le ciel dispersant sa lumière dans les recoins de ce quartier si sombre. Un Djinn avait ouvert l'une des portes de maison, accompagné de son Ombre. L'aura qu'ils dégageaient s'appelait Vengeance. Ils parlaient peu, il était de ces instants ou il existait encore des esprits inconnus qui pouvaient se comprendre dans cette citée, sans devoir s'envoyer missives pompeuses.
Heureusement qu'il n'y avait personne au rez de chaussée et à l'étage. Ils étaient déchainés d'une haine sans pareil. Les meubles furent renversés, les rideaux déchirés, les chaises cassées. La silhouette gracile et ténébreuse s'élevait dans le capharnaüm qu'ils faisaient, prenant entre ses mains quelques coussins qu'elle perça de sa dague de damné. Ombre elle, s'efforçait de détruire les tapis, on brûla quelques livres, on s'appropria des clés et un coffret, scellé. Ils regardaient avec une certaine admiration l'oeuvre qu'ils venaient de faire, la maison sus en dessus dessous. Même les plantes avaient eu leur lot de mort, puisqu'un bonzai, qui avait été autrefois mignon, gisait coupé en deux.
Les deux esprits du désert avaient frappé cette nuit là, dans une demeure du peuple d'Allabram, bâtisse abandonnée, dont la peluche crocodile avait été pris en otage par les deux esprits. Ils se regardaient l'air entendu, Djinn déposant au pied de la porte un arc précieux, brisé en deux, parties. Ils repartirent chacun de leur côté, tel deux inconnus, car c'est ce qu'ils étaient.
Mais avec une cause similaire, l'on peut se regrouper et faire sa révolution. Des murmures en basse, attendaient le prochain attentat, ils ne méritaient que ça, ceux qui n'habitaient pas ce quartier trop longtemps délaissé. Ils s'amusaient en haut à construire des échiquiers de marbre, luxueux, oubliant que la misère augmentait. Que faisaient ils? Etaient ils devenus sourds? Et ces quartiers dorés qui puaient la luxure, dont les membres les plus hauts placés se permettaient de s'offrir des esclaves puis après d'aller prêcher Justice et Humilité. Les vertus changeaient de camps, leurs bougies avaient changé de mains. L'Ordre n'était plus que Jurisprudence et Humiliation, au moins, les lettre resteraient inchangés, pour leur salut.
Post by Saeril D. Al'Kazar, Ods - November 12, 2011 at 5:42 PM
Bâtisse délaissée? Visiblement, pas complètement.
La jeune farouche quitta sa demeure un brin délabrée le temps d’une soirée ou deux avant de franchir la porte d’entrée à nouveau; se heurtant contre ce foutoir particulièrement bien exécuté. Rien pour arranger sa drôle d’humeur des derniers temps.. Quelqu’un ou quelque chose venait de pénétrer dans sa plus profonde intimité, dans son seul et unique repère de tranquillité, après le lointain désert. L’avait-elle réellement mérité? C’était son questionnement premier, alors que sur le seuil, elle trouva place au sol, au travers de ses draps entièrement déchirés, transportés jusqu’au rez-de-chaussée.
Sa longue période de méditation perdura jusqu’au coucher du soleil, alors que la motivation pour ranger ce désordre monstre n’était pas encore survenue. Seule son humeur se dégrada d’un cran encore.. et ses pensées plongèrent dans un étrange brouillard en caressant des doigts cet arc inutilement fracassé.
Si c’était un signe; il était fort audacieux.
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Plus tard dans la nuit, on vit la petite silhouette postée devant la maisonnette, dehors, un pinceau à la main. Dès le matin, les passants s’arrêtèrent devant le vieux bâtiment aux murs nouvellement décorés. Noir sur plâtre, son message porterait peut-être jusqu’aux concernés :
La prochaine fois, prenez rendez-vous!