Du noir partout

Du noir partout

Post by Seigneur Bélial - November 14, 2011 at 3:37 AM

Du noir partout
Ha ces gamins, tous les mêmes!

-Il n'en est pas question! Je refuse catégoriquement! Me mêler aux humains, ça jamais!
-Tu vas le faire que tu le veules ou non! Il suffi, je ne veux plus te voir trainer ici!
-Il est temps que tu fasses quelque chose de ta vie mon fils! Tu ne pourras revenir ici que si tu rapportes salaire sur table!
-J'ai dis que je n'irai pas!
-Petit ingrat!

22:30h, Domaine des Vloss'Killian, Moyenne ville.

-Très bien, très bien. Calmons-nous et cherchons à expliquer à ce jeune impertinent comment nous voyons les choses.

Ce n'était pas un jour comme les autres pour la famille d'elfe noir la plus notoire de la ville: les Vloss'Killian. Dans leur belle demeure silencieuse d'ordinaire, il y régnait un vent de colère incommensurable. Un boucan du diable s'en échappait alors que les voisins, trop peureux pour se lever avaient peine à fermer l’œil. C'était une scène épique que bien des gens auraient aimer voir, le portrait était le suivant: grand-père Nar'inar, vétéran de guerre né durant la première ère, un être tout sauf sympathique. Père Onärig, soldat dans l'armée depuis 130 ans, compte à son actif plus de 450 victimes dont 40 étaient des civiles en vacances. Mère Noxar'Ika, maîtresse de maison et dresseuse d’araignée géantes, on raconte qu'elle aurait dresser ses horribles bêtes pour le commerce du poison. L'oncle Vath, frère cadet de Onärig, Préfet de l'AdC et le plus riche des elfes noirs de Systeria, reconnu pour son mauvais caractère et serait selon les rumeur l’amen de la grosse d'Orbrillant. Et il y avait aussi Shun'Narr, un jeune garçon de 29 ans, bon à rien et qui n'avait visiblement aucune espèce d'idée de ce qu'était le travail.

Alors que Nar'inar s'approchait du gamin, d'un geste vif il ne laissa pas Shun'Narr s’échapper et lui saisie le collet fermement pour le plaquer au mur violemment. Le petit fut assommé quelques secondes.

-Écoute moi bien avorton, Vath est venu te proposer un travail et tu vas l'accepter où il t'en coûtera un bras et peut-être aussi une jambe, tu entends? On ne veux plus de toi ici, tu es comme un rat! Ceux qui ne peuvent pas se battre ou travailler, moi je les extermine, est-ce claire?

Le grand-père balança le petit au pied de Vath qui regardait ça, bras croisés. Shun'Narr leva les yeux sur son oncle.

-Je veux que tu remplaces mon tavernier au Coin Chaud. C'est un ordre et tu n'as pas le choix.

-Mais...

-JE VEUX que tu sois présent jusqu'à son retour et que tu servent les clients. C'est un travail importent et tu devras être attentif aux moindres désires des gens, humains ou non.

-Je ne veux pas être le chien-chien de ces sales humains!

-Tu ne semble pas comprendre, chère neveu, que tu n'a pas le choix. A moins que tu préfères aller nourrir les rats dans la basse.

Vath se détourna du petit et marcha vers la porte de sortie. Il se retourna qu'une fois la main sur la poignée. Il fouilla dans son sac et balança une bouse devant Shun'Narr.

-C'est ton uniforme, tu commences demain, ne soit pas en retard.

C'est alors que depuis cette nuit-là, un jeune elfe noir nommé Shun'Narr sert les hommes au coin chaud, de quoi faire jacasser les lavandières et les snobinards!


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 14, 2011 at 4:16 AM

**Mais un peu de gris, quand même. **

En moyenne-ville, ce jour-là, ce fameux jour d'intronisation du nouveau tavernier, il y eut une demoiselle qui, fidèle à son habitude, avait les nerfs en pelote. Elle revenait dans l'établissement. Elle glissa la clef dans la porte, poussa le loquet. Dans le bâtiment, toutes lumières éteintes, luisaient deux yeux tels un brasier, qui firent sursauter la demoiselle.

-Ik!

*Dit-elle, sursautant. Puis, dans la pénombre, se forma les traits de l'elfe noir. *

-Berk, une humaine.

Parce que, évidemment, Vath n'avait pas jugé bon d'avertir l'un, ou l'autre, de leur possible présence respective. En cette rencontre tendue par deux irréconciliables révulsions, serait-ce le début d'une heureuse amitié? Certainement pas. L'elfe noir et la Zanthéroise étaient déjà, l'un pour l'autre, à couteaux tirés.

Si la respectable famille Vloss'Killian pouvait être ascerbe, froide, acariatre et autoritaire, que dire de la petite demoiselle qui, derrière son vernis de civilité, ne manquait pas une occasion pour jouer de ses influences tantôt, ou à un autre moment de prendre des initiatives, quoi qu'en diraient les plus puissants. Il y avait du bon qu'il y ait deux têtes à l'Association : selon ce qui arrangeait la demoiselle, elle pouvait recourir à l'une ou l'autre.

**-Qui êtes vous? **

*De demander la demoiselle, jaugeant l'elfe noir. *

-Shun'Narr, humaine. Mais bien évidemment, un être ignare comme toi ne peut pas connaitre grand chose, ainsi je comprends que le prestigieux nom des Vloss'Killian t'échappe. Hors de ma vue, maintenant. Je dois travailler.

*Le fiel remontait, évidemment, dans l'estomac de la demoiselle. *

-Je vois. Le prestige de votre nom aura permis que vous acquerriez le poste. Cependant, vous ne savez pas qui je suis par ailleurs. Mademoiselle Selaquii. Je venais superviser l'ouverture : on m'a dit que les ouvriers avaient fini, qu'un nouveau tavernier intérimaire avait pris son office.

*Elle eut une profonde inspiration, débutant une litanie. *

Ainsi, commençons par le commencement. Vous ne travaillez pas : les portes sont encore closes.

Sur ces entrefaites, elle mit la clef dans le verrou, malgré les protestation du jeune elfe noir. L'établissement était ouvert.

-Maintenant, allumez moi ces lumières.

-Je ne suis pas le chien des humains. Je vois parfaitement dans la pénombre. Dégagez de ma taverne.

-Pas votre clientèle. L'or perdu par l'Association à cause de votre mauvaise foi risque fort de jouer contre vous.

Le débat dura longtemps. La demoiselle dut débiter son titre, ses charges, ses intentions, ses obligations, et ceatera. À force d'invectives, la demoiselle eut gain de cause et l'elfe noir porta les chandelles à la flamme. Il faut dire que grâce à Garibald Adalard, la Zanthéroise avait de l'entrainement, et l'habitude de transiger avec des noirauds aussi rébarbatifs qu'hostiles, maintenant.

La demoiselle rédigeait, pendant ce temps, des annonces à placarder dans la ville, à proclamer par les crieurs : Le coin chaud rouvrait ses portes! Parce qu'évidemment, le Tavernier n'aurait quand même pas pris la peine de prévenir les gens : ça aurait pu attirer des êtres inférieurs.

La demoiselle détailla l'endroit. Y allant, alors qu'elle observait l'elfe noir durant son service, de quelques remarques. S'attelant sciemment à remarquer la moindre imperfection du travail de l'elfe noir. Et, lorsque la demoiselle avait une idée en tête, elle y mettait beaucoup de zèle.

-Il reste deux chaises abimées. Avez-vous fait fuir les ouvriers avant qu'ils n'aient fini?

-Faites attention, en versant. Vous en mettez sur le comptoir.

-Cette clochette, il faut la remuer sur une base régulière. Les crieurs ont l'avantage d'y répondre.

-Parlez décemment aux humains, aux bâtards, et aux autres races quelconques. C'est, après tout, la loi Systérienne qui le veut. Et c'est surtout votre gagne pain qui est en jeu. Je ne tolèrerai pas les insultes. Et pas davantage vos clients. Chacune d'entre elle compromet vos chances de vendre, et c'est à ça que vous servez.

-Oui, bon, vous n'aimez pas le portrait de sa Grasse. Il faudra vous y faire. Sans elle, vous seriez encore à la rue. Mais en effet, elle était plus jolie il y a vingt ans, avec quelques centaines de kilos en moins, effectivement.

-Mais faites attention! Maintenant, il faut ramasser ce dégat que vous avez fait... Prenez ce chiffon. Essuyez-le sur la flaque. Damnation, savez-vous seulement vous servir de vos dix doigts?

-Il y a quelqu'un, là. Saluez-le, prenez sa commande. Pas de mais. Il le faut.

Eut-elle de dire, avec les premiers clients. Affectant l'affabilité que n'avait pas l'elfe noir. Surtout pour de grandes figures comme Lidenbrock, le renommé Shaytan, et la richement vêtue Domilixia. Était-ce les signes ostentatoires de richesse du trio, tous plus nombreux les uns que les autres, qui avait au moins incité l'elfe noir à tenir sa langue? Mystère. Avait-il deviné que la rouquine se mourait de le voir insulter un des trois individus éminents? Ou était-ce car le début de sa première journée de travail et les sommations récentes de sa famille lui conféraient un minimum de retenue?

Mais voilà un nouveau service au Coin Chaud qui promettait bien des frictions. La rumeur disait que le fait que la toute rousse presse certains de ses collègues à reprendre la charge du Coin Chaud n'était pas totalement innocent.


Post by Erkha Delile, AdM - November 14, 2011 at 5:16 AM

Erkha n'avait pas vraiment choisi le meilleur moment pour aller au Coin Chaud nouvellement ré-ouvert. Si le tavernier intérimaire avait du mépris pour les humains, que penserait-il des demi-orcs? Et comme la grossesse d'Erkha était bien avancée, son caractère s'était bien durci et sa patience était très limitée. Forcément, les paroles venimeuses de Shun'Narr ne manqueraient pas de provoquer une saute d'humeur, qui pouvait rendre une femme enceinte aussi effroyable qu'un dragon enragé.

-Un verre de lait.

Erkha piocha dans sa bourse, pour y piger le montant nécessaire ainsi qu'un pourboire, comme elle avait l'habitude de faire. C'est avec un reniflement de mépris que l'elfe noir s'efforça de servir la verte. S'il trouvait humiliant de servir des humains, servir une bâtarde verte devait lui donner envie de vomir.

-Voilà, racaille v ... mademoiselle.

Shun'Narr devait éviter de contrarier les clients, comme demoiselle Selaquii lui avait expliquer mais une insulte ou deux pouvaient aisément glisser de ses lèvres. Si Erkha n'aurait pas relevé l'insulte en temps normal, la moindre pique pouvait maintenant changer son humeur de façon radicale. Ses traits se durcirent instantanément, ses yeux braqués sur le tavernier insolent.

-Surveilles tes paroles, je n'suis pas d'humeur, compris??

Un juron fût réprimé, Erkha dû faire un effort conséquent pour ne pas poursuivre avec une volée d'insultes, en expliquant qu'elle était fatiguée, qu'elle avait du mal à marcher, qu'elle avait faim, froid, soif, qu'elle voulait un peu d'affection et qu'elle avait affreusement envie d'un jambon avec de la crème fouettée mélangé avec des fraises, sans pouvoir expliquer pourquoi elle avait envie d'un mélange aussi étrange. Bien sûr, c'était encore une fois dans les joies de la grossesse, qui donnait envie pour des plats improbable. La verte avait, après tout, bien des fois eût une étrange envie pour une tarte aux pommes avec des morceaux de jambon dedans ainsi que de morceaux de brocoli. Le tavernier allait en baver, obligé de non-seulement servir des races jugées inférieures mais d'en plus voir l'une de ses clientes être une demi-orc en maternité qui avait souvent des sautes d'humeur.


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 14, 2011 at 5:34 AM

La demoiselle profita des explications grandiloquentes de la demi-orc, car oui l'occasion était trop belle, pour prendre à parti l'elfe noir.

En s'adressant, comble de l'insulte, à la demi-monstre plutôt qu'à lui, ainsi le sommant d'emporter le tout : on ne devait rien refuser aux clients dans les limites de la décence. C'était la règle.

-Monsieur Vloss'Killian vous revient, avec votre jambon à la crème fouettée et aux fraises. Votre tarte aux pommes avec de la viande et des légumes en garniture. Et un sourire.

Un sourire? Pour apporter tous ces mets écoeurants? À une demi-monstre en gestation, donc qui allait enfanter sur Enrya une autre engeance de sa race! En serait-ce trop, pour l'elfe noir qui n'avait pas fini d'en baver?

Si l'elfe noir réagissait mal, et invectivait tout le monde, soit l'orque l'attaquait sans merci et déchiquetait l'engeance. Ou encore la demoiselle prenait des mesures administratives internes au vu du scandale que cela provoquerait : insulter un client, une supérieure de l'Armée qui plus est...

S'il le tolérait, demoiselle se délecterait du spectacle. Et qui pourrait l'en blâmer, la courtoisie et la prévenance envers les clients n'étaient-elles pas mères du bon service, nécessaire à un tavernier?

Dans tous les cas, elle s'en sortait gagnante.


Post by Seigneur Bélial - November 15, 2011 at 8:29 PM

Dans la noirceur du bureau de Vath, au manoir d'Orbrillant, deux êtres partageant le même sang s'égosillaient.

-Mon oncle! C'est horrible!
-Quoi encore?
-Il y a des humains partout dans ce maudit établissement!
-A quoi tu t'attendais, d'une taverne en plaine ville, ville humaine de surcroit?
-Cette femme! Selaquii, je la déteste! Elle ose me dire quoi faire à longueur de jour! Elle ose me donner des ordres et mon nom, ne sert a rien pour avoir son respect!

Vath qui avait les coude sur la table et les mains entre croiser, posa ses lèvres sur ses doigts alors qu'il regardait son neveu se plaindre.

-Non je ne veux plus y travailler!
-Très bien, Shun'Narr. Comme tu veux.

Le gamin semblait soulager.

-Cependant... Si je me souviens bien, ton grand-père avait dit qu'il te couperait une jambe et un bras. Et tes parents en ferons probablement tout autant. Oh je connais bien ta famille, et je peux t’assurer qu'ils en sont capable. C'est a toi de voir, je ne te protègerai pas sur ce coup.

*Le gamin baissa les yeux au sol, peut-être pour cacher son désespoir et sa nervosité. *

-Pour tout les elfes noirs, côtoyer les hommes est ardue. Durant des siècles nous les avions chasser et en avions fait nos esclaves. Maintenant nous devons apprendre à les fréquenter autrement qu'en état de maître. Aucun elfe noir ayant un tant soit peu encore sa fierté d'être ce qu'il est, agirait avec les humains. Mais tu es en Systeria, l'île neutre. Ni ta haine, ni ton nom suffira à te garder loin d'eux, pas ici.

Le jeune elfe noir reposa son regard sur son oncle.

-Alors voilà comment je vois les choses. Tu restes en poste jusqu'au retour de Nicolas, tu endures les clients jusqu'à la fin et...
-Mais mon oncle!
-ET! Je vais t’offrir une maison loin de tes parents et de ton grand-père. En plus d'un poste permanent dans la guilde.

Shun'Narr n'en croyait pas ses oreilles pointus, est-ce que son oncle venait de lui offrir la liberté?

-Tu n'y resteras que le temps que ces incompétents de mages nous rendent Nicolas. Je ne saurais dire combien de temps encore. tu devras être patient.
-Très bien, j'accepte l'offre.

On raconte que le jeune tavernier, du jour au lendemain, fut un peu plus aimable avec les clients. Mais avec Selaquii? Ça c'est une autre histoire!


Post by Cyriel S. Selaquii, Adc - November 15, 2011 at 9:41 PM

*La demoiselle fit un tour matinal à la taverne, scrutant d'un air sévère les environs. *

-Il reste de la terre sur les tapis. N'avez-vous pas nettoyé, Monsieur Vloss'Killian? Et cherché des ouvriers pour remplacer les deux chaises brisées? C'est pourtant votre responsabilité.

-Tais toi, sale humaine. La taverne est très bien comme ça.

-Non. Les lieux doivent être présentables. Accueillir les clients dans la crasse serait déshonorer le prestige des d'Orbrillant et le lustre de leurs établissement. Les clients s'ébattent dans la terre au Havre Mélodieux dont le plancher n'a jamais été terminé, s'ils viennent au Coin Chaud ce n'est certainement pas pour subir à nouveau de si piètres conditions.

Répliqua la demoiselle, patiemment. S'ensuivit une nouvelle prise de tête. L'elfe noir finit par céder, en une dernière protestation.

-Très bien. Ne peut-on pas me fournir des escla... hrm. Employés humains pour s'occuper de ces tâches ingrates?

-Non. Par ailleurs, gare à vos propos. Je constitue votre dossier. Au cas où. Si vous disgressez à la légalité, ce que vous avez déjà fait maintes fois en distribuant des insultes, je n'hésiterai pas à sévir. Vous vous souvenez que les insultes envers les citoyens, menaces, ou... si je ne m'abuse, l'esclavage, sont aussi prohibées.

-Alors, comment faire?

*Protesta le jeune elfe, qui n'avait jamais sali ses noires mains à faire du ménage. La rouquine pointa une balayette rangée en bas d'un placard, et un chiffon qui le jouxtait. *

-Montre moi comment faire.

-Allons, ce serait une insulte à votre intelligence de croire que vous ne savez pas vous servir d'une brosse et d'un chiffon. N'est-ce pas? Que diriez-vous de prouver votre supériorité en récurant ces vilaines taches de terre. Là. Là. et mhh. Là.

L'elfe débuta son travail de nettoyage, en pestant. Maladroit, il laissait de la terre, la demoiselle requit donc de lui de poursuivre, tant que ce ne fut pas propre. Irrité, celui-ci répliqua, en une litanie fielleuse et emportée.

-Mon oncle te renverra. Et, s'il ne le fait pas, quand Nicolas reviendra, ce sera moi qui le ferai. J'obtiendrai un poste important, mon oncle l'a promis. Sans doute celui de Trésorier. Ce jour-là, on verra bien qui rira. Je couperai ton salaire : de toute façon tu n'en mérites pas. Je récupèrerai ton bureau : un Trésorier en aurait plus besoin que toi. Je demanderai le poste d'Émissaire que tu occupes, de toute façon je serais bien meilleur que toi. Je reprendrai la direction de la bibliothèque : une humaine stupide n'a rien à faire là. Tu seras sous mes ordres, à ma botte, à ma merci et je te laisserais peut-être le privilège de faire ce que personne ne veut faire : travailler dans les mines. Puis, quand tout le monde verra que tu ne sers à rien, je te renverrai. Ce sera un bon débarras. Enfin, ça c'est si tu ne meurs pas avant.

-Qui vivra verra, Monsieur. Qui vivra verra. J'ajoute les menaces à votre dossier, entretemps.

*La demoiselle, nullement troublée, lui croqua un sourire qui aurait sans doute le don de faire enrager davantage le jeune elfe noir. Sa guerre ouverte contre les Vloss'Killian n'était désormais plus un secret. Surtout pas pour les membres de l'Association, de moins en moins pour la clientèle. Pourquoi se trouvait-elle à sourire alors que le jeune tavernier lui promettait la déchéance? Cela n'était pas dit. Mais, il fallait croire que la demoiselle, d'un naturel plein de ressources, avait sans doute planifié ce qui l'attendrait. *

**-Ah et. J'oubliais, Monsieur Vloss'Killian. Si empressé que vous êtes à me dire ce qui m'attend, j'omettais de vous dire ce qui vous attend, vous. Mademoiselle Segal reprendra la charge du Coin Chaud, et s'affairera à sa reprise d'activité. D'ici peu, vous ne serez plus le seul tavernier. **

*Dit-elle, laissant l'elfe mi-figue, mi raisin. Était-ce une bonne nouvelle, aurait-il enfin des êtres inférieurs sous son contrôle? Au vu de la source de la nouvelle, rien n'était moins sûr. D'autres humains sur son dos, pour l'oppresser? Sans doute. La demoiselle confirma les craintes de l'elfe noir. *

**-Mademoiselle Segal est à demi elfe-noire. Bonne journée. **

Trancha la demoiselle, comme un couperet, avant de sortir. Voilà qu'une bâtarde elfe noire reprendrait le Coin Chaud sous son aile? De quoi donner des cauchemars au jeune elfe noir raciste. Des cauchemars d'autant plus terribles, s'il en venait à être soumis de quelque façon que ce fut à la nouvelle venue.

L'elfe noir pourrait donc le pressentir : la guerre était ouverte, il ne lui restait plus qu'à cerner la masse incertaine de ses ennemis, à la tête desquels profilait la rouquine.

Pour la rouquine, était ce la guerre? Une chose était sûre : elle n'avait pas certaines qualités que requérait le fait d'avoir un elfe noir pour supérieur. L'aplaventrisme, et le lèche-bottisme, deux atouts indispensables à l'ascension, que certains hauts-placés nommaient pompeusement le respect.