Mal de tête...

Mal de tête...

Post by Thomas Bolton, Emp - January 29, 2012 at 6:18 PM

Le Surintendant revenait de la banque de Moyenne-Ville, sans aucun doute pour gérer les actifs qu’il y avait placés, lorsqu’il s’arrêta net devant la fontaine qui embellissait la grande avenue. Sur les rebords, une décoration pour le moins surprenante…

C’était une tête. Encore fraîche, bien que la peau commençait à prendre une couleur vert pâle, signe que la décomposition avait bel et bien commencé. Des traces sanguinolentes coloraient les pierres grises là où la chair du cou pendait mollement.

Il interpella un garde.

« Mercenaire ! Faites-le nécessaire pour nettoyer ceci. »

« Bien, monseigneur. Dois-je également ouvrir une enquête ? », s’enquerra-t-il d’un ton affable.

Le premier ministre se tourna vers lui pour lui décocher un regard sévère. D’un ton glacial, il répondit :

« A moins que vous ne souhaitiez que ça ne reste impuni, oui, soldat. Ca me semble nécessaire. »

Et le Surintendant resta planter là, devant la tête, pendant que les autorités de la cité commençaient à faire leur apparition…

[HRP : Car oui, il y a vraiment une tête sur la fontaine.]


Post by Yriel Asuryan, AdM - January 29, 2012 at 6:45 PM

C'est en réprimant un baillement qu'il se fit traîner hors de la caserne par Maximilien, un de ses amis mercenaires, qui aspirait à devenir Caporal. Maximilien était un bon gars, un peu ventripotent et avec une passion immodérée pour les catins de la Basse, tant et si bien qu'on avait fini par le surnommer "La Carotte".

"Une tête je te dis ! En plein sur la fontaine !
C'est le Surintendant qui nous a mis sur le coup ! C'est une occasion en or pour se faire bien voir j'te dis !
Mais magne-toi espèce de pinne d'huitre !"

"Une tête tu dis, devant la chatédrale.
Habile."

Passant la main dans ses cheveux sur lesquels commençaient à se faire connaître une calvitie, le soldat Asuryan arrivait sur les lieux du spectacle.
Quelques badauds étaient réunis autour, les rumeurs allaient déja bon train.

"Les fanatiques de Yaghsul avaient fini par avoir la tête de l'archevêque !"

N'importe quoi...
Alors que les mercenaires faisaient un cordon autour de la scène pour empêcher les curieux de ramener un souvenir. Yriel Asuryan vint s'egenouiller à côté de la tête en question. Déballant un petit trousseau dans lequel figuraient un certain nombre d'instruments, il choisi une pince, probablement faite d'acier.
Avec un sourire non dissimulé, il vint prélever un léger morceau de chair sur l'arcade sourcillière droite, tendant ce formidable indice à son coéquipier -lequel semblait déja bien moins fringuant- il en vint à cette conclusion.

"La mort remonte à trois quatres jours je dirais.
Pour ce qui a tranché la tête, il faudra que je fasse un examen à Sainte-Elisa -car oui, il exerçait aussi à l'hospital-, ca nous changera un peu de toutes ces femelles en cloque.
On va embarquer ça, ca dispersera les curieux, fous la dans ton sac.
Fais pas l'enfant, donne ton sac, c'est jamais qu'une tête !"


Post by Thomas Bolton, Emp - January 29, 2012 at 7:36 PM

Le Surintendant n’était pas encore retourné au palais, ça non. Il voulait voir comment les mercenaires menaient leurs enquêtes, après ces longs mois d’absence. Face à la taverne, il sentait le regard des curieux derrière lui qui tentaient d’apercevoir quelque chose. Son regard froid capta alors l’arrivée d’Yriel Asuryan. Ce dernier avait apporté avec lui ses ustensiles. D’un signe de tête toujours aussi sec, il le salua.

Lorsque ce dernier s’agenouilla devant la tête décapitée, le Surintendant s’approcha légèrement. Le soldat put entendre le claquement sec de sa canne sur le dallage. Légèrement, le premier ministre se pencha en avant pour suivre chacun des gestes de l’homme en vert. Il demeurait toujours aussi silencieux, comme s’il ne voulait pas l’interrompre.

Alors qu’il prononça le nom de Sainte-Elisa, Thomas l’interpela.

« J’attendrai une copie de votre rapport d’autopsie en ce cas, monsieur Asuryan. »

Et sur ces bonnes paroles, il fit volte-face et s’engagea dans la foule qui s’écarta naturellement pour lui laisser se frayer un – vaste ! – passage vers le palais…